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Le tome 6 de la saga écrite par la Britannique J.K. Rowling, « Le Prince
au sang mêlé », est sorti le 16 juillet.
Minuit et 1 minute, "Harry Potter" déferle en librairie
LONDRES ET NEW YORK
La magie de Harry Potter est intacte en Grande Bretagne. Samedi 16 juillet,
une minute après minuit. Dans plus d'un millier de librairie du
royaume, les mordus de l'aventure de l'apprenti sorcier ont commencé
à dévorer les six cents pages de Harry Potter and The Half-Blood
( Harry Potter et le prince au sang mêlé),
tome 6 de la série écrite parla britannique J.K. Rowling. Près de
2 000 personnes ont ainsi fait la queue jusqu'a minuit devant la
grande librairie Watersone's d'oxford Street à Londres. Ils attendaient
le coup d'envoi de l'événement littéraire planétaire.
Depuis plusieurs semaines, la fièvre montait chez les fans d'Harry, Ron
et Hermione, alertés par un fort battage médiatique. Les grandes
chaînes de librairie avaient organisées à l'intention de leurs jeunes
clients, souvent déguisés, des fêtes magiques, avec jongleurs, mangeurs
de feu et cours de potion magique donnés dans « des ateliers de
sorcellerie ». « C'est une opération énorme pour nous », soulignait
un porte-parole de la chaîne WH Smith, premier vendeur de livres
en Grande Bretagne, et qui a 400 magasins pendant la nuit. Pour
cette occasion, la chaîne Ottokars a changé son nom pendant une
semaine en « Pottokars ».
La plus extravagante de ces soirées a eu lieu derrière les murs épais
du château médiéval d'Edimbourg, en Ecosse, ville où l'inventrice
de Harry Potter mène une vie recluse. Agée de 39 ans, désormais
la femme la plus riche d'Angleterre, J.K.Rowling a lu un extrait
de son nouveau roman devant soixante dix enfants, lauréats d'un
concours mondial organisé par son éditeur britannique, Bloomsbury.
Les enfants sont arrivés au château, loués à prix d'or, dans des
calèches tirées par des chevaux noir et blanc, ornés de plumes d'autruche,
sous le regard de 2 000 écoliers postés le long de la route. Ce
week end doit s'achever dimanche par une rare conférence de presse
de l'auteur qui répondra aux questions...des enfants, chargés de
rapporter ensuite ses propos à la presse mondiale.
2 MILLIONS D'EXEMPLAIRES
Huit jours après les attentats de Londres, les organisateurs de ce gigantesque
exercice de marketing étaient sur les dents, aidés par la police
et des centaines d'agents de sécurité. Une seule festivité a été
annulée en souvenir des 26 passagers de la Piccadilly Line morts
dans le métro le 7 juillet près de la station King's Cross. Dans
les aventures de Potter, la gare de King's Cross abrite le quai
numéro 9 ¾, où le jeune garçon prend le train pour se rendre à l'école
de sorcellerie.
Le nouvel opus devrait battre les records de vente des précédents. Avec
300 millions d'exemplaires achetés dans le monde, et traduits en
61 langues, dont le Grec ancien, les cinq premiers épisodes ont
fait de Harry Potter l'ouvrage le plus lu après la bible et le petit
livre rouge du président Mao.
Pour affronter la première vague d'acheteurs, l'éditeur britannique aurait
imprimé plus de 2 millions d'exemplaire. En fonction de la demande,
la première réimpression pourra être accomplie en une semaine. Amazon,
le libraire en ligne, a reçu plus de 500 000 commandes en Grande
Bretagne-1,4 million dans le monde. Ses livres sont stockés dans
le secret, dans un entrepôt de vingt hectares.
« Cette année, en terme de vente, il y aura Harry Potter et rien d'autre
», prévoit Nick Agarwal, porte-parole de la chaîne de supermarché
Asda. La sortie du tome 6 donne lieu a une féroce guerre des prix
entre grandes surfaces et sites internet qui l'offrent pour 8,96
livres sterling (13 euros) contre 10 à 12 livres chez les libraires,
et alors que le prix recommandé est de 19,99 livres (24,73 euros).
Les libraires attirent le client en offrant avec Harry Potter un
livre ou une encyclopédie. Les supermarchés vendent le livre quasiment
au coût de revient. Ce qui leur permet de maintenir de bonne relation
avec leur client et d'encourager la lecture.
Garder le secret de l'intrigue du tome 6 a exigé des luxes de précaution.
Les grossistes ont du s'engager par écrit à verrouiller les lieux
de stockage du livre. Deux personnes seulement ont lu l'ouvrage,
chez Bloomsbury, l'illustrateur de la couverture, Jason Crockcroft,
n'a pu en prendre connaissance. On lui a donné pour consigne de
dessiner Harry et son mentor Dumbledore « dans une attitude d'appréhension
». L'engouement est similaire aux états unis, où l'ouvrage a été
tiré à 10,8 millions d'exemplaire. Le premier exemplaire était arrivé
dans un boite scellée, à bord du paquebot Queen-Mary-2. A New York,
où les fans ont du attendre jusqu'a minuit, heure locale, le compte
a rebours a défilé sur un chronomètre géant, fourni par l'éditeur
scholastic. Les clients vêtus de cape noire où de chapeaux de magiciens,
font la queue devant la librairie Barnes and Noble de Union Squarre,
l'une des principale de la ville. A droite,
les bracelets jaunes : ils ont déjà retenu leur exemplaire. En face
les bracelets oranges : ils n'ont pas réservé le livre.
Les quatre étages du magasin sont transformés en château de Poudlard,
où les enfants se font peindre les lunettes de Harry sur le visage,
où apprendre les tours du professeur Mc Gonagall. L'acteur britannique
Jim Dale, 69 ans, a déclamé les dernières secondes du compte à rebours
à minuit avant de lire des extraits du tome 6. C'est lui la voix
de l'audiolivre et du cd mis en vente : 635 000 exemplaires, soit
la plus grosse production de livres jamais réalisée.
Comme Barnes and Noble, 5000 librairies ont organisé aux Etats Unis une
Midnight magic party à l'occasion de la sortie. Wooster (ohio) a
fermé une rue pour organiser des matchs de quidditch. Wal-Mart s'est
déclaré « quartier général non officiel de Harry Potter international
».
Jean-Pierre Langellier et Corinne Lesnes
JE NE PEUX PAS ATTENDRE LE LIVRE EN FRANCAIS. IMPOSSIBLE
A Paris, des fans de Harry Potter n'ont pas voulu
attendre la version française du livre, annoncée pour le 1er octobre.
Ils se sont rendus à 1 heure, le 16 juillet -minuit à Londres- pour
découvrir en avant première, et donc en anglais, les nouvelles aventures
du sorcier de Poudlard.
Deux librairie anglophone, HW Smith et Brentano's, ont organisé lecture
et sorcellerie diverses, saupoudrées de sucreries pour rendre festive
la soirée. Il y a peu d'enfant, beaucoup d'adolescent et de jeune
adulte. A 17 ans, David Lopes a tout juste un an de plus que Harry
Potter dans ce nouveau tome, Le Prince au sang mêlé. Portant l'uniforme
de Harry, le lycéen de la seine saint Denis attend patiemment l'heure
H devant la librairie anglaise HW Smith, rue de rivoll. Il est bientôt
et de nombreux groupes de mages vêtus de noir, coiffés du traditionnel
chapeau de sorcière pointu, discutent joyeusement.
Plusieurs centaines de client ont déjà réservé leur livre en version originale.
Selon Chantal Bodez, directrice de Brentano's, librairie américaine
de Paris, « environ 80% de nos clients sont français ». Les nombreux
passionnés du monde magique de Harry se disent trop impatient de
connaître la suite pour se laisser intimider par l'obstacle linguistique.
Maëlle, sorcière de bleu vêtu, est à cran : « Je ne peux pas attendre
le livre en Français, c'est impossible ». Son amie Julie « accro
» depuis un an seulement, confie : « Harry Potter m'a réconcilié
avec l'Anglais ».
En 2003, il s'est vendu en France 154 000 exemplaires de la version anglaise
du tome 5 ; Brentano's avait vendu tous ses exemplaires en une seule
nuit. Cette fois, Mme Bodez, qui a triplé son stock espère « tenir
une ou deux semaines ». En outre, selon elle, « le week end du 14
juillet est une mauvaise date, les gens sont en vacances ». Elle
avoue avoir refuser de revendre ses exemplaires aux grossistes britanniques,
dévalisé avant même la sortie officielle.
Samedi 16, les piles de Harry Potter en anglais sont prises d'assauts
dans toutes les librairies et grandes surfaces. Gallimard, éditeur
de la version française, ne craint pas cette concurrence de la version
originale, car les amateurs lisent souvent le livre deux fois, en
anglais puis en français. C'est le cas de Marie-ange, 18 ans, venue
chez Brentano's avec sa mère et son petit frère.
1 h 01 sonne. Une cinquantaine de personne, en rang très discipliné, accueille
la levée du rideau qui cachait les premiers ouvrages avec un cri
de joie et des applaudissements. Après deux ans d'attente, l'aventure
continue.
Dominique Salomon
LE HEROS FACE AUX REVELATION SUR VOLDEMORT
La lecture des 600 pages du 6eme et avant dernier tome -le dernier est
déjà écrit- de la série Harry Potter est pleine de rebondissement.
Le début devrait surprendre, notamment quant à la nature d'un professeur
de Poudlard, l'école des sorciers. Le ministère de la magie reconnaît
que celui-dont-on-ne-doit-prononcer-le-nom, le méchant Voldemort,
est de retour. Ce dernier règne sur une armée de « mangemort »,
sans compter quelques sorciers de Poudlard qui lui portent secrètement
allégeances.
Le Premier ministre des moldus (non-sorciers) est prévenu : les habitants
ne sont plus à l'abris et doivent obeïr à la lettre à des consignes
de sécurité. Harry entre en 6eme année à Poudlard. Il a le privilège
de suivre des cours particuliers auprès du directeur, Dumbledore.
Quoi de plus excitant et angoissant que ces entrevues où Harry attend
des révélations sur Voldemort ? Grâce aux fioles de mémoire, il
pourra accomplir la prophétie : « L'un devra mourir de la main de
l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit ».
Ron (complice de Potter) est en danger, le malveillant Drago Malefoy est
sur la brèche, Hermione reste première de classe : Les rôles ne
changent guère mais s'approfondissent. Ron et Hermione ne cessent
de se quereller. Harry finit par sortir de ses déboires amoureux,
sans céder aux avances de son amie Hermione. Ginny, la sour de Ron,
ne le laisse plus indifférent. Quant à Malefoy, il est plus que
jamais tenté de servir la magie noire. Jusqu'où ira-t-il ? La confiance
n'est plus un atout, ni pour Harry, ni pour Dumbledore. Un ancien
professeur est rappelé en renfort. Servérus Rogue, si peu aimé d'Harry,
n'est plus professeur de potions. Quand à savoir qui est le fameux
prince... Une chose est sûre : une ambiance sinistre s'est abattue
sur le pays »
Article fourni par Tonks
Merci à Nicolas pour la retranscription.
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