"L'auteur de Harry Potter craint le moment où elle devra conclure le chapitre final [interview réalisée par Owen Jones] » Ireland-On-Line, 17 juillet 2005"

[Note de l'éditeur : Cet article est celui qui contient le plus de citations extraites de l'interview de JKR par Owen Jones]



L'auteur de Harry Potter, J.K. Rowling, a révélé aujourd'hui qu'elle avait très peur de devoir terminer le chapitre final de sa saga en sept parties consacrée au jeune sorcier, mais la multimillionnaire s'est déclarée excitée à la perspective de prendre un pseudonyme et d'écrire autre chose de manière anonyme.

Dans une interview avec un jeune fan après le lancement très attendu du sixième tome des aventures du jeune sorcier à Poudlard, Rowling a dit qu'elle s'occuperait du dernier chapitre de la série dès la fin de cette année.

Elle a également laissé entendre qu'il y avait plusieurs indices dans le dernier livre, Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé, qui pourraient donner aux fans attentifs une idée de ce que le sort réserve à Harry dans les dernières pages.

J.K. Rowling a accordé sa seule interview diffusée à la télévision britannique au jeune fan de Harry Potter Owen Jones, qui a gagné la chance de pouvoir discuter avec l'auteur grâce à ITV [une chaîne britannique].

La liste de questions pour J.K. Rowling élaborée par Owen a été choisie par des juges parmi des milliers d'autres.

Dans cette interview, Rowling a reconnu que ses sentiments étaient partagés en ce qui concerne la fin de cette saga épique.

Elle a dit à Owen : « D'une certaine manière, j'ai peur. J'adore écrire les livres et ce sera un choc, un énorme choc pour moi. Même si je sais depuis quinze ans que la série se terminera un jour, ce sera un choc. D'un autre côté, j'aurai bien entendu le sentiment d'avoir accompli quelque chose.. Et ne plus écrire Harry Potter aura ses bons côtés, je suppose. C'est cinquante-cinquante, vraiment. »

La jeune maman Rowling a déclaré qu'elle prendrait du temps pour s'occuper de sa fille, Mackenzie, âgée de six mois, avant de s'attaquer au septième et dernier tome des aventures de Potter.

Aux questions d'Owen, qui lui demandait quand elle commencera le prochain livre, elle a répondu : « Pas avant la fin de cette année ou le début de l'année prochaine. J'y ai déjà travaillé un peu, et je continue à écrire quelques morceaux de ci de là, mais mon bébé est encore très jeune, alors je pense que c'est l'année prochaine que je me mettrait réellement à l'écriture du septième tome. »

Puis elle a ajouté : « Quand les gens auront fini de lire ce livre, ils sauront à quoi s'attendre dans le tome sept. Je crois que donne assez d'indications en ce qui concerne ce que Harry a l'intention de faire ensuite. Il y a beaucoup de choses à deviner. et au moins une chose que les lecteurs déduiront, je pense : il y a un mystère à la fin, mais à mon avis ils en connaissent déjà la solution, il suffit d'y réfléchir. »

Avec la fin de la saga qui se profile pour Harry, qui a maintenant seize ans, Rowling a avoué qu'emprunter une cape d'invisibilité dans ses propres livres ne lui déplairait pas pour échapper un peu à la célébrité internationale que ses vents record de livres lui ont apportée.

« L'idée d'un nom d'emprunt est très séduisante, a-t-elle déclaré. J'aurais moins de pression et je pourrais écrire ce que je veux sans qu'on le réclame à cor et à cris, ce serait agréable. On me demande souvent si j'écrirai une autre série, mais je ne sais pas. Parce que ce qui m'intéressait à propos de Harry n'était pas le fait que ce soit une série, ce qui importait c'était l'histoire et le sujet. Alors je pourrais écrire un roman en un seul volume, je pourrais écrire une autre série, je n'en sais rien. Je ne peux pas me plaindre, Harry Potter m'a apporté tellement de choses fantastiques. Mais l'un de mes regrets est que jamais plus je ne connaîtrai le plaisir de me faufiler dans un café, de m'asseoir et de plonger dans mon monde sans que personne ne sache ce que je fais, sans que personne ne s'occupe de moi, que je sois totalement anonyme. C'était fantastique. »

Les livres Harry Potter ont été traduits dans plus de soixante langues tandis que le tout dernier sorti s'apprête à passer la barre des deux millions de ventes au Royaume-Uni et des dix millions dans le monde entier.

Plus de 265 millions d'exemplaires des cinq premiers tomes se sont vendus dans 200 pays, et ont été traduits dans soixante-deux langues.
Des milliers de rats de bibliothèque ont fait la queue toute la nuit en Grande-Bretagne pour acheter le dernier volume, dont on s'attend à ce qu'il devienne le livre qui se sera vendu le plus vite dans toute l'histoire.
Mais malgré sa foi en son travail, Rowling a reconnu avoir été choquée par l'étendue de son succès.

« J'aurais été folle de m'attendre à ça, a-t-elle dit à Owen. J'aurais connu une grosse désillusion. Enfin, il s'est avéré que non, mais je n'ai jamais pensé que cela arriverait, jamais. Bien sûr que non. Qui l'aurait pensé ? »

Avec le tapage qui entoure le sixième tome, ce dernier était gardé de près, et Rowling a même porté plainte contre deux hommes du Northamptonshire accusés d'avoir volé deux exemplaires du livre pour essayer de le vendre à un journal national.

Les bookmakers ont également cessé de prendre les paris sur l'identité du personnage supposé mourir dans Le Prince de Sang-mêlé par peur qu'il y ait une fuite après que des milliers de livres sterling furent misées sur le directeur de Poudlard, Albus Dumbledore.

« Qu'avez-vous gagné à maintenir un tel secret ? » a demandé Owen.
« Seulement la satisfaction de savoir que tout ce travail bénéficiera à ceux pour qui je le fais, a répondu Rowling. En d'autres termes, à ceux qui veulent réellement lire le livre - et je pense que 99,9 % de mon lectorat préfère lire les livres et découvrir l'histoire par eux-mêmes. Je trouve ennuyeux et inquiétant que certaines personnes soient aussi prêtes à gâcher la surprise, parce que je trouve ça tellement mesquin. Il ne s'agit pas d'argent, il est simplement question du plaisir de lire par soi-même, alors. oui, je trouve ça difficile. »

C'est au cours de l'émission « Harry Potter au Château », diffusée ce soir sur ITV1, qu'Owen a pu interviewer J.K. Rowling.

Lui et sa mère, Allison, âgée de trente-huit ans, ont gagné à un quiz sur ITV1 et Owen a révélé que depuis, il avait « bûché comme un fou » en prévision de cet événement.

« J'étais si excité de pouvoir rencontrer J.K. Rowling et d'avoir l'occasion de lui poser des questions sur les livres, a-t-il déclaré aujourd'hui. Elle est vraiment gentille et c'est très facile de lui parler, elle ne vous méprise pas alors qu'elle est incroyablement célèbre. »

Il a également donné sa propre critique de sa dernière ouvre : « J'ai réussi à lire quatre chapitres pour l'instant. Je trouve ça super. »

En plus de ses propres questions, Owen a pu en poser quelques-unes proposées par des fans de Harry Potter très connus, tels le Chancelier Gordon Brown et la pop star Lemar.

M. Brown a demandé : « Ce n'est pas que je veuille faire payer des impôts à Harry [le Chancelier [de l'Échiquier] est l'équivalent britannique du ministre des Finances français], mais où trouve-t-il son argent ? Il en a toujours, est-ce qu'il a un compte bancaire, et où est-il, où est son argent ? »

L'auteur a répondu : « Comme vous le savez, le compte bancaire de Harry se trouve à Gringotts, il a hérité l'argent de son père. Mais je pense que de la manière dont j'en parle, l'argent d'Harry n'est pas si important dans les livres - c'est juste qu'il peut s'acheter son uniforme et ses livres, mais je pense que je lui ai donné cette fortune simplement parce que je n'avais pas un sou à l'époque et que j'aurais bien aimé ne pas avoir à m'inquiéter à propos de choses comme ça. »

Lemar a demandé ce que serait sa spécialité si elle pouvait enseigner à Poudlard.

« La défense contre les forces du Mal, sans doute, a-t-elle répondu. Avant je pensais à la métamorphose, mais ces temps-ci je crois que la défense contre les forces du Mal serait plus utile. »

Le comédien Stephen Fry a demandé : « Vous est-il déjà arrivé d'avoir une idée de scène que vous n'avez finalement pas pu inclure car elle était trop choquante, trop triste ou trop grossière, et si oui pouvez-vous nous en faire part ? »

Rowling a répondu : « À l'occasion, je me suis défoulée en écrivant des conversations entre certains personnages dont je savais bien qu'elle ne figureraient pas dans la version définitive. Alors je les effaçais et je me remettais au travail. Il est arrivé aux personnages d'être assez désagréables les uns envers les autres, et même assez violents, mais bon, c'est une manière comme une autre d'évacuer sa frustration. Mon éditeur ne laissera jamais un personnage jurer, ce qui est contraignant car Ron est le genre de garçon qui dit des gros mots. Alors vous avez dû remarquer que je m'en sors en écrivant : « Ron utilisa un mot qui fit s'exclamer Hermione : « Oh, Ron ! » » . Je dois le faire souvent, avec Ron. »



Interview traduit par Hedwige.
Version originale en anglais disponible sur le site de Quick Quote Quill.