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© AP
Daniel Radcliffe ne se sent «célèbre que deux jours par an: lors des rencontres
avec la presse et de la première mondiale»
ENVOYÉ SPÉCIAL EN ANGLETERRE PATRICK LAURENT
LONDRES Des tableaux d'illustres professeurs craquelés par le temps, de
longues tentures de velours rouge aux fenêtres, un plancher de bois
qui craque sur lequel déambulent des comédiens affublés d'un polo
vert ligné de rouge (Rupert Grint, qui
a bien fait de ne pas se lancer dans la mode) ou d'une chemise violette
agrémentée d'une cravate bleue et dorée (Daniel Radcliffe, méconnaissable
sans ses lunettes) : pas de doute, on est en Angleterre! Nulle part
ailleurs on n'oserait se présenter en public vêtu de la sorte en
dehors de la période d'Halloween sous peine d'outrage au bon goût.
Ce qu'on y perd en esthétisme, on le gagne en fraîcheur. Comme tous les
ados, Rupert Grint (17 ans), Daniel Radcliffe
(16 ans) et Emma Watson (15 ans, mais la plus sérieuse du trio)
font passer le plaisir avant le reste et ne se prennent pas au sérieux.
«Certaines personnes trouvent cela difficile à croire que nous ayons une
vie normale, explique Daniel Radcliffe avec un sens du show déjà
très affiné. Nous pouvons sortir et faire des choses, même si parfois
il est recommandé de porter un chapeau! En fait, je ne me sens célèbre
que deux jours par an, lors des rencontres avec la presse et de
la première mondiale.»
Le reste du temps, il se concentre sur ses études, épargné par des pararazzi d'habitude bien plus agressifs de l'autre côté de
La Manche. «Les cinq années écoulées ont été particulières mais
super. Il reste du temps avant la fin des films et jusqu'à maintenant,
nos rôles n'ont pas été confirmés au-delà du cinquième épisode.
C'est devenu plus facile de jouer à chaque fois. Je passe par les
mêmes étapes que Harry - comme les hormones, et tout ça. Je fais
ça depuis que j'ai 11 ans, et sur la durée, tout est devenu plus
simple.»
«Nous sommes tous de tristes personnes solitaires...»
En parlant d'hormones qui le travaillent, Daniel Radcliffe s'empresse,
comme tous les partenaires de son âge d'ailleurs, de préciser que
son coeur n'est pas pris. «J'ai eu une petite amie, mais ce n'est
plus le cas pour le moment. Nous sommes tous de tristes, tristes
personnes solitaires...»
Le tout dit avec une grande expression de bonheur et des yeux malicieux.
Qui paraissent étranges sans les grosses lunettes noires du petit
sorcier. «J'ai essayé de porter des lentilles pour le premier film.
Harry a des yeux gris, et les miens sont plus bleus. Mais c'était
tellement douloureux que j'ai dû les enlever. Si je peux l'éviter,
c'est sûr que je ne referai pas marche arrière! Harry a rendu les
lunettes cool. C'est un de ses plus grands cadeaux au monde!»
Sérieux, il ne l'est pas non plus nécessairement sur le plateau. «Des
blagues, j'en ai fait durant le premier film. C'est toujours triste
quand la priorité, qui était d'amuser, devient l'école, mais j'ai
entamé de nouvelles études l'année dernière et elles ont pris la
place de plein d'autres choses. Mais je vais me rattraper pour le
cinquième film. Je pourrais lancer un petit pot de peinture sur
Alan Rickman, ou un très gros pot de peinture
sur toute l'équipe!»
Sauf, probablement, si on lui donne satisfaction dans ses modestes requêtes...
«Ce serait super de tourner dans un endroit exotique, comme la Thaïlande
ou les Caraïbes...»
En attendant, ses rêveries, il les entretient par la lecture du sixième
roman de J.K. Rowling,
Harry Potter et le Prince de sang mêlé. «Je l'ai acheté par Internet.
Si j'avais dû faire la file dans un magasin pour me le procurer,
j'aurais probablement dû signer des autographes pendant six heures!»
Et il n'aime pas trop ça. S'il n'éprouve pas le moindre regret concernant
ses choix, il y a bien une chose que Daniel Radcliffe veut rester,
c'est un ado comme les autres. Quelle que soit sa fortune.
L'ado le plus riche d'Angleterre... derrière le prince William
LONDRES Avec une fortune estimée (par la presse britannique) à 14,7 millions
d'euros, Daniel Radcliffe, 16 ans depuis le 23 juillet, est considéré
comme l'adolescent le plus riche d'Angleterre, derrière le prince
William. Ce qui ne l'empêche pas d'être confronté aux mêmes problèmes
que tous les garçons de son âge. «Le moment le plus embarrassant
du tournage, ce fut la scène de bal. Pourtant, je voulais vraiment
faire bonne impression: mes parents ont gagné des concours de danse!»
Mais voilà, il ne semble pas avoir hérité du sens du rythme parental.
C'est donc tout à fait naturellement qu'il
s'est emmêlé les pinceaux sur la piste. Où il aurait volontiers
amené une autre partenaire, plus expérimentée. «J'ai récemment vu
un film avec Natalie Portman, et j'en suis tombé
amoureux. Si j'avais pu choisir, c'est donc elle que j'aurais invitée,
ou peut-être Scarlett Johansson.»
Mais il n'est pas sûr qu'il aurait opté pour le slow. Ses goûts le portent
en effet vers des mélodies plus percutantes. «La musique me passionne.
J'aime bien un nouveau groupe qui s'appelle Clap Your
Hands Say Yeah. Mais aussi The Rakes,
Dogs, Hard-Fi,
The Libertines - même si, malheureusement, ils n'existent
plus - et une formation américaine, Louis XIV.
Est-ce que quelqu'un en a déjà entendu parler?»
Silence gêné dans la salle. Seule une fan se met à pousser quelques cris
hystériques. On passe donc tout de suite au sujet suivant: ses projets.
«Mon prochain film (December Boys, NdlR) se tourne en Australie. Cela raconte l'histoire de quatre
garçons qui ont grandi dans un orphelinat, dans un coin reculé de
l'Australie. Quand ils ont un peu d'argent, ils sont envoyés à la
mer pour deux semaines. Le tournage a duré cinq semaines et demie,
et il n'y avait pas d'écran bleu!»
Ensuite, en février 2006, il retrouvera Harry Potter pour L'ordre du Phénix,
sur le plateau dirigé par David Yates.
© La Dernière Heure 2005
Merci à Miss Lalie
pour la retranscription.
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