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David Heyman
: Les livres nous guident. On est tranquille avec Jo Rowling
et ses sources fantastiques.
Steve Kloves
: Il suffit de lire le livre pour comprendre le ton qu'elle a établi
et créé brillamment.
David Heyman
: Pour le premier film Jo est venue sur le plateau pour voir ce
qu'on préparait. Elle a regardé de près pour s'assurer qu'on était
fidèle à sa vision.
Mark Radcliffe : Jo a créé ce monde.
On voulait le respecter. C'était notre but.
David Heyman :
Toute la vision est née du livre et du l'univers que Chris, puis
Alfonso ont développé.
Alfonso Cuarón
: Dès le début je tenais à respecter l'histoire que j'avais.
Jk Rowling :
Des cinq livres publiés, Azkaban a été
le plus facile a écrire. Et ça se voit.
L'intrigue est compliquée, comme Alfonso
et Steve Kloves, le scénariste, le savent.
Ils ont dû en passer par le même développement que moi. Mais je
pense avoir permis de le faire. Et c'est devenu un plaisir.
Alfonso Cuarón :
Je suis entré dans le livre dès que je l'ai lu. J'ai vu clairement
comment le film devait être. Comment il fallait le raconter. Et
avoir la chance de travailler avec Steve Kloves
. Il est fantastique.
Steve Kloves:
On a cherché le meilleur moyen de rendre ce que Jo exprimait par
écrit en images. Ca a été un processus intéressant.
Alfonso Cuarón
: Il y a tant de concepts abstraits, comme le voyage dans le temps.
C'est tellement abstrait. C'est tellement difficile que même l'expliquer
maintenant.
Jk Rowling
: C'est dur. Oui, car on tourne en rond.
Alfonso Cuarón :
Alors que c'est si clair dans le livre. J'ai adoré la séquence du
temps qui change. Elle avait l'humour qu'il fallait. Les approximations
voulues. Ce que dit Dumbledore à leur
retour tombe pile.
David Heyman :
Je suis allé voir Jo en Ecosse. Il faut qu'elle soit à son aise.
Et elle est une bonne source d'inspiration, elle est très généreuse
avec nous.
Chris Colombus: Je revois son arrivée.
Je m'attendais à quelqu'un de soixante-dix ans. Et elle était plus
jeune que moi. On aimait les mêmes films, la même musique. Ca a
collé tout de suite.
David Heyman :
Elle a rencontré Alfonso qui lui a parlé
de sa vision du film. Ils ont échangé des idées.
Jk Rowling
: On a cité Alfonso très tôt et j'en étais
très emballée. J'ai adoré Y Tù Mama
También. Alfonso
comprend vraiment les garçons adolescents. Ils ont treize ans maintenant.
Alfonso Cuarón:
Ces enfants se considéraient davantage comme des acteurs, donc ils
étaient près à aller plus loin sur le plan des émotions. J'ai eu
de la chance qu'ils soient près si purs et si prêts à apprendre.
Jk Rowling :
C'est leur meilleure interprétation jusqu'a ce jour.
Alfonso Cuarón
: (parlant du moment où Hermione frappe Malefoy)
Pauvre Malefoy
Jk Rowling :
Il le mérite
Alfonso Cuarón
: Tom a bien encaissé.
Jk Rowling :
oui, il a été très fort.
Alfonso Cuarón
: Ils ont adorés. Emma attendait ce moment avec impatience. Tom
lui disait : «Si tu veux, frappe-moi, frappe. »
Jk Rowling
: Un vrai héros.
Alfonso Cuarón
: L'univers est celui que tu as créé. Tu en connais tous les recoins.
Stuart Craig (désignant un
plan sur feuille du parc de Poudlard)
: Voilà la carte du Monde. C'est un dessin de Jo Rowling,
qu'elle a fait en quelques minutes. Comme vous voyez tout y est.
Là forêt noire est là (montrant la Forêt Interdite). Le saule
Cogneur, le terrain de Quidditch, Poudlard . Le lac noir. La route du périmètre, le village (toujours
en pointant les éléments énoncés). Elle avait une connaissance
très précise de son monde et de sa création. Elle connaissait précisément
la relation entre ces éléments. Elle nous a donné ce qui est devenu
notre bible.
Alfonso Cuarón :
Il nous fallait l'endroit où les enfants verraient l'exécution de
Buck. On a pensé à un cimetière. On a consulté Jo qui a dit : «
Non, le cimetière n'est pas là. » J'ai demandé pourquoi elle m'a
expliqué que le cimetière se trouvait ailleurs dans le château.
Parce qu'il va . Elle connaît son affaire. Elle sait ce qui va se
passer. Je me souviens que dans des story-boards, des nains jouaient
de l'orgue dans la Grande Salle. Jo me dit : « Il n'y a pas de nains
dans ce monde. » Je dis : « c'est comme à Lilliput. » Elle répond
: « C'est joli mais . Ils n'ont pas de sens ici. »
Jk Rowling:
Je n'ai pas cédé. Je suis méchante.
David Heyman:
Elle tenait à respecter l'histoire, l'esprit de l'histoire qui fait
la grandeur du livre. Le troisième livre est tellement abstrait.
Ses concepts sont si abstraits. Mais c'est dans ce contexte que
se déroule l'aventure.
David Heyman :
Il est très important qu'Alfonso Cuarón
puisse faire sien ce film. Il est important qu'un réalisateur dans
une telle situation se sente libre et puisse faire sien le film.
Ca donne les meilleurs films.
Alfonso Cuarón
: Nos décisions, quant à l'image, ont été prises au tournant, pas
au montage. La plupart ont été prises dans les story-boards ou en
travaillant avec les acteurs, pour voir comment attaquer la scène.
David Heyman
: Il a développé son film avec le livre comme base. Des bases établies
par Chris Colombus dans les deux premiers, puis il a élaboré.
Jk Rowling
: Alfonso sentait très bien ce qui allait
marcher ou pas. Sans le vouloir, il a introduit des choses qui annoncent
des éléments des deux derniers livres. J'ai eu la chair de poule
en voyant certaines choses. Les gens vont penser que le film contenait
des indices.
Steve Kloves
: Jo veut rester fidèle aux livres. Mais elle sait que ce sont des
moyens de communications différents. Pour être fidèles, ces films
devraient durer seize heures. Dans le film, j'ai découvert un enfant
qui se cherche en tant qu'adolescent.
Alfonso Cuarón :
Ce qui se prêtait au thème, on l'a gardé. Sinon, tant pis. Du moment
que ça ne contredisait pas l'univers ou ce qui va suivre.
Jk Rowling
: La suite, oui.
Chris Colombus: Je m'inquiétais
pour les effets visuels. Je voulais m'assurer qu'ils seraient un
degré plus haut que le film précédent. Dans le premier film, le
temps pressait, les effets étaient passables. Dans le second c'était
beaucoup mieux. Je voulais encore les améliorer dans ce film.
Alfonso Cuarón
: On regarde et on ce dit : « Regardez cet hippogriffe, il est génial.
» On complimente les artistes et les infographistes qui l'ont réalisé.
Et quelqu'un dit : «N'oubliez pas qui l'a inventé ! » Et la voilà
(montrant JK Rowling).
JK Rowling
: Je n'ai pas inventé les hippogriffes. J'ai inventé celui-ci, mais
la créature à proprement parler existe dans la mythologie. Ce n'est
pas mon invention. J'y ai beaucoup pensé, il aurait pu être absurde
dans le livre. Tout comme dans le film. Mais tu l'a
rendu bien réel.
Alfonso Cuarón
: Il y a peu de représentations iconographiques d'hippogriffes.
C'est quelque chose qu'on a découvert. Il y a des sphinx, plusieurs
sphinx. Des créatures mi-oiseau, mi-chat. Beaucoup d'autres choses.
Mais les hippogriffes sont rares.
JK Rowling
: Je le sais, j'ai cherché.
Alfonso Cuarón:
Tu le savais ?
JK Rowling
: On n'en trouve pas. Donc j'ai inventé librement .
JK Rowling
: Adolescente je rêvais de figures encapuchonnées et glissantes.
Peut-être des produits de l'imagination. D'une imagination tourmentée.
Et ils le sont. Mais peut-être aussi des produits d'un esprit malade.
C'est ça que j'examinais dans le livre. Harry y est très sensible.
Mais il a connu bien pire. Ce n'est pas de la faiblesse, c'est plutôt
qu'il a affronté le pire.
Chris Colombus : Alfonso a créé des détraqueurs fantastiques.
On n'a jamais rien vu de pareil. Ce sont des parents de ce qu'on
a peut-être perçu comme la Mort avec le temps. C'est terrifiant.
JK Rowling :
J'ai beaucoup aimé les têtes réduites. C'était parfait et drôle.
J'ai souvent dit à Steve : « J'aurais aimé écrire ça. »Mais c'est
le but. C'est bien de travailler avec des gens qui ont des idées.
C'est génial. Quand je vois ces petits éléments qui correspondent
au monde . Je ne les ai pas écrits. J'aurais aimé mais non.
Chris Colombus : Un bon souvenir,
ce sont ces moments avec Steve Kloves,
Jo Rowling et David Heyman, le producteur.
Nous quatre pendant des semaines. En train de parler de Quidditch. Le plaisir, l'impression de faire quelque chose
d'exceptionnel, c'est ce que j'ai ressenti pour le premier et deuxième
film.
Steve Kloves
: Tout ce processus est très ouvert et incroyablement créatif.
JK Rowling
: Le livre et le réalisateur étaient fait l'un pour l'autre. Il
y a une unité, une identité de ton et d'atmosphère qui est très,
très agréable pour moi. Ce n'est pas évident pour l'auteur des livres.
Je suis enchantée, que dire de plus ?
Merci à Marjo
pour la retranscription de cette interview !
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