Cette émission
de télévision était diffusée par la
BBC au Royaume-Uni et au Canada, et par la chaîne câblée
A&E aux Etats-Unis. L'édition et les narrateurs sont
différents. Cette transcription est celle de la version britannique
; les parties du programme qui n’ont pas été
diffusées dans la version américaine sont en gras.
STEPHEN FRY [SF], lecteur
des livres britanniques sur cassette audio: [Extrait de l'Ecole
des Sorciers] Il va devenir célèbre – une véritable
légende vivante -, je ne serais pas étonnée
que la date d’aujourd’hui devienne dans l’avenir
la fête de Harry Potter. On écrira des livres sur lui.
Tous les enfants de notre monde connaîtront son nom !
NARRATEUR [NAR]: Quand
J.K. Rowling a écrit ces mots dans les premières pages
de "Harry Potter à l'Ecole des Sorciers", elle
n’avais jamais pensé, dans ses rêves les plus
fous, qu'ils deviendraient réalité. Harry Potter est
devenu le plus gros succès d'édition que le monde
a jamais vu. Depuis 1997, plus de 135 millions d’exemplaires
ont été vendus dans 48 langues différentes.
Seule la Bible possède plus de traductions. Toutes les trente
secondes, quelqu'un, quelque part dans le monde, commence l'histoire
d'Harry Potter.
JK ROWLING [JKR]: Je
pense que j'aurais été médicalement aliénée
si je m’étais attendu à ce qui s'est passé.
Qui aurait pu prévoir cela ? Personne ne le savait. Et certainement
pas moi.
NAR: Il y a seulement
quelques années, J.K. Rowling était sans emploi --
une mère célibataire qui passait ses après-midi
à écrire dans des cafés d'Edimbourg pendant
que son bébé dormait. Aujourd'hui, elle est célèbre
et riche ; l'auteur de livres pour enfants la plus célèbre
au monde. Elle a créé quatre best-sellers internationaux.
Le premier film d'Harry Potter est un grand succès et des
légions de fans attendent désespérément
les nouvelles aventures du petit sorcier. Mais c'est l'histoire
de J.K. Rowling qui est la plus étonnante de toutes. C’est
seulement maintenant qu’elle a accepté de nous la livrer,
avec ses propres mots.
JKR: Beaucoup de bêtises
on été écrites. Des bêtises pas nécessairement
malveillantes. Mais les faits ont été exagérés
et détournés. Et j’ai simplement pensé,
peut-être que le moment est venu de – de dire simplement
comment ça s'est passé - sincèrement - et alors,
je pourrai enfin aller me coucher en me disant "bon, la vérité
a été dévoilée, et les gens peuvent
la prendre ou la laisser"
NAR: L'arrivée
de Harry sur le seuil de la maison de son oncle et de sa tante Moldus,
les Dursleys, dans le premier livre, est le départ d’un
voyage époque et magique. Harry grandit en pensant qu'il
est un garçon ordinaire jusqu'à ce qu'il découvre
que dans le monde magique, son nom est légendaire et qu'il
est destiné à entrer dans l'Ecole de Sorcellerie et
de Magie Poudlard. Alors les aventures d'Harry commencent vraiment
avec ses camarades de classe, Hermione et Ron, dans une bataille
contre les forces de la magie noire. Une histoire que J.K. Rowling
a méticuleusement planifié de raconter en sept livres
; un pour chaque année scolaire. C'était un voyage
qui a commencé en 1990.
JKR: Je prenais le train
de Manchester à Londres, assise là, à ne penser
à rien qui soit lié à l’écriture,
et une idée est venue de nulle part. Je pouvais voir Harry
très clairement : ce petit garçon émacié,
et c'était l’excitation la plus grande - Je n'ai jamais
ressenti cela à propos de l’écriture. Je n'ai
jamais eu d’idée qui me donnait de tels frissons. Alors
je fouille dans mon sac pour trouver un stylo, un crayon ou quelque
chose. Je n’avais même pas d’eye-liner sur moi,
alors j'ai dû m'asseoir et penser, et ceci pendant quatre
heures – car le train avait du retard - j'ai senti toutes
ces idées bouillonner dans ma tête.
SF: [Extrait de l'Ecole
des Sorciers: la description d'Harry, illustré avec
des images d'Harry et d'Hedwige (non tirées du film)]
JKR [monte dans un train]
: Je ne peux pas décrire l'excitation à quelqu'un
qui n'écrit pas de livres, sinon pour dire que c’est
ce sentiment incroyablement exalté que vous ressentez au
moment où vous venez juste de rencontrer quelqu'un de qui
vous pourriez par la suite être amoureux. C’est…
c’était… c’était le genre de sentiment
que j'ai eu quand je suis descendue du train. Comme si je venais
juste de rencontrer quelqu'un de merveilleux, et que nous étions
sur le point de nous embarquer dans cette merveilleuse liaison.
Ce genre d'exaltation, cette distraction, et l'excitation, et c’est
ainsi que je suis retournée à mon appartement dans
Clapping Junction et que j’ai commencé à écrire,
et j’ai maintenant écrit pendant dix années,
donc c’était une bonne relation.
JKR [à King's
Cross] : Pour moi, King’s Cross est un endroit très
très romantique. Probablement la gare la plus romantique,
simplement parce que mes parents se sont rencontrés ici,
donc cela a toujours fait partie de mon folklore d'enfance. Mon
père venait de rejoindre la marine, ma mère venait
de rejoindre le R.E.N., ils montaient tous les deux jusqu'à
Arbroth en Ecosse – en partant de Londres -- et ils se sont
rencontrés dans le train en partance de King’s Cross.
Donc je voulais que Harry aille à Poudlard par le train ;
j'aime les trains, je suis un peu bête avec cela. Et donc
évidemment, ce devait être King’s Cross.
[extrait du 1er film
(PS) : Harry demandant le quai 9 ¾]
JKR : Comme pour beaucoup
d'autres choses dans les Harry Potter, je voulais qu'il s'agisse
de quelque chose que l'on connaît, mais qui en même
temps serait différent. Je voulais trouver une autre manière
d'entrer dans le monde magique mais je ne voulais pas que ça
ait quelque chose à voir avec une distorsion spatiotemporelle.
J'aime bien l'idée de ne pouvoir trouver une entrée
que si l'on sait où elle est. Donc, n'importe qui courant
à travers la barrière avec assez de confiance, pouvait
traverser ce quai, entre le 9 et le 10.
[extrait du 1er film
(PS) : le portique du quai 9 ¾]
JKR : J'ai écrit
le quai 9 ¾ quand j'habitais à Manchester, et j'ai
incorrectement visualisé les quais ; en fait, je pensais
à Euston, donc quiconque est réellement allé
aux vrais quais 9 et 10 dans King’s Cross réalisera
qu'ils ne ressemblent pas beaucoup aux quais 9 et 10 qui sont décrits
dans le livre . Donc j’avoue tout, ici. J'étais à
Manchester, je ne pouvais pas vérifier.
JKR [dans son bureau]
: Ca m’a pris cinq années après ce fameux voyage
en train, où j'ai eu l'idée de base, pour finir le
livre. Et pendant ces cinq années, tout cet énorme
matériau a été produit – une part ne
sera jamais intégrée au livre, n’aura jamais
besoin d’apparaître dans le livre. Ce sont juste des
choses que j’ai besoin de connaître pour mon propre
plaisir – en partie pour mon propre plaisir, et en partie
parce que j'aime lire un livre où j'ai le sentiment que l'auteur
sait tout. Il n’indique pas forcément tout, mais vous
avez confiance dans le fait que l'auteur sait vraiment tout.
JKR [au sol, avec tous
ses papiers éparpillés] : OK, donc c'est – pour
un œil non exercé, cela pourrait ressembler à
une pile de papiers brouillons, mais c'est le travail de dix années.
Comme vous pouvez le voir, je classe méticuleusement et je
sais où se trouve chacune des feuilles de papier –
hem-hem – mais j'en ai sorti pour vous quelques unes. Par
exemple, voici le nom de chacune des personnes de la promo de Harry
[elle soulève une feuille de papier] et tous ces petits symboles
signifient à quelle maison ils appartiennent, quelle est
leur maîtrise de la magie, quelle est leur filiation, parce
que j’en avais besoin plus tard, pour les Mangemorts et tout
ça, et les diverses allégeances qui seront établies
dans l'école.
J'aime cela : c'était
à l’époque… c'était en 98, quand
j’essayais de trouver des noms pour les Détraqueurs,
alors j’avais tous ces noms latins écrits partout à
l'intérieur de mon journal. J'avais l'habitude de remplir
d’écriture à peu près n'importe quoi,
comme vous pouvez le voir. Ça, c'est ma demande d'allocation
au logement pour le 28 Gardner’s Crescent, qui est l’endroit
où je… l’endroit où j'ai habité
pour la première fois, évidemment, quand j'étais
à Edimbourg… que j’ai traité avec un vrai
manque de respect [elle a écrit partout dessus].
Les premiers chapitres
du livre 1, abandonnés: je pense avoir quinze versions différentes
et alternatives de chapitres du premier tome. La raison pour laquelle
j'ai jeté chacune d’entre elles était qu’ils
dévoilaient tous trop de choses. Et en fait, si vous regroupez
tous ces premiers chapitres que j’ai jetés, presque
la totalité de l’intrigue y est expliquée. Ceci
est un vieux cahier dans lequel j'ai mis au point - et encore une
fois, je ne veux pas que vous vous approchiez trop près -
[elle exhibe le cahier] l'histoire des Mangemorts ! Où est
mon journal intime du Portugal ? Mon dieu… Il est là
! Donc c’est un journal intime portugais, comme vous pouvez
le voir. Vierge, parce que je n'ai jamais tenu un journal intime
de ma vie, mais il était en papier sur lequel on pouvait
écrire, donc c’est une autre ébauche du premier
chapitre du tome 1.
J'ai dessiné
beaucoup de croquis. Je ne les ai dessiné pour personne d’autre
que moi – je voulais simplement savoir à quoi ressemblaient
les personnages [elle nous montre plusieurs dessins]. Donc voila,
c’était Argus Rusard ; aucun prix ! Rogue, évidemment.
Là, c'est Harry arrivant à Privet Drive avec le professeur
McGonagall, Hagrid et Dumbledore. Voici un chariot à Gringotts
; le Miroir du Rised ; là ce sont les Weasleys ; le Professeur
Chourave. Et j'aime celui-ci – j'ai pensé que j'avais
perdu ce dessin, en fait, parce que j'allais le montrer à
Chris Columbus mais je l'ai seulement retrouvé alors qu’il
n'était plus d’aucune utilité car ils avaient
déjà filmé ce passage de toute façon…
C'est de cette façon que l'entrée du Chemin de Traverse
fonctionne dans mon imagination. Chris va me tuer quand il découvrira
que ce dessin était là pendant tout ce temps, alors
qu’il me demandait comment ça fonctionnait, mais il
était au fond de cette boîte.
[Extrait du 1er film
(PS) : L’entrée du Chemin de Traverse par le mur de
brique]
JKR : C’était
comme si je découpais un livre dans cet amas de notes. Et
c’est en effet ce que j’ai fait. Il s’agissait
de condenser, d’éditer, de sculpter un livre à
travers masse d’information que j'avais sur Harry. Et je pensais
que s’il venait à être publié, je l’ai
vraiment pensé - c'est un livre pour des obsessionnels. C'est
un livre pour les gens qui apprécient chaque minuscule petit
détail d'un monde. Parce que je possédais chaque minuscule
petit détail concernant ce monde.
SF : [Extrait
du 1er livre (PS) : la liste des fournitures demandées aux
élèves, matérialisée par une malle de
voyage qu'on remplit par magie – sur la musique de L’Apprenti
sorcier de Dukas ]
NAR : Tandis que J.K.
Rowling continuait à construire l’univers de Harry,
le sien s’effondrait. Elle est arrivée à Edimbourg
en 1993 après une brève période à enseigner
l’anglais au Portugal – où elle s’était
mariée, avait eu un bébé puis avait quitté
son mari. Elle n'avait pas de travail, pas d’argent et une
petite fille à s’occuper.
JKR : C'était
l’époque où l’étiquette «
mère célibataire sans ressources » a commencé
à être collée à mon nom – ce qui
était vrai, mais être une mère célibataire
sans ressources n’était pas suffisant. Je devais écrire
sur des serviettes parce que je ne pouvais pas me permettre le papier
: c’est ainsi qu’on a commencé à s’égarer
dans le royaume du ridicule. N’exagérez pas, arrêtez
de prétendre que je devais écrire sur des serviettes,
car c’est faux. On a commencé à rajouter des
petits faits qui n'étaient vraiment pas nécessaires,
parce que même sans ça, la réalité était
assez triste comme ça.
JKR [devant son ancien
appartement] : Je n’ai pas remis les pieds ici depuis 1994,
quand j'ai déménagé. Et je n'aime pas revenir
ici, ce qui n’est pas une attaque contre cet endroit, mais
j'ai – J'ai fait en sorte de l’éviter depuis
que j’ai déménagé – simplement
parce que c’étaient six mois pas vraiment gais. J'ai
beaucoup écrit ici et je dirais que c'est vraiment là
que le premier tome est devenu un livre, par rapport à trois
chapitres et à une collection de notes. Va-t-on y entrer
? Bien, allons-y.
Vous ne pouviez pas
de manière objective regarder cet appartement et dire «
et bien, votre vie est un succès. » J'avais 28 ans,
je vivais de mes allocations, environ 70 £ par semaine, je
n'avais aucun travail… Et être soudainement en position
où je ne pouvais en fait pas subvenir à mes besoins,
car toute personne ayant essayé d'obtenir des aides pour
enfants de l’État sait combien on est chanceux quand
on obtient ce genre d’aide, qui nous permet de travailler,
même à temps partiel. Et c’est un coup dur pour
le système.
JKR [à l'intérieur
de son ancien appartement] : Oh mon dieu ! Huh. C'est – c'est
si différent. C’est – Mince alors… Hum.
Oh wow. C'est tellement différent de la façon dont
c’était quand j’y étais - c'est chouette,
c’est vraiment chouette. Et je suis vraiment heureuse ! En
fait, vous vous attendez à ce que le temps s’arrête
quand vous quittez un endroit, et je devrais bien le savoir, mais
j'ai été - chaque fois que je venais près de
cet endroit, ou que je passais en bus ou en taxi, je l’imaginais
exactement comme il était quand je – quand je vivais
ici et il est – il était - J'aurais été
enchantée de vivre ici ! C'est bien, réellement, c’est
– c’est comme un exorcisme. Tout était très,
très délabré et toujours dégoûtant
mais ce n’était pas la faute de l’appartement
– c’était normalement de ma faute, car les gens
me demandent très souvent, « comment faisiez-vous ?
Comment arriviez-vous à élever votre bébé
et écrire un livre ? » et la réponse est que
je n'ai pas fait de travaux ménagers pendant quatre ans !
Je ne suis pas Superwoman, et vivre dans la misère, voilà
la réponse.
JKR : Les souvenirs
de cette époque ont certainement engendré les Détraqueurs.
SF : [Extrait
du 3e livre, PoA : Description des Détraqueurs, vus comme
des ombres dans une ruelle obscure]
JKR : Ils sont
la dépression personnifiée. J’étais au
fond du gouffre à ce moment-là. Je pense encore qu'ils
sont la chose la plus effrayante que j'ai écrite.
JKR [dans son
bureau] : Pendant la journée, j'écrivais dans des
cafés, comme chacun le sait maintenant, mais je voudrais
juste' préciser une bonne fois pour toutes, parce ça
m’exaspère véritablement : je n’écrivais
pas dans des cafés dans le but d'échapper à
mon appartement non chauffé, car je ne suis pas assez stupide
pour louer un appartement non chauffé à Edimbourg
en plein hiver. Il y avait le chauffage. Je sortais et j’écrivais
dans des cafés parce que le meilleur moyen d’endormir
Jessica était de la promener – dans sa poussette. Donc
j'avais l'habitude de l’emmener dehors, de la mettre dans
sa poussette, de marcher avec elle – et dès qu’elle
s’endormait, j’entrais dans le café le plus proche
et j’écrivais.
JKR [dans le café]
: Voici donc Nicholson’s. L’endroit où j'ai écrit
la majeure partie du livre. C'était vraiment un bon endroit
pour écrire, parce qu'il y avait tant de tables que je ne
me sentais pas trop coupable d’occuper une table très
longtemps, et voici ma table préférée. J'essayais
toujours d’obtenir celle-là parce qu'elle était
dans le coin, à l'écart.
C’était
vraiment génial de pouvoir lever les yeux quand j’écrivais,
de m’arrêter, de penser à diverses choses, et
de pouvoir regarder dehors dans la rue qui était tout le
temps bondée. Ils étaient assez tolérants avec
moi ici, en partie parce qu'un des propriétaires est mon
beau-frère. Et j'avais l'habitude de leur dire « Vous
savez, il sera publié, et j'essayerai de vous faire un tas
de publicité » c’était notre grande plaisanterie.
Personne n’imaginait un seul moment que ça allait se
produire.
Pour avoir la volonté
de continuer et de persévérer sans aucune promesse
de publication… Je devais évidemment croire très
fort en mon histoire et ce que je faisais – j'ai vraiment
cru en elle. Mais c’était plutôt le sentiment
que c’était la meilleure chose à faire pour
ce livre. Je devais lui donner mon meilleur jet. Mais en même
temps, mon côté réaliste me rappelait qu'un
auteur complètement inconnu a toujours du mal à être
édité, et qui sait ? Le fait de penser qu’il
était bien ne me garantissait pas que quelqu’un d’autre
l’aimerait.
[Nous voyons une ébauche
de lettre qu'elle a envoyée à son agent. La voici
:
« 30 juin 1994
[*date incertaine*]
Cher M. Little,
Je vous fais parvenir une synthèse et des échantillons
de chapitres d'un livre destiné aux enfants âgés
de 9 à 12 ans. Je vous serais très reconnaissante
de me dire si vous seriez intéressé de lire le manuscrit
intégral. »
Bien à vous,
Joanne Rowling]
NAR : J.K. Rowling a
envoyé son manuscrit et a ainsi pris un agent littéraire
– uniquement pour découvrir que les maisons d'édition
avaient classé Harry sur la pile de refus.
CHRISTOPHER LITTLE [CL],
agent littéraire : Au tout début, nous étions
très excités par ce manuscrit à l'agence, mais
c'était un livre très difficile à vendre, et
un grand nombre d'éditeurs l'ont refusé - il était
trop long et il parlait du fait que les enfants quittent leurs parents
pour aller à l'école, ce qui était considéré
comme politiquement incorrect.
BARRY CUNNINGHAM [BC],
ancien directeur de Bloomsbury : Naturellement, tout le monde nie
maintenant l’avoir rejeté et – et ils veulent
prendre du recul par rapport à cette – par rapport
à cette terrible, terrible erreur.
JKR [au bureau] : Est-ce
bien de donner des noms ? Vous faites un signe de tête, mais
je ne pense pas qu’il soit bien de donner des noms.
CL : C'étaient
tous les grands éditeurs que nous connaissons.
BC : Parmi eux Puffin
et Collins, pour sûr. C’est comme le rejet des Beatles,
n'est-ce pas ? La toute première question qu’elle m'a
posée, c’était « Que pensez-vous d’une
suite ? » [Écouter ceci !] Et alors elle m'a exposé
l'histoire entière de Harry Potter – tout sur la saga
[Il la connaît ! ! !]. J'ai réalisé, naturellement,
qu'elle connaissait tout sur ce monde et où il allait exactement,
ce qu’il serait bon d’inclure, comment les personnages
se développeraient, et c’était fascinant, parce
que d’habitude ça n’arrive pas, les personnages
des livres pour enfants ne grandissent pas en temps réel,
vous savez. Ils sont enfermés dans l’époque
où ils sont, et les suites ne sont que des reprises sans
fin du même genre d'aventures. Mais voir évoluer un
personnage ! – en temps réel, en même temps qu’il
grandit – c’était une idée vraiment intéressante.
J'ai donné à Jo un mémorable conseil. Après
notre premier déjeuner ensemble, nous étions –
nous étions assis, et je lui ai dit « Ce qui est important,
Jo, c’est que tu –
JKR : – garde
ton vrai travail », m’a-t-il dit – Barry me l’a
dit, et Christopher, mon agent, me l’a également dit
-
CL : – Les auteurs
des enfants, vous savez, ne gagnent pas vraiment d’argent.
JKR : Tous les deux
avaient de la peine de me dire ça, vous savez, « nous
aimons vraiment le livre, mais il n'est pas aussi vendeur que ça».
NAR : Les éditions
Bloomsbury ont acquis ce qui allait devenir le plus grand phénomène
de la littérature moderne pour seulement deux mille cinq
cent livres.
JKR : c’était,
juste après la naissance de ma fille, le meilleur moment
de ma vie. Christopher m’a téléphoné
un vendredi après-midi, et il me l’a annoncé
d’un ton si neutre -
CL : elle était
devenue muette, au moins pendant le temps nécessaire pour
accumuler assez d’air pour pouvoir crier.
JKR : Et il me demandait
: « Est-ce que tout va bien ? Est-ce que tu es toujours là
? » Et j’ai répondu, et bien, c’est juste
que l’ambition de ma vie vient de se réaliser, et j’étais…
je… c’était le meilleur, le meilleur moment de
ma vie, rien depuis ne m’a rendu aussi heureuse que quand
j’ai appris que j’allais être publiée.
Il allait devenir un véritable livre, dans une librairie.
Le meilleur moment de ma vie, oh mon dieu !
Je suis entré
dans Waterstone, à Prince’s Street dans Edimbourg,
et j’y étais ! Entre Ronson et - quelqu'un d’autre.
Vous savez, j’y étais ! Sur l'étagère
des « R », comme n’importe quel autre auteur !
Incroyable. Et j’avais cette envie d’en prendre un,
d’y écrire un autographe, et de le remettre sur l’étagère.
Mais j'ai pensé, vous savez, que quelqu'un m’interpellerait
pour avoir écrit des graffitis sur les livres, et…
Je n'avais pas de carte de crédit ni quoi que ce soit de
ce genre à l’époque, des preuves physiques,
donc je n'avais moyen de prouver que c’était moi. Je
ne voyais pas comment l’expliquer, donc je ne l’ai pas
fait.
NAR : « Harry
Potter à l’école des sorciers » raconte
l’arrivée d’Harry dans le monde magique. Non
seulement il est un sorcier, mais c’est un sorcier célèbre.
Il est connu comme étant le survivant miraculeux d’une
attaque brutale du sorcier maléfique Voldemort, qui a tué
ses parents. A travers ces aventures à Poudlard, il commence
à découvrir les mystères de son passé.
PHILIP PULLMAN [PP],
écrivain : Les orphelins sont d’excellents protagonistes
pour les histoires parce qu’ils sont libres et pourtant ils
leur manquent quelque chose. Ils sont privés de ce qui donne
à un enfant le sens de ce qu’il ou ce qu’elle
est, d’où il vient, quelle est sa place. Ils sont à
la dérive, d’une certaine façon. Ils ont ce
besoin. Car nous avons tous besoin de savoir d’où nous
venons, et où sera éventuellement notre place.
[Extrait du 1er film
(PS) : Le choixpeau magique]
JKR : Quand il arrive
pour la première fois à l’école, il manque
totalement de confiance en lui. Il a le sentiment que nous avons
tous - même les adultes - quand on entre dans un lieu nouveau
qu’on ne sait pas ce qui va se passer. Mais c’est évidemment
très amplifié par le fait qu’il est mis à
part par sa renommée et pas son ascendance, et par cette
bizarrerie qui signifie qu’il a survécu à ce
qui aurait du être une attaque mortelle. Il est comme tous
les garçons… mais avec une cicatrice.
NAR : Le mélange
que fait J.K.Rowling du quotidien et de la magie, du terre-à-terre
et du mystique, imprègne ses livres.
JKR : je pense
que le monde de Poudlard, ou mon monde magique, ma communauté
de sorcier - c’est comme le monde réel dans un miroir
très déformant. On ne part pas sur une autre planète,
on ne traverse pas un trou dans le temps. C’est un monde fantastique
qui vit côte à côte avec le monde réel.
SF : je pense
que la première chose que j’ai aimée à
propos de Harry Potter, c’est ce mélange de…
je ne veux pas dire d’imagination parce que je continue à
penser que ce n’est pas le bon mot. L’imagination ne
marche pas vraiment, car c’est fondé sur la réalité,
et c’est la réalité qui m’a attiré
d’une certaine façon.
Ce qui est tissé
dans ces livres, c’est une véritable histoire de la
tradition folklorique anglaise de la magie. Elle n'a pas inventé
un monde magique qui serait simplement une liste de souhaits, une
fantasisie Disney-esque de « tout ce dont elle a rêvé
est devenu réalité », parce que Harry Potter
ne présente pas un monde comme ça. Ce monde est connecté
et provient de l’histoire anglaise et de la mythologie folklorique.
Et je ne suis pas en train d’essayer de pousser cette histoire
dans la haute littérature, et elle-même, j’en
suis sûr, ne prétendrait pas y appartenir. C’est
tout simplement pour ça que ça marche, parce que les
choses ne marchent pas si elles sont le résultat d’une
faible imagination.
JKR : La magie
est éternellement fascinante. Il y aura toujours des livres
sur la magie, parce que c’est profondément, profondément,
profondément implanté en chacun de nous. Dans toutes
les sociétés, dans le monde entier, la magie est apparue
en premier. Sophistiqués comme nous pensons l'être,
nous sommes toujours cependant attirés par l'idée
que "je peux faire quelque chose qui influencera le monde effrayant
dans lequel je dois vivre". Le rêve d’être
en mesure de devenir un sorcier et de contrôler ce qui nous
entoure est toujours énorme… pour les adultes aussi
bien que pour les enfants.
SF: [Extrait du 1er
film (PS): Monologue de Rogue sur "le Maître des Potions"
avec des liquides variés de chaque couleur, bouillonnant
dans des fioles, des tubes et des bouteilles]
JKR : Je ne crois pas
en la sorcellerie. Et pourtant je ne compte plus le nombre de fois
où l’on m’a dit que je pratiquais la sorcellerie.
Quatre-vingt… disons quatre-vingt-quinze pour cent, au moins,
de la magie présente dans les livres a été
entièrement inventée par moi. Et j'ai utilisé
des éléments du folklore, j'ai utilisé des
choses magiques dans lesquelles les gens ont eu l'habitude de croire,
pour ajouter une certaine saveur - mais je les déformais
toujours pour arriver à mes fins ; je veux dire que j'ai
pris des libertés avec le folklore afin de l’adapter
à mon intrigue. Les sorcières et les sorciers sont
une très grande part de la littérature pour enfants,
et ça sera toujours le cas. Je ne pense pas que ça
changera jamais. Dans cent ans, deux cent ans, il y aura d’autres
formes d’histoires de sorcellerie.
NAR : En 1997, J.K.
Rowling a continué avec le second livre de la série,
« Harry Potter et la chambre des secrets ». Le premier
tome se portait bien, mais rien à voir avec sa popularité
actuelle. Et J.K. Rowling continuait à vivre en enseignant.
Puis quelque chose a changé à jamais sa vie. Harry
a jeté un sort à travers l’Atlantique et les
éditeurs américains se sont fait la guerre pour avoir
le livre.
ARTHUR A. LEVINE, Vice-président
des éditions Scholastic : Mon patron m’a demandé
: « Ok, vous l’aimez ? » et j’ai répondu
« Oui, je l’aime. » « Ok, achetez-le aux
enchères. » « Vous l’aimez à ce
prix ? » « Euh… oui ! » [rire nerveux] Je
continuais à répondre « Oui. » Je devenais
de plus en plus nerveux parce que à la fin de la journée
la somme d’argent a atteint un niveau que je n’avais
jamais payé à l’avance pour aucun auteur, encore
moins pour une avance pour un premier roman. C'était sans
précédent. Elle m’a demandé : «
Vous l’aimez pour cent cinq mille dollars ?" et j’ai
répondu « Oui, oui ! » Elle m’a dit «
Alors allez-y et faites cette offre » et c’est ce qu’on
a fait !
NAR : L'affaire avec
scolastique signifiait que J.K. Rowling pouvait enfin accomplir
l’ambition qu’elle avait depuis toujours et devenir
un auteur à temps complet.
JKR : Dès que
j'ai su que des gens écrivait des livres - qu’ils ne
se contentaient pas d’apparaître -je ne sais pas…
de nulle part - comme les plantes - j'ai su que c’était
ce que je voulais faire. Je ne peux même pas me rappeler ne
pas avoir voulu être un auteur. Je trouve cela un peu mystérieux,
mais… Et pourtant, ce n’est pas mystérieux. Vous
voyez, je n’arrive pas à comprendre pourquoi vous ne
voulez pas être un écrivain. Je ne peux pas comprendre
pourquoi le monde entier ne souhaite pas être écrivain.
Qu’y a t il de mieux ?
À moins que vous
puissiez vous rappeler très bien de ce qu’on ressent
quand on est un enfant, vous ne pourrez pas devenir un écrivain
pour enfants. Même si les gens détestent les livres,
je ne peux pas juger sur autre chose alors je juge sur cela, car
je me rappelle si vivement ce qu'on ressent quand on a cet âge.
NAR : Les souvenirs
que J.K. Rowling a de son enfance ont fortement influencé
son écriture. Elle est née en 1965 à Chipping
Sodbury et a grandi près de Bristol avec ses parents Anne
et Peter et sa jeune sœur Di. Elle admet avoir été
une enfant dévoreuse de livres et autoritaire, comme l’une
des meilleures amies de Harry….
[Extrait du 1er film
(PS) : Ron essaye le sort de lévitation]
JKR : quand j’ai
commencé à écrire sur Hermione - en fait dès
que j'ai mis la main sur un stylo – ç’a a été
incroyablement facilement, surtout parce qu’elle est moi.
[Extrait du 1er film
(PS) : Hermione réussit le sort de lévitation]
JKR : J'étais
bosseuse mais j’avais également ce sentiment d'insécurité,
que j’essayais de compenser en faisant tout bien tout le temps,
et comme Hermione je projetais une fausse confiance en moi, ce qui,
parfois, était très irritant pour mon entourage ;
mais sous cette surface, je me sentais complètement insatisfaite,
voilà pourquoi je comprends complètement Hermione.
NAR : Dès sa
petite enfance J.K. Rowling aimait écrire : elle a achevé
son premier livre à l'âge de six ans.
JKR : Le premier livre
que j’ai achevé était intitulé Lapin
et parlait d'un lapin appelé «Lapin », ce qui
montre l'approche imaginative des noms que j’ai toujours gardée
par la suite. Et j'ai écris les histoires de ce lapin pendant
une longue période, jusqu’à en faire une série
– une série de livres sur Lapin, très mornes
- illustrée par l'auteur.
Le premier livre à
avoir vraiment influencé mon travail était «
Le Petit Cheval blanc » d’Elizabeth Goudge. Elle énumérait
toujours les plats qu'ils mangeaient. A n’importe quel endroit
du livre, toutes les fois où ils mangeaient, vous saviez
exactement ce qui était dans les sandwichs, et je me rappelle
avoir trouvé ça très satisfaisant, quand j’étais
enfant.
SF: [Extrait du 3e livre
(PoA) : Description des bonbons de Pré-au-lard, avec des
descriptions de diverses sucreries]
JKR : Alors que j'entrais
dans l'adolescence, j'étais influencée par le réalisme
terre-à-terre et dramatique de Barry Hines et Kes. Malheureusement,
je ne vivais pas dans une ville nordique. Les paysages urbains n'étaient
pas très développés, parce que j’habitais
à Chepstow, au milieu de champs, et il est vraiment difficile
d'être une jeune citadine mécontente au milieu d'un
champ boueux.
JKR [dans sa maison
enfance] : Voici donc notre maison, où j'ai vécu à
partir de l'âge de 9 ans. Ma chambre à coucher est
à droite, et j’y ai passé beaucoup de temps
à écrire. J'ai des souvenirs très heureux de
cet endroit, c’est assez émouvant de revenir ici, car
j’y suis seulement retourné une fois… parce que
mon papa a quitté cette maison peu de temps après
la mort de ma mère. Donc je ne suis revenue qu’une
seule fois depuis que ma maman est morte. Je me souviens que je
m’appuyais à la fenêtre de ma chambre pour fumer
derrière les rideaux, tard la nuit. Mon père ne sera
pas content d'apprendre cela. Je n'étais pas très
intelligente à propos de ça, non plus, car j'avais
l'habitude de laisser la cigarette et les mégots où
ils étaient, sous la fenêtre, en prétendant
« Oui, quelqu'un du café, papa, il les a encore jetés
dans le jardin. »
Nous avions
notre maison, l'église et l'école dans cette petite
rue. Tutshill n'est pas un endroit très grand - c’est
minuscule. Le chemin de la maison à l’école
était par conséquent très court. Pourtant j'étais
toujours en retard, au grand désespoir de ma mère.
Je suis en retard pour absolument tout.
UN PROFESSEUR
: Levez votre main si vous avez lu un des livres Harry Potter. [Elle
a le souffle coupé] Autant de monde ! Ce matin, nous avons
une invitée très spéciale à l'école
avec nous. Son nom est J.K. Rowling, et elle est ici pour nous parler.
JKR [elle entre
dans la salle de classe et dit bonjour aux enfants assis par terre
tandis qu’elle passe entre eux] : Je ne veux pas marcher sur
vous. Rester exactement où vous êtes. [Faisant un pas
au-dessus d’un garçon] nnggg… Bonjour !
LA CLASSE :
Bonjour !
JKR : Comment
allez-vous ?
LA CLASSE :
Très bien !
JKR : C'est
absolument incroyable d’être de retour ici, parce que,
voyez-vous, je suis allée à l'école ici. C’est
vraiment, vraiment merveilleux de revenir.
JKR [en voix-off]
: Rien n'est plus amusant pour moi que de rencontrer les enfants
qui lisent les livres : qu’est-ce qui pourrait me rendre plus
heureuse que de penser que les enfants ont commencé à
lire pour la première fois avec Harry Potter ? Pour quelques
enfants, car il y a évidemment toujours de grands dévoreurs
de livres, Harry est un livre de plus. Mais j'ai effectivement rencontré
beaucoup d'enfants qui m’ont que Harry les avait introduits
au plaisir de la lecture.
UN ENFANT :
Quels conseils pourriez-vous donner à de jeunes auteurs ?
JKR : aimerais-tu
être écrivain ? [La fille hausse les épaules]
Peut-être. Lis autant que tu peux. Je dirais même, lis
n'importe quoi. Plus vous lisez mieux c’est, parce que ça
vous apprendra ce que vous aimez et ce que vous pensez être
une bonne écriture, et ça améliorera votre
vocabulaire. Et alors vous devrez continuer encore et encore à
écrire, et vous constaterez au début que vous détestez
la majeure partie de ce que vous écrivez. Mais tôt
ou tard vous écrirez quelque chose que vous aimerez. Et un
bon nombre d'arbres devront mourir. Car vous jetterez tout.
UN ENFANT :
Et… Dans quelle maison de Poudlard aimeriez-vous être
?
JKR : Je voudrais
sans aucun doute être à Gryffondor. C'est pourquoi
j’y ai mis Harry. Sans aucun doute.
ENFANT : Quelles
sont vos souvenirs de l'école de Tutshill ?
JKR : J’ai
vraiment aimé cette école, mais mon premier professeur
m’effrayait. Elle s’appelait Mme Morgan. Elle nous répartissait
dans la classe selon ce qu’elle pensait être notre niveau
d’intelligence. Et mon premier jour à l'école,
après une discussion de deux minutes avec moi, elle m'a mis
dans « la rangée stupide ». Ce qui est, à
mon avis, l’une des pires choses qu’un enseignant puisse
faire. Ce n’était pas mon professeur préféré,
Mme Morgan. Puis je suis allée à Wydean - en bas de
la route. Où la moitié d’entre vous ont des
frères et soeurs, n’est-ce pas ?
C'est à Wydean
que j'ai rencontré Sean, qui représente une grande
amitié dans ma vie. Une énorme amitié dans
ma vie. Je me suis toujours sentie un peu étrangère
et ça pourrait peut-être expliquer pourquoi j’ai
été si proche de Sean, car il est arrivé tard
et tout comme moi il n'avait pas l'accent local, donc je pense que
d’une certaine façon on s’est senti tous les
deux comme des étrangers, et cela a probablement formé
un véritable lien entre nous.
JKR [à côté
de Sean, un pont en arrière-plan (Angharad pense que c’est
le pont de Severn)]: Voici donc Sean, à qui le deuxième
tome est dédié. Et Ron est semblable à Sean.
[Extrait du 1er film
(PS) : Ron fait "Woah!" quand Harry lui montre sa cape
d’invisibilité]
JKR : Je n’ai
jamais volontairement voulu décrire Sean dans Ron, mais Ron
a un peu la même façon de parler que Sean.
[Extrait du 1er film
(PS) : Harry et Ron sont en retard au cours de métamorphose]
SEAN HARRIS
[SH], son ami : Je suppose que la ressemblance entre lui et moi,
c’est qu'il n'est pas… lui n'est jamais tout à
fait premier mais il s’en approche. Et je pense…
JKR : En fait,
si je plaisante… désolé.
SH : J'allais
dire, scolairement, par exemple, à l'école, il était
bien évident que Jo était… je ne suis pas…
c’est un côté embarrassant… elle était
première. Et j'étais dans son sillage. A lui emprunter
ses devoirs, parfois, et euh…
SH : Je pense que pour
ce qui concerne le… le caractère de Ron, ce qui me
ressemble, peut-être l’ai-je mal interprété,
qu’il est toujours là, c’est qu’il est
toujours à peu près bien intentionné.
JKR : Il est toujours
là quand on a besoin de lui, ça c’est Ron Weasley
! … Sean a été le premier de mes amis à
passer son permis de conduire et il avait cette vieille Ford Anglia
- une Ford Anglia turquoise, avec un peu de blanc, et qui est maintenant
aussi célèbre que la voiture que les Weasley conduisent
– je devais évidemment donner la vieille voiture de
Sean aux Weasleys. Et cette voiture, c’était notre
liberté. Mon coeur bat toujours plus vite quand je vois cette
vieille Ford Anglia, c’est un peu triste…
SF: [Extrait du 2e livre
(CoS) : Vol de la Ford Anglia, illustré une Ford Anglia sur
la route, et des images d’arbres à côté]
JKR : C’était
l’homme le plus cool de l'école, il avait une voiture
Ford Anglia turquoise [ils rient], et tu étais assez mordant,
je crois.
SH : Je l'étais
à cet âge, oui.
JKR : Ouais.
SH : Tout est allé
de travers depuis, mais…
JKR : coupe de cheveux
à la Spandau Ballet. Désolé.
SH : Et le soir elle
m’appelait et me disait de venir la prendre, je sortais, nous
prenions la voiture, donc la voiture est devenue…
JKR : Et nous nous asseyions
sous le pont de Severn.
SH : Et nous nous asseyions
sous le pont de Severn, ou ailleurs.
JKR : Et nous discutions
de la vie ! Et nous buvions.
SH : Absolument.
JKR : C'est une vie
très triste, n'est-ce pas? Nous trouvions cela passionnant
quand nous avions dix-sept ans. Nous avions l'habitude de nous asseoir
ici dans la Ford Anglia. Oui, ces enfants de la ville, ils ne savent
pas ce qu'ils manquent ! [rires]
NAR : J.K.Rowling part
ensuite à l'université à Exeter et y décroche
un diplôme de Français et de Lettres Classiques avant
de se rendre à Londres. Puis c’est le choc. Sa mère,
Anne, qui avait lutté avec la sclérose en plaques
pendant dix ans, est emportée par la maladie.
JKR : La mort de maman
m’a beaucoup déprimé. La douleur de - de son
départ, qui lui a fait perdre une part si énorme de
sa vie - elle avait quarante-cinq ans quand elle est morte, ce qui
est bien trop jeune pour mourir, bien trop jeune pour laisser sa
famille, elle n'a jamais su ce que nous étions devenu et
ainsi de suite. Maman aurait été particulièrement
heureuse que je sois devenu écrivain, parce qu'elle était
une vraie amoureuse des livres. Ce qui remue le couteau dans la
plaie, si vous voulez, c’est que ce qui l’aurait rendue
la plus fière, elle ne l’ait jamais su.
C’est peut-être
deux ou trois jours après que j'ai eu l'idée pour
Harry, j’ai fait disparaître ses parents d’une
façon assez brutale, pas cr - pas cru - il n'y avait rien
là-dedans de cruel, mais c’était traité
d’une façon expéditive et sèche, rien
de prolongé, aucune explication sur la façon dont
ça s'était produit ou – et à ce moment-là,
pas de réel commentaire sur la douleur que ça allait
être. Bien sûr, maman est morte six mois après
que j'aie écrit ma première tentative du chapitre
d'ouverture. Et cela a fait une énorme différence
parce que je vivais, je vivais ce que je venais juste - ce que je
venais juste d’écrire.
Le miroir du Rised est
entièrement tiré de ma propre expérience de
la perte d’un parent. « Cinq minutes de plus, s’il
vous plait, mon Dieu, donnez-moi cinq minutes de plus ». Ca
ne sera jamais assez.
[Extrait du 1er film
(PS) : Harry face au miroir du Rised]
Après cinq minutes
de discussion avec elle [ndt : elle parle de sa mère] à
propos de Jessie, car vous savez, elle a un petit enfant qu’elle
n’a bien sûr jamais vu, j’essaierais de lui parler
des livres puis je réaliserais que je ne lui avais pas demandé
: « Qu’est-ce que ça fait d’être
mort ? » Bonne question. J’imagine assez bien ce qui
se passe. Mais ce ne serait jamais assez long, et c’était
le sujet du chapitre dix, vous le savez. C’est un moment difficile
de la vie, et il faut y passer.
[Extrait du 1er film
(PS) :La confrontation avec Quirell/Voldemort]
La mort est un thème
extrêmement important tout au long des sept livres. Je dirais
probablement le plus important. Si vous écrivez sur le Mal,
comme moi, et si vous écrivez sur quelqu’un d’essentiellement
psychopathe, vous devez montrer l’horreur que représente
le fait de prendre une vie humaine.
JKR [au Café
Nicholson] : Plus de gens vont mourir. Et…ils…il y a
une mort que je…qui…qui va être…horrible
à écrire. A réécrire en fait, car ça
a déjà été écrit. Mais cela doit
se passer !
NAR : Certains parents
se sont demandés si les enfants pouvaient faire face au côté
noir des livres.
JKR : C’est vraiment
intéressant, cette façon qu’ont les parents
de penser avoir le droit de vous dicter ce que vous devez faire
parce que vous écrivez des livres pour leurs enfants. J’ai
reçu une horrible lettre à propos du livre deux, une
lettre vraiment idiote, d’un mère qui disait : «
C’était une fin très dérangeante, et
je suis sûre qu’un écrivain de votre talent sera
capable de penser à une meilleure manière de finir
le prochain livre. » donc, en gros, « J'ai bien aimé
les deux tiers de l'histoire, mais pourriez-vous arranger ce problème
à l'avenir, et je reprendrai contact avec vous si je trouve
que vous avez fait quelque chose d'inacceptable. » A tel point
que je lui ai écrit en disant : « Ne lisez pas le reste
des livres. Bien à vous, Jo Rowling. » Il n’en
est pas question, je veux dire, il n’en est pas question,
personne ne me dictera ça.
Est-ce que je m’inquiète
à propos de mes lecteurs ? Profondément, mais…est-ce
que je pense finalement qu’ils devraient me dicter ce que
j’écris ? Non. Non, je suis la seule qui puisse décider
cela. Et je n’écris pas pour que chaque enfant se sente
en sécurité.
SF : C’est
un écrivain dur. Elle ne compromettra pas ce qu’elle
considère comme bon uniquement par soucis de ce qui pourrait
effrayer les enfants. Je pense que c’est une fonction de la
littérature de faire faire des cauchemars aux enfants, tout
comme c’est une fonction du monde biologique de leur donner
la rougeole. Parce que s’ils ne font pas de cauchemars quand
ils ont douze ans, s’ils ne combattent pas leur crainte de
l’inconnu, après, lorsque cela vient plus tard dans
la vie, c’est…c’est là que vous aurez vraiment
des ennuis, tout comme les oreillons à trente ans sont une
autre affaire qu’à huit ans. Vous êtes du genre
à faire des faveurs aux enfants !
Enfant 1 [discutant
avec d’autres enfants] : Une fois, je lisais dans mon lit,
c’était assez effrayant, au moment où Voldemort
apparaît, et j’étais recroquevillé sur
mon lit, j’étais comme ça : [fait une toute
petite voix] « Que va-t-il se passer ? Que va-t-il se passer?
» J’avais vraiment peur.
Enfant 2 : C’est
comme quand ça devient vraiment tendu, et tu es en train
de lire dans ton lit, et ton père arrive : « Oh, il
va falloir arrêter de lire. Il est l’heure de dormir.
» Et toi tu en es à ce passage vraiment excitant, et
tu dis : « Oooooh, il faut que je lise le chapitre suivant
! »
Enfant 3 : C’est
bien que les adultes lisent aussi ça, et pas seulement les
enfants.
Enfant 4 : Je
me demande ce qu’ils en pensent.
Enfant 4 : Ils
sont vraiment dans Harry Potter.
Enfant 5 : Parce
que c’est un livre pour toutes les tranches d’âges.
Tout le monde aime.
PP : Une erreur
que les adultes ont l’habitude de commettre à propos
des livres pour enfants, est de penser que ces livres parlent de
choses banales. Des petites choses qui plaisent aux petits esprits,
et des petites affaires à propos de petites personnes. Rien
ne pourrait être plus éloigné de la vérité.
C’est tout à fait le contraire. Mon observation a été
que beaucoup de livres à succès pour adultes de ces
dernières années parlent de choses banales telles
que « Ais-je l’air grosse là-dedans ? »
ou « Mon équipe de football favorite va-t-elle remporter
la coupe ? » ou même « Oh mon Dieu, ma fiancée
m’a quitté, que vais-je faire ? ». Les livres
pour enfants, eux, abordent les questions fondamentales : «
D’où venons-nous ? » « Quelle est la nature
de l’être humain ? » « Que dois-je faire
pour être bon ? » Il s’agit de questions profondément
importantes. Et ils en parlent. Souvent, pas dans les livres que
lisent les adultes, mais dans ceux des enfants.
NAR : Le lancement du
troisième livre, « Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban
», en 1999, a marqué la transformation de JK Rowling
d’auteur populaire à star internationale. Pour la première
fois, trois livres du même auteur se sont trouvés en
tête de la liste des Best-sellers du New York Times, et ses
dédicaces de livres ont commencé à ressembler
à des concerts de rock.
JKR : Je n’ai
aucune idée du nombre de livres que j’ai dédicacé,
mais cela doit se compter en dizaines de milliers maintenant. Si
quelqu’un souhaite posséder le tout dernier exemplaire
de Harry Potter non dédicacé, je pense que je lui
dirais : « Ne le fais pas dédicacer ! Un jour, il aura
de la valeur. Je ne l’ai jamais touché ! »
Ce qui était
amusant lorsque toutes les éditions internationales ont commencé
à sortir, c’était de voir comme ils interprétaient
différemment Harry. Celui-ci est amusant, il s’agit
de l’édition italienne. Dans la toute première
édition de l’ « École des sorciers »
qu’ils ont fait, ils ont enlevé les lunettes de Harry
[sur la couverture] ce qui m’a beaucoup dérangé.
C’était comme si, en Italie, on ne pouvait pas être
un héros et porter des lunettes, mais ils les ont remises
maintenant. Plutôt étrange, la tête de rat [elle
montre la couverture italienne, avec Harry portant un chapeau ressemblant
à une tête de rat, le nez pointant vers le haut]…je
ne comprends pas trop pourquoi il porte un chapeau en forme de rat,
mais c’est…bien.
[Des extraits
de l’École des sorciers sont lus par des enfants en
différentes langues : britannique, anglais, suédois,
hébreu, espagnol, français, allemand, turc, italien,
japonais, grec, américain, anglais]
NAR : Lorsque le quatrième
livre a été publié en été 2000,
JK Rowling avait ensorcelé des lecteurs du monde entier.
« Harry Potter et la coupe de feu » a été
lancé aux douze coups de minuit le 8 juillet, et la Pottermania
a rassemblé des milliers de fans qui ont fait la queue pendant
des heures pour avoir un livre.
[Un garçon lit
le dos de la Coupe de feu] UNE FEMME : Ne lis pas la fin avant le
début - ne fais pas ça !
UNE FILLE : Oh mon Dieu,
ce n’est pas du tout la manière dont on supposait qu’il
commencerait ! [Apparemment, elle n’est pas d’accord
avec la Coupe de feu]
NAR : À Toronto
une audience de douze mille personnes était là pour
la lecture du plus gros livre. JK Rowling était terrifiée.
JKR : Je n’ai
jamais été douée pour parler en public. En
fait c’est une phobie maladive. Je me disais, « Mais
qu’est-ce que j’ai fais ? »
UNE HOMME FAIT UNE ANNONCE
LORS DE L’EVENEMENT : Mesdames et messieurs, jeunes garçons
et jeunes filles, J.K. Rowling ! [il lui cède la place sur
le podium. Elle arrive]
JKR : Et je me sentais
si pathétique, si inadaptée à la tâche
qui m’attendait. Juste moi et mon livre, à trembler.
J’avais mis des boules Quiès. De manière à
n’entendre le bruit de la foule que de très loin.
JKR [elle parle depuis
le podium] : Bonjour ! [un tonnerre d’applaudissements] Je
suis enchantée et terrifiée d’être ici,
pour être honnête.
JKR [voix off] : J’ai
donc fais ma lecture, et une fois que j’étais là-bas,
je me suis sentie bien.
JKR [au podium] : «
…mais Dudley continuait à courir, nerveux, sa main
sur son derrière… »
JKR : Et lorsque j’ai
eu fini et que j’ai dit « Merci beaucoup ! » -
c’est - quel que soit ce que j’ai dit, je voulais entendre
à quoi cela ressemblait vraiment, alors j’ai enlevé
les boules Quiès et c’était comme si mes tympans
explosaient. [des applaudissements très bruyants] J’ai
vraiment entendu le bruit que n’importe qui d’autre
pouvait entendre dans le stade. C’était incroyable.
JKR [au podium] : Merci,
merci ! [coupure du son]
JKR : Si vous pouviez
me ramener dans le temps et me dire exactement ce qu’il s’est
passé, d’abord je ne vous croirais pas - du tout. Puis,
si vous parveniez à me convaincre de la vérité,
je ne sais pas ce que je ferais, parce que je me dirais : «
Je ne serai pas capable d’assumer ça, je ne pourrai
pas y faire face. » Donc je ne sais pas ce que j’aurais
fait. Beaucoup de gens qui nous regardent ne le croiront jamais,
à cause de l’argent, mais la réalité
a été quelque chose d’étrange et de terrible
parfois.
NAR : Avec la
célébrité et le succès est arrivée
l’inévitable attention des médias du monde entier.
Harry rencontre le même problème dans le quatrième
livre, lorsqu’il rencontre une impitoyable journaliste du
nom de Rita Skeeter.
SF : [extrait
du 4e livre (GoF) : Rita s’apprête à interviewer
Harry, on voit une actrice qui joue Skeeter - assez effrayante]
JKR : A l’origine
Rita Skeeter devait faire son apparition dans le premier livre.
Harry entre au Chaudron Baveur, l’endroit de son tout premier
contact avec sa célébrité. Pour la première
fois, cela le frappe…Il y a un très vieux dessin de
ce chapitre, où Rita se précipite sur lui. Mais cette
horrible journaliste convenait mieux au livre quatre, lorsque les
inconvénients de la célébrité commencent
à entraîner Harry. Je savais que lorsque j’aurais
écrit le quatrième livre, il y aurait de bonnes chances
que les gens se disent : « Aha ! Nous savons pourquoi vous
avez introduit Rita dans ce livre, parce que vous avez rencontré
des personnes de ce genre maintenant ! » mais je veux dire,
n’est-il pas ironique que j’ai passé cinq ans
à m’imaginer dans l’esprit d’un garçon
devenu subitement célèbre ? J’ai passé
cinq ans à le faire - imaginer comment cela serait de vivre
dans une obscurité complète, et devenir soudain célèbre.
[Nous voyons des gros
titres apparaître. « Elle est pleine aux as »etc.]
JKR: Ce n’est
jamais plaisant quand ils vont fouiner dans des endroits qui ne
relèvent en rien de votre travail. Je veux dire qu’il
y a une grande partie de ma vie qui n’a rien à voir
avec Harry Potter. Des journalistes dont je tairai les noms, mais
je me demande pourquoi parce que je pense que ces gens devraient
payer pour leurs crimes, sont allé voir mon père pour
lui poser des questions horribles comme : « Pourquoi votre
fille vous déteste-t-elle ? », ce qui a été
un choc pour mon père, étant donné que je venais
de parler avec lui au téléphone. Sincèrement
perturbant. Et ils sont venus chez moi : ils sont venus sur le seuil
de ma maison et ont commencé à frapper à la
porte. Et je…j’ai totalement perdu pied, parce que dans
ma grande naïveté je pensais : « Oh, si je restais
seulement à la maison pour travailler. », vous savez…
donc… je crois qu’après j’ai réalisé
que ça n’allait pas changer.
NAR : Et à certains
endroits les livres ont déclenché des controverses.
J.K. Rowling s’est retrouvée au centre d’une
chasse aux sorcières, avec quelques groupes chrétiens
clamant que les livres font la promotion de l’occulte. Dans
l’état américain de Caroline du Sud, des parents
ont même essayé de faire retirer Harry Potter des salles
de classe. [Coupure du reportage pour le Conseil de la Board School,
en Caroline du Sud]
CAROLINIEN 1 : Nous
pensons que les livres font l’apologie de la religion de la
sorcellerie, Wicca.
CAROLINIEN 2 : Je suis
très concerné. J’ai passé beaucoup de
temps en prière, à pleurer car j’ai vu ce que
provoque le fait de mettre des pensées négatives dans
l’esprit de nos enfants.
JKR [lance un regard]
: La pause est due à toutes les choses grossières
que j’aimerais dire à toutes ces personnes qui s’insurgent,
et maintenant je vais dire la version polie, et la version polie
est : ce n’est pas vrai. Pas une seule fois un enfant n’est
venu me voir pour me dire : « A cause de vous, j’ai
décidé de dévouer ma vie à l’occulte.
» Les gens sous-estiment tellement les enfants. Ils savent
que c’est de la fiction. Quand ces gens discutent à
partir de ce genre d’idée, je ne crois pas que leur
raison marche extrêmement bien. Mais je serais surprise si
certains d’entre eux avaient lu les livres.
NAR: Pour le moment
rien ne peut troubler le succès de J.K. Rowling. Et le film
Harry Potter si attendu a réalisé le plus important
week-end d’ouverture de l’histoire du cinéma.
JKR : Plus la projection
se rapprochait, plus j’étais effrayée, au point
que lorsque je me suis assise pour voir le film j’étais
terrifiée, parce que je pensais : « Oh s’il vous
plaît, ne faîtes pas de choses qui ne sont pas dans
le livre, s’il vous plaît ne prenez pas d’horribles
libertés avec l’intrigue ». Je l’ai aimé,
ce qui a été un soulagement, vous l’imaginez
bien. Oui, je… je suis heureuse.
NAR : Et l’aventure
de Harry est loin d’être terminée. Les fans n’en
peuvent plus d’attendre le cinquième livre, «
Harry Potter et l’Ordre du Phénix ».
JKR [dans le café
Nicholson] : J’adore écrire le cinquième tome.
Harry va se rendre dans des endroits du monde magique que l’on
n’a pas encore visité. Plus d’amourettes, inévitablement.
Ils ont quinze ans maintenant ; les hormones travaillent à
plein-temps. Et Harry doit poser des questions dont, j’espère,
le lecteur pensera : « Et bien, pourquoi n‘a-t-il pas
demandé ça avant ? ». Harry en découvre
beaucoup plus, beaucoup plus dans ce livre sur son passé.
NAR : Mais le mystère
ne sera pas révélé avant le tome 7. J.K. Rowling
a déjà écrit la fin.
JKR [fouillant dans
sa pile de notes] : C’est la chose que je n’étais
pas sure de vous montrer, et je ne sais pas pourquoi parce que qu’est
ce que ça révèle ? [C’est un gros dossier.]
Mais c’est le dernier chapitre du tome sept. Hum… [rires]
et je suis toujours réticente à vous le montrer, je
ne sais pas, j’ai l’impression que la caméra
va pouvoir voir à travers le dossier. Donc c’est ça,
et je ne l’ouvrirai pas pour des raisons évidentes.
C’est vraiment là que je mets tout, c’est l’épilogue,
et je dis simplement ce qui arrive à chacun après
avoir quitté l’école ; ceux qui survivent, car
il y a des morts, plus de morts qui arrivent. C’était
une façon de me dire « Bien, tu iras jusque là,
tu iras jusqu’au tome 7 un jour. Et…alors tu auras besoin
de ça ! » Donc j’aimerais juste rappeler à
tous les enfants que je connais qui viennent chez moi et commencent
à fouiller dans les placards que ça ne se trouve plus
là. Je ne garde plus cela à la maison pour des raisons
très, très, très évidentes. Donc voilà.
FIN.
©2001 BBC Television.
Tous droits réservés.
Interview traduite par Sendai,
Phenix, Myrddin,
Babushka, Nikopol
et Jessica.
Version originale en anglais disponible sur le site de Quick
Quote Quill.
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