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JK Rowling explique pourquoi « Harry Potter et la
Coupe de Feu » était le plus difficile à écrire. L'auteur parle
à EW des thèmes sombres de son dernier « blockbuster ».
Normalement, le train est appelé La Reine d'Ecosse. Aujourd'hui, c'est
le Poudlard Express, le train qui transporte Harry Potter à l'école
de sorcellerie de Poudlard, et en ce moment il est dans une gare
de Perth, à 1h30 d'Edinburgh, en Ecosse. Des nuages de vapeur s'échappent
de sa locomotive, un petit spectacle pittoresque pour les centaines
d'enfants attendant derrière une barrière de fortune numérotée 9
½. Tout serait très mignon si il n'y avait pas leurs hurlements
qui s'ajoutent à l'atmosphère brûlante, un sifflement perçant et
qui s'intensifie, obligeant la foule à couvrir leurs oreilles, tout
le monde fixant les yeux écarquillés la machine infernale en se
demandant si elle n'allait jamais s'arrêter.
Puis elle s'arrête.
Et une porte s'ouvre.
A l'intérieur, à bord d'un train à vapeur pour la dernière étape de sa
tournée promotionnelle pour Harry Potter et la Coupe de Feu, le
quatrième tome de la série sur le plus extraordinaire des jeunes
sorciers, JK Rowling, 35 ans, est assise sur le bord d'une table
pour accueillir un groupe d'enfants chanceux, leurs visages figés
et blancs de nervosité. « Bonjour les gagnants du concours ! »,
dit la fausse monarque avec ses cheveux blonds et son jean, un sourire
chaleureux et plein d'affection pour eux, ses sujets. Les personnes
envoyées par Bloomsbury Publishing en choisisse un pour prendre
une photo avec elle. « Et maintenant », dit Rowling en signant son
livre, « tu fais semblant d'être exité de me voir. »
Il n'a pas besoin de faire semblant. Mais c'est tout ce qu'elle peut dire
pour faire comme si aucun d'eux n'avait autant l'esprit en ébullition
de la voir. Comme elle l'a dit pendant un entretien d'une heure
pendant la route d'Edinburgh à Perth, "On pourrait devenir fou à
y penser trop souvent ».
Que pensez-vous de tout ce marketing autour de "la Coupe"?
JKR: La consigne marketing était littéralement "Ne divulguez pas le livre
". Et ce n'était même pas une stratégie marketing. Ca venait de
moi. Ce livre était le point culminant de 10 ans de travail ; et
quelque chose de très important pour l'intrigue principale arrive
à la fin et qui met fin à une époque ; les trois livres existants
représentent une époque différente dans la vie de Harry. Si cela
avait été divulgué, en aucune façon le livre n'aurait été aussi
agréable à lire.
Vous avez cherché un titre pendant longtemps aussi.
JKR: Il y a une raison très banale à cela: j'ai changé d'avis deux fois
dessus. Le titre de travail avait été dévoilé : "Harry Potter and
the Doomspell Tournament". Ensuite j'ai changé "Doomspell"
par "Triwizard Tournament". Et puis j'ai hésité entre
« Goblet of Fire » et « Triwizard Tournament ». Enfin, j'ai préféré
"Goblet of Fire" parce que ça fait penser à une "coupe
de la destinée" j'ai l'impression, ce qui est le thème du livre.
Est-ce que c'était le livre le plus difficile que vous ayez eu à écrire
jusque là?
JKR: Sans aucun doute.
Pourquoi?
JKR: Pour les trois premiers livres, mon plan ne m'a jamais fait défaut.
Mais cette fois-ci j'aurais dû regarder l'intrique au microscope.
J'ai écrit ce que je pensais être la moitié du livre, et « Argh
! » - une énorme lacune au milieu de l'intrigue. J'ai dépassé ma
date limite de deux mois. Et les livres ont pris tellement d'importance;
il y avait aussi de la pression extérieure.
Et qu'est ce que c'était exactement cette lacune?
JKR: Je devais retirer un personnage. Voilà, c'était « le personnage fantôme
de Harry Potter". C'était une cousine Weasley [en relation avec
Ron Weasley, le meilleur ami de Harry]. Elle remplissait la même
fonction que Rita Skeeter [une journaliste d'investigation louche]
remplit maintenant. Rita a toujours été sensée être dans le livre
mais je l'ai étoffée parce que j'avais besoin d'un moyen pour informer
de ce qui se passe en dehors de l'école. A l'origine, cette fille
remplissait ce but.
Est-ce que la sordide Rita reflète votre point de vue sur les médias?
JKR: Non, mais quand je suis arrivée au moment de l'écriture ou je devais
introduire Rita j'ai hésité, parce que j'ai pensé « Les gens vont
croire que c'est ma réponse à ce qui m'est arrivé ». Mais j'ai eu
beaucoup de plaisir à écrire Rita et puis je pense que je l'aurais
fais même si tout ça ne m'étais pas arrivé. Rita sera de retour.
La taille de ce livre - 734 pages. Presque deux fois plus long que le
livre le plus long que vous ayez écrit.
JKR: « Mais que lui arrive-t-il ? »
Exactement. S'il vous plait expliquez.
JKR: J'ai su dès le début que ce serait le plus gros des quatre livres.
On a besoin d'une prise d'élan convenable pour ce qui se passe à
la fin. C'est une intrigue complexe, et on ne bouscule pas une intrique
si complexe sinon tout le monde sera embrouillé.
Ce livre et plutôt épique, avec la Coupe du Monde de Quidditch, l'arrivée
d'écoles rivales, le Tournoi des Trois Sorciers, la bataille finale.
JKR: Tout est à une plus grande échelle.
C'est intentionnel?
JKR: Oui, c'est symbolique. Les horizons de Harry s'élargissent littéralement
et métaphysiquement en même temps qu'il grandit. Mais il y a aussi
des endroits dans le monde que j'ai prévus depuis si longtemps et
auxquels j'ai pensé depuis si longtemps que l'on n'a pas encore
explorés et c'est un grand plaisir. Cela se déroulera dans le tome
5 ; on pénètre dans un endroit complètement nouveau, physiquement,
un endroit que vous n'avez jamais vu auparavant, un monde magique.
Est-ce que nous verrons Harry en Amérique ?
JKR : Je ne pense pas. Le lieu de l'action pour le moment, c'est la Grande-Bretagne.
L'autre jour on m'a demandé : « Vu l'énorme succès que vous rencontrez
aux Etats-Unis, allez-vous introduire des personnages américains
? », et je pensais : « Espèce d'imbécile ». Je ne vais pas gâcher
dix ans d'une organisation méticuleuse dans l'espoir de gagner quelques
lecteurs. Les enfants américains n'ont pas besoin de voir un personnage
américain apparaître en guise de remerciement. Voilà un autre exemple
de la manière dont les enfants sous sous-estimés.
L'un des thèmes principaux de La Coupe de Feu est l'intolérance, comme
ça l'a toujours été dans vos livres, avec le Voldemort qui rappelle
Hitler, et ses partisans qui persécutent les Moldus. Dans le quatrième
livre, Hermione essaye de libérer les elfes de l'école, qui sont
esclaves depuis si longtemps qu'ils n'ont plus aucun autre désir.
Pourquoi vouliez-vous explorer ces thèmes ?
JKR : Parce que l'intolérance, cette idée que « tout ce qui est différent
est mauvais », est probablement la chose que je déteste le plus
au monde. J'aime explorer l'idée que toute différence est bonne,
et qu'elle ne rend pas les gens inégaux. Mais il y a une autre idée
que j'aime également: de manière générale, les gens oppressés ne
s'unissent pas ; malheureusement, ils créent des sortes de castes,
et ils se battent entre eux. C'est la nature humaine, et c'est ce
qu'on voit là. Le monde magique est déjà ostracisé, et en plus,
à l'intérieur de leur groupe, ils ont créé une sorte d'horrible
hiérarchie.
Vous ne pensez pas que c'est un peu trop compliqué pour des enfants ?
JKR : Ce sont des choses auxquelles beaucoup d'enfants se mettent à penser
à cet âge-là. C'est très amusant d'écrire sur ça de manière allégorique.
Est-ce que les livres reflètent vos inclinations politiques ? Aux Etats-Unis,
on pense que vous êtes plutôt de gauche.
JKR : C'est exactement le contraire de la presse britannique : hier, on
m'a dit que j'étais eurosceptique - c'est un mot très à la mode
en Grande-Bretagne. Je me suis réveillée à deux heures ce matin,
je suis allée chercher de l'eau à la cuisine et je me suis dit :
« Je sais pourquoi ils ont dit ça : ils n'ont pas fini de lire le
livre ». A la fin, Dumbledore dit : « Les différences de culture
et de langage ne sont rien si nous partageons les mêmes objectifs
et si nous restons ouverts les uns aux autres ». C'est ce que je
pense, et vous avez raison : je suis de gauche.
Mais est-ce que vous incluez vos convictions politiques dans les livres,
ou est-ce que c'est nous qui leur faisons dire ce que nous voulons
?
JKR : Il y a une certaine dose de politique là-dedans. Mais je sais que
tous les lecteurs vont voir leurs propres idées s'y refléter, comme
ça les arrange. On dirait que les gens qui mettent leurs enfants
en pension croient que je suis de leur côté. Ce n'est pas vrai.
Les wiccans pratiquants pensent également que je suis une sorcière.
Ce n'est pas vrai non plus.
DEUXIEME PARTIE
Pourquoi JKR a attendu avant de lire Harry Potter à sa fille. Dans cette
deuxième partie, l'écrivain parle de Hollywood, de notoriété, et
plus encore...
Elle était mère célibataire, avait du mal à joindre les deux bouts, se
glissait dans les cafés après avoir mis sa fille au lit. A présent,
avec Harry Potter et la Coupe de feu, le quatrième tome d'une série
de sept livres à propos d'un jeune sorcier, JK Rowling se retrouve
à l'origine d'un phénomène international et d'un monde mythique
qui peut être qualifié de Tolkienesque. Et pourtant, plus les choses
changent - et elles ont changé : depuis l'assistant qu'elle a récemment
engagé pour s'occuper de son emploi du temps jusqu'aux marchandages
avec Hollywood à propos des films et du merchandising à venir-,
plus elles restent identiques. Elle se glisse toujours dans des
cafés à Edimbourg, en Ecosse, car elle cherche la solitude pour
écrire. "Ca me semble incroyablement familier, vraiment",
dit Rowling, "comme si j'étais revenue là où j'en étais avant
Harry Potter à l'école des sorciers".
Vous avez mentionné le côté sombre de vos livres, et on en a beaucoup
parlé.
JKR : Quand vous vous apprêtez à introduire un personnage vraiment mauvais,
vous devez faire un choix. Vous pouvez le barder de munitions, lui
mettre un Stetson noir et dire : "Méchant. Tuez-le". Je
décris différentes nuances de mal. Il y a Voldemort, un psychopathe
enragé, complètement dépourvu de la sensibilité que les hommes ont
normalement quand ils sont confrontés à la souffrance des autres.
Et il y a réellement des gens comme cela dans le monde. Mais il
y a aussi Queudver, qui reste dans l'ombre des puissants parce qu'il
est lâche. Ce qui me semble très important, c'est quand Dumbledore
dit qu'il faut choisir entre le bien et la facilité. C'est le point
de départ des trois prochains livres. Ils vont tous devoir choisir,
parce souvent, ce qui est bien n'est pas facile.
Il y a une scène dans la Coupe où Cédric, un concurrent de Harry dans
le Tournoi des Trois Sorciers, est tué par Voldemort. Et à la fin,
Dumbledore doit choisir entre informer ses élèves de l'existence
du mal et ne rien leur dire. Il choisit de leur dire.
JKR : La décision de Dumbledore, c'est du moi tout craché. Cela aurait
été une insulte à la mémoire de ce garçon que de ne pas dire la
vérité. Mais dire la vérité a des conséquences. Les gens n'ont pas
l'habitude de la vérité, en particulier quand elle vient de ceux
qui représentent l'autorité. Au fait, j'ai détesté avoir à tuer
Cédric, sincèrement.
Il y d'autres scènes de violence atroce, par exemple quand Queudver coupe
le bras de Harry pour recueillir son sang afin de ramener Voldemort
à la vie. C'était vraiment très perturbant.
JKR : Oui, je suis d'accord.
Ne vous êtes-vous jamais demandé : "Peut-être que je devrais adoucir
un peu le tout ?"
JKR : Non. Je sais que ça peut paraître brutal, mais non, jamais. Ce qu'il
y a, c'est que je dois écrire l'histoire que j'ai envie d'écrire.
Je ne l'ai jamais écrite en pensant que je m'adressasi à des enfants
de huit ans. Je dois continuer à écrire l'histoire de la manière
dont je l'entends. L'idée d'enfants en pleurs est loin de me réjouir,
et je ne nie pas du tout que ce soit effrayant. Mais c'est le but
! C'est censé être effrayant ! Et si on ne montre pas à quel point
ça fait peur, on ne peut pas montrer à quel point Harry est courageux.
Il l'est vraiment, et je crois que dans ce tome il accomplit l'une
de ses actions les plus courageuses : il ne peut pas sauver Cédric,
mais il veut épargner une douleur supplémentaire aux parents de
Cédric. Il veut ramener son corps, et le traite avec respect.
Le fait qu'il sauve le corps de Cédric m'a fait penser au triangle Hector-Patroclus-Achille,
dans l'Iliade.
JKR : C'est de là que ça vient. Ca m'a vraiment, VRAIMENT émue quand j'ai
lu cela à l'âge de dix-neuf ans. L'idée de profanation du corps,
une idée très ancienne... C'est à ça que je pensais quand Harry
a sauvé le corps de Cédric.
Puis ça continue, et vous jouez vraiment avec les sentiments de vos lecteurs,
quand les parents de Harry, qui ont été assassinés, sortent de la
baguette de Voldemort. J'étais en larmes.
JKR : Moi aussi. C'était la première fois que je pleurais en écrivant
un Harry Potter. Ca m'a bouleversée.
Etant donné que votre fan club s'agrandit - et rajeunit aussi, peut-être
-, vous sentez-vous une responsabilité par rapport à leur sensibilité
?
JKR : Il m'est impossible d'écrire pour faire plaisir aux autres. Vraiment
impossible. Quand j'aurai fini le septième tome, je veux être capable
de me regarder dans un miroir et de me dire : "Je l'ai fait
comme je l'entendais". Si dans le processus, je perds des lecteurs,
ça ne me fera pas plaisir. Mais je me sentirais bien plus mal si
je savais que j'avais consenti à écrire quelque chose de différent.
Il y a des parents qui viennent me voir et me disent : "Il
a six ans et il adoré votre livre", et moi, ce que je réponds,
c'est : "Tant mieux, mais moi je sais ce qui va se passer,
et à mon avis six ans, c'est un peu trop jeune". C'est ce que
j'ai toujours pensé. Je lis La Coupe de feu à ma fille. Elle est
bien avancée pour son âge, en termes de lecture, mais je lui ai
dit : "C'est moi qui vais te le lire, car c'est effrayant et
je veux être avec toi, pour qu'on puisse en parler ensuite".
Que pense votre fille [Jessica, sept ans] de Harry Potter ?
JKR : J'avais toujours dit que je ne lui lirais pas les livres avant qu'elle
ait sept ans, et même, je crois que sept ans c'est encore trop tôt.
Mais j'ai enfreint ma règle. En fait, je les lui ai lus alors qu'elle
n'avait que six ans. Vous voyez, elle avait commencé à aller à l'école,
et les autres enfants lui posaient des questions sur le Quidditch,
des choses comme ça. Elle n'avait aucune idée de ce dont ils parlaient,
et je me suis dit : "Je suis en train de l'exclure de cette
part importante de ma vie, et cela fait d'elle une exclue".
Alors je les lui ai lus, et elle est devenue complètement obsédée
par Harry Potter !
Est-ce que Jessica sait ce qui va se passer ?
JKR : Non, non, non, non, non ! Les enfants de son école n'arrêtent pas
de venir me voir pour me demander, l'air de rien, "Jessica
sait ce qui se passe dans le tome 4 ? Jessica connaît le titre du
tome 4 ?", et à chaque fois je réponds : "Non ! Ca ne
sert à rien de la kidnapper, de l'emmener derrière l'abri à vélo
et de la torturer pour obtenir des informations".
Vous passez d'un succès soudain en librairie au statut de gardienne d'un
monde mythique, un monde sur le point de devenir un film, et tout
le merchandising qui va avec. Comment vous sentez-vous ?
JKR : Ca m'inquiète. Je suis nerveuse. Parce que je me bats bec et ongles
- il faut me croire, c'est vrai - je me bats pour conserver la pureté
de ce monde. C'est ce qui m'occupe en ce moment, j'essaye de m'assurer
que ce qui sortira, avec écrit 'Harry Potter' dessus, seront de
véritables choses 'Harry Potter', et pas de pâles imitations.
Avez-vous un certain contrôle sur ce que Warner bros. fait avec Harry
Potter ?
JKR : Est-ce que je peux les empêcher de faire certaines choses, par rapport
à mon contrat ? Non. Mais ils ont été très gentils, ils m'ont laissée
participer, et ils m'ont posé des tas de questions dont je n'aurais
jamais imaginé qu'ils me les poseraient.
A quoi cela ressemble-t-il de faire des affaires avec Hollywood ?
JKR : Celui que j'avais le plus peur de rencontrer, c'est Steve Kloves,
qui écrit le scénario. Je m'étais préparée à le détester. C'était
l'homme qui allait massacrer mon bébé. La première fois que je l'ai
vu il a dit : "Vous savez qui est mon personnage préféré ?"
Et j'ai pensé : "Vous allez me dire Ron". C'est vraiment
facile d'aimer Ron, mais c'est tellement prévisible. Mais il a répondu
: "Hermione". Il m'a fait fondre.
Avez-vous des projets concernant les Etats-Unis ?
JKR : J'irai sûrement cette année. J'adore aller aux Etats-Unis.
Qu'est-ce que vous aimez aux Etats-Unis ?
JKR : Ca irait plus vite de dire ce que je n'aime pas. Je suis réellement
tombée amoureuse de New York. La première fois que j'y ai fait une
séance de dédicaces, le premier garçon qui est venu me voir a tendu
la main et il a dit : "VOUS ETES SUPER !" Je me suis dit
que c'était vraiment formidable, mais alors je me suis entendue
répondre, et j'étais tellement britannique, quelque chose comme
: "C'est très gentil de votre part, merci beaucoup". Puis
il y a eu cette femme à L.A., autour de cinquante ans, très 'Palm
Beach', et elle a dit : "JE SUIS SI CONTENTE QUE VOUS SOYEZ
RICHE !" Croyez-moi, vous n'entendrez jamais ça en Grande-Bretagne.
Ici, c'est simplement : "Bien joué".
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Interview traduit par Nikopol54 et
Hedwige.
Version originale en anglais disponible sur le site Quick
Quote Quill.
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