Pendant
un énorme évènement ayant eu lieu en juillet
2000 pour célébrer le lancement de Harry Potter et
la Coupe de Feu, Lizo Mzimba de Newsround est montée à
bord du Poudlard Express pour parler avec JK Rowling.
L'interview
est en quatre parties.
Interview
de JKR Partie 1 – Les fans et les quatre tomes
Q :
Alors King’s Cross, la réception impressionnante, comment
c’était ?
JKR : c'était ce qu’il y a de mieux - tous ces enfants,
c'était merveilleux.
Q :
Est-ce cela la meilleure partie de la tournée publicitaire
pour un livre comme le vôtre, voyager dans tout les pays,
rencontrer des gens ?
JKR : Ce que je préfère c’est l'écriture,
puis quand vous devez faire les tournées promotionnelles,
rencontrer les enfants est de loin ce que je préfère,
c'est merveilleux. Et les enfants moins jeunes aussi.
Q :
Quelle est la chose la plus bizarre qu’un enfant vous ait
jamais demandé lors d’un événement ou
d’une promotion ?
JKR : la ou les choses les plus ahurissantes qu’on m'ait jamais
demandées, c’est quand les enfants me posent des questions
qui révèlent qu'ils suivent clairement ma pensée,
de façon beaucoup plus précise que je ne l’aurais
pensé.
Il y avait
- je peux le dire maintenant parce que le troisième livre
est sorti - un garçon à San Francisco qui m'a demandé
: "d’où Croûtard vient-il, quelle est l'histoire
de Croûtard ?" Et Croûtard, pour les gens qui ne
le savent pas, est un rat qui par la suite se révèle
ne pas être un rat du tout, et j’ai trouvé ça
vraiment dingue qu'il repère cela sur Croûtard parce
que, bien sûr, je savais depuis le premier livre que Croûtard
n’était pas vraiment un rat.
Ce type de
question continue à surgir et je pense que c’est parce
que les enfants les lisent 12 fois, ou quelque chose comme ça,
ils commencent vraiment à comprendre ma manière de
penser mon travail.
Q :
Internet est-il un danger aussi - vous avez cette communauté
qui...
JKR : Deux fois je suis allée sur Internet. Mes amis me disaient
ce qui s’y passait et je n'étais jamais allée
regarder. La première fois que j’y suis allée,
j'ai pensé que je n’y reviendrais jamais car c’était
trop effrayant, certaines des choses qui s’y trouvaient étaient
très étranges.
La deuxième
fois que j’y suis allée, je cherchais quelque chose
de spécifique, quelqu'un avait créé un site
non officiel où vous pouviez être répartis -
ils avaient le choixpeau et vous pouviez être répartis
dans une maison, et je suis tombée sur Poufsouffle. Je n'étais
pas vraiment ravie – je suis censée être à
Gryffondor, évidemment, s’il y a bien quelqu’un
qui doit être à Gryffondor, c’est moi.
Q :
Trouvez-vous problématique le fait de dire une chose dans
une conversation, autre chose dans une autre interview, et que les
gens réunissent vos propos et en tirent des conclusions terriblement
proches de ce que vous allez écrire dans les livres ?
JKR : La plupart du temps, ce que les gens font c’est réunir
des choses que j’ai dites, des choses qu’ils aiment
croire que j’ai dit, et des choses que quelqu’un d’autre
a dit – ce qui est complètement faux – et ils
en tirent des conclusions absolument fausses. C’est inévitable,
c’est ce qui arrive. Mais encore personne n’a découvert
ce qui va arriver ou même ne s’en est approché.
Q :
Parlons du tome 4 maintenant, je l'ai fini – aux premières
heures du matin - la fin est très effrayante.
JKR : C'est très effrayant n'est-ce pas ? Je pense que c'est
très effrayant.
Q :
A-t-il été difficile à écrire ?
JKR : C’est la première fois que j’ai pleuré
en écrivant - en réalité, j’ai pleuré
deux fois pendant l'écriture de la fin du tome quatre. En
fait c'est une fin puissante, mais comme vous le savez bien pour
l’avoir lu il y a une raison pour qu’elle soit si puissante,
quelque chose de très important arrive à la fin du
tome 4, très important.
Et pour avoir
dit depuis toujours que si on écrit au sujet du mal, je crois
qu’on doit montrer aux enfants ce que c’est –
on doit avoir assez de respect pour leur montrer ce que ça
signifie, ne pas s’habiller en méchant de pacotille
et dire - beaucoup de fumée et de tonnerre, je pense, et
ce n'est pas effrayant du tout.
Donc je peux
seulement dire que c'est la fin que j'ai planifiée et je
pense qu’elle est bien comme ça. J'étais très
heureuse en la relisant, bien que quelques passages m'aient fait
pleurer.
Q :
Réécrivez-vous souvent ce que vous avez déjà
écrit, et est-ce une difficulté ?
JKR : une quantité énorme. Une seule fois dans les
quatre livres qui sont publiés, je me suis mise à
écrire quelque chose du début à la fin puis
je l’ai mis de côté, et c'était dans le
chapitre dans l’Ecole des Sorciers, quand Harry apprend à
voler.
Je me rappelle
très bien cet après-midi, ma fille s'était
endormie, je me suis ruée dans un café pendant une
belle journée ensoleillée, je me suis assise et j’ai
écrit ce chapitre du début à la fin, je pense
avoir changé deux mots, ce qui est très inhabituel
chez moi.
Il y a un chapitre
dans le tome quatre que j'ai réécrit 13 fois, et à
un moment j'ai pensé que le livre ne sortirait jamais si
je continuais à le réécrire.
Q :
Et quelle est l’importance du tome quatre dans la série
des sept livres pour Harry ?
JKR : Il est crucial. Le quatrième livre est très,
très important. Enfin, vous le savez parce que vous l’avez
lu, quelque chose d’incroyablement important arrive dans le
livre quatre, et c'est littéralement parlant un livre central,
c'est presque le coeur de la série, et c'est un pivot. Il
est très difficile d’en parler et j’attends avec
impatience le jour où quelqu’un aura lu les sept tomes,
pour que je puisse en parler vraiment librement. Mais c’est
un livre très, très important.
Q :
Comment avez-vous ressenti toute cette pression? Je sais que vous
écrivez pour vous beaucoup plus que pour un public ciblé,
mais ça doit avoir un certain impact - l'attente et la pression
qui apparaissent depuis un an autour de Harry.
JKR : En fait l'attente ne me dérange pas du tout parce que
je pense que mes lecteurs pensent simplement qu’ils veulent
entendre l’histoire que je veux écrire. Donc je crois
qu’ils veulent juste découvrir ce qui arrive après
et ma version est la version qu’ils veulent entendre. Donc
je suis plutôt confiante de ce côté-là.
Mais il y a
d’autres pressions, liées au fait d’avoir un
livre couronné de succès, qui sont apparues avec le
troisième livre, et c’était difficile. Mais
le poids des attentes des lecteurs, non cela ne me dérange
pas particulièrement.
Interview
de JKR Partie 2 : thèmes et contes
Q :
Le quatrième tome explore de nombreux thèmes, dont
certains que nous avons déjà rencontrés dans
La Chambre des secrets, comme les préjugés. S’agit-il
d’un sujet que vous vouliez examiner en détail ?
JKR : Les préjugés constituent un thème très
important depuis le début de L’Ecole des sorciers,
et je trouve plausible que quand Harry pénètre dans
ce monde – c’est ainsi que je voulais que ça
se passe – il observe tout avec des yeux écarquillés,
tout est merveilleux dans ce monde-là, c’est l’endroit
où ce genre d’injustices n’existe pas, et finalement
il découvre que si, ça existe.
C’est
un choc pour lui, comme pour tout le monde, et il découvre
qu’il n’est qu’une demi-personne dans ce monde.
Parce que sa mère avait des parents moldus, il ne sera jamais
un véritable sorcier aux yeux de quelqu’un comme Lucius
Malefoy.
C’est
donc un thème très important, je l’ai toujours
su –évidemment, je le savais, puisque c’est ce
que j’ai essayé de faire depuis dix ans – alors
oui, ça devient de plus en plus fort.
Je crois que
les tyrans s’efforcent toujours de transférer ce qu’ils
savent être leurs défauts comme ils les voient sur
quelqu’un d’autre, puis ils essayent de détruire
l’autre personne, et c’est ce que fait Voldemort.
Ça n’avait
rien d’inconscient : je voulais créer un méchant
dont on pourrait comprendre la manière dont son cerveau fonctionne.
Et Harry, comme on le voit dans le quatrième tome, commence
à accepter ce qui fait que quelqu’un peut prendre cette
voie. Parce qu’on a fait de mauvais choix, et Voldemort en
a fait de mauvais très jeunes, il a décidé
très jeune ce qu’il voulait être.
Q :
A-t-il été difficile d’équilibrer le
léger et le côté sombre dans ce livre ? Il y
a des moments très sombres et d’autres pleins d’humour,
comme avec Maugrey Fol-Œil, l’homme qui ne fait pas la
différence entre une poignée de main et une tentative
de meurtre, et une plaisanterie légèrement douteuse
à propos d’une des planètes du système
solaire*.
JKR : Oui, elle est un peu douteuse. J’ai même été
surprise que mon agent la laisse passer, car en l’écrivant
je me suis dit « Elle va la retirer », mais en fait
ça l’a fait beaucoup rire alors c’est passé.
Est-ce que c’est difficile ? Non, parce que d’après
ma modeste expérience, même quand la vie n’est
pas si belle que ça, on rit toujours dans les situations
les plus tragiques, on rit toujours.
La fin du livre
est très importante pour moi car, comme vous le savez, Harry
dit « Nous allons à la rencontre du passé »
; c’est ce qui est si admirable chez les être humains
: même dans la plus terrible des situations, l’humour
est toujours présent , toujours, on le voit presque partout,
c’est pourquoi c’est tellement important pour moi.
* la plaisanterie
en question, d’ailleurs reprise dans le tome 5, joue sur le
mot « Uranus » qui se prononce en anglais « Your
anus » (« ton anus »), intraduisible en français,
ce qui a donné quelque chose avec « la lune »
dans la traduction de M. Ménard, ndlt
Q :
Pourquoi était-il important de montrer dans ce livre le développement
de certaines amitiés étranges ?
JKR : Pour moi, dans le quatrième tome, Harry, Ron et Hermione,
tous les trois, commencent à trouver leur identité
propre, et cela, de différentes manières, signifie
faire face à des choses que leurs parents ou l’école
leur ont imposées.
Pour Harry,
cela se traduit par le fait de devoir affronter sa célébrité,
l’affronter réellement pour la première fois,
parce qu’on l’a mis dans une situation où, pour
la première fois, il va vraiment sentir le poids de l’intérêt
qu’on lui porte. Et c’est effrayant.
Ron, lui, souffre
de sa jalousie : il est ami avec le garçon le plus connu
de sa classe, et ce n’est pas facile pour lui d’être
à cette place. Et Hermione se découvre une conscience
politique. Hé !
Q :
Est-ce à ça que vous faisiez allusion en disant qu’Hermione
allait se détendre un peu ?
JKR : Non, mais elle va vraiment se relaxer.
Q :
Elle ne m’a pas paru si légère, elle était
assez radicale.
JKR : Oui, c’est une bonne fille, Hermione. Je suis d’accord
avec vous, elle n’est pas légère dans ce livre,
mais on a fait l’erreur, quand j’écrivais le
quatrième tome, d’associer toutes mes réponses
au quatrième tome, alors qu’il en reste encore trois.
Mais d’une
certaine manière, Hermione… elle est plus encline à
défier les règlements, à présent. Quand
il s’agit de ses convictions elle est prête à
faire des choses qu’elle n’était vraiment pas
censée faire. Elle va donc devenir plus « cool »,
c’est promis.
Q :
La dernière fois que j’ai parlé avec vous, une
nouvelle Weasley devait faire son apparition dans le tome quatre…*
JKR : Je sais… je suis désolée. Ce qui s’est
passé avec le tome quatre, et l’une des raisons pour
lesquelles il a été largement le plus difficile à
écrire, ce qui n’avait rien à voir avec le fait
que Harry était devenu célèbre, ou que moi
j’étais devenue célèbre, rien de ce genre,
c’est que pour la première fois mon plan s’est
effondré.
Le fameux trou
dans l’intrigue. J’étais arrivée à
la moitié, quand j’ai réalisé qu’il
y avait cet énorme trou béant dans l’intrigue…
Ça ne collait pas, et c’était entièrement
ma faute, j’aurais dû avoir le bon sens de vérifier
soigneusement mon plan avant de me lancer dans l’écriture.
Alors j’avais
écrit ce qu’à l’époque je pensais
être la moitié du livre - il s’est avéré
que c’était en fait seulement un tiers – quand
je me suis aperçue que ça n’allait pas marcher,
alors j’ai dû retirer des tas de choses, et j’ai
bien peur que la Weasley se soit fait… [elle passe un doigt
sur sa gorge].
* Mafalda,
la cousine des Weasley, qui occupait à l’origine le
rôle finalement rempli par Rita Skeeter. Voir plus de détails
sur le site de JKR, section « Passages supprimés »,
ndlt
Q :
Est-ce que nous la reverrons ?
JKR : C’est possible. Je l’aime beaucoup, comme personnage,
mais comme mon intrigue générale est assez serrée
je ne suis pas sûre de pouvoir lui trouver une place, alors
elle sera le personnage qui a failli exister.
Interview
de JKR Partie 3 : Idées et inspiration
Q :
C'est assez approprié que nous vous parlions dans un train,
c'est très important dans l'histoire.
JKR : oui, j'adore les trains. Je ne serais pas là autrement,
si mon père n'était pas parvenu, par tous les moyens,
à prendre le train à King's Cross - c'est là
qu'il a rencontré ma mère. Il a demandé à
ma mère de l'épouser dans un train, j'ai eu l'idée
de Harry Potter dans un train, oui, c'est très approprié,
j'aime beaucoup les trains.
Q :
Est-ce que par moment vous n'êtes pas un peu agacée
par les gens qui vous demandent d'où vous est venue l'idée
d'Harry Potter, on doit vous le demander constamment ?
JKR : Je le suis. Je suis frustrée vis-à-vis de moi-même
plus que de tout autre. Vous deviez espérer que je pourrais
vous fournir une réponse intelligente et amusante à
cette question, mais non, je n'en ai trouvé encore aucune
parce que la vérité est que je ne sais pas d'où
ça m'est venu, je ne le sais absolument pas.
Il s'est promené
dans ma tête, déjà complètement formé,
un petit garçon avec une cicatrice, et je savais qu'il était
un sorcier mais qu’il ne le savait pas, et j'ai travaillé
en amont et en aval de ça. J'ai ressenti une incroyable montée
d'excitation à l'idée d'en écrire l'histoire.
Q :
Maintenant que Harry est si célèbre, pensez-vous qu'inévitablement,
suivant la manière britannique, il va y avoir un contrecoup,
parce qu'on construit des choses et qu'on les détruit l'année
suivante en disant – Oh finalement ce n'était pas si
terrible, nous ne l'aimons plus ?
JKR : Cela arrive, cela arrive. Je veux dire, je n’ai eu vraiment
que très récemment affaire à la presse, la
télévision et tout ça, et j'ai vu ce genre
de situation arriver à des gens que j'admire depuis des années.
Vous n'avez
même pas besoin d'être dans le Showbiz pour avoir vu
cela se produire. Donc d'une certaine manière je m'y attendais-
pour le troisième livre je m'attendais à ce que ça
se produise, et cela n'est pas vraiment arrivé, comme je
m'y attendais.
Q :
Est-ce que le personnage de Rita est la description de vos relations
avec la presse ?
JKR : Eh bien je vais vous dire la vérité mais je
doute qu'il y ait grand monde qui veuille entendre cela. J'ai essayé
de placer Rita déjà dans La Pierre Philosophale. Quand
Harry pénétrait dans le Chaudron Baveur pour la première
fois et que tout le monde disait – Oh Mr Potter vous êtes
de retour – je voulais mettre un journaliste dans cette scène
– elle ne s'appelait pas encore Rita à l'époque
mais c'était déjà une femme.
Et puis j'ai
réfléchi, parce que je regardais l'intrigue dans son
ensemble, et j'ai pensé que ce n'était pas là
qu'elle serait le mieux, mais qu'elle trouverait mieux sa place
dans le quatrième tome quand Harry est censé arriver
au terme de sa célébrité.
Donc j'ai enlevé
Rita du tome 1 et j'ai planifié son entrée pour le
quatrième livre, et j'ai réellement attendu avec plaisir
l'arrivée de Rita dans le tome 4.
La première
fois toutefois, quand je me suis assise pour écrire le tome
4, ma plume a presque hésité métaphoriquement
à créer Rita car j'imaginais que tout le monde penserait
qu'elle était ma réponse à ce qui m'est arrivé.
Les gens peuvent
le croire ou non, mais le fait est que Rita était prévue
depuis le début. Et me plaît-elle d'autant plus du
fait de ce qui m'est arrivé à moi ? Probablement -
probablement oui.
Q :
Vous l'avez doté d'autant plus de venin, n'est-ce pas ?
JKR : Du venin, vous le voyez ainsi ? Non, je n'appellerais pas
cela du venin.
Q :
Maintenant le futur. Lupin va refaire surface dans le tome 5, pas
vrai ?
JKR : Vous reverrez Lupin dans le 5, oui – vous aimez Lupin
?
Q :
Oh oui, c'est mon préféré.
JKR: oui, et le mien aussi. J'ai depuis longtemps attendu le plaisir
d'écrire le livre 3 à cause du Professeur Lupin, je
l'aime. Vous voyez pas mal d'anciens personnages dans le tome 5.
Je ne vais pas essayer de vous dire ce qui se passe dans le tome
5, je suis juste en train de me remettre du stress du tome 4.
Q :
Vous nous avez laissé sur un tel suspense. Et qu'en est-il
du film pour le moment ?
JKR: ça suit son cours, nous n'avons pas encore Harry, ce
qui est un peu ennuyeux. Mais ça se passe vraiment bien,
j'ai vu certaines choses et ça a l'air incroyable.
C'est l'expérience
la plus surprenante à voir - parce que j'ai vraiment eu de
la chance, j'ai pu donner pas mal d'informations sur la façon
dont j'imaginais les choses et ils essayent réellement de
recréer ce que je vois dans ma tête, c'est l'expérience
la plus extraordinaire d'avoir la possibilité de voir matériellement
le Quidditch ou la cabane d'Hagrid – c'est génial de
voir ce qui est dans votre tête depuis des années,
c'est merveilleux.
Q :
Est-ce que ça vous ennuie parfois que la presse et les gens
parlent de livres pour enfants et parlent uniquement d'Harry Potter
sans réaliser qu'il existe une véritable profusion
d'autres livres pour enfants en dehors de ça ?
JKR: Oui vraiment ça m'ennuie. Depuis longtemps les livres
pour enfant sont relégués, pour la presse, dans une
sorte de ghetto par rapport à la couverture dont bénéficient
les livres pour adultes.
Et vous espérez
que ça puisse changer et les gens me disent – Harry
Potter, vous savez, nous voulons le lire aussi, c'est un livre pour
toutes les générations, mais il y a des tas et des
tas et des tas d'écrivains pour enfants qui le méritent
aussi et qui en fait sont lu par des adultes.
Ils ne sont
peut-être pas aussi célèbres que Harry l'est,
mais des gens comme Jacqueline Wilson, David Almond, Aidan Chambers
qui vient juste de gagner le Carnegie, Henrietta Branford que j'admire
réellement mais elle est malheureusement décédée
il y a deux ans, il y a un tas de gens – Philip Pullman –
de merveilleux écrivains.
Q :
Juste quelques courts messages d'enfants avant que nous finissions.
Harold Ryan qui a 10 ans, de Catford, demande : « à
quelle maison de Poudlard appartenait Hagrid ? »
JKR : eh bien à vous de le deviner car vous pourrez trouver
la solution à un certain moment.
Q :
« Comment réagissez vous au fait que les américains
aient changé le titre de votre premier livre en « Sorcerer’s
Stone », question de Rachel Gummer de Market Rasen.
JKR : ils voulaient l'appeler différemment et je leur ai
proposé : « pourquoi pas Sorcerer’s Stone »
comme compromis. Rétrospectivement j'aurais préféré
ne pas l'avoir changé mais pour être honnête
avec vous j'étais si reconnaissante que quelqu'un veuille
acheter mon livre que j'ai été peut-être un
peu trop conciliante à ce propos.
Interview
de JKR partie 4 – Questions et doutes
Q :
Il y a beaucoup de noms latins et romains dans le livre, comme Severus
Snape – avez-vous étudié le latin à l’école
et est-ce que vous aimiez ça ?
JKR : Non, je n’ai pas fait de latin à l’école,
j’ai étudié les lettres classiques à
l’université.
Q :
Quel était le titre de travail original de « La Chambre
des Secrets » ?
JKR : « Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé
». J’aimais plutôt ce titre, malheureusement il
n’avait plus aucun rapport avec l’histoire lorsque j’ai
fini.
Q :
Et si on vous proposait un poste de professeur à Poudlard,
quelle matière préfèreriez-vous enseigner ?
JKR : Oh, définitivement les Enchantements, je pense. Je
vois cela comme la plus imaginative des parties de la magie parce
qu’on ajoute des propriétés à un objet.
Q :
Vous n’aimeriez pas la Défense contre les Forces du
Mal ?
JKR : Non, je ne suis pas assez courageuse. Je devrais être
vraiment poussée à bout avant de me mettre à
me battre mais ça m’arrive rarement.
Q :
Certains disent que Firenze est basé sur un de vos amis -le
centaure- mais nous n’avons pratiquement rien vu de Firenze.
JKR : Et bien, gardez les yeux ouverts.
Q :
Qu’est-ce que ça signifie ? La prévision du
centaure à la fin de « L’Ecole des Sorciers »…
JKR : Il reviendra. Mais j’en ai assez dit. Tout le monde
n’a pas lu le quatrième tome.
Q :
Et Gilderoy Lockhart, un de mes personnages préféré…
JKR : Gilderoy reste présent, il est toujours à l’Hôpital
Sainte Mangouste pour les Maladies et Blessures Magiques car sa
mémoire s’est envolée mais je ne promets rien
à son sujet.
Q :
Etait-il amusant à écrire, parce qu’il est l’opposé
de tout ce qu’il veut être ?
JKR : J’ai adoré écrire le personnage de Gilderoy
mais maintenant j’ai Rita ; voyez-vous j’aime écrire
le personnage de Rita autant que j’aimais le faire pour Gilderoy.
Q :
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes écrivains ? Une question
de Holly Hewitt.
JKR : Tout d’abord, et c’est le plus important, je dirais
qu’il faut lire le plus possible, pas nécessairement
des livres Harry Potter, je n’essaie pas de les refourguer,
mais ce n’est qu’en lisant que vous pourrez avoir une
idée vraiment bonne de ce qui, à votre avis, vous
plaît dans l’écriture.
Vous apprendrez
à reconnaître ce qui ne marche pas et vous étendrez
votre vocabulaire -ce qui est toujours utile. Après avoir
fait cela, écrivez à propos de choses que vous connaissez
-vos propres sentiments et expériences- ce qui est toujours
un bon point de départ.
Il faut aussi
se résigner au fait de ne pas écrire quelque chose
de bon la première fois, vous allez gâcher de nombreux
arbres avant de réellement progresser, et vous imiterez des
gens que vous admirez au début et c’est bien –tout
le monde doit commencer à un moment. Et le plus important
: persévérer. Toujours persévérer.
Q :
Si vous aviez une cape d’invisibilité, qu’en
feriez-vous ?
JKR : Qu’est ce que j’en ferais ? Je ne pense pas que
je puisse le dire, c’est un secret.
Q :
Est-ce que tout le marchandising, qui est sur le point d’arriver
sur le marché, vous inquiète un peu –est-ce
que nous allons voir les produits pour cheveux de Gilderoy Lockhart
?
JKR : Je pense que ce serait plutôt drôle en fait. Est-ce
que ça m’inquiète ? Oui, en tout honnêteté
oui, ça m’inquiète. Cela arrive parce que c’est
ce qui arrive avec les films –il y aura du marchandising.
J’ai vu des exemples récents des choses tirées
du film qu’ils font. Je n’ai aucune objection là
dessus. Mais oui, ça me rend nerveuse, en effet.
Q :
Je vois que les hormones s’agitent dans ce livre, est-ce que
nous allons voir Harry devenir encore plus comme Kevin l’adolescent,
est-ce que nous allons le voir dire : « Oh Sirius, je te déteste
! Je regrette que tu sois sorti d’Azkaban ! »
JKR : Je pense que Ron est plus comme ça, n’est-ce
pas ? Ron est plus « Kevin ». Harry a tant de soucis,
il a besoin de ses amis, il ne peut pas se permettre de les aliéner.
Il est plus votre héros sensible. Oui, c’est ce genre
de chose qui va arriver.
Q :
Y a-t il un quelconque pouvoir magique spécial dans votre
monde qui dépend du fait que le sorcier doit utiliser ses
yeux pour faire quelque chose ?
JKR : Pourquoi voulez-vous savoir ça ?
Q :
Et bien, parce que tout le monde revient sans cesse sur le fait
que Harry a les yeux de Lily Potter.
JKR : Quelle intelligence -Il y a peut être quelque chose
à venir à ce sujet, je n’en dirai pas plus-
très futé.
Q :
La signification de l’endroit où Harry et ses parents
ont vécu, le prénom…
JKR : Godric Gryffondor. Très bien, vous êtes très
bon n’est-ce pas. Je suis impressionnée.
Q :
Vous ne me le direz pas mais…
JKR : Mon éditrice n’a pas remarqué. Je lui
ai dit : « Tu n’as pas remarqué le lien entre
l’endroit où les parents de Harry vivaient et l’une
des maisons de Poudlard ? » Et elle m’a dit non. Je
ne veux pas être désobligeante envers Emma, c’est
une éditrice brillante, la meilleure. Mais elle n’a
pas remarqué cela, vous êtes très bon.
Interview traduit
par Myrddin, Hedwige,
Ayn et Nikopol54.
Version originale disponible sur le site d'Accio
Quote.
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