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Retranscription anglaise par le site Sugarquill.net
Host : Une nouvelle série de livres pour enfants s'est
élevé au top de la liste des bestseller
anglais. Les livres, Harry Potter à l'Ecole des Sorciers
et les tomes suivants, ont été écrits par Joanne Rowling.
Elle a écrit une partie de Harry Potter sur des bouts de papier
dans un café écossais alors qu'elle était mère célibataire. Son
intrigue magique et son écriture intelligente ont été comparées
à Roald Dahl. Les livres sortent maintenant
aux Etats-Unis, et la Warner Brothers
a acheté les droits d'adaptation pour des films. NPR's
Margot Adler nous en dit plus.
Margot Adler : Quand une épreuve
de Harry Potter est arrivée sur mon bureau en juin dernier, je l'ai
négligemment mis dans mon sac. J'ai pensé, peut-être un livre à
lire à mon fils pendant les vacances d'été. Notre famille entière
a été captivée pendant une semaine. Maintenant le livre sort aux
Etats-Unis, et Scholastic, l'éditeur anglais,
déclare que les ventes approchent les 100 000 d'exemplaires, un
haut score pour un livre pour enfants. Et pourtant, la plupart des
Américains n'ont jamais entendu parler de Harry Potter. Ce n'est
pas un titre que vous pouvez voir dans la vitrine de votre Barnes
& Noble local. Il y a quelques semaines, l'auteur Joanne Rowling est allée aux Etats-Unis.
Arthur Levine :
Nous célébrons l'arrivée de J.K. Rowling
et la publication de Harry Potter aux Etats-Unis.
Margot Adler : Arthur Levine, qui a apporté Harry Potter à Scholastic,
prend la parole dans une fête du livre à Manhattan. Rowling,
qui a dans les trente ans, n'a jamais été aux Etats-Unis avant,
et elle a emmené avec elle sa fille de cinq ans. Rowling
dit que l'idée de Harry Potter, un enfant de 11 ans, lui est venue
en 1990.
JKR : J'étais dans un train, regardant quelques vaches
par la fenêtre - c'est la vérité - et ne pensant à rien de particulier,
quand l'idée de Harry m'a traversé l'esprit. C'était l'inspiration
la plus pure que j'ai jamais eue. Et j'écrivais depuis des années,
et je n'avais jamais tenté de me faire publier. Harry était un peu
plus travaillé. Je pouvais le voir, je pouvais voir les verres ronds
de ses lunettes et je pouvais voir sa cicatrice, et c'était vraiment,
pour moi, un véritable garçon, depuis le début. La « graine » qui
a germé dans ce train était Harry, un garçon qui ne sait pas qu'il
est un sorcier, qui a toujours été capable de faire des choses étranges
mais de manière inconsciente, et seulement quand il était effrayé
ou en colère, et le fait qu'à son insu, son nom ait été ajouté à
cette incroyable école de sorciers, depuis sa naissance - mais il
ne le sait pas, car les membres de sa famille, avec qui il vit,
ont espéré que, s'ils étaient suffisamment horribles avec lui, ils
seraient capable de le débarrasser de sa magie. Ils savent ce qu'il
est, mais ils ne le lui ont jamais dit.
Margot Adler : La majorité de Harry
Potter à l'Ecole des Sorciers se passe dans un monde alternatif
fantasmagorique, dans une école de sorcellerie nommée Poudlard,
une arrivée bizarre vers une école anglaise avec internat, sauf
que cette école est remplie de géants, et de Professeurs portant
le nom de Chourave, Rogue et Dumbledore. Il y a même des fantômes parmi les enseignants,
ce que Rowling avoue avoir fait pour son
amusement.
JKR : L'idée de ce Prof. Binns,
mort dans son bureau une nuit, et qui s'est levé le matin suivant
sans son corps, pour continuer à faire cours. Je pense qu'à un moment,
dans notre éducation, nous avons rencontré quelqu'un qui aurait
tout aussi bien pu être mort - ils sont aussi intéressants que ça.
Margot Adler : Rowling
dit qu'elle collecte les noms dans de vieux livres et des noms de
rues. « Dumbledore », le directeur de l'école, par exemple, vient
d'un vieux mot pour « bumblebee ». Et
il y a un mot, dans le livre, qui pourrait entrer dans l'usage courant.
Tout comme dans les années 1970, le mot « grock
» de Stranger in a Strange
Land, de Robert Heimline, signifiait «
comprendre vraiment quelque chose », et « caraft
» de Kurt Vonnegut, qui signifiait un groupe d'amis très proches.
Le mot de Harry Potter est Muggle [ndlt
: moldu]. « Moldu
est un mot désignant quelqu'un, dans les livres, qui est totalement
non-magique. » C'est comme cela que les sorciers appellent
les gens qui n'ont pas de sang magique dans leurs veines. Mais les
gens m'écrivent souvent maintenant en utilisant ce mot, et en élargissant
petit à petit sa signification pour englober les gens mornes et
sans imagination.
Margot Adler : Dans le livre, le
monde sorcier et le monde moldu sont totalement
distincts. Ils portent des vêtements différents, ont des friandises
différentes, jouent à des sports différents. Il y a un sport de
bagarre qui s'appelle Quidditch, où on
utilise des balais magiques, qui rappelle à chacun le célèbre jeu
de croquet dans Alice au Pays des Merveilles, avec des flamands
roses.
J'ai emmené quelques enfants dans le studio pour poser à Rowling quelques questions. Une de Skyler,
qui a tout juste 8 ans.
Skyler : Comment vous-est venu
l'idée d'écrire sur la magie ?
JKR : Quand j'étais plus jeune, je pense que mon plus
grand rêve aurait été de découvrir que j'avais des pouvoirs dont
je n'avais jamais rêvé, que j'étais spéciale, que « ces personnes
ne pouvaient pas être mes parents, je suis tellement plus intéressante
que ça. » Je pense que beaucoup d'enfants peuvent avoir secrètement
pensé ces choses, parfois. Donc j'ai simplement mené l'idée un pas
plus loin, et j'ai pensé, « Quelle est la meilleure façon de prendre
la clé des champs ? Ok, tu es magique ! »
Margot Adler : Le livre débute sur
Harry qui vit avec sa famille détestable, dont le fils gâté Dudley,
qui frappe souvent Harry. Rowling lit
une scène se passant dans un zoo : Dudley tourmentait un boa constrictor
endormi en frappant sur sa cage. Quand Dudley finit par arrêter,
le serpent ouvre les yeux et regarde Harry.
JKR : « Le reptile fit un signe de tête en direction
de l'oncle Vernon et de Dudley. » (etc.) « Merssssi, amigo. »
Margot Adler : Le sauvetage de Harry
Potter enlève le blues. Joanne Rowling
dit que Harry Potter l'a sauvée, elle, une ancienne enseignante
qui vivait des temps difficiles.
JKR : Mon mariage était fini. J'avais vécu et travaillé
à l'étranger. Je suis retournée en Grande-Bretagne sans boulot,
avec un très jeune enfant. Et je me suis retrouvé dans une situation
que beaucoup de femmes connaissent, je pense. C'est très, très dur
pour une femme célibataire en Grande-Bretagne, et aux Etats-Unis
aussi je suis sûre, de se sortir de cette pauvreté. Si vous coulez
jusqu'à un certain point, il est incroyablement difficile de s'en
sortir, car vous ne recevez pas d'argent pour les garderies, et
sans garderie vous ne pouvez pas travailler. Donc c'est vrai que
je me suis payé beaucoup de cafés, et rapidement j'ai constaté que
les cafés en Grande-Bretagne étaient totalement adaptés pour que
j'aille écrire là pendant deux heures, au dessus d'une tasse de
café froid, pendant que ma fille somnolait.
Margot Adler : Et Rowling dit que même avant que Harry Potter ne soit célèbre,
écrire le livre lui préservait tout simplement sa santé mentale.
Ce qui est bien avec l'écriture, dit-elle, c'est que vous n'avez
besoin que de stylo et de papier. En Angleterre, Harry Potter a
gagné beaucoup d'awards, et a connu un tel succès, le numéro 1 aussi bien chez
les adultes que chez les enfants, qu'il y a même une édition adulte,
de manière à ce que les adultes ne se sentent pas embarrassés de
lire un livre pour enfants.
Mais personne ne sait si Harry Potter remportera autant de succès dans
ce pays-ci. Suzanne Barcell, le directeur
général de Books of Wonder, la plus grande librairie pour enfants
à Manhattan, dit que le livre s'est fait connaître par le
bouche à oreille.
Suzanne Barcell :
Nous avons déjà vendu une bonne partie des centaines d'exemplaires
de ce livre, et nous l'avons depuis Août. Pour Halloween, l'un de
nos employés s'est même déguisé en Harry Potter.
Margot Adler : Bien sûr Barcell est la gérante d'une librairie indépendante, dont
le nom est « Books of Wonder. » [ndlt
: « Livres des Merveilles »] . Il sera fascinant d'observer la rapidité
avec laquelle HP s'étendra dans le monde moldu.
. Margot Adler, NPR News, New York.
Interview traduit par Jessica.
Version
originale en anglais disponible sur le site de Quick
Quote Quill.
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