Les personnages
La mort de Lupin
Le Prisonnier d'Azkaban
La vie sentimentale de Harry
Luna ou la folie apprivoisée
Regulus Black alias R.A.B.
Le faux R.A.B.
Les familles et les genres
La famille Weasley
Le rôle des elfes dans la guerre
Petits arrangements avec la Mort… Les fantômes de Harry Potter
Les Moldus, le rôle d'une société farouchement mise en marge du monde sorcier
Les lieux
Théories diverses (issues du forum)
Harry et ses amis
La famille de Harry, et les membres de l'Ordre du Phénix
Voldemort ; ses partisans ; la prophétie
Rogue
La mort de Lupin ?
Analyse du personnage :
Le personnage de Rémus Lupin apparaît dans le tome 3 de la saga d'Harry Potter, Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, dans lequel il endosse le rôle de professeur contre les forces du Mal. Son apparence physique est à l'opposé de celle de ses collègues, tous parés de robes de sorciers impeccables. En effet, ses vêtements sont selon l'auteur, miteux. De plus, son apparence fatiguée, et ses cheveux grisonnants, malgré son âge, amènent Harry et ses amis à douter des dispositions de Lupin en matière de défense contre les forces du mal. Cependant, il s'avère rapidement être le professeur le plus compétent que Harry ait eu dans cette discipline au cours de ses trois premières années à Poudlard, non seulement dans la maîtrise de la discipline, mais aussi en tant que pédagogue. En effet, il n'hésite pas à mettre en avant les qualités de ses élèves et à leur redonner confiance en eux, méthode qu'il utilise particulièrement pour le maladroit Neville Londubat, lors de son premier cours.
Les domaines de prédilections de Lupin en matière de forces du mal semblent être les créatures maléfiques, telles que les Pitiponks, les Strangulots, mais aussi les épouventards, qui prennent d'ailleurs devant le professeur une forme qui a de quoi interroger les élèves : une sphère argentée. Quel est donc le secret du professeur qui se cache derrière sa plus grande peur ? Son goût pour combattre les créatures maléfiques ont-elles une raison plus profonde ? Et quelle est la raison des mystérieuses absences régulières de Lupin ? Autant de questions que les élèves, comme les lecteurs du roman peuvent se poser à propos du professeur en apparence inoffensif.
Il apparaît également rapidement que le professeur possède d'autres connaissances plus poussées dans sa matière. En effet, il apprend à Harry la formule du Patronus, un puissant sortilège qui permet à celui qui en fait usage de repousser les Détraqueurs, redoutables gardiens de la prison d'Azkaban. C'est lors d'une de ses séances qu'Harry apprendra que son propre père était ami avec son professeur lors de leurs années sur les bancs de Poudlard. Cette amitié entre James et Rémus explique donc l'attention particulière que porte Lupin à Harry, ainsi que son désir de le protéger, non seulement contre les Détraqueurs, mais aussi contre la volonté de Rogue à renvoyer son élève de Poudlard. Rogue qui manifeste d'ailleurs à l'égard de Lupin une aversion bien plus profonde que celle qu'il montrait envers ses deux prédécesseurs.
La fin du tome 3 éclaire le lecteur sur la mystérieuse identité de Lupin. Cette véritable identité est dévoilée par Hermione, qui révèle à ses amis que leur professeur est un loup-garou. La raison de ses absences fréquente se trouve donc ainsi mise en lumière, ainsi que la signification de son épouventard, qui prend devant lui la forme de la pleine lune. Par ailleurs, le lecteur comprend mieux le choix de l'auteur pour le nom de son personnage : « Lupin », venant du latin « lupus » qui signifie loup.
Pour les lecteurs qui pourraient encore douter à ce stade du livre du camp de Lupin et de sa loyauté envers Harry, la forme de son épouventard est révélateur du caractère du personnage ! En effet, sa plus grande peur est de se métamorphoser en loup-garou, métamorphose qui est associée au mal qu'il pourrait causer autour de lui. De même, il y a une sorte de dégoût de lui-même dans sa voix lorsqu'il parle de ses transformations et des risques que celles-ci pouvaient entraîner. Il redoute donc par-dessus tout de mettre en danger son entourage, scrupule que n'ont pas tous les autres loups-garous comme le montrera par la suite un tome futur. Cette manière de penser pourrait peut-être expliquer son goût du combat pour les créatures maléfiques : Lupin ne fait pas de discrimination entre les « hybrides et les sorciers », mais son goût assez prononcé de la justice l'incite à vouloir combattre tout les êtres nuisibles et désireux volontairement de faire du mal à autrui.
C'est grâce à Lupin que Harry croira à l'innocence du présumé meurtrier Sirius Black, et permet ainsi le dénouement d'une des intrigues principales du tome 3. Il révèle par la même une grande loyauté envers ses amis, mais aussi une haine plus farouche envers ceux trahissant ses proches, comme le démontre son désir d'aider Sirius dans le meurtre de Peter Pettigrow, son ancien ami et responsable de l'assassinat des Potter. Malgré ses discrètes apparition, Lupin se trouve donc être un des personnages clés du tome 3, puisqu'il apporte d'importantes informations à Harry sur son passé et celui de son père, et laisse apparaître quelques indices sur son rôle à jouer dans le futur.
La fin du tome 3 est marquée par la démission du professeur.
Ce personnage ne fait aucune apparition dans le tome 4, si ce n'est que, lors du retour annoncé par Harry de Voldemort, Dumbledore demande aux adultes présents à ses côtés de rassembler plusieurs personnes et de se rendre chez Lupin. Ces directives interrogent le lecteur quand à la suite de l'histoire et sur la raison de ce rassemblement. Là encore, cette apparition très discrète peut se révéler d'une grande importance pour la suite du roman, et le lecteur pourrait s'attendre à ce que le rôle de Lupin prenne de l'ampleur au cours des tomes suivants.
Dans les tomes 5 et 6 cependant, les apparitions de Rémus restent toujours aussi discrètes, bien que non négligeables pour l'intrigue. Dans le tome 5, il sert en grande partie de soutien affectif pour Harry, Sirius, voire même les autres personnes de l'Ordre. En effet, c'est en partie lui qui rassure Molly Weasley face à son épouventard, lui assurant que ses enfants trouveront toujours quelqu'un pour prendre soin d'eux. De plus, c'est lui qui tient le plus souvent compagnie à Sirius, lorsque celui-ci se trouve contraint de rester enfermé dans la maison qu'il déteste viscéralement, et doit l'aider à rester raisonnable. C'est d'ailleurs lors des absences de Lupin que Sirius se met à sombrer dans l'alcool. Lupin apparaît ici comme la voix de la raison, rôle en prolongement de celui qu'il tenait dans son adolescence auprès de ses amis, lorsqu'il tempérait, certes pas assez régulièrement, les ardeurs de ses amis.
Ce soutien affectif se tourne également vers Harry. En effet, sa présence, toujours discrète, est importante. Tout d'abord, au début du tome, il fait partie des volontaires de la garde rapprochée de Harry, chargé de le protéger lors de son voyage entre Privet Drive et Square Grimmaurd. Il est d'ailleurs celui qui se présentera en premier à Harry, qui introduira les autres membres du groupe et qui détient l'information personnelle permettant de prouver que Harry n'est pas un imposteur comme le redoute Maugrey Fol Oil. De plus, c'est lui qui sera aux côtés de Sirius lorsque Harry demandera des explications sur le comportement arrogant de son père dans sa jeunesse et l'aidera dans son argumentaire. C'est toujours lui qui sera près de Harry au moment de la mort de Sirius et l'empêchera de traverser le voile pour rejoindre son parrain. C'est encore lui qui voulait retenir Harry lorsque celui-ci courrait après Bellatrix afin de venger son parrain. Cette scène en particulier a l'air d'une certaine passation de flambeau entre Sirius et Lupin. Sirius n'est plus, ce serait donc à Lupin de prendre en charge Harry.
Dans le tome 6, nous apprenons le rôle essentiel que Lupin joue dans l'Ordre. En effet, il est chargé d'espionner ses semblables, les loups-garous, plus reliés à la cause de Voldemort qu'à celle de Dumbledore. Il montre encore fugitivement à cette occasion sa nature généreuse en révélant qu'il ne pensait au départ pas que le loup-garou responsable de sa misérable condition, Fenrir Greyback, avait l'intention de lui faire volontairement du mal. Il a cependant compris rapidement que ce dernier était un des loups-garous les plus féroces, dont les proies préférés sont les enfants, et ne cachant pas son penchant pour le camp de Voldemort.
Lupin, dans ce tome, ne semble pas apporter à Harry le même soutien affectif que ne le faisait Sirius, contrairement à ce que le lecteur pouvait espérer. Mais il explique à Harry que s'il ne lui avait fait parvenir aucune lettre, c'était à cause de sa mission auprès des loups-garous. Mission sans laquelle il aurait était le nouveau correspondant régulier de Harry, à la place de Sirius. Par ailleurs, Harry accorde sa confiance en Lupin en lui parlant du Prince de Sang Mêlé, sujet qu'il n'a abordé qu'avec un nombre très limité de personnes. Lupin endosse à cette occasion un rôle de confident et tente d'apporter, dans la mesure du possible, les réponses aux questions que se pose Harry. Il écoute également, patiemment, et sans jugement négatif les récriminations de Harry vis-à-vis de Rogue, et se contentant de lui exposer son propre point de vue.
A la fin du tome 6, Lupin montre encore une fois son altruisme et son désir de protéger en permanence son entourage, en laissant son propre bien-être de côté. En effet, bien qu'aimant apparemment Tonks, il refuse d'accéder aux avances de cette dernière car il estime qu'il représente un grand danger pour elle.
Au fil des tomes, Lupin apparaît toujours comme un personnage discret, en retrait, assez effacé, mais fin psychologue, qui est toujours là pour prêter une oreille attentive à ceux qui en ont besoin, prêt à aider et surtout protéger les personnes qu'il affectionne.
La place de Lupin dans le tome 7
Cette discrétion toujours marquée au cours des quatre derniers tomes peut laisser supposer qu'il tiendra toujours ce rôle dans le tome 7. Il pourra être le soutien affectif de Harry, quand le besoin s'en fera sentir, comme il l'a fait au fil des tomes précédents. Cependant, ce rôle restera vraisemblablement limité, la confiance que lui accorde Harry, bien que très grande, ne semble pas être absolue. En effet, à aucun moment celui-ci n'a manifesté le désir de trahir la parole de Dumbledore, et donc lui confier le secret des Horcruxes. Cela semble donc prévoir que Lupin ne sera pas présent le long de la quête de Harry.
Le rôle de Lupin dans le tome sept se limiterait donc plutôt à des missions pour l'Ordre. En effet, comme cela a été vu plus tôt, Lupin démontre une volonté de combattre les créatures maléfiques. Son rôle d'espion au sein des loups-garous a sûrement été démasqué. Cette affirmation découle du fait que, à la fin du tome 6, Greyback combat du côté des Mangemorts. Il aura à cette occasion sûrement remarqué que Lupin combattait aux côtés des membres de l'Ordre. Les loups-garous du côté du camp de Voldemort n'auront donc plus envers Lupin la confiance que ce dernier avait eu du mal à obtenir d'eux dans le tome 6. Rémus n'aura donc plus la possibilité d'espionner les agissements de ses semblables qui se trouvent dans le camp de Voldemort. On peut ainsi supposer que n'ayant plus d'utilité à ce niveau là, Lupin, sera poussé par son désir de justice et de combattre celui nuisant à la sécurité d'innocents (comme il était dans le tome déterminé à tuer Pettigrow). Il sera ainsi animé par le désir de supprimer Greyback, responsable de son état, de l'état d'un membre de la famille Weasley, à savoir Bill, de la mort de nombreux enfants, et qui plus est, témoin de la mort de Dumbledore. La fin du tome 6 montre que la nouvelle de ce décès a affecté Lupin bien plus que toutes les autres épreuves auquel il a été confronté. Harry a d'ailleurs remarqué à cette occasion que c'était la première fois qu'il voyait Lupin perdre ainsi le contrôle de ses nerfs. Se retrouver en face de Greyback, présent lors du meurtre de Dumbledore, attisera probablement encore davantage le désir de Lupin de le supprimer.
En ce qui concerne sa place dans le tome 7, on pourrait supposer également un sort assez funeste pour Lupin, sort qui pourrait découler de sa confrontation avec Greyback. En effet, non seulement on pourrait s'attendre, après la mort de James et Sirius à voir la mort du troisième et dernier Maraudeur n'étant pas du côté des forces du Mal, mais aussi de la dernière personne pouvant servir de protecteur à Harry. En effet, JK Rowling, comme cela est décrit à la fin du tome 6, a supprimé toutes les personnes s'étant dressées devant Harry afin de le protéger ( Dumbledore, Sirius et ses parents). La protection de Lupin est certes beaucoup plus faible, mais elle est tout de même existante. Sans lui, Harry se serait peut-être jeté de manière irréfléchie à travers le voile pour tenter de rattraper Sirius dans le tome 5. De même, sans l'enseignement de Lupin dans le tome 3, Harry aurait été incapable de se défendre contre les attaques de Détraqueurs auxquelles il a été victime à maintes reprises.
La mort de Lupin signifierait la mort de toutes les personnes adultes auxquelles Harry pouvait accorder son entière confiance, la mort de tous les adultes prenant Harry vraiment au sérieux, considérant Harry comme un adulte (rôle que ne peux pas endosser Molly Weasley qui elle, couve Harry de manière excessive). C'est avec la mort de son dernier protecteur, et surtout confident « adulte », de la dernière personne susceptible de se mettre devant Harry afin de le protéger que celui-ci achèverait complètement de mûrir et se prendrait en charge lui-même, de manière indépendante et sans l'aide d'un sorcier plus expérimenté que lui.
Théorie rédigée par Hestia Black, 2eme au concours RHP « Théorie sur Rémus Lupin »
Lupin, le prisonnier d'Azkaban
Remus Lupin, une énigme autant qu'un homme
Lupin est considéré par beaucoup comme le meilleur professeur de Défense contre les forces du Mal que Harry ait jamais eu. À cause de son don manifeste pour l'enseignement ? De sa gentillesse à toute épreuve ? De sa capacité à écouter avec bienveillance ? Toujours est-il que, non seulement dans le troisième tome, où il fait sa première apparition, mais également dans les suivants, il n'est pas rare que Harry fasse de lui un de ses confidents privilégiés, avec Sirius et Dumbledore.
Cruellement marqué par la vie et ce, dès sa plus tendre enfance (« J'étais encore un petit garçon quand j'ai été mordu. Mes parents ont tout essayé, mais à l'époque, il n'existait pas de traitement », PA, 18 ), Remus Lupin n'est pas pour autant aigri et rancunier. Peut-être même a-t-il fini par conclure qu'être atteint de lycanthropie était inévitable pour quelqu'un doté du prénom d'un des deux frères fondateurs de Rome (Remus et Romulus) élèves par une louve et d'un nom de famille dérivé du latin lupus signifiant « loup ». Il avoue même dans le sixième tome qu'il lui arrivait d' « éprouver de la compassion pour lui [le loup-garou qui l'avait mordu] », (PSM, 16).
Quoiqu'il en soit, si ce handicap est certainement des plus difficiles à surmonter, il semble avoir accepté son sort (grandement amélioré par la potion Tue-loup préparée chaque mois par le professeur Rogue durant son séjour à Poudlard) et ne montre jamais s'il a gardé aucune rancour envers le responsable de son état, le tristement célèbre Fenrir Greyback. Mais il ne s'agit que d'une façade, comme nous l'apprenons dans le sixième tome lors de la conversation qu'il a à Noël avec Harry à propos des loups-garous : « Il avait parlé d'un ton un peu amer » (PSM, 16) nous dit-on. De toutes les occasions où il a évoqué sa condition de lycanthrope avec Harry (peu nombreuses, il faut le reconnaître), c'est la première fois que le ton qu'il emploie est « amer ». Mais il se ressaisit aussitôt : « [.] et il s'en aperçut peut-être, car il eut un sourire plus chaleureux », démontrant quels trésors de volonté il doit déployer dans la vie ordinaire pour ne rien laisser paraître de son mal-être, que seul trahit son visage «prématurément ridé » (OdP, 24).
Ce courage, il l'a certainement, à l'instar de son nom, hérité de ses parents, qui n'avaient pas hésité à s'opposer au même Greyback : « C'est Greyback qui m'a mordu [.] Mon père l'avait offensé » (PSM, 16), se rendant par-là même responsables de la morsure de leur enfant. La preuve de ce courage transparaît également dans le choix qu'il a fait : il aurait pu comme Greyback dévouer sa vie à chercher vengeance en mordant le plus grand nombre de personnes à sa portée, mais au lieu de cela il a choisi de se résigner et de vivre, dans la mesure du possible, comme un sorcier normal.
Mais bien que cela ne soit pas aisé, et que sa condition l'empêche pratiquement de vivre tout court, puisque personne à l'exception de Dumbledore ne semble désireux de lui offrir un emploi pour lui permettre de gagner sa vie, il fait preuve en toutes circonstances d'un calme et d'une gentillesse égaux. Même moqué à cause de son apparence misérable (« « Regardez dans quel état sont ses vêtements », disait Malefoy [.] Il s'habille comme notre vieil elfe de maison », PdA, 8 ), il ne se départit jamais de son sourire et de sa bonne humeur, et se révèle en plus un sorcier efficace, donnant à Peeves en une seule rencontre, avec un simple chewing-gum et un peu d'inventivité, la leçon que Rusard, toute sa vie, aurait aimé lui infliger (PdA, 7), ainsi qu'un enseignant capable (« Nous avons enfin un professeur de Défense contre les forces du Mal qui connaît les bons remèdes » dira d'ailleurs de lui Mme Pomfresh après l'incident du train, PdA, 5) doublé d'un pédagogue hors pair qui ne cesse d'encourager ses élèves les moins sûrs d'eux : « J'espérais que Neville m'aiderait à réaliser la première partie de l'expérience, dit-il, et je suis sûr qu'il s'en tirera à merveille » (PdA, 7).
D'un naturel doux et tranquille, il servait dans le passé de point d'ancrage à feux ses amis James Potter et Sirius Black, il était celui qui savait leur faire comprendre quand ils dépassaient les bornes : « Dumbledore espérait peut-être [en me nommant préfet] que je parviendrais à exercer un certain contrôle sur mes meilleurs amis », avoue-t-il à Harry (OdP, 9). « Est-il besoin de préciser que j'ai lamentablement échoué ? » ajoute-t-il avec modestie. Plus tard, lors d'une discussion avec Harry et Sirius, il se reprochera même de ne jamais avoir eu le cran d'empêcher James et Sirius d'aller trop loin. Ce à quoi Sirius répondra : « Parfois, tu faisais en sorte qu'on ait honte de nous-mêmes. C'était déjà quelque chose. », rétablissant d'une phrase la vérité que Lupin est trop humble pour énoncer : qu'il a toujours effectivement eu un certain contrôle sur ses amis, car ceux-ci reconnaissaient la sagesse et la raison dont il faisait toujours preuve. Ainsi parviendra-t-il à la fin du troisième tome à empêcher un Sirius déchaîné de tuer Peter Pettigrow, juste le temps de raconter toute l'histoire du Gardien du secret à Harry, Ron et Hermione.
Mais si son comportement à Poudlard n'était pas celui d'un fauteur de troubles, il ne refusait pas, à l'occasion, au nom de l'amitié qui le liait à James, Sirius et Peter Pettigrow, de prendre part à une plaisanterie, comme en témoignent les registres de l'époque tenus par Rusard (PSM, 24). Et l'amitié est précisément l'une des raisons capables de réveiller en lui des instincts violents d'ordinaire si bien dissimulés quand la lune n'est pas pleine : après avoir découvert que Peter Pettigrow est responsable de la mort de Lily et James Potter, il est prêt à le tuer sans sourciller : « Tu aurais dû comprendre que si Voldemort ne te tuais pas, c'est nous qui le ferions. Adieu, Peter ». Déterminé à braver la loi et la morale en commettant le meurtre d'un ami autrefois cher à son cour pour venger la mémoire d'un ami qui lui fut encore plus cher, il montre là sa grande loyauté, cette même loyauté qui le fait tomber dans les bras de Sirius dès qu'il est certain de son innocence, après l'avoir cru coupable de trahison durant douze ans.
Toujours posé et réfléchi, Remus Lupin n'est pas de ceux qui s'énervent facilement : il ne hausse pas une seule fois le ton quand, dans la Cabane Hurlante, Hermione manque devenir hystérique tandis qu'il essaie de se justifier (PdA, 17). Mais, si jamais il n'utilise la violence ou les menaces dans le seul but de se faire respecter ou obéir, il sait trouver les mots qui touchent et font mouche : après l'incident de la Carte du Maraudeur que Rogue trouve dans la poche de Harry, deux phrases de Lupin (« Vos parents ont donné leur vie pour sauver la vôtre, Harry. Vous avez une drôle de façon de leur exprimer votre gratitude » PdA, 14) ont plus d'effet sur Harry que le sermon tout entier de Rogue. Peut-être parce que Harry apprécie Lupin, mais également parce qu'il sait que le jugement de ce dernier est sûr. Cette attitude ne l'empêche pourtant nullement, quand le besoin s'en fait sentir, de se battre sans faillir : ainsi, à deux reprises (dans les tomes 4 et 6), il combat les Mangemorts sans faillir aux côtés de l'Ordre du Phénix, prouvant ainsi que, si le temps lui en avait été laissé, il aurait pu être le meilleur professeur de Défense contre les forces du Mal que Poudlard ait jamais connu.
Symbolisant à la fois la force tranquille et un point repère rassurant dans l'univers pour le moins troublé de Harry, Remus Lupin illustre parfaitement la devise de Poudlard : Draco dormiens nunquam titillandus.
Tout avenant et aimable qu'il soit, cependant, Remus Lupin ne parle pas beaucoup de lui, aussi n'en savons-nous que très peu sur son passé. Est-ce parce qu'il a quelque chose à cacher ? Si c'était effectivement le cas, il ne l'aurait révélé à Harry qu'en cas d'extrême nécessité, et ce n'est certainement pas Dumbledore qui aurait rapporté son secret. Aussi est-il difficile, voire impossible, pour le lecteur, de découvrir ce que Lupin a fait entre la fin de ses études et son retour à Poudlard en tant professeur de Défense contre les forces du Mal. Certains indices peuvent cependant nous laisser penser qu'il a effectué un séjour à Azkaban, la prison des sorciers.
Tout d'abord, parce qu'il est un loup-garou, nous savons qu'il est difficile pour lui de trouver un emploi. S'il n'a pas d'argent et qu'il n'a pas hérité la maison de ses parents, il ne peut pas s'offrir de logement et est donc considéré comme sans-abri. Sur ce point, nous ne pouvons que faire des suppositions puisqu'aucun livre ne nous permet d'affirmer que la loi sorcière préconise d'arrêter les vagabonds, mais il est fort possible qu'il ait été appréhendé par les forces de l'ordre. Même si ceux-ci avaient prévu de le relâcher peu de temps après, il se pourrait que par un malheureux hasard (ou une dénonciation) ils aient découvert que Lupin était un loup-garou. Or, si nous ne sommes pas très au fait de la législation des sorciers, nous avons déjà eu un aperçu de leur conception - assez personnelle - de la justice : la rétention arbitraire de Stan Rocade durant le tome 6 (quoique relativement excusable en raison de la période troublée), ou bien encore le procès de Harry au début de l'Ordre du Phénix, auquel le Magenmagot au grand complet était convoqué - alors qu'il ne s'agissait que de juger un manquement à la Restriction de l'usage de la magie chez les sorciers de premier cycle - dans le but évident de déstabiliser l'accusé. Puisque nous apprenons par la suite que c'est à l'initiative de Dolores Ombrage que ce procès était aussi démesuré, rien ne nous empêche de penser que quelqu'un d'autre au sein du ministère aurait pu s'arranger pour causer des ennuis à Lupin. Rogue, qui lui en voulait toujours depuis l'histoire du Saule Cogneur à Poudlard et était au courant de son secret, aurait pu demander à Lucius Malefoy, avec qui il semble être toujours en bons termes et qui a apparemment des connexions au ministère, de s'arranger pour organiser une « audience disciplinaire » pour Lupin, sous un prétexte fallacieux (attaque de loup-garou ou autre). De là, puisque nous savons (toujours par Ombrage) que certaines personnes sont particulièrement hostiles aux « hybrides » (OdP, 14), il n'est pas difficile d'imaginer qu'un Magenmagot composé de personnes acquises à ces idées ait pu expédier Lupin à Azkaban pour un nombre indéterminé d'années.
Cette hypothèse concerne le cas où Lupin aurait simplement été victime de sa condition de loup-garou ; mais il aurait aussi bien pu commettre une erreur. Il paraît très soulagé que Rogue lui prépare chaque mois sa potion de Tue-Loup, c'est donc parce qu'il n'a pas l'habitude d'en prendre et que cette médicamentation le soulage. Or, s'il n'en prend pas d'habitude (parce qu'il ne sait pas la préparer, parce qu'il n'a pas les ingrédients nécessaires ou encore, parce que, inventée « récemment », apprend-on dans le tome 3, elle n'était pas encore connue à l'époque), il est dangereux pour les autres trois jours mensuels. Il n'est pas impossible qu'il ait blessé quelqu'un, dans l'incapacité de se contrôler, et qu'il ait été arrêté ensuite.
C'est la phrase « Combattre les Détraqueurs n'est pas ma spécialité, Harry. Bien au contraire. » (PSM, 10), très intrigante, qui est à l'origine de cette théorie. Pourquoi préciser « bien au contraire » ? Il aurait suffi de dire qu'il n'était pas experts en Détraqueurs, cette précision était inutile. De plus, la description qu'il donne dans ce même chapitre des gardiens d'Azkaban est particulièrement juste et précise, comme s'il avait une longue expérience de rencontres avec eux. Pour le sorcier moyen, cependant, les chances de croiser un Détraqueur sont plutôt rares depuis quelques années. Nous remarquons aussi que lors de l'épisode dans le train, quand Harry s'évanouit, Lupin ne lance pas immédiatement son Patronus, il essaie d'abord de parler au Détraqueur. Parce qu'il repense à des souvenirs désagréables et doit reprendre ses esprits pour trouver de quoi effectuer un sortilège de Patronus efficace ?
Enfin, la raison qu'il invoque pour son départ à la fin du troisième tome (« Ils [les parents d'élèves] n'accepteront jamais que leurs enfants aient un loup-garou comme professeur » PdA, 22) n'est, sauf son respect, pas si convaincante que cela. Il aurait été facile pour Dumbledore de convaincre les parents que Lupin, grâce à la potion de Tue-Loup, est inoffensif, et qu'il était l'un des meilleurs professeurs que l'école ait vu enseigner depuis longtemps. Lupin est peut-être tout simplement sur le point de retourner à Azkaban. Pour l'en tirer, Dumbledore avait dû se porter garant que, si Lupin venait enseigner à Poudlard, rien de fâcheux ne se produirait. Or, à cause de l'incident dans la Cabane Hurlante, il a été impliqué dans une histoire mystérieuse (aux yeux du ministère) et sa période de liberté conditionnelle est donc terminée. Si Dumbledore, convaincu que Lupin était emprisonné sans raison aucune, n'avait pas réussi à le faire libérer définitivement c'est parce que, tout influent qu'il soit, Fudge est tout de même ministre ; et ce dernier voyait dans cette affaire une manière d'asseoir sa position par rapport à Dumbledore et de lui rappeler, même s'il lui demandait conseil chaque semaine, qui gouvernait.
Remus Lupin, une énigme autant qu'un homme, qu'il soit ou non allé en prison, a un lourd passé derrière lui et a certainement encore quelques cartes dans sa manche qui nous surprendront son compte.
Théorie rédigée par Hedwige, gagnante du concours RHP « Théorie sur Rémus Lupin »
La vie sentimentale de Harry
Depuis le début des aventures de Harry Potter, nous savons qu'il va grandir, et atteindre l'âge de 18 ans à la fin du dernier tome. Il était donc vraisemblable qu'il vivrait, dans l'intervalle, ses premiers émois amoureux.
Au cours des tomes 4 et 5, nous l'avons vu s'intéresser à Cho Chang. Cette attirance était réciproque, et cependant, ils se sont manqués. Pas seulement à cause de Cédric Diggory. Leurs sentiments étaient plutôt superficiels et intermittents. Lorsque Cho suggère un rendez-vous le jour de la St Valentin (chapitre 24), Harry ne voit pas tout de suite où elle veut en venir, car ses pensées sont tournées vers l'AD, ses séances d'occlumancie, etc. Il se montre aussi maladroit que peut l'être un garçon de son âge, et incapable de répondre aux attentes de Cho. Les conseils éclairés d'Hermione arrivent trop tard (chapitre 26), et d'ailleurs, il ne semble pas les comprendre. En fin de compte, leur expérience commune n'aura pas été au-delà d'un sucrier (chapitre 25).
Même avant de lire le tome 6, nous avons été nombreux à pressentir que, s'il devait y avoir quelque chose de sérieux dans la vie sentimentale de Harry, ce serait Ginny.
On savait qu'elle avait un faible pour lui avant même d'entrer à Poudlard. Mais elle n'est pas la première fille à tomber amoureuse du meilleur ami de son frère, c'est assez classique. On pouvait également penser que ce serait une façon d'intégrer Harry à la famille Weasley. Mais était-ce bien nécessaire? Molly Weasley a déjà dit clairement qu'elle considérait Harry comme son propre fils. De fait, il passe les fêtes de fin d'année et une grande partie de ses vacances en compagnie des Weasley. Une certaine ressemblance physique entre Ginny et Lily nous mettait aussi sur la voie ; mais sur ce point, je m'abstiendrai de psychanalyse à quatre sous.
Il y avait une autre raison plus forte: Il fallait que ce soit Ginny parce que, connaissant Harry et Hermione de longue date, étant elle-même proche et confidente d'Hermione, elle était la seule à pouvoir comprendre et accepter sans jalousie leur relation privilégiée et platonique. Ginny est la seule personne qui puisse s'adjoindre au trio sans le briser.
L'inconvénient, c'est qu'il est hors de question que Harry traite la soeur de son meilleur ami comme une passade. Si jamais il commettait encore une maladresse provocant une rupture, et que Ginny lui en tienne rigueur, Ron aurait sans doute du mal à le lui pardonner, et cela jetterait irrémédiablement une ombre sur leur amitié. Car nous découvrons que Ron est possessif envers sa soeur. Cela ne laissait à l'auteur que 3 options:
- Harry renonce à Ginny, la considérant comme intouchable.
- Il se lie à elle pour le restant de ses jours (mais voilà un engagement un peu vertigineux pour un garçon de 16 ans et une fille de 15).
- Il trouve, le moment venu, un moyen de rompre à l'amiable et de façon élégante, voire sublime.
Harry a bien failli choisir la première solution. La seconde n'a pas été évoquée dans le livre, mais l'auteur sait bien que de nombreux fans y ont songé. JKR a opté pour la troisième solution, tout en se gardant une porte de sortie éventuelle vers la deuxième, à plus longue échéance.
Les sentiments de Harry pour Ginny sont sincères, et elle les mérite sans aucun doute: elle a du caractère, c'est une fille équilibrée, vive et pleine d'humour. Leurs personnalités sont bien assorties. Cependant, Harry n'est pas séduit par quelque chose que Ginny a dit ou fait, ni par sa façon d'être. Ses sentiments se révèlent subitement au chapitre 14, dans ce fameux couloir où elle embrasse Dean. L'élément déclencheur est la naissance de cette sorte d'Alien qui est l'allégorie de la jalousie que Harry éprouve tout à coup.
Et peut-être la réaction agressive de Ron a-t-elle été aussi un élément déclencheur. On dirait que Ginny devient soudain attirante parce qu'elle n'est pas libre, et parce qu'elle est interdite par Ron. A aucun moment Harry ne se demande si Ginny va être d'accord pour sortir avec lui. Il s'inquiète sans cesse de savoir si Ron sera d'accord ! Au fond, il veut que Ron accepte de sa part ce qu'il ne tolère d'aucun autre. Et c'est ce qui se produit (chapitre X). Malgré la possessivité envers sa soeur, et malgré tout ce que Ron pourrait envier à Harry. Je crois que JKR veut nous montrer que leur amitié est plus forte que tout.
Sur l'ensemble des cinq tomes précédents, le sentiment magnifié et idéalisé par l'auteur a toujours été l'amitié. Le sentiment amoureux fait son apparition dans le tome 6, et il est idéalisé aussi:
- Fleur ne se détourne pas de Bill sous prétexte qu'il est défiguré.
- Tonks ne se soucie ni de la différence d'âge, ni de la condition sociale, ni même du "handicap constitutionnel" de Lupin.
- Les souvenirs de lune de miel du couple Weasley sont souvent évoqués. Pour eux, sur le long terme, le romantisme a fait place à une solidarité de tous les instants, non moins touchante.
En revanche, le couple Ron/Hermione reste en suspens. JKR nous en donne la raison au chapitre 14: s'ils sortaient ensemble, cela se terminerait un jour, et l'amitié du trio ne résisterait peut-être pas à leur rupture. (Ces deux-là ne feront pas leur vie ensemble, à moins qu'ils n'aillent voir au cinéma moldu l'histoire d'un autre Harry: celui qui rencontre Sally). L'amitié reste, aux yeux de l'auteur, le sentiment le plus sacré.
A présent, comment interpréter les indices donnés dans le tome 6 pour pronostiquer l'avenir sentimental des personnages ? (Il est clair que cette futée de JKR fait exprès de semer des indices contradictoires pour faire parler les bavards!)
- Pendant les derniers chapitres, le trio semble faire place au quatuor (j'adore la scène où ils plaisantent sur les tatouages, chapitre 25). Et finalement, le livre se termine sur une image du trio, et une exaltation de leur amitié. Que faut-il en déduire?
- A la fin de l'enterrement de Dumbledore, JKR dit que Harry et Ginny sont sur la même longueur d'ondes, se comprennent sans se parler. Mais cet accord profond porte justement sur leur séparation!
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Comment interpréter les paroles que Harry adresse à Ginny?
- Se référant aux courts moments de bonheur paisible qu'il a goûtés avec elle, il dit avoir eu l'impression de "vivre la vie de quelqu'un d'autre". Est-ce le point de vue pessimiste d'un garçon de 16 ans particulièrement éprouvé, mais qui se sentira bien mieux après avoir vaincu Voldemort? Ou bien JKR a-t-elle décidé que son destin n'était pas d'être heureux mais de sauver le monde ?
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Il regrette le temps perdu, les mois et même les années qu'il aurait pu passer en compagnie de Ginny, ce qui place sa relation avec elle dans la catégorie "durable", mais il n'envisage pas de projeter cette durée dans l'avenir. Là encore, est-ce parce qu'il est à la fois déprimé et en colère? Est-ce parce qu'il pense que ses jours sont comptés? Ou bien est-ce un message de l'auteur, et dans ce cas, deux hypothèses:
- Le destin de Harry est de se sacrifier pour sauver la communauté magique et moldue, il va détruire Voldemort mais il n'y survivra pas.
- Après avoir détruit Voldemort, Harry repartira pour de nouvelles aventures, car, comme l'a dit Dumbeldore, le mal ne sera pas totalement éradiqué.
Il est vrai qu'on imagine mal comment Harry, après tout ce qu'il a vécu, pourrait se contenter d'une petite vie tranquille, menant sa carrière de fonctionnaire et élevant une flopée de petits rouquins. D'un autre côté, je ne pense pas que JKR veuille tuer son héros. Quant à une fin à la Spiderman, nous l'avons eue au tome 6, donc celle du tome 7 sera différente. D'ailleurs, je n'imagine pas Harry vivre en solitaire. Il faut qu'il ait des gens à aimer puisque c'est cela qui fait sa force. Pour l'instant, il est plein de haine, de ressentiment et de désir de vengeance. Cela le rend combatif, mais il ne pourra vaincre Voldemort que s'il retrouve des sentiments positifs. Le mariage de Bill, qui réunira certainement les gens qu'il aime, lui en donnera l'occasion, j'espère.
Le mariage fait penser au mariage, par association d'idées. Sans aller jusqu'à se caser définitivement dès 17 ans, Harry pourrait se projeter dans l'avenir, et envisager de partager un jour sa vie avec Ginny. J'ai dit ce que je pensais des ses sentiments à lui. Quant à ses sentiments à elle, nous savons qu'elle les a éprouvés avant même de le connaître (tome 2), et qu'il sont fondés - elle le rappelle à l'enterrement - sur son aura de sauveur de l'humanité. De part et d'autre, il y a trop de fantasme et pas assez d'attachement. Mais après tout, ce sont des êtres d'encre et de papier.
Théorie rédigée par Molly
LUNA OU LA FOLIE APPRIVOISEE
Introduction
S'il est une jeune fille hors du commun à Poudlard, c'est bien Luna Lovegood. D'un an plus jeune que Harry Potter, elle appartient à la maison de Serdaigle.
Luna est présentée comme une jeune fille excentrique à l'air rêveur, que l'on soupçonne volontiers d'avoir l'esprit un peu dérangé. Elle a pris le parti d'ignorer les aspects trop "terre à terre" de l'existence, pour voir le monde à sa manière.
Son prénom signifie "lune" en latin. Or, dans la tradition occidentale, la lune est associée à l'irrationnel et à la folie. Par ailleurs, l'anglais « lunatic » signifie fou ou folle. La lune est aussi le symbole des rêveurs (être dans la lune) et des romantiques tels que Pierrot dans la Comedia dell'Arte. Dans la mythologie égyptienne, le dieu de la lune, Thot, était également le patron des magiciens. Quant à son patronyme, LOVEGOOD, il indique qu'il s'agit d'un personnage sentimental et bénéfique.
A partir de l'analyse des éléments fournis par les tomes 5 et 6, nous proposerons un pronostic de l'évolution du personnage dans le tome 7.
• Luna, ou la douleur d'être orpheline
o Mythomane…
Nombre de ses camarades la jugent complètement siphonnée. Mais Luna est-elle à classer parmi les malades? Cherche-t-elle un exutoire à sa vie banale et triste à travers les dédales de son imagination, au point d'en venir à confondre rêve et réalité ?
Ayant perdu sa mère à l'âge de neuf ans, Luna se raccroche à son père, à travers le magazine que celui-ci dirige: Le Chicaneur. C'est pour elle comme un objet transitionnel qu'elle emmène partout. De plus, elle croit aveuglément et colporte toutes les rumeurs relayées par ce journal à sensations.
Or, dans la scène du train, nous avons un aperçu assez représentatif du type d'informations que relate Le Chicaneur (tome 5 chapitre 10 pages 229 à 232 Folio). Puis, au fil des tomes 5 et 6, nous découvrons d'autres exemples de rumeurs non fondées. Le père de Luna présente Scrimgeour comme un vampire (tome 6 chapitre 15), et Fudge comme un dictateur kleptocrate qui a tué nombre de Gobelins (tome 5 p.469, Folio) et d'opposants. Le Chicaneur a également prétendu que "les Aurors faisaient partie de la conspiration de Rancecroc" (tome 6 p.350). Parfois, il ne s'agit pas d'accusations graves mais de simples superstitions, comme l'existence de parasites appelés Nargoles (tome 5), les propriétés de la Ravegourde (tome 6, chapitre 20), ou la maladie du nom de Joncheruine (tome 6, chapitre 7).
Contrairement aux mythomanes, Luna n'invente pas toutes ces fariboles. Elle se contente d'y croire. Et encore. On peut douter de sa conviction, car elle ne cherche nullement à agir contre les scandales que dénonce le journal de son père.
o …Ou visionnaire?
Luna a l'air perpétuellement surpris et dégage "une aura de folie douce" (tome 5, chapitre 10). Elle a comme une vision distanciée du monde, comme si elle venait d'une autre planète. Les autres la trouvent bizarre, mais de son côté, elle voit des aspects de la réalité que les autres ne voient pas.
Seuls ceux qui ont été témoins d'un décès peuvent voir les Sombrals. Symboliquement, cela signifie que le fait d'avoir été directement témoin de la mort d'un proche donne une lucidité particulière. Dans le cas de Luna, la personne qu'elle a vu mourir est sa mère. Nous l'apprenons au dernier chapitre du tome 5.
L'épisode des Sombrals est le plus représentatif de cette particularité. Or, nous savons que les sombrals existent. Harry les voit aussi. Ainsi que Hagrid, qui les nourrit, et leur consacre l'un de ses cours. Neville confirmera également leur présence. Et surtout Hermione, Hermione la rationnelle qui a quitté les cours de divination, l'intellectuelle qui sait toujours tout, la meilleure amie de Harry en qui il a entièrement confiance, donnera enfin l'explication tant attendue : « Les seules personnes qui peuvent voir les Sombrals […] sont celles qui ont vu la mort.» (tome 5 chapitre 20 p. 531 Folio).
Alors que dire des créatures telles que les Ronflaks Cornus, les Enormus à Babille et autres Héliopathes? De même que les Sombrals, il est possible que ces chimères existent réellement mais ne soient pas visibles pour le commun des sorciers. Luna a regardé sa mère tenter des expériences, explorer les terres vierges de la magie, avant d'en mourir. Si la magie est au monde des sorciers ce que la science est aux moldus, Luna a peut-être entrevu les découvertes que sa mère était sur le point de réaliser.
Suite au décès de sa mère, Luna s'est trouvée très seule, a certainement manqué d'affection. Cependant, elle n'a pas l'air de penser que sa mère aurait mieux fait de s'occuper d'elle. Elle ne l'idéalise pas non plus, elle ne semble pas lui vouer la même admiration qu'à son père. Nous pensons qu'elle voit cette disparition comme un accident, une des absurdités de la vie. En fait, beaucoup de choses doivent lui paraître absurdes, depuis ces tragiques événements.
Ce souvenir est très présent pour elle, et elle perçoit le voile qui sépare le monde des vivants de celui des morts et les sons émis par ceux qui sont de l'autre côté. Ce voile ne l'effraie pas. Elle songe au jour où elle le traversera elle aussi, pour rejoindre sa mère (tome 5 p 1023-1024 Folio).
C'est peut-être cette familiarité avec la mort qui donne à Luna une vision du monde si distanciée, et le mépris des contingences et de tout ce qui est superficiel.
o L'excentricité comme refuge
Outre ses caractéristiques naturelles, Luna se distingue par des accessoires excentriques (collier en bouchons de Bièraubeurre, boucles d'oreilles en radis), qui révèlent des goûts à part. Visiblement, elle ne cherche pas à entrer dans un moule. Au contraire, elle n'hésite pas à afficher un certain non-conformisme, ne redoutant pas le jugement et le regard des autres.
En effet, elle ne porterait sans doute pas de lorgnospectres ni de chapeau en forme de lion rugissant, si elle souhaitait passer inaperçue, se fondre dans la masse des élèves, et se conformer au goût des autres dans le but d'être plus facilement intégrée. Non, au contraire Luna affirme ouvertement ses goûts excentriques sans se soucier ni de la mode ni de l'opinion d'autrui, mais surtout sans chercher à plaire.
Mais que recherche exactement Luna à travers cette excentricité ? Est-ce pour être vue plutôt que de passer inaperçue? Ou est-ce l'expression d'une âme d'artiste se servant de son corps pour exposer ses créations ?
Deviendra-t-elle artiste? Elle a des traits de caractère que l'on voit souvent chez les créateurs. Comme eux, elle sert parfois de miroir révélateur à ceux qui la rencontrent.
Au chapitre 15 du tome 6, Harry sort du cours de métamorphose avec un sourcil jaune vif parce qu'il n'a pas réussi à lui redonner sa couleur d'origine après les exercices du jour. Luna le remarque, et lui propose de se teindre, elle aussi, un sourcil en jaune pour être assortie à lui lors de la soirée de Slughorn (p. 347). Harry se récrie, mais à cette occasion, l'auteur nous fait remarquer que, dans cet instant, et involontairement, Harry est encore plus excentrique qu'elle.
• Dessinez-lui un mouton!
o On ne la voit bien qu'avec le cœur.
Ses cheveux sont-ils longs parce qu'elle ne songe pas à les couper, ou par souci de féminité? Sont-ils sales parce qu'elle néglige les détails bassement matériels et oublie de les laver, ou parce que Le Chicaneur a publié un article sur les dangers des shampooings ? Ou bien encore, parce qu'elle n'a ni mère ni sœur pour la conseiller ? Sont-ils emmêlés parce que, chez JKR, les chevelures difficiles à coiffer reflètent le caractère indomptable de ceux qui les portent (Exemples: Harry, avec ses épis, fait ce qu'il a décidé au mépris des règlements; Hermione, avec sa tignasse, ne se laisse jamais influencer; Sirius aussi a les cheveux emmêlés, et il a renié sa famille)?
Ses yeux protubérants clignent rarement, elle peut donc fixer longuement les gens et les mettre mal à l'aise en leur donnant l'impression de vouloir en savoir trop sur eux. Le malaise qu'elle crée peut aussi s'apparenter à celui que l'on ressent face à une personne handicapée, dont on détourne le regard par crainte de montrer trop de compassion, de curiosité ou de dégoût.
En définitive, Luna est un personnage qui avant même d'avoir ouvert la bouche, dérange, surprend, déroute.
Si elle affirme parfois ouvertement n'avoir pas d'amis, et subir railleries et méchancetés (comme quand elle cherche partout ses affaires), elle n'a toutefois rien d'une Mimi Geignarde criant à tout va et à grand renfort de larmes que personne ne l'aime.
Dans le tome 5, seule Ginny Weasley ose afficher son amitié avec la jeune fille. Ginny est sans complexes. Contrairement à Neville ou Harry, elle ne ressent pas de malaise face à Luna. D'abord parce qu'elle est très populaire et ne craint donc pas les moqueries des autres en affichant son amitié avec Luna. Mais peut-être aussi parce qu'elle perçoit, au-delà des apparences, ses immenses qualités de cœur.
Le paradoxe, c'est que Luna ne désire rien tant que d'avoir des amis. Et pourtant, elle ne fait rien pour être plus populaire, mieux intégrée parmi ses camarades. Elle s'obstine à arborer un look unique, et à afficher des opinions que personne ne partage. Sans doute parce qu'au fond, elle souhaiterait être appréciée pour ce qu'elle est, et non se fondre dans un groupe.
La scène où Harry l'invite à la soirée de Slughorn (tome 6 chapitre 15 p.345 à 347) nous renseigne sur les aspirations de Luna. Elle est particulièrement ravie que quelqu'un lui demande de l'accompagner à une soirée "en amie". Elle ne recherche pas un petit ami, mais bien des amis. Sans doute trouve-t-elle que l'amitié est un sentiment plus authentique que la relation entre Ron et Lavande ou entre Ginny et Dean.
En se faisant accompagner par Luna "en amie", Harry règle le problème de ses nombreuses prétendantes et de leur philtre d'amour. De plus, il se donne le temps de réfléchir avant de sortir avec Ginny, et ne lui donne aucun sujet de jalousie. Il invite Luna sans le faire exprès (p. 346 "Les mots lui avaient échappé avant qu'il puisse les retenir"). Sa tendance la plus spontanée est d'être gentil avec elle. Mais quelque chose l'en empêche habituellement.
Harry ne regrettera pas son choix (chapitre 15). Pour la soirée, elle troque son look excentrique contre une robe pailletée qui lui va bien (p. 349-350). Sans doute a-t-elle senti que Harry préfèrerait cela, et elle en tient compte, comme pour le remercier de l'avoir invitée.
o Qui sera le soleil de sa vie ?
Luna semble porter un intérêt tout particulier à Ron, qui pourtant est de ceux qui l'appellent "Loufoca". Elle rit exagérément à ses plaisanteries (tome 5 chapitre 10), est sensible à ses moqueries (tome 6 chapitre 15 "Il est parfois très drôle […] mais il lui arrive de ne pas être très gentil") Elle va le voir à l'infirmerie et lui offre une Ravegourde (tome 6 chapitre 20 p 468-469).
Peut-être est-elle attirée par son opposé. Ron est plutôt prosaïque et un peu superficiel. Il rechigne à exprimer ses sentiments. Pourtant, sa façon de considérer Luna évolue au cours du tome 6. Il continue à pouffer de rire dans son dos mais la complimente sur son commentaire du match (p. 469) puis il ajoute: "Je l'apprécie de plus en plus. […] Je sais qu'elle est cinglée mais c'est dans le bon…" La phrase est interrompue par l'arrivée de Lavande.
Sortiront-ils ensemble dans le tome 7, au risque de finir criblés de canaris? Nous ne le pensons pas. Si l'on y regarde de plus près, l'attitude de Luna évolue aussi: dans le tome 6, elle est moins "hystérique" et plus amicale à l'égard de Ron. Tous deux mûrissent, et elle le met moins mal à l'aise. C'est peut-être elle qui apprendra à Ron à être moins superficiel, moins "beauf".
Quant à lui, il se pourrait qu'il lui fasse prendre conscience du talent qu'elle possède sans le savoir: celui de faire rire. C'est dans ce sens que nous interprétons les compliments sur le commentaire du match. Pour l'heure, Luna a cru que Ron se moquait d'elle une fois de plus. Mais si des circonstances similaires venaient à se produire un an plus tard, elle finirait sans doute par comprendre qu'il faut passer à la vitesse supérieure et exploiter ses idées originales au second degré.
Alors, qui sera l'alter ego de Luna? Nous penchons pour Neville.
Nous les avons vus se rapprocher peu à peu, se sentir solidaires. A l'enterrement de Dumbledore, Harry semble partager notre point de vue: "Avec un élan d'affection, Harry vit Neville s'asseoir, aidé par Luna." (tome 6, p. 708).
Ils ont de nombreux points communs. Tous deux souffrent d'être un peu à l'écart, mal intégrés. Ils n'ont pas eu les soins ni l'attention d'une mère. Ils sont enfants uniques. Ils sont les deux seuls de l'ADà avoir régulièrement consulté leurs fausses pièces bien après la dernière réunion. Ils ont de la constance. Ils tiennent leurs engagements, et ce, d'autant plus qu'ils espèrent ainsi mériter l'amitié des autres qui leur manque tant. Les autres, en revanche, ont oublié. S'ils ne sont pas intégrés, ce n'est pas parce qu'il leur manque quelque chose mais parce qu'ils ont des qualités rares.
Luna qui est si indépendante par rapport au regard des autres, pourrait aussi aider Neville à prendre confiance en lui.
o La conscience de Harry
Luna agit auprès de Harry comme le criquet avec Pinocchio: elle énonce souvent des "vérités gênantes". Elle a le don de dire tout haut ce que Harry préfèrerait feindre d'ignorer.
Au début du tome 5, Harry est profondément marqué par les évènements qui ont bouleversé la fin de sa quatrième année à peine trois mois plus tôt. Il ressent la solitude, il se sent différent, rejeté. Il est très affecté par la volonté du ministère de le décrédibiliser aux yeux de tous, le faisant passer pour un affabulateur. Certains le prennent pour un fou. Autant de traits communs avec la jeune Luna, exclue, raillée, surnommée "Loufoca". Cependant, malgré tous leurs points communs, Harry s'efforcera, durant une bonne partie de sa cinquième année, de garder ses distances avec la jeune fille.
Harry est en pleine adolescence dans ce tome, et sa notoriété et les évènements de la fin du tome 4 ne l'aident pas à prendre confiance en lui. Il craint terriblement le regard des autres, et souffre de leur jugement, bien qu'il feigne de ne pas s'en préoccuper outre mesure.
S'il essaie autant d'éviter Luna, c'est d'une part parce que tout le monde la trouve farfelue, et d'autre part parce qu'elle le met mal à l'aise en étalant ses sentiments (tome 6 chapitre 7 p. 154: "- J'étais contente d'aller aux réunions [del'AD…] j'avais l'impression d'avoir des amis. C'était une de ces remarques gênantes que Luna lançait souvent et qui provoquait chez Harry un mélange déchirant de pitié et d'embarras.").
Pourtant, par certains côtés, Luna apporte du réconfort à Harry (tome 5 p. 1024 "il s'aperçut, en la regardant partir, que le poids terrible qui pesait sur lui s'était un peu allégé"). Elle est la seule à pouvoir lui parler de Sirius sans que cela le dérange. Dans le dernier chapitre du tome 5, ils éprouvent mutuellement un sentiment de compassion.
Dans le tome 6, Harry semble avoir pris plus de maturité et de recul, et il s'affirme un peu plus. Il est moins dépendant du regard de ses camarades, et assume ses relations amicales avec Luna. Mais nous pensons qu'elle n'a pas fini de le mettre dans l'embarras. Et ce, pour la bonne cause.
En effet, après la mort de Dumbledore, Harry est submergé par la colère, la haine et le ressentiment. De plus, il éloigne Ginny. Or, nous savons que ce n'est pas ainsi qu'il vaincra Voldemort. Dumbledoren'est plus là pour lui répéter que la seule arme qu'il possède et que son adversaire n'a pas, c'est l'amour. Qui donc va le ramener à l'essentiel, et le faire revenir à des sentiments plus positifs? On a tout lieu de penser que ce sera Luna. Rappelons qu'elle s'appelle Lovegood!
• Luna, ou comment ne pas devenir fou
o Le courage et l'action
Comment une fille sensible et rêveuse comme Luna pourrait-elle supporter la guerre? Et a fortiori se battre? Elle pourrait sombrer dans la dépression ou le délire et finir ses jours à Ste Mangouste. Mais nous pensons que cela n'arrivera pas. Car nous savons qu'elle est allée au Département des Mystères. Avec Hermione, elle était également chargée de surveiller le bureau de Rogue lors de l'attaque desMangemorts. Elle et Neville sont les seuls membres de l'AD à avoir répondu à l'appel des fausses pièces. Elle n'est pas à Gryffondor mais elle a beaucoup d'affinités avec les Gryffondor. Elle y a ses rares amis, et elle les soutient lors des matches. Comme eux, elle est capable de courage, et de passer à l'action. Agir sera pour elle un moyen de surmonter l'insupportable.
La scène du train dans le tome 6 (chapitre 7) contraste avec la scène analogue du tome 5. Harry, Neville et Luna cherchent ensemble un compartiment, malgré les regards écarquillés. Et Harry décline la proposition de Romilda Vane et de ses commères, de sauver sa réputation en quittant une compagnie aussi ridicule ("-Tu n’es pas obligé de rester avec eux, ajouta-t-elle en aparté. Elle montra le derrière de Neville qui dépassait de sous la banquette, tandis qu’il cherchait Trevor à tâtons, et Luna, qui portait à présent ses Lorgnospectres gratuites en ayant l’air d’un hibou bariolé un peu fou. -Ce sont des amis à moi, répliqua Harry d’un ton glacial. […] -Les gens pensent que tu devrais avoir des amis plus « cool » que nous, dit Luna, manifestant à nouveau une sincérité embarrassante. -Vous êtes très « cool » tous les deux, trancha sèchement Harry. Aucune d’elles ne se trouvait au ministère le jour où vous vous êtes battus à côté de moi.") Quoique cela lui coûte, Harry affirme désormais sa préférence pour ceux qui se mobilisent à ses côtés, agissent pour la cause qu'il défend, quelle que soit leur apparence.
De sorte que Luna, qui a toujours eu du mal à s'intégrer dans le milieu scolaire, a toutes les chances de se faire des amis en s'engageant dans la lutte contre Voldemort et ses sbires. Elle pourra se lier avec ses compagnons d'armes.
o Voyage de la lune à la terre
Mais quel sera le devenir de Luna dans l'épilogue que nous a promis JKR à l'issue du tome 7?
Pour agir durablement, il faudrait revenir sur terre. Or, jusqu'à présent, Luna a cru à toutes sortes de rumeurs et superstitions émanant du chicaneur. Une façon comme une autre de s'abstraire d'une réalité trop dure pour elle, sans doute.
Mais que se passerait-il si son père venait à disparaître ou s'il devait passer la main pour une raison quelconque? Nous croyons que, dans l'avenir, Luna pourrait reprendre la direction du journal, et en faire une publication plus honorable.
Le Chicaneur a déjà fait un effort en publiant l'interview de Harry. Nous voulons y voir un indice d'évolution du magazine ("-Le Chicaneur marche toujours bien ? demanda Harry qui ressentait une certaine affection pour le magazine depuis qu’il lui avait accordé une interview exclusive l’année précédente. -Oh oui, le tirage a beaucoup augmenté, répondit Luna d’un air ravi." tome 6, chapitre 7).
Rêveuse comme elle est, on a peine à imaginer Luna rédactrice en chef d'un journal. Mais elle n'a que seize ans à la fin du tome 6. Elle a tout le temps d'acquérir le sens des responsabilités nécessaire.
Nous pensons qu'en mûrissant, Luna va faire un tri entre les créatures et maladies inventées de toutes pièces par Le Chicaneur, et ce qui est réel quoique difficile à déceler comme les Sombrals. Elle va également distinguer les rumeurs infondées des conspirations qui existent vraiment et représentent un danger. Il se pourrait que Le Chicaneur devienne le Canard Enchaîné des sorciers.
o D'humour et d'eau fraîche
Luna sera-t-elle un jour capable de franchir l'immense barrière entre faire rire à ses dépens et faire rire intentionnellement?
Il est intéressant de noter que Luna apporte toujours une touche comique, venant détendre l'atmosphère de situations parfois pesantes. Peut-on l'imaginer un jour utiliser publiquement cette fibre, ce talent? A la soirée de Slughorn, Harry s'étouffe de rire en entendant Luna exprimer l'une de ses idées farfelues, et il pense: "Rien que pour cela, il valait la peine d'avoir invité Luna".
Des Lettres Persanes à Starman, les auteurs et cinéastes ont souvent utilisé le point de vue d'un étranger pour pointer les absurdités de notre société. Ainsi, Luna qui est perçue comme bizarre ou folle, comme si elle venait d'un autre monde, sert parfois de révélateur aux étranges comportements des autres personnages. L'épisode du Match de Quidditch dans le tome 6 (chapitre 19 pp. 456-458) en est un bon exemple.
Luna n'y connaît rien en sport. Elle est en quelque sorte le contraire des sportifs: elle est du genre artiste. Elle oublie de signaler les buts et d'annoncer les scores (« Soixante-dix à quarante en faveur dePouffsouffle, aboya le professeur Mc Gonagall dans le mégaphone de Luna. – Ah bon, déjà? dit Luna d'un ton rêveur »). Elle voit les choses sous un angle esthétique (« s'efforçait plutôt d'attirer l'attention de la foule sur la forme particulière d'un nuage »), mais plus encore sous un angle psychologique et relationnel. Elle observe ce qui se passe entre les joueurs pendant le match. Elle perçoit les troubles, les inimitiés, les rivalités, les émotions et les arrière-pensées de chacun des joueurs. Harry ne trouve pas le vif d'or parce qu'il est déconcentré par son obsession de découvrir le secret de Drago.Mc Laggen ne garde pas ses buts, mais donne des directives et fait des remontrances, parce qu'il veut être le chef (« Oh, regardez, le gardien de Gryffondor a une batte à la main »). Tout le monde se dispute et personne n'a l'air de jouer pour gagner. Au-delà de la drôlerie qui naît de l'inadéquation du commentaire, nous constatons que la plus folle n'est peut-être pas Luna.
Les humoristes ne sont guère autre chose que des gens sensibles portant sur le monde qui les entoure un regard décalé et critique. Luna pourrait fort bien un jour, parvenir à canaliser sa tendance naturelle dans des articles satiriques, des interviews irrévérencieuses et des éditoriaux sagaces et désopilants.
Conclusion
Luna Lovegood est un des personnages préférés de JKR, ainsi que l'auteur l'a déclaré dans l'interview qu'elle a accordé aux webmasters des sites anglophones The Leaky Cauldron (Melissa Anelli), et Mugglenet (Emerson Spartz), lors de la sortie anglaise du tome 6, le 16 Juillet 2005.
En rédigeant cette théorie, nous avons pleinement partagé cette sympathie à l'égard d'un personnage déjà riche et encore prometteur.
Théorie rédigée par les Serdaigle (gagnants de la tâche "Théorie" du tournoi des maisons n°1)
Regulus Black alias R.A.B.
Je crois que parmi les diverses questions qui restent en suspens à la fin du tome 6, celle qui revient toujours au premier plan est "Mais qui est R.A.B ??"
Curieux, en effet, qu'un personnage aussi mystérieux fasse ainsi son apparition, à la fin d'un tome, sans plus d'explication ...
Nous allons donc nous intéresser de plus près à ce fameux R.A.B, qui, si l'on y regarde de plus près, n'est finalement pas si mystérieux que ça... Et est sûrement Regulus Black, le frère de Sirius himself...
1. Les initiales
Le seul élément vraiment utile qui pourrait nous permettre de découvrir qui est R.A.B, est, bien entendu, ses initiales... Nous savons que R.A.B est quelqu'un dont nous avons déjà entendu parler, pour la bonne raison que JKR a dit elle-même qu'il n'y aurait, dans le tome 7, aucun personnage important de vraiment nouveau. R.A.B est, il me semble, un personnage de la plus haute importance pour Harry. C'est donc que nous le connaissons déjà... En cherchant bien parmi nos connaissances, nous nous rendons compte que la seule personne qui "colle" avec R.A.B est Regulus Black; ce qui donne R.B ... Il nous manque donc le "A"... Qui est certainement un deuxième prénom. Pour nous en assurer, il nous faut jeter un petit coup d'oeil à l'arbre généalogique des Black, que voici à cette adresse : http://www.lapensine.com/arbre-black.htm
Nous nous apercevons alors que l'oncle de Regulus et Sirius, soit le frère de leur mère, s'appelle ... Alphard. Nous ne pouvons être surs à 100% de cela, mais il est fort probable que Regulus ait reçu comme second prénom celui de son oncle... Ce qui donnerait Regulus Alphard Black... R.A.B ...
De plus, en hollandais, Sirius BLACK s'appelle Siruis ZWART. Si nos suppositions sont exactes, alors, dans la version hollandaise, RAB devrait donner RAZ... Ce qui EST le cas. Alors a moins qu'un autre personnage ait dans la version hollandaise les mêmes initiales que Regulus... Je pense que c'est une preuve (presque) irréfutable.
2 . Le message
Tout ce que nous disposons, de prime abord, sur R.A.B c'est le message qu'il a laissé à Voldemort, dans le médaillon. Jetons donc un coup d'oeil à ce message :
"Au Seigneur des Ténèbres,
Je sais que je ne serais plus de ce monde
bien avant que vous ne lisiez ceci
mais je veux que vous sachiez que c'est moi
qui est découvert votre secret.
J'ai volé votre véritable Horcruxe
Et j'ai l'intention de le détruire dès que je le pourrai.
J'affronte la mort dans l'espoir
que lorsque vous rencontrerez un adversaire de votre taille,
vous serez redevenu mortel.
R.A.B"
(Harry Potter et le prince de sang mêlé, éd. Gallimard, chap. 28, page 669)
Décodons donc ce message, ligne par ligne:
"au seigneur des ténèbres" : cette phrase est assez éloquente : R.A.B s'adresse à Voldemort... Mais il ne l'appelle pas "vous-savez-qui" ou même "Voldemort" mais "le seigneur des ténèbres" Hors seuls les partisans de Lord Voldemort, les mangemorts , l'appelaient ainsi. Nous pouvons donc penser que celui qui a volé l'horcruxe est bien un mangemort, ou du moins, un mangemort repenti... Regulus Black était un mangemort, mais il a fini par se rendre compte de ce qu'il avait fait, et les a quittés, avant d'être tué par d'autres mangemorts quelques jours plus tard :
" ... Au début mes parents voyaient en Regulus un brave petit héros... ''Il a été tué par un auror?" demanda Harry d'une voix hésitante. ''Oh non, répondit Sirius. Non, il a été assassiné par Voldemort. Ou sur ordre de Voldemort, plus vraisemblablement. Je doute que Regulus ait jamais été assez important pour que Voldemort se donne la peine de le tuer lui-même. D'après ce que j'ai su après sa mort, il l'a suivi jusqu'à un certain point, puis il a été pris de panique devant ce qu'on lui demandait de faire et il a essayé de se retirer. Mais on ne quitte pas Voldemort en lui écrivant une simple lettre de démission. Avec lui, il faut servir ou mourir"
(HP et l'ordre du phénix, ed. Gallimard, page 130)
"Je sais que je ne serais plus de ce monde bien avant que vous ne lisiez ceci " R.A.B est donc conscient qu'il ne lui reste que très peu de temps à vivre. Pourquoi ? Parce qu'il sait qu'il va bientôt se faire tuer... Si nous réfléchissons bien, nous pouvons être pratiquement sûrs que R.A.B était un mangemort. Mais si ce mangemort a voulu nuire à Voldemort c'est donc qu'il voulait se venger, et donc qu'il avait changé de camp. Nous savons qu'un mangemort qui change de camp a une durée de vie très limitée :
"Ici, dit-il il manque 6 mangemorts... Trois sont morts à mon service. Un autre a été trop lâche pour revenir... Il le paiera. Un autre m'a quitté définitivement... Il sera tué, bien entendu... Quant au dernier, il reste mon plus fidèle serviteur et travaille déjà pour moi"
(HP et la coupe de feu, ed. Gallimard, chap. 33 page 580)
Nous voyons donc que Voldemort n'hésite pas à tuer ceux qui l'ont quitté. Et nous savons aussi que Regulus Black a été tué par les mangemorts peu après les avoir quitté... Regulus Black est donc un hôte parfait pour R.A.B.
"J'ai volé votre véritable Horcruxe Et j'ai l'intention de le détruire dès que je le pourrai. " R.A.B a donc l'intention de détruire le médaillon-horcruxe dès que possible. Mais ce que nous ne savons pas, c'est si il a bel et bien réussi à le détruire... Ou si il est mort avant. Nous savons que cet horcruxe là est le médaillon de Serpentard: nous avons donc une vague idée de ce à quoi il ressemble...
3. Le médaillon-horcruxe
Jetons donc un coup d'oeil à une interview de JKR, voir un peu ce qu'elle dit à propos de ces fameux horcruxes :
"JKR :Les conseils de Dumbledore ne sont jamais très éloignés du but. Je ne veux pas donner trop d’indice ici, mais Dumbledore dit "il y en a quatre au dehors, tu dois te débarrasser des quatre, et alors tu chercheras Voldemort.' Voila où il en est, et ce qu’il doit faire.
Es : C'est un ordre important.
JKR : C'est un ordre énorme. Mais Dumbledore lui a donné quelques indices assez précieux et Harry, lui aussi, au cours des six livres précédents, a amassé plus de connaissances qu'il ne le réalise. C'est tout ce que je vais dire.
Es : Cela semble impossible. Si Harry était allé à la caverne seul, il n'aurait jamais pu réussir tout seul, on a l'impression.
JKR : Et bien, Je suis disposée à parier maintenant, qu’avant que la semaine ne finisse, l'un des Horcruxes aura été correctement identifié par des lecteurs qui reliront attentivement les livres. "
extrait de l'interview de J.K. Rowling par les webmaster des sites anglophones The Leaky Cauldron (Melissa Anelli), et Mugglenet (Emerson Spartz) le 16 juillet 2005)
Il y a donc un horcruxe que nous pouvons facilement identifier ... Hum... réfléchissons. Nous connaissons déjà Le journal de Tom Jedusor, que nous savons détruit. Nous avons aussi eu connaissance de la bague de Gaunt, qui est elle aussi détruite. Nous savons aussi que Nagini, le serpent de Lord Voldemort est un horcruxe. Il n'a pas été détruit, mais nous savons cependant ce qu'il est; nous n'avons donc pas besoin de l'identifier. Nous savons aussi que deux horcruxes sont dans la nature sous a peu près n'importe quelle forme. Sans plus d'indices, il nous serait difficile d'en savoir plus. Et puis il y a aussi le médaillon, qui est dans la nature... Nous en déduisons donc que c'est certainement cet horcruxe là qu'il nous est possible d'identifier; et nous relisons donc les tomes précédents de HP et là ... Surpise :
" Il trouvèrent aussi un lourd médaillon que personne ne parvint à ouvrir"
(HP et l'ordre du phénix, ed. Gallimard, page 186)
Ce "lourd médaillon" impossible à ouvrir se trouve au ... 12, square Grimmaurd. La maison des Black... Là ou Regulus a habité. Il est donc possible que Regulus ait amené le médaillon chez lui avec le projet de le détruire... Mais qu'il ait été tué avant. De plus, le fait que ce médaillon soit impossible à ouvrir est assez mystérieux... Il est donc tout à fait probable que ce médaillon même soit un horcruxe... Et donc que R.A.B ne soit autre que Regulus Black.
4. Les rumeurs
Quelques jours après la parution du Tome 6, le site anglais "HP lexicon" faisait paraître sur son site un article dans lequel il disait que, selon des sources sûres; le mystérieux R.A.B n'était autre que Regulus Black , le frère de Sirius...
Quelques jours après cet article a disparu du site sans le moindre commentaire... Nous pouvons donc penser que le site a bel et bien reçu certaines informations d'un traducteur ( notons au passage que les traducteurs de HP ont forcément été mis au courant de la signification de R.A.B, pour des besoins de ... traduction. Il n'y a qu'a voir l'exemple hollandais : comment le traducteur aurait il mis "RAZ" à la place de "RAB" qui il n'avait pas reçu d'instructions la dessus ?) mais que JKR , ou un de ses agents, voyant cela, a demandé de retirer l'article du site. Etant donné toutes les théories farfelues qui se promènent sur le web, pourquoi aurait elle demandé de retirer cet article précisément ?
5. Harry Potter touche à sa fin ...
Enfin, il ne faut pas perdre de vue qu'il ne nous reste plus qu'un seul tome de Harry Potter à lire ... Le dernier tome, celui dans lequel toutes les questions que nous nous posons trouveront enfin un réponse définitive...
Il est donc normal que , au bout du sixième livre, JKR commence à nous livrer des indices un peu plus "évidents" , indices que nous pouvons , avec quelques recherches, décoder ... Comme R.A.B. En effet, si toutes les questions que nous nous posons n'avaient pas d'embryon de réponse avant le tome 7, celui ci devrait avoir la taille de l'encyclopédie universalis !
C'est pourquoi nous pouvons penser que certaines questions sur Harry Potter trouvent leur réponse dans les tomes précédents, si l'on y regarde de plus près. Et c'est certainement le cas pour R.AB...
Théorie rédigée par Lunapoppins
© 2006, Les Détectives HP / Le repaire de Harry Potter
La Théorie Alternative : le faux R.A.B.
Oh, oh ! Je vois d’ici vos mines dubitatives devant votre écran (« Qu’est-ce que c’est que ce truc ? », « C’est un nouvel appareil de bricolage ? »). Mais non, la théorie alternative ce n’est rien de tout ça. Explications.
Le tome 6 des aventures de Harry Potter, Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, a soulevé de nombreuses interrogations consécutives à la lecture : Quels sont les Horcruxes de Voldemort ? Comment Harry va tenter de les retrouver ? Dumbledore a-t-il organisé sa mort ?…La liste est loin d’être exhaustive. Mais une question majeure reste en suspens : Qui est RAB ? Ces lettres dissimulent la (ou les) personnes ayant volé un Horcruxe de Voldemort (celui de la caverne). Dès les premiers jours qui ont suivi la sortie anglaise, les premières théories tentant de répondre à cette question ont désigné Regulus Black, le frère de Sirius Black. La théorie que nous présentons, dite « alternative », n’a pas pour objectif de dénigrer celle citée précédemment, et qui semble fournir la réponse la plus évidente. En effet, elle repose sur des bases identiques en considérant que les initiales RAB correspondent à Regulus A(?) Black. Mais dans la théorie alternative, on se pose une question essentielle : le signataire du message retrouvé par Harry dans le faux Horcruxe est-il vraiment RAB (c’est à dire Regulus), et qui d’autre aurait alors utilité à voler l’Horcruxe du Seigneur des Ténèbres ?
Tout d’abord, nous dresserons une fiche sur Regulus Black, à partir d’informations tirées des livres et de conclusions logiques. Ensuite nous tenterons de déterminer des profils plausibles de voleurs et de donner des noms de personnes qui pourraient être coupables.
I) Regulus Black : qui est-il vraiment ?
Il est à noter qu’ nous ne disposons que de très peu d’informations concernant Regulus Black et celles-ci nous viennent de son frère Sirius dans le tome 5, et de Horace Slughorn dans le tome 6.
Nous savons tout d’abord qu’il est issu d’une famille de sorciers au « sang pur », la Noble Maison des Black, qu’il est le frère cadet de Sirius Black et qu’il était le préféré de ses parents pour partager les mêmes idées (à savoir, anti-Moldus et anti-Sang-Mêlé). Il est né en 1961 et meurt en 1979.
Par la suite, Regulus entre au collège Poudlard à l’âge de 11 ans (en toute logique, sauf s’il se trouve dans le même cas qu’ Hermione Granger, née après la rentrée scolaire). Nous sommes alors en 1972. Il est admis dans la maison de Serpentard, à l’inverse de son frère Sirius, qui se trouve alors à Gryffondor, comme nous l’apprend le professeur Slughorn dans le tome 6 :
« Enfin, en tout cas, c’était un grand ami de votre père quand ils étaient à l’école. Toute la famille Black avait été dans ma maison mais Sirius a atterrit à Gryffondor ! Dommage… Il avait beaucoup de talent. J’ai eu son frère Regulus quand il est arrivé à son tour mais j’aurai bien aimé avoir les deux. »
(Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, tome 6, éd. Gallimard, chapitre 4, p. 82)
On peut supposer que Regulus a tout simplement poursuivi ses études jusqu’à sa septième année, et qu’il a finalement quitté le nid douillet du collège Poudlard pour faire face au monde extérieur. C’est à cet instant qu’il a très certainement rejoint le cercle privé des partisans de Voldemort. Là encore, c’est une partie obscure de sa vie. Cependant, d’après les dires de Sirius, et le fait qu’il était un jeune Mangemort, on peut supposer que son rang parmi les partisans de Voldemort devait être bien inférieur à celui d’un Lucius Malefoy ou d’une Bellatrix Lestrange :
«Je doute que Regulus ait jamais été assez important pour que Voldemort se donne la peine de le tuer lui-même. »
(Harry Potter et l’Ordre du Phénix, tome 5, éd. Gallimard, chapitre 5, p. 13)
Si Regulus se trouvait être RAB, le voleur du Horcruxe de Voldemort, encore faut-il savoir comment il aurait pu découvrir le secret le plus intime du plus puissant mage noir. Or au vu de sa position parmi les Mangemorts, et du fait que le Seigneur des Ténèbres ne se confie à personne, par quel moyen aurait-il pu le faire? A moins d’avoir pu pénétrer l’esprit de Voldemort, par ailleurs immense legillimens, cela paraît quasiment impossible pour un sorcier inexpérimenté comme Regulus. Et donc même s’il est bien RAB, il n’en reste pas moins que la découverte du secret de Voldemort reste mystérieuse.
Enfin, on sait que Regulus meurt assassiné sous les ordres de son maître en 1979, d’après l’arbre généalogique de la famille Black dévoilé il y a peu. D’après Sirius, son frère s’est simplement vu dépassé par les évènements après être entré chez les Mangemorts et a décidé de tout quitter :
« D’après ce que j’ai su après sa mort, il l’a suivi jusqu’à un certain point, puis il a été pris de panique devant ce qu’on lui demandait de faire et il a essayé de se retirer. Mais on ne quitte pas Voldemort en lui écrivant une simple lettre de démission. Avec lui, il faut servir ou mourir. »
( Harry Potter et l’Ordre du Phénix, tome 5, éd. Gallimard, chapitre 5, p. 131)
Mais est-il plausible que Regulus ait décidé de fuir non par lâcheté mais après avoir dévoilé le Horcruxe ? Si cette action (dans le cas où il aurait découvert le secret de Voldemort) a été commise après sa fuite, cela paraît assez absurde. Après tout, s’il a trahi son maître en manquant son devoir, la chose la plus logique à faire aurait été de fuir le plus loin possible dans un délai record. Pas le temps de dérober un morceau d’âme. De plus, pourquoi quitter Voldemort pour se glisser entre ses jambes ensuite ?. Et l’idée que le Horcruxe ait été volé par Regulus avant sa fuite est peu probable. En effet il aurait été plus intelligent de prévenir Dumbledore ou encore de ne pas se faire remarquer. Une chose est certaine, c’est que Voldemort n’a pas décidé de tuer Regulus à cause du Horcruxe. En effet le premier n’était pas au courant du vol. Dans le cas contraire il se serait lui-même chargé du jeune Black, dans la crainte que son secret soit révélé, ou bien il l’aurait gardé en vie pour retrouver son bien.
Enfin, le fait que le message soit signé des probables initiales de Regulus Black n’est pas une preuve qui permet d’affirmer qu’il a commis le forfait : il est facile pour quiconque d’écrire au bas d’une lettre les initiales d’un autre…
Nous venons donc de cerner un peu mieux la personnalité de Regulus Black, désigné par beaucoup comme le voleur du Horcruxe de Voldemort. C’était un très jeune homme (il est mort à 18 ans) trop novice pour être proche de Voldemort et découvrir son secret, sûrement trop peu expérimenté pour passer sans problème les obstacles de la caverne. Il s’est engagé chez les Mangemorts peut être pour faire plaisir à ses parents mais sûrement pas parce qu’il en avait l’envie irrépressible Comme l’a dit JKR dans son entretien avec TLC et Mugglenet : « Comme Drago. Il a été attiré par cela, mais la réalité était un peu trop dure à supporter. »
Son histoire n’est donc vraisemblablement que l’histoire banale d’un jeune homme qui s’est perdu et l’a payé de sa vie. Cependant cette fameuse histoire a pu être profitable aux desseins d’autres personnes…
II) Quels profils pour un autre coupable ?
Nous venons donc de voir que Regulus, si les initiales correspondent à son nom, n’est probablement pas coupable du vol. Cependant celui-ci a bien été commis par quelqu’un et le fait que les initiales supposées de Regulus Black correspondent à celles laissées sur le message de la grotte est troublant. Il semble que malgré tout, Regulus soit impliqué contre son gré et sûrement même sans qu’il soit au courant, dans ce vol. Comment ?
Nous connaissons dans les grandes lignes l’histoire de Regulus : engagé à sa sortie de Poudlard chez les Mangemorts, il les quitte peu de temps après, dépassé par les évènements. Des personnes mal attentionnées à l’encontre de Voldemort aurait pu sauter sur l’occasion du départ du jeune homme pour tout simplement commettre le vol et faire porter le chapeau à celui qui aurait été désigné d’office au cas où le Seigneur des Ténèbres aurait découvert la disparition de son Horcruxe.
Ainsi nous pouvons déterminer d’autres profils de voleur qui pourraient correspondre au véritable voleur.
Tout d’abord pour connaître le secret des Horcruxes, il fallait être proche de Voldemort, voire intime. Ou bien il aurait fallu être au courant de son histoire. Il fallait aussi connaître l’histoire de Regulus (sa fuite). On pense alors de prime abord à un Mangemort expérimenté qui faisait partie des disciples du Seigneur des Ténèbres depuis plusieurs années voire depuis que celui-ci était à Poudlard. Le mobile serait alors bien sûr la volonté de détruire Voldemort mais il peut y avoir plusieurs raisons :
-D’une part le Mangemort peut tout simplement avoir voulu changer de camp, avoir décidé d’aller finalement à l’encontre de Voldemort pour l’arrêter. Il serait devenu un « gentil ».
-D’autre part, il a pu avoir l’ambition de devenir le nouveau Seigneur des Ténèbres en décidant de détruire son maître.
N’oublions pas non plus que pour passer les obstacles protégeant le Horcruxe dans la caverne, il était préférable d’être au moins 2. Et là il existe alors de nombreuses combinaisons possibles mais certaines sont plus probables :
-Deux Mangemorts (ou plus) qui cherchent à détruire Voldemort pour les différentes raisons exposées au dessus.
-Une alliance entre un Mangemort qui aurait changé son fusil d’épaule et une personne non-Mangemort (membre de l’Ordre du Phénix ou non).
Maintenant une question fondamentale se pose : qui ?
Severus Rogue paraît être un bon candidat. Il correspond au profil du Mangemort proche de Voldemort, et donc de ses secrets. Il aurait pu le faire pour prendre la place de son maître ce qui viendrait confirmer la théorie qui veut que Rogue agit avant tout pour lui même. Si il était accompagné, Lucius Malefoy aurait pu être son partenaire : on connaît sa soif de pouvoir et de puissance, et si Rogue lui avait proposé un plan pour détruire Voldemort et prendre sa place, il aurait sûrement accepté.
Bien d’autres alliances peuvent être envisagées. Par exemple, Rogue a-t-il pu s’allier à Lily Potter ? En supposant qu’il nourrissait des sentiments secrets pour la jeune femme, il a pu se tourner d’abord vers elle après avoir décidé de quitter les Mangemorts (on part alors de l’hypothèse que Rogue a vraiment épousé les projets de l’Ordre du Phénix) et celle-ci, intrépide, aurait pu accepter de l’aider. N’oublions pas qu’il faut s’attendre à des révélations sur Lily Potter comme l’a déjà dit JKR, et c’est un personnage que l’on connaît peu. Son mystère réside peut être dans cette action qu’elle aurait accompli…
Toutefois, d’autres personnages que Rogue peuvent avoir volé le Horcruxe (et à vrai dire cela ferait beaucoup pour un seul homme d’être à la fois l’assassin de Dumbledore et le responsable de la disparition d’un Horcruxe du Seigneur des Ténèbres). Peut être même qu’aucun Mangemort ou ex-Mangemort n’est impliqué. Un membre de l’Ordre du Phénix peut l’avoir fait à condition d’avoir obtenu des informations sur les disciples de Voldemort. Ou bien une personne ne faisant partie d’aucune organisation. Tout ce qu’on peut supposer et que cette personne est probablement déjà apparue dans au moins un des livres. Mais ne sachant pas quand le vol a été commis précisément (il a pu l’être au moment de la fuite de Regulus ou alors bien après), la liste est longue et non exhaustive. Et gardons à l’idée que JKR a encore beaucoup de choses à nous apprendre sur des personnages qu’on ne soupçonnerait peut être pas…
Conclusion :
Les initiales de Regulus Black correspondent apparemment au fameux RAB dont on tente de lever l’identité. Mais celui-ci est RAB sans l’être car il est très peu probable qu’il ait dérobé le fameux pendentif : jeune, inexpérimenté, comment aurait-il pu découvrir en si peu de temps le secret que Dumbledore a cherché des années à percer et ensuite s’aventurer à déjouer les obstacles laissés par Voldemort dans une grotte inconnue de tous?
La, ou plus certainement les personnes, qui ont commis le vol ont pu utiliser son identité et son histoire pour couvrir leur forfait et ainsi ne pas être inquiétés.
Regulus, loin d’être un héros, n’est sûrement en réalité qu’un pauvre jeune homme perdu qui s’est laissé abusé par des illusions transmises par sa famille. Il s’est engagé dans une voie qui n’était pas la sienne. Et son malheur a fait l’aubaine d’autres personnes qui elles, vivent peut être encore…
Théorie rédigée par Evangile et Nikopol54
© 2006, Les Détectives HP / Le repaire de Harry Potter
La famille Weasley
Depuis le premier tome des aventures de l'apprenti sorcier aux cheveux noirs, un personnage a toujours tenu une place très importante. Il s'agit de Ron Weasley.
Au fil des livres, les autres membres de la famille ont commencé à apparaître et à prendre de l'importance. Ainsi, Harry commence par faire la connaissance de Ron, qui devient vite son meilleur ami, puis de ses frères Fred et Georges, jumeaux très farceurs, et batteurs dans l'équipe de Gryffondor, équipe dans laquelle Harry se retrouve intégré en tant qu'attrapeur dès sa première année, malgré son âge précoce.
Puis Harry fait également la connaissance de Percy, même s'il apprend à le connaître un peu mieux les années suivantes.
On a également un aperçu de Mr et Mrs Wealey, ainsi que Ginny, petite sœur de Ron, lors du départ de King's Cross, mais c'est à partir du tome 2 qu'ils prennent vraiment de l'importance.
Puis Harry fait la connaissance de Bill et Charlie.
Tout au long des tomes, le lecteur apprend à connaître cette famille de sorciers, la seule dont on parle d'ailleurs.
Il est très probable que ceux-ci aient un rôle extrêmement important à tenir, lors de la guerre opposant les Mangemorts, fidèles de Voldemort, à la communauté sorcière.
1/ Ron
Ron (son vrai prénom est Ronald Bilius) est un rouquin (comme le reste de sa famille d'ailleurs !), assez grand avec plusieurs tâches de rousseur.
Il étudie à l'école de sorcellerie de Poudlard. Ses meilleurs amis sont Harry Potter et Hermione Granger.
Le jeune homme n'est pas très fort à l'école mais il a indéniablement des qualités telles que le courage, la force et l'amitié.
Pour preuve, il décide l'été dernier de "lâcher" les cours pour suivre ses amis à la recherche des horcruxes manquants.
Ses parents sont tellement pauvres, qu’en première année, il utilise la baguette magique de son grand frère, Charlie ( tome 1, grande édition, page 80). Mais pas pour très longtemps, car en effet avant juste de commencer sa deuxième année, il casse cette baguette dans la voiture de son père (une Ford Anglia ) qui percute de plein fouet un saule cogneur planté dans le parc de Poudlard (tome 2, grande édition page 63). Tout au long de l’année scolaire, il gardera sa baguette rafistolée ce qui voudra à lui et à son entourage quelques accidents :
- Face à une altercation avec Drago Malefoy, le sort qui souhaite jeter se retournera contre lui : durant quelques heures, il se mettra à vomir des limaces (tome 2, grande édition, page 93).
- Son professeur de Défense contre les Forces du Mal, Gilderoy Lockhart, subtilisera sa baguette pour tenter de lui envoyer un sort d’oubliette ainsi que sur Harry (tome 2 page 241). Comme avec le cas de Malefoy, le sort retournera à l’envoyeur ce qui voudra d’être amnésique.
Le fait d’être le meilleur ami du célèbre Harry Potter pour sa confrontation première avec Voldemort (il n’était alors qu’un bébé), vaut à Ron de se mettre dans des situations particulièrement délicates.
Au tome 1, par exemple, il se retrouve (avec Harry et Hermione) à passer des épreuves inventés par ses professeurs, pour trouver la pierre philosophale, (chapitre 16) dont l’échiquier où il donne la victoire !
Le tome suivant, il se trouve face à Aragog, une araignée géante (chapitre 15) qui ne souhaite qu’une chose : en fait son déjeuné. Puis il se tient très près de l’ouverture de la Chambre des Secrets mais ne peut y entrer du fait que le passage y soit bloqué (chapitre 16)…
Le tome 3 lui vaut le droit de faire la connaissance très rapproché du soi-disant dangereux Sirius Black (chapitre 13, grande édition, page 215 et chapitre 17 grande édition, page 273).
A la fin de l’Ordre du Phénix, Ron et ses amis sont poursuivis par des mangemorts au ministère.
Mais on doit avouer que Ron est de toute façon quelqu’un de pas très chanceux : c’est lui qui boit en petite quantité la potion destinée à tuer Dumbledore (tome 6, grande édition, page 440), il boit aussi le philtre d’amour concocté par Romilda Vane à la place de Harry (tome 6, grande édition, page 484).
Il a cinq frères qui sont tous passés par Poudlard sans exception et ont prouvé au reste de l’école qu’ils avaient acquis des compétences (à part Fred et George). Bill, pour sa part, ce fût le cours de Soins aux créatures magiques et la fait d’avoir été Préfet en chef (tome 1, grande édition page 80) Charlie, fût capitaine de l'équipe de Quiddich, Percy pour sa conduite impeccable et le respect des règlements.
De plus, avoir comme meilleur copain, une personne très célèbre n’arrange en rien les choses. Et oui, Ronald Weasley se sent vivre dans l’ombre des autres. Son rêve le plus cher serait donc de se mettre dans la lumière (tome 1, grande édition page 162). Une dispute va éclater avec Harry quand ce dernier sera choisi pour être le quatrième champion aux tournois des trois sorciers (tome 4, grande édition, page 258).
Côté filles, c’est un peu le désert pour Ron : il va au bal de Noël avec Padma Patil (tome 4,chapitre 23) et sort avec Lavande Brown en sixième année.
Au fil des tomes, il aura droit à quelques surnoms : Whisky de la part de Dobby (tome 4), Won-Won de Lavande (tome 6) et Rupert de Slughorn (clin d’œil de JKR car son interprète dans les films s’appelle Rupert Grint).
Il était très proche de Croûtard, son ancien rat. Hélas ce dernier n’est qu’un animagus (sorcier ayant la capacité de se transformer en un animal précis ) : Peter Pettigrow. Meurtrier d’une douzaine de personnes pour échapper à son arrestation. C’est à cause de lui justement que Sirius Black fût inculpé à sa place. La vérité éclate dans le tome 3 et Pettigrow réussi à s’enfuir. Pour se faire pardonner, Sirius offre à Ron un tout petit hibou (Coquecigrue).
En fin de cinquième année, Ron est reçu pour ses B.U.S.E.S. Il en obtient sept (tome 5, grande édition, page 118).
Ronald Weasley est un personnage attachant pour son humour, sa joie de vivre. Il sera toujours présent pour Harry dans la lutte face à Voldemort (il n'arrive toujours pas à prononcer ce nom et préfère dire Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom). Justement parlons-en de ce dernier point.
Théorie :
Comme nous avons pu vous le montrer, Ron (qui est certainement considéré comme un sorcier moyen) est particulièrement présent dans les divers aventures d'Harry. Il est toujours là quelque que ce soit le danger qui l'oppose : "Nous serons avec toi quoi qu'il arrive" (tome 6, grande édition, page 714).
Nous savons qu'il va suivre Harry (ainsi qu'Hermione) dans la recherche des Horcruxes.
Comme il l'a prouvé au fil des tomes, son courage et sa fidélité sont sans limite.
Maintenant, il est vrai qu'il est pratiquement certain qu'il ne se retrouvera pas au duel final face à Voldemort. C'est Harry Potter et lui seul l'élu dans cette histoire. C'est lui le héros qui s'est toujours retrouvé face à face avec cet ennemi en fin d'année scolaire (excepté la troisième année).
Pourquoi donc JKR changerait-elle ses plans pour le dernier tome de cette saga ? Nous croyons donc que Ron jouera un rôle capital dans la recherche des horcruxes mais il ne sera pas celui qui affrontera directement Lord Voldemort.
De plus, nous pouvons prouver que Ron est un garçon assez protecteur envers sa petite sœur Ginny : c'est une fille jolie, assez populaire à Poudlard. Il n'est pas très heureux quand il apprend que celle-ci a un nouveau copain.
Vu que ses parents, ses frères et Harry (son amoureux) font tous partis du clan de l'Ordre du Phénix, on peut supposer que la jeune fille ne voudra pas se mettre en arrière mais plutôt aider et se battre même pour des convictions qu'elle tient tant à préserver (la paix, l'amour etc.) et ainsi suivre son frère Ron, Hermione et Harry lors de leur aventure au cours du tome suivant.
Préférant que sa jeune sœur ne s'expose pas à de grands risques, on peut admettre qu'il voudra l'écarter pour de bon de cette grande guerre.
2/ Ginny
Ginevra Molly Weasley, appelée plus communément Ginny est la dernière des sept enfants des Weasley et la seule fille de la famille (sans compter sa mère), elle est le premier enfant de sexe féminin depuis plusieurs générations. Elle est née le 11 août 1981 et a un ans de moins que Ron.
Ginny est très déterminée, et même si, lorsqu'elle était petite, ses frères ne voulaient pas qu’elle joue au Quidditch avec eux, elle forçait la porte du placard à balais pour voler sur chaque un d’eux à tour de rôle (OP, édition Gallimard, p 644). En présence d’Harry elle est très timide et se montre très maladroite la première fois qu’il lui parle.
Elle rentre à Poudlard en 1992 et se fait alors posséder par Tom Jedusor alias Voldemort grâce à son journal intime (celui de Voldemort) glissé discrètement dans son chaudron par Malefoy Senior chez Fleury et Bott, pendant leurs achats d'affaires scolaires. Pendant les moments de possessions elle ne se souvenait rien. « - Quand il a pris possession de moi, il m’arrivait de ne plus savoir ce que j'avais fait pendant plusieurs heures d'affilée. » (OP, édition Gallimard, p 562.) Sous le contrôle de Jedusor, elle tue les coqs de Hagrid (leur chants est fatal pour le Basilic, créature enfermée dans la Chambre des Secrets qu'elle lâche sur des élèves sans s'en rendre compte) et écrit des messages avec du sang sur les murs. Tom Jedusor l’emmène alors dans la Chambre des Secrets pour l'achever et lui permette ainsi (à lui) de se matérialiser. Mais Harry la sauve et détruit du même coup le journal intime qui était un Horcruxe (partie de l'âme de Voldemort qu'il a divisé afin de s'assurer l'immortalité).
Pendant cette année, Ginny, déjà sous le charme de Harry, lui avait envoyé une carte de Saint-Valentin :
« Ses yeux sont verts comme un crapaud frais du matin
Ses cheveux noirs comme un corbeau, il est divin
C'est mon héros et c'est mon roi
Je voudrais tant qu'il soit à moi
Celui qui a combattu et vaincu
Le Seigneur des Ténèbres à mains nues. »
Lors de sa deuxième année (à Ginny) on n’entend pas trop parler d'elle. Lors de sa troisième année, JK Rowling la montre peu mais on sait qu’elle est allée au bal de Noël avec Neville puis qu’Hermione avait refusé (mais c’était aussi parce que c’était son ami et qu’elle ne pouvait y aller n’étant qu’en troisième année.)
On appris aussi que lors sa quatrième année Ginny a renoncé à Harry « Ginny avait un faible pour Harry mais elle a renoncé à lui il y a plusieurs mois. Ca ne veut pas dire qu'elle ne t'aime pas, bien sûr, ajouta-t-elle aimablement à l'adresse de Harry... » (OP, édition Gallimard, p 395).
Ginny commence à sortir avec divers garçons de Poudlard et n’a aucun mal à en trouver, étant trouvée très jolie même par les Serpentard « Il y a plein de garçons qui l'aiment bien, assura Pansy en jetant à Malefoy un regard en biais pour voir sa réaction. Même toi, Blaise, tu dis qu'elle est jolie et tout le monde sait à quel point il est difficile de te plaire ! » (PSM, édition Gallimard, p 168). Elle devient aussi attrapeuse à la place de Harry lorsque celui-ci se retrouver interdit de Quidditch par Dolorès Ombrage alors Grand Inquisitrice de Poudlard (OP) mais l’année suivante elle devient poursuiveuse.
C'est alors que Harry forme un groupe de défense nommé AD auquel elle adhère sans hésiter. C’est d'ailleurs grâce à elle qu'un bon nombre de Serdaigle ont rejoint l’A.D car elle raconte ce qui se prépare à Michael Corner, son petit ami, et à ses amis.
C'est elle aussi qui trouve le nom du groupe : « Oui, c'est pas mal l'A.D, approuva Ginny. Mais ce serait mieux si ça voulait dire l'Armée de Dumbledore, puisque c'est la pire crainte du ministère, non ? » (OP, édition Gallimard, p 443).
Puis, à la fin de l'année, Ginny se montre farouchement déterminée à accompagner Harry, Ron et Hermione ainsi que Luna et Neville, au secours de Sirius que Harry croit alors prisonnier de Voldemort au Département des Mystères. Et ce malgré les dangers.
On sait que Ginny est amie avec Luna Lovegood...Luna est considéré comme la loufoque du château, et se retrouve souvent mise à l'écart. sans tenir compte le moins du monde du quand-dira-t-on, Ginny se lie d'amitié avec elle. « - Alors, tu as eu un bon trimestre ? demanda-t-il. / - Oui, pas mauvais, répondit Luna. Un peu solitaire sans l'AD. Mais Ginny a été très gentille avec moi. L'autre jour, elle a empêché deux garçons de notre classe de m'appeler Loufoca. » (PSM, édition Gallimard, p 346).
Et l'année suivante, Ginny finit par sortir avec Harry qui l’embrasse devant toute la salle commune après un match de Quidditch au cours duquel elle a fait remporter la victoire aux Gryffondors. Mais après la mort de Dumbledore, lors de l’enterrement, Harry révèle à Ginny qu'il préfère rompre avec elle, pour la protéger, car il craint que Voldemort ne se serve d'elle comme moyen de pression sur lui.
En résumé, on peut dire que Ginny est courageuse, déterminée et généreuse.
Théorie :
Comme nous l’avons dit dans sa description, Ginny est sûrement la personne qui aime le plus Harry, autant que sa mère ! De plus elle a une dette envers Harry pour l’avoir sauvé…
Lors du combat contre Voldemort, Harry partira sûrement sans adulte et juste avec les membres de l’AD, en tout cas avec Luna, Neville et Ginny sans oublier bien entendu ses deux meilleurs amis Hermione et Ron ! Peut être même Fred et George...
Donc lors du combat entre Harry et Voldemort ça sera sûrement un duel, il se pourrait que Harry se fasse désarmer et se retrouve à la merci de Voldemort qui s'apprête à lancer le sortilège mortel. Et c’est là que Ginny va intervenir ! La jeune fille s’interposera et recevra le sort en plein fouet, créant une deuxième protection à Harry par la force de son amour pour lui. Alors Harry comprendra enfin ce que Dumbledore voulait dire ! Il pouvait aimer et ce ne fut que quand Ginny se sacrifiera qu’il le comprit...
Cette issue pourrait se révéler possible car le thème principal dans les livres Harry Potter est l’amour ! Ce sentiment est plus fort que toutes les formes de magie et peux combattre tous les fléaux de la terre...
3/ Fred et George :
Fred et George se ressemblent sur tous les points :
- physiquement, ce qui est plutôt logique sachant que ce sont de vrais jumeaux. Ils sont nés le 1er avril 1978. Ce sont des rouquins comme le reste de leur famille.
- intellectuellement, piètre à l’école, ils n’ont même pas passé leur A.S.P.I.C, examen de septième année.
- mentalement, ce sont de vrais farceurs, ils ne se prennent jamais au sérieux (à part ce qui concerne la guerre) : Dès l’âge de cinq ans (tome 6, grande édition, page 126), ils transforment le nounours préféré de Ron (qui le tient même dans ses bras au moment des faits) en une énorme araignée. Plus tard, ils commencent à faire (juste empêché à temps par leur père, Arthur) un serment inviolable à leur petit frère de cinq ans, Ron (tome 6, grande édition, page 362).
- sportivement, tous les deux sont batteurs dans l’équipe de Quiddich de Poudlard.
A l‘école de magie, au lieu de faire comme tout le monde, c’est à dire : étudier. Ces deux sorciers s’amusaient à inventer des farces (crème canari, Oreilles à rallonge etc. ) et à contourner le règlement de l’école pour pouvoir se promener dans les couloirs en pleine nuit.
Directement en première année (tome 3, édition de poche, p 209) pendant une de leur escapade, ils seront attrapés par Rusard (le concierge). Ce dernier les amènera dans son bureau. Pendant qu’il s’absente un petit temps, les jumeaux fouilleront ses tiroirs et trouveront une carte : la Carte du Maraudeur établi entre autres par le père d’Harry.
Avec cette carte en possession, plus personne ne peut les surprendre en pleine bêtise puisqu’elle permet de savoir qui et le plus important où se trouve notamment le personnel (mais aussi, les élèves, les invités etc.) à Poudlard.
Ils se sépareront de cette carte exceptionnelle lors de leur cinquième année en la donnant à leur ami : Harry Potter.
En sixième année, Fred et George savent ce qu’il veulent faire de leur vie : ouvrir un magasin de farces et attrapes. Hélas, n’ayant pas de sous, ils commencent par vendre leur marchandise directement dans leur salle commune.
En fin d’année, Harry (qui remporte le tournoi des trois sorciers) gagne 1000 Gallions. Il décide de leur donner pour que leurs rêves puissent se réaliser (tome 4, grande édition, page 650).
C’est un an plus tard (après avoir quitté l’école volontairement d’une manière exceptionnelle et unique) que les jumeaux ouvrent leur propre magasin au 93, Chemin de Traverse : "Weasley, Farces pour sorciers facétieux" (tome 5, grande édition page 756).
Théorie :
Fred et George Weasley sont d'excellents inventeurs de farces et attrapes.
Il y a de brillantes inventions telles que la poudre d'Obscurité Instantanée (pour disparaître rapidement), les Leurres Explosifs (pour créer une diversion) où bien les Chapeaux Boucliers (pour contrer et renvoyer à l'envoyer ses propres sorts). Ce dernier nécessite des maléfices mineurs (tome 6, grande édition, page 135).
Toutes ces farces décrites sont uniques !
Sachant qu'Harry n'a pas encore acquis l'expérience et les compétences nécessaires pour venir à bout de Voldemort où de ses mangemorts, il se pourrait qu'il se sert de ces farces pour contourner où même déjouer des obstacles.
4/ Percy
Percy Weasley, de son véritable nom Percy Ignatius Weasley, est le troisième fils de la famille Weasley. Né le 22 août 1976, il a quatre ans de plus que Harry.
Comme toute sa famille, Percy a été envoyé à Gryffondor ; durant toute sa scolarité, il s'est comporté en élève modèle (peut-être un peu trop). Il a toujours fait preuve d'une certaine ambition récompensée pour la première fois lors de sa cinquième année, lorsqu'il est nommé préfet de Gryffondor, ce qui lui vaut la récompense de se voir offrir un hibou baptisé Hermès, luxe rare dans cette famille sans le sou. La même année, il obtient douze BUSE à ses examens (CS, édition Gallimard, p 42), preuve du sérieux qu'il consacre à son travail autant qu'à son rôle de préfet.
Puis, en septième année, Percy est nommé préfet-en-chef, et son insigne fait sa grande fierté.
En résumé, on peut le qualifier de pointilleux, et destiné à faire respecter son autorité aux autres, comme le pense Harry (CF édition de poche, p 60).
Pourtant cette austérité n'empêche pas Pénélope Deauclaire, préfète de Serdaigle, de devenir sa petite amie... (CS) Ce qui étonne vraiment ses frères et sœurs qui semblent à des lieux d'imaginer cela.
Ses ASPIC passés, Percy se retrouve engagé au Ministère de la Magie dès sa sortie de Poudlard. (CF) Il est affecté au Département de la coopération magique internationale, et voue un véritable culte à son patron, Mr Croupton. Ce qui n'est pas étonnant : Mr Croupton est rigide, sévère, froid, sérieux dans son travail, autrement dit ressemble à son jeune employé.
Malheureusement, Mr Croupton se fait ensorceler par son Mangemort de fils, censé être mort, et se faire passer pour malade auprès du ministère. Percy se voit donc confier un travail plus important, mais aveuglé par l'enthousiasme dont il fait preuve à l'idée de se voir confier des tâches à la place de son directeur, il ne se rend pas compte que celui-ci est sous l'emprise de l'Impérium.
Pourtant cette importante bavure ne lui nuit point, au contraire l'année suivante Percy se voit confier le poste d'assistant du Ministre de la Magie en personne. (OP)
Or, Voldemort vient de renaître...le monde sorcier s'est divisé en trois parties : les partisans de Voldemort, ceux qui écoutent le ministère et ne croient pas à son retour, et ceux qui y croient et soutiennent l'Ordre du Phénix.
Et Mr Weasley, en tant que membre de l'Ordre du Phénix, craint que le ministre ne se serve de Percy pour espionner l'Ordre, ainsi que Dumbledore.
Une violente dispute éclate, et Percy claque la porte du foyer familial pour s'exiler à Londres, coupant les ponts avec le reste de la famille.
Cependant, lorsque que Ron est nommé préfet de Gryffondor, il lui envoie donc une lettre dans laquelle il le félicite de sa nomination en tant que préfet, et en profite pour lui dire sa manière de penser à propos des soi-disant mensonges de Harry. Percy, préfet modèle, avait toujours désespérément tenté de faire respecter l'ordre à Fred et Georges, les chahuteurs en chef du château, lorsque tous trois étaient à Poudlard. Et il craignait, comme il le dit, de voir Ron suivre les traces des jumeaux.
Percy ne semble pas prendre en compte son ancienne "amitié" avec Harry, lorsqu'il se retrouver greffier au procès de ce dernier, alors qu'il avait été contraint de jeter un sortilège pour sauver sa peau, et ce malgré l'interdiction. Impassible, il note tout ce qui se dit.
Il ne prend pas non plus en compte le respect qu'il semblait éprouver auparavant pour Dumbledore, lorsqu'il accompagne le Ministre de la Magie pour arrêter le directeur de Poudlard.
L'année suivante, la communauté des sorciers sait enfin que Voldemort est véritablement de retour, des mesures vigoureuses ont été appliquées dans tout le pays, et un nouveau ministre siège au ministère. Il s'agit de Rufus Scrimgeour, ancien Auror. Percy est donc toujours son assistant, poste qui le contraint, à Noël, à se rendre en sa compagnie au Terrier, alors que le ministre souhaite parler en tête-à-tête avec Harry Potter. Episode mémorable, au cours duquel il sortira en trombe de la maison après s'être fait bombarder de purée par ses frères et sœur.
Après cela, on ne sait plus rien de lui. Sans doute travaille-t-il toujours au ministère.
Théorie :
Percy étant proche du Ministre de la Magie son rôle devrait prendre de l'importance au 7ème tome. S'il se réconcilie avec sa famille, peut-être pourra-t-il servir de liaison entre le Ministère (où son père travaille aussi mais n'est pas très bien vu) et l'Ordre du Phénix. Il devrait vraisemblablement se réconcilier avec au moins ses parents. En effet un premier pas vers cela a été accomplit à Noël, puisqu'il accepte d'aller chez lui et de laisser sa mère l'étreindre. De plus JKR a déclaré à l'acteur interprétant Percy dans les films qu'il allait se rattraper dans les volumes suivants. Que faut-il ainsi comprendre ? Sans doute que Percy va se réconcilier avec sa famille, et s'impliquera dans la lutte contre Voldemort. Peut-être même aura t'il des actes héroïques à mettre sur son compte. Ainsi il regagnera sa place dans cette famille exemplaire, ce qui, cependant, ne sera peut-être pas simple, du moins vis-à-vis de ses frères et sœur. N'oublions pas qu'à la visite de Noël au Terrier, Percy s'est sauvé après s'être fait bombarder de purée...
5/ Charlie
Second fils des la famille Weasley il est né le 12 décembre 1973, il a donc logiquement fait sa scolarité à Poudlard de 1985 à 1992 (JKR s'est trompée en écrivant que Charlie a finit sa scolarité 7 ans avant que Ron n'entre à Poudlard, théoriquement il aurait du faire sa dernière année lors de la 1ère année de son petit frère). On sait que pendant cette période il fut très aimé de Hagrid pour son intérêt pour les animaux : "il savait très bien s'y prendre avec les animaux " (HP à l'école des sorciers, édition de poche p.143) . Il fut aussi un remarquable attrapeur qui "aurait pu jouer dans l'équipe d'Angleterre" (HP à l'école des sorciers, édition de poche p.170) et devint le légendaire Charlie Weasley. Bien sur comme toute sa famille il fut envoyé à Gryffondor dont il était le capitaine de l'équipe de Quidditch. Après avoir finit ses études, il laissa sa passion pour les animaux s'emportée puisqu'il partis en Roumanie étudier les dragons. C'est ainsi que Harry, Ron et Hermione purent faire appel à lui pour les aider à se débarrasser de Norbert le dragon acquit illégalement par Hagrid. Durant la 4ème année de Harry il est chargé de s'occuper des dragons pour la 1ère épreuve du tournoi des trois champions, face au danger que représente ces créatures il n'ose mettre sa mère au courant de ce qui attend Harry. Physiquement, il est roux comme tous les membres de sa famille, plus petit et plus râblé que Percy et Ron. Son visage est bienveillant avec des traits burinés, et constellé de tâches de rousseurs. Il a des bras musculeux dont l'un porte une cicatrice.
Théorie :
Charlie est membre de l'Ordre du phénix, le fait qu'il travaille avec des dragons prouve qu'il n'a pas peur du danger. Les créatures dangereuses et coriaces dont il s'occupe et maitrise pourraient être une arme pour les opposants à Voldemort. S'il est décider de combattre le mage noir avec des dragons nul doute que Charlie n'hésitera pas à aller en 1ère ligne, les Gryffondor ne sont-ils pas réputés pour leur bravoure ? C'est là qu'on peut se demander si JKR ne sera pas tenter de le faire disparaitre. En effet la famille est très nombreuse et pratiquement toute impliquée dans la lutte contre Voldemort, Mrs Weasley a d'ailleurs perdu 2 frères pour cette cause. On sait qu'il y aura encore des morts, la famille Weasley court le risque d'être touchée à nouveau. Or Charlie est le personnage de la famille que l'on connait le moins bien, il est uniquement présent dans le tome 4 et nous savons finalement peu de choses sur lui, il a donc moins eu l'occasion de toucher le cœur des lecteurs. Si l'un des membres doit mourir ce serait surement lui dont on serait le moins affligé par sa perte. Ne serais-ce pas ainsi volontairement que JKR a mis ce personnage en retrait, pour ne pas nous chagriner à la mort d'un des Weasley ?
6/ Bill
Bill Weasley est l'aîné des enfants Weasley ; il est né le 29 novembre 1970.
Grand, mince, les cheveux roux et longs coiffés en catogan, un anneau avec un crochet de serpent à l'oreille et chaussée de bottes en cuir de dragon, l'allure de Bill plaît moyennement à sa mère, qui caresse le rêve de rafraîchir sa tignasse et le convaincre de se débarrasser de sa boucle d'oreille.
On ne sait pas grand-chose de la scolarité à Poudlard de Bill, si ce n'est qu'il a obtenu 12 BUSE à ses examens de fin de cinquième année et qu'il a été préfet-en-chef.
Mais, contrairement à Percy, Bill n'est ni "pointilleux sur le règlement", ni "décidé à faire respecter son autorité aux autres". Harry le qualifie de cool (CF, éd. de poche, p 60).
Un exemple du contraste entre les deux frères : tandis que Percy, cloîtré dans sa chambre, rédige un rapport sur l'épaisseur des fonds de chaudrons, Bill fait un combat de tables ensorcelées avec son frère Charlie, dérangeant Percy dans son travail. (CF, éd. de poche, p 68-69).
Alors que Harry entre en cinquième année, et donc que l'Ordre du Phénix vient juste d'être réuni, anciens comme nouveaux, par Dumbledore, Bill, qui travaillait en Egypte pour Gringotts en tant que conjureur de sorts, demande à être déplacé à Gringotts Londres afin de pouvoir travailler pour l'Ordre. Fleur Delacour, ancienne candidate au Tournoi des Trois Sorciers, ravissante française en partie Vélane, ayant trouvé un travail là-bas aussi, Bill et elle font connaissance...et finissent par décider de se marier ! (PSM, éd. Gallimard, p 106)
Bill n'hésite jamais à retrousser ses manches pour aller aider lorsque la situation l'exige. Ainsi, lors de la Coupe du Monde de Quidditch, Bill part aider les sorciers du ministère alors que les Mangemorts sèment le panique dans le camping au beau milieu de la nuit (CF, éd. de poche, p 131).
Mais Bill étant membre de l'Ordre du Phénix, il se rend à Poudlard, la nuit où Dumbledore est assassiné par Rogue au sommet de la tour ; et pendant la bataille opposant les Mangemorts aux membres de l'Ordre, Bill se fait attaquer par Greyback, féroce loup-garou sous les ordres de Voldemort. Il s'en sort vivant, grâce aux soins de Mme Pomfresh, mais garde de terribles cicatrices. Contre toutes attentes, Fleur affirme qu'elle ne renonce pas à l'épouser, bien au contraire, car "ces cicatrices montrent simplement que [son] mari est courageux." (PSM, éd. Gallimard, p 683).
Théorie :
On sait Bill courageux, fidèle aux qualités de la maison dont est issue sa famille.
Fenrir Greyback, féroce loup-garou sous les ordres de Voldemort, est un atout très puissant dans l'Armée du Seigneur des Ténèbres. Ainsi Lupin explique-t-il à Harry, alors qu'il a été envoyé en mission par Dumbledore parmi les loups-garous passés du côté obscur, que Greyback sert principalement de moyen de pression sur les sorciers auxquels s'attaque Voldemort. Il menace les familles d'attaquer leurs enfants s'ils résistent...c'est ainsi que Lupin s'est fait contaminer, comme il l'avoue finalement à Harry, car son père l'avait offensé. Greyback est donc un ennemi de taille pour la population qui combat contre Voldemort. Son but est de contaminer le plus de sorciers possibles (PSM, éd. Gallimard, p 372-373). Au point de ne même plus attendre la pleine lune pour mordre...
C'est par Greyback que Bill s'est fait attaquer. Le jour de la mort de Dumbledore n'étant pas une nuit de pleine lune, Bill n'est pas devenu un véritable loup-garou, gardant simplement un nouveau goût pour les steaks très saignants, mais en revanche les cicatrices qu'il en garde le marqueront à jamais.
Qui donc alors mieux que Bill, pourrait débarrasser la communauté sorcière de ce monstre qui s'en prend aux plus jeunes et aux plus innocents ? La bataille, mais pas la combat final, va sans aucun doute impliquer l'Ordre du Phénix au complet. Dont Bill, donc. Il y a beaucoup d'ennemis Mangemorts à éliminer, mais Bill a une revanche particulière à prendre contre le loup-garou qui l'a défiguré.
Il est donc probable que Bill éliminera Greyback de ses propres mains.
7/ Arthur
Arthur Weasley (né un 6 février) est un vrai mordu... de moldus. Il s'intéresse énormément à cet univers : "Ça marche à l'eckeltricité, n'est-ce pas ? Ah, oui, je vois les prises. Je fais moi-même collection de prises. Et de piles. J'ai une très belle collection de piles. Ma femme pense que je suis fou, mais voilà bien la preuve du contraire" (tome 4, édition de poche, page 54).
Sa passion tournait autour de son travail (il bossait au ministère dans le département des détournements d'objets moldus) mais avec cette guerre, il est dorénavant directeur du Bureau de détection et de confiscation des faux sortilèges de défense et objets de protection.
Avec sa femme (Molly), il a inculqué des valeurs sûres à ses six enfants telles que : l'amitié, la générosité, le courage. Une seule en a échappé : le respect des règlements (notamment à Poudlard) pour Fred, George et Ron ! Il faut dire aussi que c'est de sa faute, il est beaucoup trop souple avec eux et ne les punit pas quand par exemple ces trois garçons s'enfuient en pleine nuit avec la voiture sans prévenir personne : "Vraiment, vous l'avez fait voler ? Et elle a bien marché ? Je... je veux dire... c'est... c'est très mal, les enfants... Vraiment très mal..." (tome 2, grande édition, page 37)
Il fait partie de l'Ordre du Phénix et compte parmi les sorciers les plus respectables.
Il intervient pour la première fois dans le deuxième tome. Il est décrit comme étant mince et presque chauve. Il lui reste quelques cheveux qui sont aussi roux que ceux de ses enfants. Il porte même des lunettes (tome 2, grande édition, page 35).
Il apparaît très peu dans les tomes mais dès que c’est le cas, il joue un rôle assez capital et dangereux. Comme par exemple le soir où il fût mordu par un serpent venimeux (qui s’avéré être Nagini possédé par Voldemort) en pleine mission pour l’Ordre (tome 5, chapitre 21) où les fois où il devait emmener les adolescents (c’est à dire ses enfants, Harry et Hermione) d’un point à un autre sans se faire repérer.
Très protecteur, c’est lui qui accompagne Harry à son audience au tribunal dans le tome 5.
Il n'apprécie guère Lucius Malefoy et se battra même avec lui comme un moldu dans une librairie (tome 2, grande édition, page 55).
Théorie :
Depuis le début, Arthur est très présent dans l'Ordre du Phénix. Il accomplit des missions telles que la surveillance de la salle des prophéties, la protection de Harry Potter. Avec la mort soudaine de Dumbledore à la fin du tome 6, il va falloir qu'ils se serrent tous les coudes. Ils se retrouvent sur la dernière ligne droite, cette ligne qui les mènera à cette grande confrontation du siècle.
Chacun (et donc Arthur) va avoir un rôle plus important, plus présent.
Et peut-être qui sait, Arthur Weasley sera-t-il le nouveau chef de l'Ordre du Phénix ! Il a toutes les qualités et les compétences nécessaires pour assurer avec merveille ce nouveau poste puisqu'il a déjà obtenu une promotion au sein du ministère. Il est donc considéré comme étant quelqu'un de responsable, sérieux, réfléchi et ordonné. Tout ce qu'il faut (bien sûr, il faut être un excellent sorcier mais il ne fait aucun doute que Arthur l'est) pour mener à bien ce genre de responsabilités énormes.
8/ Molly :
Petite femme replète, Molly Wesley (surnommée en secret "Mollynette" par son mari Arthur), mère de sept enfants, est une femme au foyer née un 30 octobre.
C’est une excellente cuisinière (d’après Harry).
Stricte et autoritaire envers ses enfants, elle est tout le contraire de son époux !
Sa première apparition commence par une aide très précieuse pour Harry : le parcours à effectuer pour pouvoir prendre un train (le Poudlard Express) à la voie 9 ¾ à la gare de King’s Cross (tome 1, grande édition page 75).
Au fil des tomes et au déclarations de JKR, on apprend plus sur ce personnage au grand cœur :
- Ses deux frères : Gideon et Fabian Prewett sont assassinés durant la première guerre.
- C’est une grande admiratrice d’un auteur de livres, Gilderoy Lockhart (tome 2 grande édition page 53).
- Elle considère Harry comme l’un de ses propres enfants (tome 5, grande édition page 107).
- Et comme toute bonne mère, elle est effrayé par l’idée de perdre l’un des siens (tome 5 grande édition page 201).
Au tome 2, elle invite Harry à passer le reste des vacances au Terrier.
Au tome 4, elle connaît la vérité sur le parrain de Harry Potter, Sirius Black (sorcier emprisonné dans la prison la plus protégée du Royaume-Uni, Azkaban pour le soi-disant meurtre de Peter Pettigrow : il est innocent depuis le début.
Théorie :
Ainsi que nous l'avons vu, Molly est membre de l'ordre du phénix, ce qu'elle n'était pas lors de la première guerre (d'ailleurs cela suppose un rapprochement entre Dumbledore et les Weasley entre ces deux périodes). Cependant elle a perdu deux de ses frères, tués par les partisans de Voldemort : " Gideon Prewett, les Mangemort ont du se mettre à cinq pour les tuer lui et son frère Fabian, ils se sont battus en héros... " (HP et l'ordre du Phénix, Gallimard, p.199). Molly Weasley a donc une revanche à prendre sur le mage noir. Si elle s'implique dans la lutte ce doit être pour espérer venger ses frères. Et aussi pour protéger ses enfants tous impliquer dans la lutte.
Cependant jusqu'ici son rôle a surtout été de veiller au confort des autres membres. Il est peut-être possible que son rôle s'épaissira et qu'elle ira même jusqu'a se battre pour protéger ses enfants dont sa pire crainte est de les voir mourir, "Je les vois m-m-morts tout le temps" (HP et l'ordre du phénix, Gallimard p.202) dit-elle après avoir tenter d'affronter un Epouvantard qui prenait tour à tour la forme de chacun des membres de sa famille et même de Harry.
Donc peut-être verrons-nous dans ce 7ème tome la pleine puissance magique dont est capable Mrs Weasley et ainsi vengera t'elle la mort de ses frères.
Six livres ont été publiés et on découvre au fil des lignes, des pages, des chapitres, des tomes qui sont les membres de cette famille Weasley. Ce sont, pour la plupart, des personnages généreux, attachants, courageux avec un grand cœur. Ils nous servent de modèles dans la vie de tous les jours pour leur modestie, leur engagement et leur générosité.
Autant dans les précédents tomes nous partions à la découverte de cette extraordinaire famille, autant le tome 7 sera surement centré sur la bataille finale entre les partisans de Voldemort et ses opposants. Les Weasley ont montré depuis le départ un soutien sans faille à Harry Potter (à l'exception de Percy bien sur), à commencer par Ron dès sa 1ère année à Poudlard. Nul doute que cela continuera par la suite et que les Weasley constitueront les plus précieux appuis à Harry.
Les Weasley sont ainsi des personnages hauts en couleur et attachants dont on attend avec impatience leur retour au tome sept.
Théorie rédigée par les Gryffondor (troisièmes à la tâche "Théorie" du tournoi des maisons du 11/06)
Le rôle des elfes de maison dans la guerre
Introduction
Les elfes de maisons sont de petites créatures avec de
grandes oreilles semblables à celle d'une chauve souris, et
des yeux globuleux de la taille d'une balle de tennis. Ils ne sont
vêtus que d'un seul vêtement : une taie d'oreiller
qui est leur marque d'esclavage. L'esclavage... voilà
à quoi ces créatures sont
enchaînées. La seule façon qu'ils ont
pour être libéré est que leur
maître qui les tient en esclavage les libère en
leur offrant des vêtements. Ainsi les elfes sont des
êtres magiques soumis aux sorciers depuis toujours et nous
pourrions penser qu’ils ne pourront jamais, à
cause de ce statut, avoir un rôle
prépondérant dans l’intigue des Harry
Potter. Cependant, cette théorie a pour but de
démontrer qu’en réalité il
est très problable qu’une certaine
catégorie d’elfes de maison, ceux qui officient
à Poudlard, prenne part à la guerre qui oppose
les sorciers à Voldemort. En effet dans une
première partie nous verrons que ceux-ci
possèdent comme tous les elfes d’immenses
pouvoirs, mais qu’en plus ils ne reçoivent pas le
même traitement de la part de leur maître que leurs
congénères. Dans une deuxième partie
nous verrons les raisons qui pourraient les pousser à une
telle action.
I
Les Elfes de Poudlard : des créatures pas comme les autres
Les elfes de Poudlard, comme tous les elfes possèdent
d'immenses pouvoirs. Ceux-ci peuvent par exemple transplaner dans un
endroit protégé de tel que Poudlard :
« Dobby
se figea soudain, ses grandes oreilles frémissantes. Harry
avait également entendu les bruits de pas qui provenait du
couloir [...]
-Dobby doit partir ! Souffla
l'elfe, l'air terrifié. »
Il y eut un craquement sonore et la main de Harry qui tenait le poignet
de Dobby se referma sur le vide. Il se laissa aussitôt
retomber sur le lit, les yeux fixés sur la porte de
l'infirmerie tandis que les pas se rapprochait.»
(Tome 2, édition grand format, chapitre 10, page 145)
Ils peuvent aussi faire léviter des objets.
« Le
chef-d’œuvre pâtissier de sa tante, la
montagne de crème et de violettes en sucre, flottait dans
l'air près du plafond. Dans un coin, il vit Dobby accroupi
sur le buffet. [...] -Dans ce cas, Dobby doit agir, Monsieur, pour le
bien de Harry Potter. Et l'immense gâteau s'écrasa
sur le carrelage dans un fracas épouvantable.»
(Tome 2, édition grand format, chapitre 2, page 21
Ensorceler des objets et déjouer de puissants
sortilèges.
« Harry
Potter doit retourner chez lui ! Dobby croyait que son cognard
suffirait à... »
(Tome 2, édition grand format, chapitre 10, page 143)
« -C'était
toi ! dit-il lentement. C'est toi qui a bloqué la
barrière !
-C'est vrai, Monsieur, dit
Dobby. »
(Tome 2, chapitre 142-143)
Et ce sans utiliser de baguettes magiques, objets qui leur est interdit
de posséder:
« -Elle
[l'elfe de maison, Winky] l'avait à la main, dit-il. Ce qui
viole l'article trois du Code d'utilisation des baguettes magiques.
Aucune créature non humaine n'est autorisée
à détenir une baguette magique. »
(Tome 4, édition grand format, chapitre 9, page 122)
Les elfes ont donc de grands pouvoirs qui ne tiennent
qu’à eux mêmes et qui semblent
égaler, si ce n’est surpasser ceux des sorciers.
Maintenant intéressons nous à des elfes
particuliers : ceux de Poudlard. Ils ne sont pas soumis aux
mêmes traitements que les autres elfes de maison (ceux qui
servent des particuliers). Certes, ils préparent les repas,
font le ménage et d’autres tâches
domestiques mais ils ont comme maître (jusqu’au
tome 6), Albus Dumbledore, le directeur de Poudlard. Un homme qui ne
traite pas ses elfes comme le ferait n'importe quel sorcier. Cet homme
n'hésite pas en effet à proposer de l'argent
à Dobby, qui est un elfe libre, et lui propose
même des congés payés.
« -Le
professeur Dumbledore a dit qu'il allait payer Dobby, monsieur, si
Dobby voulait être payé ! Dobby est un elfe libre
et il gagne un Gallion par semaine avec un jour de congé par
mois !
-Ce n'est pas beaucoup !
s'indigna Hermione […]
-Le professeur Dumbledore a proposé à Dobby dix
Gallions par semaine et les week-ends libres, reprit Dobby, soudain
parcouru d'un léger frisson, comme si la perspective de tant
de richesses et de loisirs avait quelque chose d'effrayant. Mais Dobby
a réussi à faire baisser son salaire,
Miss...Dobby aime la liberté, Miss, mais il ne veut pas
qu'on lui donne trop, il préfère travailler. »
(Tome 4, édition grand format, chapitre 21, page 339-340)
« -[...]Nous
devons garder leurs secrets et nous taire, nous devons soutenir
l'honneur de la famille et ne jamais dire de mal d'eux. Mais le
professeur Dumbledore a dit à Dobby qu'il n'était
pas obligé de respecter cette règle. Le
professeur Dumbledore a dit que nous sommes libres de... de...
Dobby parut brusquement mal
à l'aise et fit signe à Harry de s'approcher.
Harry se pencha vers lui.
-Il a dit que nous sommes libres de le traiter de vieux loufoque
complètement cinglé si ça nous fait
plaisir, monsieur !
Dobby eut une sorte de rire épouvanté.
-Mais Dobby ne veut surtout pas faire ça, Harry Potter,
reprit-il d'une voix normale.
Il hocha la tête et ses oreilles remuèrent comme
des éventails.
-Dobby aime beaucoup le professeur Dumbledore, monsieur, et il est fier
de garder ses secrets. »
(Tome 4, édition grand format, chapitre 21, page 340-341.)
Dumbledore est donc une personne qui traite bien ses elfes, il ne les
considère pas comme des esclaves mais au contraire comme des
serviteurs comme les autres. De plus il est aimé de ceux-ci
qui apprécient sûrement le fait de ne pas
être battu, insulté à longueur de
journée.
Nous avons donc vu que les elfes de maison étaient des
créatures aux pouvoirs puissants mais réduit en
esclavage par les sorciers : il ne sont pas payés,
exploités et souvent mal-traités. Cependant, on a
remarqué que les elfes de maison en service à
Poudlard bénéficiaient d’une sorte de
traitement de faveur. En effet le professeur Dumbledore, directeur du
collège, semble les protéger et les respecter
comme le prouve le fait qu’il serait surtout capable de les
payer ou même de leur donner des jours de vacances si ils le
demandaient.
Mais d’autre part nous savons que les elfes, et plus
particulièrement ceux de Poudlard, restaient
attachés à leur situation malgré leur
position inférieure. Ils aiment travailler, servir leur
maître et acceptent leur traitement. Qu’est-ce qui
pourrait alors pousser cette catégorie à
réagir face au danger que constitue Voldemort et
à passer à l’action ?
II
Les raisons d’un probable soulèvement
Après avoir mis en avant le sort particulier des elfes de
Poudlard, cette partie vise à montrer que ceux-ci sont
susceptibles, après la mort de Dumbledore de prendre part
à la guerre au côté des sorciers,
contre Voldemort.
La mort de Dumbledore aura sûrement des
conséquences dans l’Ordre du Phénix,
mais aussi sur la situation des elfes de Poudlard.
- D’une part l’Ordre sera très
vraisemblablement déstabilisé et mettra du temps
à se réorganiser autour d’un chef qui
ne sera en outre jamais aussi charismatique que Dumbledore. Or
Voldemort est plus fort que jamais : il a réussi
à éliminer son plus grand ennemi, à
rallier les géants et les Détraqueurs
à sa cause et continue à semer la terreur dans le
monde Moldu. De plus son arrière-pensée reste de
retourner à Poudlard, pour des raisons encore obscures, mais
il semble plus déterminé que jamais à
y parvenir. En effet si il pensait sûrement que Drago Malefoy
ne parviendrait pas à exécuter sa mission, qui
était de tuer Dumbledore, il y a de grandes chances pour
qu’il ait voulu sa mort de toutes les façons dans
le but d’affaiblir Poudlard et peut être ouvrir une
brèche pour s’y faufiler et
pénétrer enfi dans le château pour des
raisons qui lui appartiennent.
- Ainsi, d’autre part, si Voldemort parvient à
pénétrer dans l’école de
sorcellerie et à la placer sous son contrôle,
l’ancien système disparaîtra et avec,
les elfes de maison perdront leurs « privilèges
» : ils seront mal traités et verront leur
situation se dégrader de plus en plus.
Par conséquent, il est possible qu’au vu de ce
danger grandissant, les elfes, que l’on sait pourvus de
grands pouvoirs, réagissent en combattant aux
côtés des sorciers. Cependant, il est peu probable
qu’ils se soulèvent par eux-mêmes. En
effet lors de la visite des cuisines de Poudlard par le trio dans le
tome 4, on voit que les elfes restent très soumis aux
sorciers et attachés à leur situation
qu’ils acceptent. Aussi, seul un elfe différent
des autres par sa mentalité et sa volonté
d’émancipation, toutefois limitée,
pourrait jouer un rôle dans la prise de conscience du danger
par les elfes de Poudlard. Cet elfe pourrait être Dobby.
Certes aujourd’hui il ne bénéficie pas
d’une grande écoute après de ses
congénères, mais dans une période de
crise, étant proche des sorciers, sa voix et ses
propositions pourraient rencontrer l’approbation parmi les
elfes, qui se laisseraient convaincre d’utiliser leurs
pouvoirs contre ceux qui les menacent. Cette aide serait la bienvenue
pour l’Ordre, déstabilisé
après la mort de Dumbledore.
Néanmoins il reste une question en suspens : pourquoi ce
soulèvement contre Voldemort ne concernerait que les elfes
de Poudlard ?
Et bien nous ne connaissons que cet endroit où les elfes
vivent en communauté, se côtoient tous les jours,
peuvent ainsi discuter, échanger. Les elfes de particuliers
n’ont pas de contacts entre eux aussi chaque elfe
présent dans une maison est plutôt
isolé et il est peu probable que par lui même il
prenne l’initiative seul d’agir contre une menace.
Conclusion
Donc il est possible que les elfes de Poudlard se soulèvent
au côté des sorciers qui combattent Voldemort,
pour défendre leurs privilèges et
l’école devant la menace, et ce grâce au
rôle de Dobby, qui pourrait être le meneur de cette
action.
La bataille finale à laquelle on s’attend dans le
prochain tome, et surtout son issue pourrait alors bien
dépendre de ces créatures rabaissées
et marginalisées : les elfes de maison.
Théorie rédigée par les Gryffondor, troisième à la tâche « Théories » du concours « Tournoi des maison n°1 »
Petits arrangements avec la Mort... les fantômes de Harry Potter
« Pour une personne équilibrée, la mort n’est jamais qu’une aventure de plus. »
Cette phrase résume à elle seule toute la sagesse de Dumbledore et derrière ces quelques mots qui disent sa manière de concevoir la mort, c’est toute une philosophie de vie qui se révèle. Comment s’arrange-t-on avec la mort ? Voilà tout le problème pour les vivants que nous sommes. Et le problème se pose aussi pour les personnages d’Harry Potter. Et si la thématique de la mort va croissante au fil des tomes, elle commence d’abord à apparaître sous la forme simple, presque amusante même, des fantômes qui peuplent cet univers magique. Que pouvons-nous alors apprendre des fantômes que J.K. Rowling a créés dans son œuvre ?
Le fantôme, le spectre, l’esprit… à la fois inquiétant et rassurant. Inquiétant parce qu’il rappelle l’angoissant avenir de tous les êtres vivants : celui de la mort qui nous guette. Mais rassurant aussi, parce que justement, le fantôme est aussi la preuve que cette mort n’est pas totale, qu’il peut survivre quelque chose d’un être après sa mort. C’est ce double aspect que l’on trouve dans les textes de J.K. Rowling. Car dans l’univers magique d’Harry Potter, évidemment, les fantômes existent, ils sont même nombreux, ils cotoyent les élèves, ils font en somme, partie de la vie. Mais quelle est leur fonction ? Sont-ils présents dans le texte au titre d’un folklore amusant ? N’ont-il pas, dans un texte dont on sait qu’il traite du danger et de la peur de la mort, un rôle plus important à jouer ? L’auteur n’a-t-elle fait que reprendre l’imagerie traditionnel du fantôme ou nous livre-t-elle, à travers eux, une leçon de vie ?
Pour en décider, il nous faudra d’abord analyser qui sont ces fantômes et ce qu’ils font, que cela soit à l’intérieur du château ou à l’extérieur, tant il est vrai que selon J.K. Rowling, les fantômes peuplent le monde magique. Ils constituent en effet une communauté à part entière avec ses règles, sa hiérarchie, et même ses loisirs. Mais derrière cela, c’est le statut même des fantômes que nous tenterons d’étudier. Sont-ils du côté de la vie ou du côté de la mort ? Partant, que nous apprennent-ils sur la mort ? Dans la mesure où nous savons que le dernier opus des aventures d’Harry Potter se nouera autour de cette problématique, nous chercherons à savoir ce que les fantômes peuvent nous laisser entrevoir de cet ultime tome. Peut-être, en suivant leur évanescente silhouette, pourrons-nous alors suivre des pistes inattendues…
I- Oui les fantômes existent
« à peine visibles dans la clarté du soleil. On ne les discernait que lorsqu’ils se déplaçaient dans l’atmosphère illuminée, tel un miroitement immatériel » (PSM p. 703)
Qui sont ces êtres dont J.K. Rowling nous donne, lors de la cérémonie d'enterrement de Dumbledore, une vision si poétique ?
A- le who's who des fantômes
Dans le monde magique, nombre de fantômes interagissent dans le quotidien des sorciers, certains comme les fantômes de Poudlard sont mieux connus que d’autres.
1) les fantômes des maisons de Poudlard
Sir Nicholas de Mimsy-Porpington alias "Nick Quasi-Sans-Tête" (Gryffondor)
Sir Nicholas de Mimsy-Porpington, surnommé Nick Quasi-Sans-Tête de sa belle mort, est le fantôme de la maison Gryffondor. C’est un sorcier qui mourut décapité le 31 octobre 1492, mais l’exécuteur dut s’y reprendre à plusieurs reprises, soit quarante-cinq coups de hache, cette dernière étant émoussée. (ES Ch 8 p. 137) D’où le surnom de « Nick Quasi-Sans-Tête », sa tête n'étant relié au reste de son corps que grâce à un centimètre de peau et de tendon, une condition qui attire bien souvent les moqueries de Sir Patrick Delaney-Podmore, fantôme présidant le Club des Chasseurs sans Tête, qui refusera la candidature de Nick Quasi-Sans-Tête, son cou n’étant pas entièrement tranché.
« Tout ça me paraît bien appétissant, soupira le fantôme à fraise en regardant Harry trancher son steack. Il y a presque cinq cents ans que je n'ai plus rien mangé. Je n'en ai pas besoin, bien sûr, mais ça me manque... Au fait, je ne me suis pas présenté : Sir Nicholas de Mimsy-Porpington, pour vous servir. Fantôme résident à la tour de Gryffondor. » (ES, chapitre 7, p 126)
Le Baron Sanglant (Serpentard)
Le Baron Sanglant est le fantôme de la maison Serpentard, pour une raison inconnue il est le seul à avoir autorité sur Peeves, l’esprit frappeur sillonnant les murs de Poudlard en quête d’un mauvais tour.
On sait peu de chose sur lui, à l’exception près des taches de sang argenté maculant ses vêtements, des rumeurs courent selon lesquelles il s’agirait de sang de Licorne, ou encore qu’il y aurait un lien avec la hache souillée de sang que Harry découvre dans la Salle sur demandes, au moment où il dissimule le livre de potions du Prince de sang-mêlé. Quoi qu’il en soit, c’est certainement le fantôme le plus sinistre de Poudlard.
L’un de ses passe-temps favoris est de faire des bruits de chaîne dans la tour d’astronomie. (PSM p. 543)
« Harry jeta un coup d'œil à la table des Serpentard et aperçut un horrible fantôme, les yeux vides, le visage émacié, les vêtements maculés de taches de sang aux reflets d'argent. Il était assis à côté de Malefoy qui, à la grande satisfaction de Harry, n'avait pas l'air enchanté d'occuper cette place. » (ES, chapitre 7, p 126 – 127 )
Le Moine Gras (Poufsouffle)
Le Moine Gras était autrefois élève de Poufsouffle, à présent il en est le fantôme. C’est un spectre particulièrement joyeux, prêt à donner une nouvelle chance à l’esprit frappeur du collège et qui espère voir les première année dans sa maison.
«- J'espère vous voir à Poufsouffle, dit le moine. C'était ma maison, dans le temps. » (ES chapitre 7, p 118)
La Dame Grise (Serdaigle)
La Dame Grise est le fantôme de la maison Serdaigle, d’après une interview télévisée dans laquelle JKR aurait précisé la maison de cette dernière.
2) les autres fantômes
Cuthbert Binns
Cuthbert Binns est le seul professeur fantôme de Poudlard ; déjà très âgé, il se serait endormi devant la cheminée et au petit matin il se serait levé pour faire ses cours en laissant derrière lui son corps. Certainement l’enseignant le plus ennuyeux de tout le collège, ayant le don de faire somnoler les élèves de Poudlard, à l’exception de Hermione Granger.
« Une voix sifflante et monotone qui provoquait immanquablement une terrible somnolence au bout de dix minutes, cinq par temps chaud. Jamais il n’avait modifié le déroulement de ses cours : il parlait, parlait, sans la moindre interruption, pendant que ses élèves prenaient des notes, ou plutôt qu’ils regardaient au plafond d’un air endormi. » (OP chapitre 12 p 261)
Sir Patrick Delaney-Podmore
De son vivant, un sorcier bien sûr, et de sa mort le président du Club des Chasseurs sans Tête. Surnommé « Coupé Court Podmore » par Nick Quasi-Sans-Tête. Il éprouve un certain plaisir à jouer de sa tête, mais aussi à se moquer de Nick Quasi-Sans-Tête et de son cou à moitié tranché.
« Les chevaux galopèrent jusqu’à la piste de danse, puis s’arrêtèrent au milieu en se cabrant avec élégance. En tête de la troupe, un fantôme de haute stature tenait sous le bras sa tête qui sonnait du cor. Il descendit de cheval, leva sa tête à bout de bras pour jeter un coup d’œil à la foule qui éclata de rire et s’avança vers Nick Quasi-Sans-Tête en enfonçant sa tête sur ses épaules. » (CS chapitre 8, p 147)
Mimi Geignarde
Une jeune fille, petite et trapue, et qui portait des lunettes aux verres épais. Elle se cachait souvent dans les toilettes pour échapper aux moqueries de Olive Hornby, une autre élève de Poudlard. C’est à cet endroit-même qu’elle sera tuée par le Basilic de la Chambre des Secrets. Après sa mort, elle hanta un temps Olive Hornby mais par la suite elle dut retourner au lieu de sa mort. Elle adore se promener dans les conduits en pensant à la mort et parfois, va faire un tour dans la Salle de bain des Préfets.
« Mimi était un fantôme de jeune fille, petite et trapue avec le visage le plus maussade qu’on puisse imaginer, à demi caché sous de longs cheveux pendants et une paire de lunettes aux verres épais. » (CS chapitre 8, p 146)
Edgar Clogg
C'est un fantôme qui traîne souvent près du terrain de Quidditch de Poudlard, de longue date.
Le Spectre de la mort
Gilderoy Lockhart l’aurait soi-disant affronté dans l’une de ses aventures. Voir le Spectre de la mort avec la dédicace de Lockhart !
« Croyez-moi, lorsque j’ai réussi à me débarrasser du Spectre de la mort, ce n’était pas par un simple sourire. » (CS chapitre 6 p 109 )
D'autres fantômes sont aperçus lors du 500ème anniversaire de mort de Nick Quasi-Sans-Tête :
- Des nonnes à la mine funèbre
- Un homme en haillons couvert de chaîne
- Un chevalier dont le front est percé d’un flèche
- Un fantôme potelé essayant de manger
- La Veuve pleureuse du Kent
Ce recensement des fantômes qui peuplent l'univers de Harry Potter montre qu'ils forment une communauté à part entière. Reste alors à savoir quelles sont les caractéristiques de cette communauté. On sait que les fantômes habitent l'imaginaire humain. Ceux de Poudlard sont-ils calqués sur ces représentations traditionnelles ou sortent-ils des sentiers battus ?
B- folklore et fantasmagorie fantômatiques
1) ce que l'on sait des fantômes
Un fantôme naît le jour de la mort d’un humain, mais tout être humain n’est pas nécessairement un futur fantôme. C’est ce que nous apprend Nick-Quasi-Sans-Tête lors de sa discussion avec Harry après la mort de Sirius. Un fantôme l’est devenu que parce qu’il l'a voulu avant sa mort.
La meilleure définition quel’on ait des fantômes est celle du Professeur Rogue donnée lors d’une comparaison entre les inferis et les fantômes. Seamus demande à Rogue ce qui distingue un inferius d’un fantôme. Harry est chargé d’expliquer la différence et répond p.508 « les fantômes sont transparents alors que les inferis sont des cadavres, ils ont donc une consistance solide » Rogue précise la différence « Un fantômes est l’empreinte qu’un défunt a laissé sur la terre ». p. 507 (PSM).
Les fantômes que l’on connaît sont surtout les habitants de Poudlard, on peut cependant penser que les autres ne doivent pas être grandement différents. Physiquement les fantômes sont de couleur gris perle argenté, avec chacun une particularité et ils scintillent.
La majorité revient hanter l’endroit de leur mort, ce qui s’explique facilement car les fantômes sont des personnes ayant eu peur de la mort donc préférant sûrement rester à vie dans les lieux où ils ont vécus. Mimi est un bon exemple : elle hante les toilettes des filles du deuxième étage. De temps à autre il arrive qu’elle aille dans d’autres endroits du château par les canalisations. On en a l’exemple dans la Coupe de Feu où Harry la rencontre dans la salle de bain des préfets. On apprend aussi à ce moment là que parfois, elle se retrouve emportée dans le lac par une chasse d'eau.
Même s’ils ont tous choisi leur sort il peut leur arriver de s’en plaindre ; à chaque banquet Nick Quasi Sans Tête rappelle qu’il ne peut pas manger P 126
" - Tout ça me paraît bien appétissant, soupira le fantôme à fraise en regardant Harry trancher son steack. Il y a presque cinq cents ans que je n'ai plus rien mangé. Je n'en ai pas besoin, bien sûr, mais ça me manque... Au fait, je ne me suis pas présenté : Sir Nicholas de Mimsy-Porpington, pour vous servir. Fantôme résident à la tour de Gryffondor."
La championne pour se plaindre de sa condition de fantôme reste Mimi qui se met toujours de plus mauvaise humeur qu’elle ne l’ait déjà quand on lui rappelle son état.
p416 "Quel manque de tact! Marmonna-t-elle, fouillant dans la poche de sa robe pour y chercher un mouchoir."
"Parler de respirer devant moi! s'écria-t-elle d'une voix perçante qui résonna avec force dans toute la salle de bain. Alors que je ne peux... que je n'ais ... depuis une éternité...
Elle enfouit son visage dans son mouchoir et se mit à renifler bruyamment.
Harry se souvint que Mimi était très susceptible chaque fois que quelque chose pouvait lui rappeler qu'elle était morte. Heureusement, les autres fantômes du château ne faisaient pas tant d'histoire à ce sujet." Ce qui peut nous laisser que s’ils n’ont pas grand-chose d’un être humains les fantômes ont quand même gardé une certaine sensibilité et des sentiments.
En effet, ils ont bien des différences avec les Vivants, ils ne peuvent par exemple déplacer des objets. Cependant il existe des exceptions, Mimi peut projeter de l'eau partout quand elle veut inonder les toilettes afin de montrer combien elle est malheureuse. Les fantômes traversent les objets et se laissent traverser par les humains. Mais c’est une sensation très désagréable un fantôme est très froid. Autre exception : le cas de Nick qui dans le tome 2 p 216 : Harry trouve Nick pétrifié par le Basilic « le fantôme avait perdu toute sa couleur gris perle et sa transparence. Il ressemblait à présent à une épaisse fumée noire qui flottait à 15 cm au dessus du sol, immobile et horizontale. Sa tête était décollée à moitié et son visage avait la même expression de stupeur que Justin ». Les fantômes ne sont pas à l’abri. Mais les élèves peuvent toujours traverser le fantôme noirci de Nick.
Avant de hanter les toilettes de filles, Mimi a hantée Olive Hornby pour se venger de la façon dont Olive l'avait traitée avant sa mort. Le ministère la convoqua et elle fut obligée de retourner hanter le lieu de sa mort à Poudlard, c'est-à-dire les toilettes du deuxième étage. (CF) On voit donc que la communauté de fantôme est bien une communauté à part entière qui doit aussi respecter les lois du ministère.
Mais en plus des fantômes ils existent d’autres formes de vie autres que la vie réelle. On peut en distinguer les fantômes.
2) Ce qu'ils ne sont pas
L'esprit frappeur
"Peeves n'est pas un fantôme : il n'a jamais été vivant. C'est un indestructible esprit du chaos assez "solide" pour dévisser des lustres, jeter des cannes et mâcher du chewing-gum."
- J.K. Rowling.
A l’opposé de tous les fantômes peuplant Poudlard on a Peeves, un esprit frappeur (ou poltergeist). Les autres fantômes ne le considèrent pas comme un véritable fantôme (ES), car il n'est jamais mort, il n'a jamais été humain. Physiquement Peeves est un petit homme portant une cravate orange et un chapeau à clochettes. Il a un regard noir et méchant (ES). On peut le voir aussi avec un nœud papillon et un chapeau pointu orange vif (CS).
On peut donc le différencier physiquement des fantômes transparents ou de couleur gris perle. Une autre différence notable est que lui a une apparence solide. Peeves se balade dans les couloirs et les classes du château en causant autant de désordre que possible. Car il lui est possible de tenir des objets. En revanche, il a aussi l’avantage de pouvoir se rendre invisible ce qui lui est utile pour ses nombreuses farces au goût plus ou moins douteux.
Le Baron Sanglant est le seul qui ait de l'autorité sur lui, quoiqu'il fait aussi preuve d'un certain respect envers Dumbledore
Les personnages des tableaux
Les tableaux sont eux aussi des personnages qui semblent vivant alors qu’il n’en n’est rien. En effet les tableaux, comme les photographies, ont des personnages qui bougent peuvent parler mais ne sont pas vivant. Ils se contentent généralement de quelque phrase. Poudlard est rempli de tableaux, pour pouvoir accéder à la tour de Griffondor par exemple. L’endroit où l’on trouve le plus de tableau est sûrement le bureau de Dumbledore. Tous les anciens directeurs y sont représentés, y compris Dumbledore après sa mort. Chaque personne dans un tableau peut se déplacer dans un autre où il y est aussi et peut ainsi transporter des messages comme le tableau dans le bureau du premier ministre Moldu.
Les souvenirs
On rencontre d’autres sortes « d’esprit » dans les livres. Tout d’abord lorsque Harry voit pour la première fois Tom Elvis Jedusor il lui demande s’il est un fantôme. Il est « baigné d’une lueur brumeuse qui brillait autour de lui avec le même visage qu’il y a 16 ans » (CS Ch 17 p. 324) Il vient de sortir de son journal intime et lui apprend qu’il n’est uniquement qu’un souvenir. Mais il peut quand même lui apprendre beaucoup sur la chambre des secrets et semble penser par lui-même. Il est mortel car Harry le fait disparaître en transperçant le journal avec une dent empoisonnée du Basilic. A cet instant, un flot d'encre jaillit à gros bouillons, délivrant le journal de son enchantement. On apprendra seulement dans le tome 6 qu’un des Horcruxes venait d'être détruit. Ce n’était pas du tout un fantôme mais une partie de l’âme de Voldemort.
Enfin, une autre forme de semi-vie apparaît par le biais du miroir du Rised. "Je ne montre pas ton visage mais de ton cœur le désir" (ES), en fait lorsqu’on regarde le miroir on est face à ce qu’on souhaite le plus au monde. Ainsi Harry restera des heures devant car y voyant ses parents. Comme le lui dira Dumbledore, le miroir a piégé de nombreuses personnes qui ne pouvaient plus se détacher de son reflet, parce qu'elles ne pouvaient plus distinguer la réalité de ce qu'ils voyaient dans le miroir. Certaines en sont devenues folles car elles ont oublié de vivre. On ne peut donc rien n’apprendre de ce qu’on y voit à la différence de ce que peuvent nous dire les fantômes.
Les fantômes ont donc leurs particularités propres. Et les aventures de Harry Potter leur laissent une place réelle, en particulier à un moment précis de l'année.
3) Les fantômes pour apprivoiser la mort
Il est en effet un moment de l’année où l’on peut croiser les fantômes. Ce moment, autrefois appelé le Samhain par les Celtes, est la nuit du 31 novembre. Il va de soi que cette nuit est aussi présente dans les tomes de Harry Potter, et il paraît assez logique qu’on y voie les fantômes en scène. Halloween est en effet le moment où l’on apprivoise sa peur de la mort. On peut donc considérer que ce rôle est aussi dévolu aux fantômes de Poudlard.
Et de fait, le festin d’Halloween est l’occasion de mettre en place tout le decorum habituel, fantômes compris. Ainsi, la Grande Salle est décorée spécialement pour Halloween : citrouilles évidées par Hagrid pour en faire le traditionnel Jack’O Lantern … Squelettes… Mais à Poudlard, tout prend une dimension plus magique et donc plus gigantesque : ainsi, les citrouilles-lanternes peuvent contenir deux ou trois personnes. Et les squelettes sont en fait une troupe de danseurs qui assureront le spectacle. (CS Ch 8 p. 144). Cette ambiance festive se renouvelle chaque année, et les films nous donnent même à voir la manière dont les fantômes vont flotter en l’air, ajoutant au décor typique de cette nuit particulière.
Mais à bien y réfléchir, est-ce là un rapport que les fantômes peuvent vraiment avoir à cette nuit particulière ? N’est-ce pas seulement la manière dont les vivants voient cette nuit ?
Il est un épisode du tome 2 qui nous permet de l’affirmer : c’est l’anniversaire de mort de Nick-Quasi-Sans-Tête.
Il a lieu exactement en même temps que la fête d’Halloween. Nick va fêter son 150ème anniversaire de mort. Et lorsqu’il y convie Harry, Ron et Hermione, cette dernière comprend tout de suite l’intérêt pour un vivant d’assister à cette fête : « il ne doit pas y avoir beaucoup de vivants qui peuvent se vanter d’avoir assisté à ce genre de fête » (Ibidem p.142). Cette fête, c’est l’occasion de voir la nuit du 31 novembre du point de vue de ceux qui sont le plus proche de la mort : du point de vue des fantômes. Or de ce point de vue, la fête est bien différente. Ce que découvrent les trois jeunes gens a de quoi horrifier. On pourrait d’abord croire que la fête ressemble à celle qui se tient dans la grande salle, à cette différence près qu’elle a lieu dans les cachots. « Des chandelles fines et noires dont la lueur bleuâtre leur donnait à eux aussi l’aspect de fantômes ». Il fait froid. Ce qui semble « un bruit d’ongles crissant sur un tableau noir » tient lieu de musique. Nick lui-même accueille ses invités avec un ton lugubre. Il y a d’abord une sorte d’éblouissement devant quelque chose d’inconnu, de nouveau : « Un spectacle stupéfiant s’offrit alors à leurs yeux. Des centaines de silhouettes translucides, d’une couleur gris perle, glissaient autour d’une piste de danse bondée où d’autres formes spectrales valsaient au son terrifiant d’une trentaine de scies musicales jouées par des musiciens rassemblés sur une estrade tendue de noir. Au plafond, un lustre formé d’un bon millier de chandelles noires diffusait une lumière d’un bleu éclatant. ». De la buée sort de la bouche des jeunes gens comme s’ils étaient « dans une chambre froide ». Mais jusque là, rien encore d’horrible. Une simple impression de froid, celle du tombeau. La réalité va rattraper les vivants à la vue du « festin » que ne peuvent pas manger les fantômes de toute façon.
Sur une table recouverte de velours noir se trouvent des plats à l’odeur répugnante : « de gros poissons pourris s’étalaient sur des plats d’argent, entre des amoncellement de gâteaux brûlés comme du charbon. Il y avait un énorme hachis grouillant de vers et un morceau de fromage recouvert d’une moisissure verdâtre » (ibidem p. 146). Progressivement c’est la réalité de la mort qui rattrape les vivants, intrus dans cette fête. La pourriture est celle des corps morts, cela ne fait plus aucun doute lorsque l’on voit le gâteau d’anniversaire de mort : une pierre tombale portant l’inscription « Sir Nicholas de Mimsy-Porpington mort le 31 octobre 1492 ».
Ici, les fantômes ne sont plus là pour le décorum. Il n’y a plus de folklore, il n’y a plus de mort pour-de-rire. Les fantômes ont été confrontés à la fin de leur vie, et l’ont été réellement. Et cette réalité là ne s’apprivoise pas.
Alors si les fantômes ont un autre statut que celui d’une créature imaginaire propre à nous faire un peu peur, juste ce qu’il faut pour avoir un petit frisson agréable, que nous apprennent-ils vraiment ? Qu’ont à nous dire les spectres qui peuplent l’univers magique ? Tendons l’oreille pour écouter ce qu’ils nous murmurent…
II- le fantôme : simulacre de la mort ou simulacre de la vie ?
Les fantômes sont en relation avec la mort. Leur définition le rappelle, ils sont « l’empreinte qu’un défunt a laissé sur la terre » comme le dicte Rogue (PSM Ch 21 p. 507), par opposition aux inférius qui eux, sont des cadavres. Cette définition place le fantôme très exactement dans un entre deux : il n’est pas le corps-cadavre, qui n’est plus rien d’humain, à peine le reste d’un humain. Mais il n’est plus non plus le corps vivant. Le fantôme est un simulâcre. Mais de quoi est-il le simulacre ? De quoi faut-il le rapprocher ? De la mort ou de la vie ?
A- Etre fantôme : une existence post-mortem ?
1) une existence ?
On pourrait penser qu’il est celui qui est encore parmi les vivants. D’ailleurs, ils en adoptent encore, nous l’avons vu, les attitudes, les règles, les coutumes, et même les loisirs, ainsi que le rappelle tout l’épisode de l’anniversaire de mort de Nick dans le tome 2 (CS Ch 8 ). Simplement, tout cela semble adapté à l’existence particulière qui est la leur. Une existence sans corps, ou plus exactement avec un corps mince et diaphane.
Le fantôme vient hanter les vivants. Il ne faut pas l’oublier, « hanter » signifie d’abord habiter, de par l’origine anglaise du mot. C’est bien la vie que le fantôme hante et habite. Il mène donc une sorte d’existence. Le plus bel exemple de cela tout au long des tomes de Harry Potter n’est-il pas le professeur Binns ? Il hante le château en tant que fantôme, tout comme il l’a hanté en quelque sorte de son vivant. « D’après ce qu’on disait, Binns ne s’était jamais rendu compte qu’il était mort. Un jour, il s’était levé pour aller en classe et avait laissé son corps derrière lui, installé dans un fauteuil de la salle des professeurs, devant un feu de cheminée. Depuis, il avait continué à faire ses cours dans rien changer à ses habitudes. » (CS Ch 9 p. 160). Entre l’existence de Binns vivant et l’existence de Binns fantôme, qui verrait la différence si lui-même ne l’a pas vue. J.K. Rowling nous le précise d’ailleurs lorsqu’elle explique ce que ce professeur lui permet de mettre en scène : « Je pense qu'à un moment, dans notre éducation, nous avons rencontré quelqu'un qui aurait tout aussi bien pu être mort » (03 décembre 1998 - NPR Radio). Le fantôme, pourrait donc paraître être celui qui ne meurt pas, celui qui continue à vivre, une sorte d’éternité, comme le croit d’ailleurs Harry lorsque, après la mort de Sirius, si douloureusement ressentie, il va questionner Nick. « Vous êtes mort. Et pourtant vous êtes quand même là (…) Vous pouvez vous promener dans Poudlard et faire plein d’autres choses » (PSM Ch 22 p. 965) Mais voilà, être fantôme, ce n’est pas être vivant. Pour s’en convaincre, il suffit de relire l’amertume et les regrets que manifeste ce même Nick à chaque nouveau festin à Poudlard, lorsqu’il voir passer les plats auxquels il ne pourra pas toucher (ES p.126). Des regrets de Nick aux lamentations de Mimi Geignarde, il n’y a finalement qu’un pas, pas si grand que cela, vite franchi, sans doute, quand on sait qu’on a l’éternité devant soi, l’éternité pour penser que non, en dépit des apparence, le fantôme n’est plus en vie.
2) une mort que l'on subit ?
C’est sans conteste Mimi Geignarde qui nous le dit le mieux. Une bonne partie du Chapître 9 de la Chambre des Secrets lui est consacré, et on la voit pleurer et sangloter comme à son habitude. Sur quoi sanglote-t-elle ? Sur sa mort. Sur le manque de prévenance des élèves qui oublient qu’elle est déjà morte, qu’aucun sang ne coule dans ses veines. Les fantômes sont d’ailleurs en général très pointilleux sur cette question. Ainsi Nick se vexe à la remarque que lui fait Ron selon laquelle aucun sang ne coule dans ses veines (PSM p.238). Mimi confie de son côté avoir voulu se suicider de désespoir. Mais justement, elle ne le peut pas. Morte, elle l’est déjà. Le fantôme apparaît alors comme celui qui est emprisonné par sa mort. Et cet événement de la mort est bien ce qui marque la vie du fantôme. Rien d’étonnant alors à ce que celle de Nick fasse l’objet d’un anniversaire dans la Chambre des Secret. La mort, pour un fantôme, c’est un peu une renaissance, une naissance à sa propre mort. L’anniversaire de Nick a des allures d’enterrement, il en a la solennité, même si Nick s’enquiert de savoir si Harry, Ron et Hermione « s’amusent bien ». De même, Mimi raconte sa mort « avec délectation » (CS Ch 16 p. 315), comme si elle voulait faire partager un peu aux enfants de sa propre horreur lorsqu’elle pense qu’elle est morte. Elle sait ce que le spectre de la mort a d’effrayant pour les vivants, et elle en joue. Mais Mimi n’est-elle pas, de tous les fantômes, celle que sa propre mort horrifie le plus ? Car cette mort, bien sûr, elle ne l’a pas voulue. Elle l’a subie. Mimi aurait aimé vivre, cela ne fait aucun doute. Et fantôme, elle continue à avoir envie de vivre. C’est là un trait commun de tous les fantômes qui peuplent l’univers de Harry Potter : ils auraient aimé continuer à vivre. Toutes leurs morts ne sont pas douloureuses. Mais au fond, aucune n’est acceptée. Et c’est bien là un trait distinctif des spectres, trait qui nous ouvre d’ailleurs directement sur ce qu’il pourrait advenir, par exemple, d’un Voldemort qui rencontrerait sa propre mort : l’accepterait-il ? Probablement pas. Mais alors ne serait-il pas le candidat idéal pour être un fantôme ? N’est-ce pas alors une chose bien pire que la mort, pour reprendre ce que suggérait Dumbledore ? Pour décider de cette possibilité, il nous fait d’abord déterminer à quelles conditions un sorcier peut devenir un fantôme.
3) Une mort refusée : le choix du no man's land
« Tout le monde ne peut pas revenir sous forme de fantôme.(…) C’est réservé … aux sorciers. » explique Nick à Harry (OP Ch 22 p. 966), lorsque celui-ci le questionne plein d’espoir sur ce qu’il est advenu de Sirius. Etre fantôme est une sorte de privilège. Triste privilège ajoute aussi Nick en sous-entendu lorsqu’il rappelle que « très peu d’entre eux choisissent cette voie » (Ibidem) Or Sirius n’aura pas choisi cette voie, Nick le sait. « Il ne reviendra pas répéta Nick. Il aura… continué. » (Ibidem). La discussion qui se tient dans le Chapître 22 de l’Ordre du Phénix entre Harry et Nick est centrale pour comprendre qui est le fantôme, et ce qui a fait de lui un fantôme. Nick s’explique sur son propre destin, partant, il nous permet de saisir le destin possible des autres morts des livres.
« -J’avais peur de la mort, expliqua Nick à mi-voix. J’ai choisi de rester en arrière. Parfois je me demande si je n’aurais pas dû… En fait, on n’est ni ici, ni là-bas… Je ne suis ni ici, ni là-bas…
Il eut un petit rire triste.
-Je ne sais rien des secrets de la mort Harry, car j’ai choisi de la remplacer par ma faible imitation de vie. Je crois que de savants sorciers étudient la question au Département des mystères… » ( Ibidem p. 967). Triste révélation que celle que fait Nick, mais elle nous éclaire sur un point essentiel : le fantôme n’est ni vivant, ni mort, ni d’ici, ni d’ailleurs, il a refusé la mort. Ne peuvent devenir des fantômes que ceux qui refusent et refuseront la mort. Sirius ne l’a pas refusé. Dumbledore, c’est certain pour tous ceux qui se souviennent qu’il voit la mort comme une aventure de plus, ne reviendra pas comme fantôme dans le dernier tome des aventures de Harry Potter. Tout comme son ami Flamel, à qui il est finalement parvenu à faire comprendre que l’elixir de jouvence produit avec la pierre philosophale n’était pas une bonne chose (ES), n’est pas devenu un fantôme. Pour devenir un fantôme, il faut refuser de mourir.
Peu importent les raisons de ce refus. Nick donne la sienne : la peur. Mimi, si jeune, ne voulait tout simplement pas mourir. Et le professeur Binns, nous le savons, ne peut pas accepter quelque chose dont il ne s’est même pas aperçu. En somme, peu importent les motifs, ce qui compte, c’est le refus. Etre fantôme est un choix, libre, une décision, volontaire.
Dans ces conditions alors, les fantômes ont sans doute certaines choses à nous apprendre sur ce qui pourrait arriver dans l’ultime opus des Harry Potter. J.K. Rowling nous le confirme lorsque, à la question « Qu'est ce qui fait que certains sorciers/sorcières se transforment en fantômes après leur mort, et d'autres non ? », elle répond « Vous ne découvrirez vraiment cela que dans le livre 7 » (3 Février 2000 – Scholastic). Cela dit assez que ces personnages ont encore beaucoup à nous apprendre. Et c’est on ne peut plus logique si l’on pense au personnage dont l’essence même est le refus absolu, total, radical de la mort ; celui qui a été capable d’accepter de mutiler son corps et son âme pour être certain de lui échapper ; celui qui a accepté l’existence maudite d’un être larvaire se nourrissant du sang sacré des licorne : Lord Voldemort lui-même.
Alors que pouvons-nous nous attendre à apprendre des fantômes dans le tome 7 ?
B- Prospectives : que nous réservent les fantômes ?
1) Voldemort : un parfait candidat fantôme ?
" - Il n'y a rien de pire que la mort, Dumbledore, gronda Voldemort avec hargne.
- Tu te trompes complètement, répliqua Dumbledore.
(…)
- En vérité, ton incapacité à comprendre qu'il existe des choses bien pire que la mort a toujours constitué ta plus grande faiblesse..." (OP Ch 36)
Ce bref échange entre Voldemort et Dumbledore est dans la mémoire de tous ceux qui ont tenté de cerner la personnalité de Voldemort. Il ne veut pas mourir. La mort est la pire des choses, il le dit et le revendique. Or, d’après tout ce que nous avons vu, ce refus devrait donc tout simplement le mener à devenir un fantôme. Si Harry le vainc, alors, Lord Voldemort continuera-t-il comme l’ont fait Sirius, les parents de Harry, comme l’a certainement fait Dumbledore ? Ou restera –t-il en arrière comme Nick ou comme le Baron Sanglant ?
En réalité, tout s’oppose à la première hypothèse. Lord Voldemort se vante en effet, auprès de ses Mangemorts dans la Coupe de Feu, alors qu’il vient de renaître dans le cimetière, d’être allé plus loin que personne sur le chemin qui le mène à vaincre la mort. Lord Voldemort ne continuerait pas. Il resterait en arrière, cherchant encore à vivre. Tandis qu’on se doute bien qu’à l’inverse, si Harry était tué, lui continuerait : il a manifesté tout au long des tomes la curiosité et le courage nécessaires pour cela.
Alors si Harry parvient à tuer Seigneur des Ténèbres, deux choses l’une :
-soit Voldemort va mourir, et sa quête sera un échec. Et il ne lui restera plus alors qu’à mener la tragique existence d’un fantôme, obligé d’obéir aux ordres du Ministère qui lui dira quel lieu hanter (probablement l’endroit où il est mort)
-soit Voldemort va vivre autre chose, ou plus exactement, il va mourir autrement.
Et c’est peut-être bien cela que désigne Dumbledore lorsqu’il nous parle de choses pire que la mort. Car Dumbledore en voit plus d’une. Sans doute parlait-il de l’existence en tant que fantôme. Mais on peut se demander ce que ce pluriel de « choses » cache. Pour le savoir, il faudrait aller de l’autre côté de l’arcade voilée. Sont-ce des murmures de fantômes qu’Harry et Luna ont entendu ce jour-là au Ministère ? des murmures de personnes en attente d’être acceptées comme fantômes ? Ou s’agit-il d’autre chose ?
Mais avant même de spéculer sur l’éventualité de ce qu’il adviendra de Voldemort lorsqu’il sera mort, encore faudra-t-il que Harry parvienne à le vaincre. Or on sait combien Voldemort a tenté de se prémunir contre cela : les horcruxes, révélés dans le tome 6 sont son arme principale. Les trouver, comprendre leur fonctionnement, tout cela est particulièrement compliqué.
Mais là encore, les fantômes de Poudlard ne pourraient-ils pas être d’un certain secours à Harry ?
2) les fantômes comme mémoire du château
Les fantômes sont au courant de bien des choses du château. Au fil des tomes, J.K. Rowling nous a en effet habitués à ce que, de temps en temps, les fantômes distillent quelques informations cruciales.
C’est en effet flagrant dans le tome 2, La Chambre des Secrets, que l’on peut à bien des égards considérer comme étant le tome des fantômes. N’est-ce pas en effet Mimi Geignarde qui en est le centre ? C’est elle qui donnera aux trois jeunes adolescents la clé du mystère à résoudre, en leur racontant sa mort et en leur permettant ainsi de trouver le chemin vers la Chambre des Secrets. Mais il ne faut pas oublier non plus que c’est bien aussi un fantôme qui, le premier, donne à Hermione les indices concernant cette cache légendaire de Poudlard. C’est en effet en répondant à la question de la Gryffondor que le professeur Binns, pourtant attaché « aux faits » comme il le dit, révèle les tenants et les aboutissants de ce qui opposa les fondateur de l’école de sorcellerie et conduisit Salaazar Serpentard à créer cette Chambre des Secrets. Bien entendu, Binns est professeur d’histoire de la Magie. En ce sens, il est bien placé pour parler de ce genre de faits. Mais il peut être alors perçu comme la figure de la mémoire de Poudlard. Et cette figure est alors singulièrement renforcée par le fait qu’il soit un fantôme, car à ce qu’il a appris dans les livres, peut s’ajouter tout ce qu’il a appris du fait de sa longue, et pour tout dire, éternelle vie dans le château. Sans compter que les déplacements des fantômes ont l’avantage certain de pouvoir de faire de manière discrète, absolument partout… Ce statut de mémoire, on le trouve aussi chez Nick-Quasi-Sans-Tête, qui n’a pourtant pas le privilège de posséder une connaissance de l’histoire de la magie au même titre qu’un professeur. Il est cependant capable d’expliquer aux élèves de Gryffondor qui s’étonnent de la longue chanson du Choixpeau à la cérémonie de répartition, que celui-ci a déjà appelé autrefois à l’union des maisons, et ce, à plusieurs reprises (OP Ch 11 p. 235). Les fantômes en savent donc plus que quiconque, probablement sur le passé du château.
Mais leur connaissance ne s’arrête pas là. Non content de pouvoir renseigner les élèves sur le passé, ils peuvent aussi les renseigner sur ce qui se joue actuellement dans les couloirs de Poudlard. Ainsi, sans nul doute, le fantôme qui distille le plus ce genre de petits renseignements au fil des tomes, est Nick-Quasi-Sans-Tête. Il est censé hanter la tour de Gryffondor, mais les tomes nous révèlent bien vite qu’il est au courant de ce qui se passe au-delà de cette tour. Ainsi, dans la coupe de Feu, il raconte à Ron et Harry combien ils ont de la chance que le festin ait lieu, au vu du capharnaüm que Peeves a fait régner en cuisine. Et sa description de la scène est précise et renseignée : « Il a mis sens dessus dessous. Il y avait des marmites et des casseroles partout. Le carrelage était inondé de soupe. Il a terrifié les elfes de maison » (CF p. 165). De même, dans L’Ordre du Phénix, c’est Nick, rencontré par hasard, qui déconseille à Harry de prendre un certain chemin, parce qu’il sait que Peeves y a préparé l’une de ses farces (OP Ch 14 p. 320). Enfin, dans le Prince de Sang-Mélé, c’est encore un fantôme qui va expliquer à Harry, alors à la recherche de Dumbledore, qu’il peut le trouver dans son bureau. Nick s’appuie alors sur les dires du Baron Sanglant dont on apprend qu’il connaît l’emploi du temps du Directeur : il sait quand est-ce qu’il va se coucher, et il en parle aux autres fantômes (cf PSM p. 543). Or on sait, dans ce tome, de quelle discrétion Dumbledore entoure ses déplacements. Le moins qu’on puisse dire est que, sans aucun doute, les fantômes sont bien plus au courant de ce qui se passe dans le château que les sorciers eux-même. Et Nick, le baron, ne sont que des cas particuliers. Mimi, on le sait, observe ce qui se passe dans les conduits d’eau. Ainsi, Harry, dans la Coupe de Feu a "L'impression désagréable que Mimi l'avait espionné, cachée dans un robinet, depuis son arrivée dans la salle de bain." (CF p. 413). C’est aussi elle qui se charge de faire la tournée des toilettes pour prévenir tout le monde de ce qui vient d’arriver à Drago, terrassé par le sectumsempra que lui a lancé Harry dans le Prince de Sang-Mélé (p. 581)
En quoi alors, cela peut-il nous intéresser ?
On sait que Harry va devoir, dans le tome 7, partir à la recherche des horcruxes pour lesquels il n’a que peu d’informations. Jusqu’ici, c’est Dumbledore qui possédait les connaissances nécessaires à tout cela. Or Dumbledore n’est plus. Mais ce serait sans doute une erreur que de croire qu’avec lui, c’est toute source de renseignement qui s’est tarie pour Harry. Les fantômes du château sont au courant de bien des choses. Parce qu’ils sont capable de se transmettre les informations au-delà du lieu qu’ils hantent, et parce qu’ils sont éternels, nul doute qu’ils connaissent bien plus de choses qu’on ne peut le supposer pour l’instant.
Ainsi, si Harry doit encore apprendre quelque chose de ce qui s’est passé à Poudlard, ce n’est pas dans l’Histoire de Poudlard qu’il lui faudra chercher, c’est auprès des fantômes qu’il lui faudra aller. Et en particulier, auprès d’un fantôme, resté étrangement silencieux jusqu’ici : le Baron Sanglant. Il est le fantôme le plus mystérieux de tous, il n’a pas la franche cordialité de Nick. Il est aussi celui qui, couvert d’un sang argenté, pourrait bien avoir quelque mort à révéler encore. Mort humaine ? Mort d’une licorne ? Difficile à décider, mais nous ne savons encore que peu de chose de lui, tandis que nous connaissons déjà beaucoup de Nick. Enfin, et c’est loin d’être la moindre des choses, il est le fantôme de Serpentard. Si quelqu’un sait ce que faisait Tom Jedusor alors qu’il cherchait à comprendre le fonctionnement des horcruxes, c’est probablement lui. Si quelqu’un sait ce qu’il en est de Rogue et des conversations tenues secrètes entre le Maître des Potions et le défunt Dumbledore, c’est encore lui. Le Baron Sanglant, nous l’avons vu, connaît les détails de l’emploi du temps du directeur. Alors si grande que soit sa répugnance, c’est sans doute auprès de ce fantôme sombre, effrayant, qu’il faudra que Harry se résigne à aller chercher des informations, car on voit mal où il les prendrait sans cela.
Une fois encore, le tome 7 ne pourra qu’accorder une place aux fantômes
Conclusion
« Les fantômes du château étaient également présents, à peine visibles dans la clarté du soleil. On ne les discernait que lorsqu’ils se déplaçaient dans l’atmosphère illuminée, tel un miroitement immatériel » (PSM Ch 30 p. 703)
Des fantômes assistant à un enterrement. C’est ce que nous donne à voir J.K. Rowling dans le dernier chapître du tome 6, celui qu’elle intitule « la tombe blanche ». La scène est étrange quand on y songe. Mais elle nous confronte à la réalité de ce que sont les fantômes. Ils ne sont pas des morts. Face à la tombe de Dumbledore, ils sont renvoyés au choix qu’ils ont fait : celui de ne pas continuer, de ne pas passer de l’autre côté. Ils n’ont pas découvert ce qu’il y avait de l’autre côté. Dumbledore, lui, a fait ce choix. La mort n’est qu’une aventure de plus… Mais les fantômes n’étaient pas des aventuriers. Ils n’étaient pas partants pour cette aventure-là. Ils sont donc resté, dans leur no man’s land, dans cet étrange entre-deux, inconfortable, dont beaucoup de sorciers ne veulent pas. Et les voilà rassemblés, parmi les vivants, pour accompagner le seul sorcier dont Lord Voldemort ait jamais eu peur au seuil de sa dernière aventure.
Les fantômes nous conduisent à diviser l’humanité en deux : il y a ceux qui ont peur de la mort au point de la refuser. Et il y a ceux qui en tenteront l’aventure. Or l’entourage de Harry est très clairement d’un camp et non de l’autre. James et Lily, Sirius, très probablement Cedric Diggory, et enfin, Dumbledore, font partie de ceux qui vont oser passer de l’autre côté. A l’inverse, l’ennemi, celui qui, plus exactement, a lui-même désigné Harry comme son ennemi, celui-là, sans nul doute, est de ceux qui ont peur et refusent. Une telle dichotomie nous porte alors à considérer la question de la mort, cette question centrale dans l’œuvre de J.K. Rowling, ainsi qu’elle le dit elle-même :
« S’arranger avec le deuil constitue une grande part des livres. Faire face à la perte. Oui. Je ne peux pas développer autant que je le voudrais ce sujet (…) je veux juste dire que je ruinerais les livres à venir si je développais davantage à ce sujet. Mais c’est vraiment un thème central, s’arranger avec la mort, oui, et faire face à la mort. » (13 juillet 2000 – CBCNewsWorld)
Comment se comporter face à la mort, c’est choisir sa vie. C’est bien ce qu’Harry apprend au fond. Et il l'a appris aussi des fantômes dont il a probablement, comme nous l'avons suggérer, encore à apprendre.
Alors de la même manière qu’il a appris, avec la mort des autres, à affronter la mort, à « s’arranger avec la mort », il va devoir maintenant apprendre à s’arranger avec SA mort. Or c’est bien cela qui fera la différence avec son adversaire. Car c’est là un travail que Voldemort n’a jamais fait. C’est sa plus grande faiblesse comme le dit Dumbledore. Voldemort sait distribuer la mort. Mais saura-t-il affronter la sienne ?
Théorie rédigée par les Serpentard (deuxièmes à la tâche "Théorie" du tournoi des maisons du 11/06)
Les Moldus, le rôle d'une société farouchement mise en marge du monde sorcier
* Introduction
La saga de Harry Potter nous permet de nous plonger dans un monde imaginaire, de découvrir au fil des pages un monde de la sorcellerie qui nous est inconnu, un monde que l’auteur décrit avec brio. Harry Potter : un monde plein de magie, d’enchantements, de potions magique, de sortilèges et d’objets fantastiques que nous ne connaissons pas. C’est également un monde de suspense, de drames, de maléfices.
Mais Harry Potter n’est pas que la description de ce monde à la fois noir et merveilleux. C’est aussi l’histoire d’un monde qui vit aux côtés d’un autre monde sans vraiment le voir. Qui méprise ce monde qui est pourtant son voisin : le monde des Moldus. Ce peuple, si proche du lecteur, qui est considéré par une grande partie des sorciers comme inférieur. Et c’est à cette communauté de Moldus que nous nous sommes intéressés dans notre théorie, ainsi qu’aux relations existantes entre Moldus et sorciers.
JK.Rowling a donné la raison pour laquelle elle avait choisit le mot Moldu (en anglais Muggles) dans une interview de 2005 :
« Je recherchais un mot qui suggérait à la fois la sottise et le côté aimable. Le mot « mug » m'est venu, pour quelqu'un crédule, puis je l'ai adouci. Je pense que « muggle » est plutôt touchant. »
Nous voyons donc à travers cette définition que les Moldus ont un côté naïf et sot. Peut-être est-ce parce qu’ils ignorent l’existence du monde des sorciers qui est juste sous leurs yeux. Peut-être est-ce aussi car ils sont incapables de pratiquer la magie, et que pour pallier à ce manque, ils utilisent d’autres inventions, méprisés par les sorciers. Mais ils ont également un côté touchant pour l’auteur, qui leur confère un certain rôle au fil des tomes, rôle qui pourrait s’intensifier dans le tome 7.
* Deux mondes totalement ethnocentriques ou deux mondes qui s'ouvrent à l'autre ?
Les psychologues interculturels (branche de la psychologie la plus récente, s'étant en partie développée avec la colonisation et la découverte de nouvelles cultures) ont défini un concept : celui d'ethnocentrisme. Ce terme désigne une société totalement repliée sur sa culture, au mépris des autres sociétés existantes.
Au vu de ce que nous pouvons lire, nous pouvons trouver de nombreux éléments prouvant l'ethnocentrisme des Sorciers et Moldus. Mais il se pourrait que quelques brèches existent et créent un lien entre les deux univers
o Des Moldus ignorant l'existence d'un Monde sorcier ?
Les lecteurs de Harry Potter savent bien sûr la différence majeure existant entre les sorciers et les moldus. Cependant, dans le tome "Harry Potter à l'école des sorciers", ils nous a fallu attendre quelques chapitres pour enfin comprendre la signification des étrangers évènements qui se déroulaient et découvrir qu'un clivage existait entre monde de la sorcellerie et monde des Moldus.
Dans le premier chapitre, nous ne comprenons pas d'où provient le différence existante entre des personnages comme les professeurs Dumbeldore, Mc Gonagall, Hagrid, Harry et les Dursley. Mais nous possédons tout de même quelques indices. En effet, les propos de Mc Gonagall : "tous les enfants de notre monde connaîtront son nom" (Harry Potter à l'école des sorciers, chapitre 1, page 18, édition Folio junior) nous indiquent déjà que deux mondes différents existent. Certains de ses éléments nous font penser à de la magie, bien que ce terme ne soit pas tout de suite évoqué : la moto volante, le briquet éteignant les lampadaires et le Professeur Mc Gonagall pouvant se transformer en chat. Dans ce tome, nous devons attendre la visite d’Hagrid dans la cabane au milieu de la mer pour voir enfin écrit le mot sorcier : "Harry...tu es un sorcier". (T1, ch.4, p.55, éd Folio Junior )
C'est dans ce même passage que nous apprenons l'existence et la définition du mot Moldu : "Un Moldu, c'est comme ça que nous appelons les gens qui n'ont pas de pouvoirs magiques"(T1, ch.4, p.57, éd Folio Junior )
Pourtant, bien que les lecteurs, comme Harry semblent tout ignorer de l'existance de ses deux mondes avant l'explication de Hagrid, Vernon Dursley semble pouvoir remarquer les sorciers. Peut-être est ce du à sa certitude d’être normal, et donc à son aptitude de remarquer sans peine la différence chez l'autre (par exemple lorsqu'il rencontre des sorciers dans la rue le jour de l’arrivée d’Harry chez lui). Peut-être est ce aussi parce qu’il connait l'existence du monde de la sorcellerie de par son mariage avec la tante Pétunia, soeur d'une sorcière.
La façon dont se voient les moldus et les sorciers est identique. En effet, les deux mondes s’ignorent complètement, et veulent faire croire qu’il peuvent vivre les uns sans les autres.
o Un monde secret et bien caché.
Une des raisons pour laquelle le monde des sorciers est inconnu pour les Moldus est le désir farouche qu’a cette communauté de cacher son existence au monde des sorciers. C’est en grande partie à cette fin que le Ministère de la Magie existe, comme nous l’explique Hagrid :
« - A quoi ça sert un ministère de la Magie ?
- Oh, ça sert surtout à garder nos secrets. Il ne faut pas que les Moldus sachent qu’il y a toujours des mages et des sorcières d’un bout à l’autre du pays. Sinon ils essaieraient de faire appel à nous pour résoudre leurs problèmes. On préfère qu’ils nous laissent tranquilles » (T1, ch.5, p.69, éd Folio Junior)
Ce passage nous montre que même une personne aussi tolérante qu’Hagrid (qui assure à Hermione dans le tome 2 que les enfants issus de parents Moldus sont aussi estimables que ceux issus de parents sorciers) est d’accord pour laisser cette société Moldue en marge de leur monde. Les sorciers montrent donc par là un exemple de l’intolérance envers la différence, et ce peuple se replie sur lui-même afin d’éviter que tout élément perturbateur ne s’immisce dans leur vie, pour qu’ils n’aient pas à se montrer solidaire.
Pour ce faire, ils utilisent de multiples moyens magiques pour éviter que les Moldus ne découvrent leur existence, et des exemples nous sont montrés tout au long de la saga.
Nous pensons par exemple aux efforts (souvent assez vains) que les sorciers font pour s’habiller comme des Moldus quand ils doivent se montrer en leur présence. De plus, ils dissimulent à l’aide de sortilège les lieux tels que Ste-Magouste, le Chaudron Baveur : « d’ailleurs, personne d’autre n’y faisait attention » (T1, ch.5, p.73, éd Folio), ainsi que Poudlard :
« - Si un Moldu regarde Poudlard, que verra-t-il ?
- J.K. Rowling : Il ne verront qu'un château en ruine avec de larges pancartes disant « défense d'approcher, édifice dangereux » (interview de 2004)
Ils mettent également tous leurs efforts à cacher leurs grands rassemblements : par exemple dans le tome 4, lorsqu’ils couvrent chaque centimètre de terrain de Repousse Moldu lors de la Coupe du Monde de Quidditch. Enfin, si par mégarde un Moldu était victime d’un sortilège ou témoin d’une action qui pourrait révéler leur existence, les Moldus sont soumis à un sortilège d’Amnésie afin qu’ils ne puissent rien divulguer. C’est le cas pour les témoins de l’éxécution des 12 Moldus par Pettigrew ou encore du sortilège lancé à la famille Roberts dans le tome 4 pour qu’ils oublient la scène où ils ont été les marionnettes des Mangemorts sur le camping de la coupe du monde.
Avec toutes ses précautions prises par les sorciers, il est donc tout à fait concevable que la grande majorité des Moldus soient dans l’ignorance totale du monde parallèle qui existe à leur côté.
Le mépris de la différence
La crainte de d’avoir apporter contre leur gré de l’aide aux Moldus n’est assurément pas la seule motivation des sorciers à se cacher de ce peuple si différent d’eux. Il semblerait également qu’ils veuillent s’isoler totalement ceux qu’ils estiment être différents d’eux : celui qui n’est pas le même, celui qui est autre doit être rejeté, tel semble être le credo des sorciers.
Et celui qui n’est pas « le même », a des normes qui ne sont pas les bonnes, qui sont méprisables puisqu’elles ne sont pas les leurs. « L’autre » est donc inférieur.
La citation de Hagrid que nous avons noté dans le paragraphe précédent peut être pris dans un second sens : « nous ne voulons pas apporter de l’aide aux Moldus, mais en plus, nous pensons que les Moldus ne sont pas capables de résoudre eux-mêmes leurs problèmes. Nous ne voulons pas leur apporter de l’aide, mais il est entendu que nous le pourrions si nous le voulions. Puisque nous, nous avons des pouvoirs magiques pour régler nos problèmes. Nous sommes capables de surmonter des difficultés alors qu’eux n’y parviennent pas, nous sommes donc supérieur. » : tel semble être le raisonnement du sorcier.
Cette théorie n’est évidemment formulée par aucun des sorciers dans les livres. Mais il est possible que le raisonnement des Mangemorts et leurs proches sur la supériorité des Sangs-Purs se rapproche de cela. Les attaques chroniques de Drago Malefoy sur les origines d’Hermione en sont le parfait exemple. Ce raisonnement est par ailleurs dangereux car les Moldus et sorciers enfants de Moldus sont alors les cibles privilégiées pour les fervents partisans de cette idéologie : la race inférieure est à supprimer. Comme de nombreux lecteurs de Harry Potter, nous pouvons donc rapprocher ce raisonnement à l’idéal de purification de la race chère aux Aryens.
Cependant, nous pouvons aussi constater qu’une partie des sorciers, n’étant pourtant pas dans le camp de Voldemort, ne sont pas loin d’en penser autant, même si c’est dans une moindre mesure.
Horace Slughorn en est un des nombreux exemples. En effet, il semble s’étonner qu’un enfant issu de parents Moldus puisse faire preuve de si grandes capacités magiques, à l’image de Lily Evans : « elle était née Moldue. Je n’y croyais pas quand je l’ai découvert. Je pensais qu’elle était de sang pur. Elle était tellement douée » (T6, Ch.4, p.82-83, éd Gallimard). Il lui semble donc étrange que quelqu’un qui est issu de ce monde différent, de cet autre qui n’a même pas de pouvoir magique puisse disposer de notre supériorité.
Et ce n’est apparemment pas le seul à penser cela lorsque l’on voit la réputation dont Arthur Weasley est affublé dans les 5 premiers tomes. Il n’a jamais eu de promotion du temps de Fudge car il s’intéressait aux Moldus, ces êtres inférieurs ! Il est donc peu ambitieux. Même les propres enfants de Mr Weasley prennent leur père pour un fou parce qu’il est passionné par l’Artisanat Moldu.
Mais il serait faux de penser que seuls les sorciers soient à blâmer. Ce rejet du différent, les sorciers ne sont pas les seuls à l’avoir ! Les rares Moldus connaissant le monde des sorciers ont un raisonnement allant dans le même sens :
« Les sorciers représentent tout ce que le véritable « Moldu » craint le plus : ils sont tout à fait en dehors de la société et content de l’être. Rien n’est plus énervant pour le véritable conventionnel qu’un inadapté qui n’a pas honte de cela ! » (Interview de Rowling de 1999)
Cela est vrai pour le père de Voldemort, Tom Jedusor, qui sans connaître l’identité des Gaunt les méprisait farouchement pour leur différence. On peut également faire l’hypothèse que la réaction du père de Rogue, Tobias, qui était un Moldu (dernier chapitre du Tome 6) ait été violente lorsqu’il a appris que sa femme est une sorcière, d’où la scène qu’Harry a pu entrapercevoir dans la scène de la Pensine du tome 5 : « un homme au nez crochu hurlait devant une femme recroquevillée » (T5, ch.26, p. 664).
Enfin, l’exemple le plus illustratif est bien sûr le personnage de Vernon Dursley (ainsi que sa femme et son fils) qui méprise vigoureusement les sorciers tout en les craignant au plus haut point, redoute par-dessus tout que quelqu’un puisse découvrir ses relations, aussi distantes soient-elles, « avec des gens comme ça » et enfin ne supporte pas d’entendre des mots se rapprochant du champ lexical de la sorcellerie. C’est la raison le poussant donc à maltraiter Harry (pensant même pouvoir « détruire tout ce qui était magique en lui »)
Ce mépris de la différence est une universalité, et c’est en apparence le seul point commun des Moldus et Sorciers.
Mais ce mépris de la différence, n’est-il pas inscrit en l’être humain ? N’est-il pas visible dans une grande majorité de culture ? C’est en tout cas ce que des psychologues et anthropologues interculturels ont pu observer à travers leurs études dans des cultures ou celui qui était « le même » était intégré à la société, et celui qui était l’autre en était exclu.
Les différents liens entre les deux communautés
Malgré l’indépendance presque totale existant entre les deux mondes, il serait dérisoire de penser que les deux cultures puissent co-exister dans une ignorance mutuelle complète.
La première raison est que les sorciers, pour ne pas vivre totalement en ermites, organisent des rassemblements (coupe du Monde de Quidditch), des tournois, comme celui des Trois sorciers, et enfin fêtent certains évènements majeurs, comme la chute de Voldemort dans le tome 1. Si de nombreuses précautions sont prises du côté des sorciers, ceux-ci ne peuvent pas avoir un contrôle absolue sur les fuites qu’ils peuvent laisser passer.
En effet, dans le premier tome, les Moldus remarquent la présence inhabituelle de hiboux en plein jour, ainsi que les pluies d’étoiles filantes : « Les Moldus ne sont pas complètements idiots, il était inévitable qu’ils s’en aperçoivent ! » (T1, ch1, p.15, éd Folio Junior).
Si les Moldus peuvent avoir beaucoup de mal à découvrir les sources des ces habituelles manifestations, il est possible que les plus imaginatifs d’entre eux puissent malgré tout avoir des soupçons sur l’existence d’un monde de la Magie.
De plus, nous voyons dans le premier chapitre du tome 6 que les Moldus remarquent de plus en plus d’évènements inhabituels. Ils sont également sensibles à certaines manifestations magiques, en particulier en ce qui concerne la présence des Détraqueurs, qu’ils peuvent ressentir. Ce sont autant d’éléments qui, sans créer un réel lien entre les deux univers peuvent malgré tout créer une brèche importante entre ces deux mondes.
Ces évènements ayant une incidence sur les Moldus obligent le Ministre de la Magie à être en contact avec le Premier Ministre Moldu afin de l’avertir des faits qui pourraient affecter le monde Moldu. Il est là pour lui révéler certaines informations importantes. Le Ministre de la Magie pourrait ne pas tenir informé le Premier Ministre de l’existence de la sorcellerie, afin de couper tous liens avec les Moldus, mais ce faisant, il prendrait un risque important. Il se trouve donc enfermé dans une situation paradoxale dans laquelle il doit créer un lien essentiel avec le monde Moldu, en la personne du Premier Ministre, pour justement garder le monde de la sorcellerie secret.
L’autre lien créant une brèche entre les deux mondes sont les enfants sorciers issus de parents Moldus, et qui empêchent les deux mondes d’être complètements clivés. En effet, ce cas de figure n’est pas rare : Par exemple nous pouvons citer Colin et Dennis Crivey, Dean Thomas, Justin Flinch-Fletchey et bien sûr Hermione. Cette dernière permet notamment de révéler à Ron certains éléments de la vie Moldue, tel que la profession de dentiste ou le sport de loisir qu’est le ski. Les sorciers même issus de Sang-pur ne peuvent donc pas de cette manière être dans l’ignorance totale du monde des Moldus.
Il est d’ailleurs des sorciers qui ne souhaitent pas cette coupure totale. En effet, des sorciers comme Mr Weasley sont intéressés par le monde Moldu. Le fait même que le bureau que celui-ci dirige jusqu’au tome 6, ou un service de Protection Moldu prouve que le Ministère s’intéresse dans une moindre mesure au monde Moldu, qu’il ne souhaite pas une rupture totale.
De plus, si une matière comme étude de Moldu existe à Poudlard, c’est qu’elle intéresse certains étudiants, sinon cette matière aurait été supprimée des emplois du temps.
Certains de ses liens sont certes minimes, mais ils créent tout de même une faille entre les 2 mondes, faille qui empêche chacun de vivre dans l’ignorance totale de son voisin.
Il est vrai que les Moldus sont plus dans l’ignorance des sorciers que l’inverse, car ces derniers font tout pour que ce soit le cas. Mais il n’en demeure pas moins que les sorciers ne peuvent pas empêcher les puissants liens de filiations qui existent entre un Moldu et son enfant sorcier, cas de figure pour lequel un représentant du ministère doit, selon JK.Rowling, intervenir pour informer les parents.
* Une communauté de plus en plus impliquée ?
Nous avons vu, à travers cette analyse que les Moldus sont méprisés par une grande partie de la communauté sorcière mais que dans le même temps, ils occupent une place non négligeable. Cela peut par conséquent nous laisser supposer que ce monde Moldu sera très présent, et peut-être jouera un rôle non négligeable dans le tome 7. D'autant plus que JK.Rowling a déclaré dans une interview que les guerres des Sorciers et des Moldus s'alimentaient et que lorsqu'une guerre éclate chez les Moldus, il y en a également une chez les sorciers. Une guerre ayant éclatée chez les Sorciers, il semblerait donc que celle-ci ait une incidence majeure chez les Moldus, comme nous l'avons déjà remarqué dans le tome 6
o Le Premier Ministre : un médiateur futur entre le Monde Moldu et le Monde de la sorcellerie ?
Le premier élément qui peut illustrer cette hypothèse est la position du Premier ministre Moldu. Ce Moldu a d’ailleurs une place particulière : il parait être le seul des Moldus n’ayant aucun lien direct avec la sorcellerie à être au courant de l’existence de ce monde (au contraire des Moldus ayant des enfants sorciers qui de par leur parenté ont eux un lien plus direct). Or, ce secret peut être dur à porter seul. Dans le Tome 6, nous voyons la peur que le Ministre éprouve face à la découverte de ce monde, les questionnements que cela suscite en lui et les appréhensions que lui causent les visites de Fudge, sentiments qui pourraient le pousser à vouloir se confier à quelqu'un. Seul la peur de passer pour un fou semble vouloir le dissuader de révéler son secret à quelqu’un d’autre. :
-« Le Premier Ministre était resté là sans bouger en songeant que, en effet, jamais il n'oserait évoquer sa rencontre devant qui que ce soit car qui donc au monde aurait pu le croire ? »(Tome 6, chapitre 1, page 13, édition Gallimard ). "Il était exaspérant de découvrir la raison de tous ses terribles désastres sans pouvoir en informer le public"(Tome 6, ch.1, p.20, éd Gallimard ).
De plus, ce ministre semble vouer à son poste un amour immodéré et certain. En effet, lors de son élection, il savoure pleinement sa victoire, pour laquelle il s'est visiblement battu sans scrupules :
- « Ce jour là, il se trouvait seul dans ce même bureau, savourant sa triomphe après tant d'années passées à rêver de ce poste et à intriguer pour l'obtenir » (T6, ch.1, p.11, éd Gallimard ).
De plus, il compatit presque à la démission de Fudge :
- « A sa grande surprise, le Premier Ministre éprouva pour Fudge un élan fugitif de compassion » (T6, ch.1, p19, éd Gallimard ).
Cet amour pour son poste nous laissent imaginer que pour rien au monde le ministre ne voudra céder son poste.
Or sa légitimité à occuper cette place pourrait être facilement remise en cause. En effet, les évènements perturbants le monde de la sorcellerie affectent également les Moldus : destruction d'un pont, ouragan... Cependant, ces derniers ignorent les causes réelles de ces accidents et tendent donc à chercher un bouc émissaire. Le membre premier de leur gouvernement semble être la personne indiquée : « c'est moi qui doit répondre aux questions [...] s'écria le Premier Ministre furieux »(T6, ch.1, p.20, éd Gallimard ).
De plus le partie de l'opposition semble également s'en donner à coeur joie pour désigner le Premier Ministre comme responsable de tous les maux, ce qui représente un danger supplémentaire pour la conservation de son poste : "L'un d'eux en particulier était passé au journal télévisé, non seulement pour énumérer tous les évènements tragiques [...]mais également pour expliquer en quoi le gouvernement était entièrement responsable de chacun d'entre eux."(T6, ch.1, p.7, éd Gallimard ).
Le premier chapitre nous décrit donc un Premier Ministre Moldu dépassé par les évènements et qui est sur une corde raide. Un ministre qui, par amour pour son poste, pourrait laisser passer des fuites sur l’existence du monde de la sorcellerie, afin d’essayer de convaincre ses citoyens que les évènements catastrophiques qui ont lieu ne sont pas de sa faute, qu’il n’a aucune responsabilité là-dedans. Mais dans le même temps, il est peut-être possible qu’il veuille tenter de jouer un rôle dans une guerre qui nuit à ses ambitions professionnelles. Il n’est pas indiqué dans le livre que le ministre souhaite jouer ce rôle important, mais on décèle malgré tout chez lui une volonté d’avoir un contrôle relatif dans les agissements des sorciers (même s'il n'y parvient pas vraiment), comme sa volonté à ce que l’administration sorcière ne s’immisce pas dans son propre ministère :
- « Vous n'avez pas le droit de mettre qui bon vous semble dans mon bureau, c'est moi qui choisis mes collaborateurs » (T6, ch.1, p.26, éd Gallimard ).
Sa remarque visant à trouver une solution est aussi illustrative de son désir de contôle : «Vous êtes des sorciers ! Vous pratiquez la magie ! Vous êtes sûrement capable d'arranger...tout ce qui se passe ! » (T6, ch.1, p.27, édition Gallimard ). Ce désir de contrôle apparait également dans cette phrase :
-"fidèle à une vieille habitude qui consistait à toujours vouloir être informé sur tous les sujets" (T6, ch.1, p.18, éd Gallimard ).
Jouer un rôle dans la médiation entre les deux mondes, voire dans la lutte qui engage les sorciers contre Voldmort permettrait à la fois au ministre de ne plus subir les visites de Fudge qui lui donnent l’impression d’être comme « un écolier ignorant » (page 11), d’avoir un contrôle plus important sur le monde sorcier et de répondre au mécontentement des Moldus vis-à-vis des évènements qui les touchent.
Le ministre peut donc sembler tiraillé entre la peur de passer pour un fou s’il révèle l’existence d’une communauté magique ainsi que la peur de se lancer dans une lutte inconnue, et le désir d’exercer du contrôle, de se dégager d’une partie de responsabilité. Et au vu de son ambition personnelle et de son amour presque excessif du métier, on peut faire l’hypothèse que la deuxième solution qui va prévaloir. Si le ministre laisse échapper des indices sur l’existence des sorciers (ou même tente secrètement lui-même de s’incruster dans ce monde), cela pourra créer un lien négligeable entre les deux communautés, même si les deux communautés entière ne se rencontreront jamais totalement.
o Des moyens nouveaux pour combattre Voldemort ?
Outre le concours possible du Premier Ministre dans la lutte contre les Forces du Mal, d’autres indices nous laissent penser à une possible participation des Moldus pour cette cause. En effet, même si le Premier Ministre Moldu ne souhaite pas aider la communauté sorcière parce que la peur l’emporte chez lui, le Ministère de la magie lui-même pourrait avoir dans l’idée de faire appel aux Moldus pour combattre Voldemort.
Plusieurs éléments nous amènent à penser cela. La première raison est la limite que semble avoir la communauté magique, limite qui est justement de ne pas savoir vivre sans magie. Pour vaincre Voldemort et ses partisans, la communauté sorcière n’a à sa disposition que les armes que peuvent lui fournir la magie, et comme le dit si bien Fudge : « l'ennui, monsieur le Premier Ministre, c’est que l’autre camp aussi pratique la magie ». (Tome 6, chapitre 1, page 27, édition Gallimard ).
De plus, nous savons que le pouvoir de Voldemort est très important, même privé de ses Horcruxes : " même si son âme est à jamais dénaturée, son cerveau et sa puissance magique restent intacts. Il faudrait une habileté hors du commun pour parvenir à tuer un sorcier tel que Voldemort, même privé de ses Horcruxes "(Tome 6, chapitre 23, page 560, édition Gallimard ).
Une simple formule magique semble donc être un moyen peu efficace pour le vaincre.
La citation de Fudge qui laisse entendre que la magie est un moyen laborieux pour lutter contre la magie peut laisser présager l’utilisation d’autres moyens non magiques, et la technologie moldue pourrait donc avoir une place prépondérante. Certes cette technologie semble être méprisée par les sorciers, mais elle est tout de même partiellement présente tout au long de l'oeuvre de Rowling. En effet, le cours d’étude des Moldus peut aborder cette technologie. Ce cours est un moyen de passer des informations sur les technologies qu’utilisent les Moldus. Certains élèves pourraient faire le rapprochement entre certaines de leurs inventions et le moyen de vaincre les Forces du Mal. Et qu'est ce qui pourrait être plus ironique pour Voldemort, totalement aliéné par magie, que se faire vaincre par des moyens Moldus, qu'il méprise par dessus tout ?
Par ailleurs, on sait que les sorciers eux-mêmes ont entendu parler d’un moyen que les Moldus avaient à leur disposition pour tuer un autre Moldu : les armes à feu « While Muggles have been told that Black is carrying a gun, a kind of metal wand that the Muggles use to kill each other », (T3, ch3, p38, éd Scholastic )
De plus Arthur Weasley, on le sait, est passionné par tout ce qui se rattache aux Moldus. Un an auparavant, lorsqu’il ne s’occupait que du Service des détournements de l'Artisanat Moldu, peu de personnes n’auraient porté crédit à ce qu’il pouvait alors penser. Cependant, dans le tome 6, nous découvrons qu’il exerce désormais un métier comportant plus de responsabilités :
«Arthur a eu une promotion ! [...] C'est un poste important, il a dix personnes sous ses ordres maintenant ! ».(Tome 6, chapitre 5, page 96, édition Gallimard ).
Cela peut lui apporter beaucoup plus de crédibilité qu'auparavant et il pourrait plus aisément convaincre les membres du ministère de l’utilité de certaines inventions Moldus.
Enfin, à défaut d’employer la technologie Moldue, les sorciers pourraient songer à utiliser les Moldus eux-mêmes dans leur lutte. Mais de quelle manière ? On sait que la communauté sorcière n’a eu dans le passé pas de scrupule à utiliser des « appâts » humains, même si les circonstances étaient plus anodines. Cela a été le cas par exemple dans le Tome 4, où Ron, Hermione, Cho Chang et Gabrielle Delacour ont été utilisés pour la deuxième tâche d’Harry, Victor Krum, Cédric Diggory et Fleur Delacour.
Les circonstances n’étaient certes pas les mêmes, mais elles démontrent que les sorciers sont capables d’utiliser leurs semblables et de leurs faire encourir un risque, aussi minime soit il, pour une tâche particulière. Il est donc possible qu’ils soient capables de reproduire cela, d’autant plus que l’enjeu est cette fois encore plus important, et que les Moldus ne sont pas toujours (et même rarement) considérés comme l’égal des sorciers.
Nous avons de nombreux exemples tout au long de la saga sur la considération que les sorciers ont pour les « non-sorciers » : hybrides et créatures magiques (comme le montre Ombrage tout au long du tome 5, ainsi que les réactions des parents d’élèves après la révélation de l'ascendance géante d’Hagrid), Cracmols (cf l’attitude dans le tome 5 de Fudge vis-à-vis de Mrs Figgs, page «Fudge reporta son attention sur elle, les sourcils levés : "Très bien, dit-il d'un air supérieur" »:T5, ch.8, p164, éd Gallimard).....et Moldus. On peut donc faire l’hypothèse que les sorciers chercheront le concours des Moldus pour que ceux-ci servent d’appâts, et n’auront que peu de remords à cela car ils estimeront que la cause est primordiale et que les Moldus représentent moins que les sorciers. De plus, les Moldus sont des cibles privilégiées pour les Mangemorts. Le ministère de la Magie pourrait donc organiser un grand rassemblement Moldu afin d’attirer les Mangemorts, et de tendre un à ceux-ci guet-apens en introduisant tout un groupe d’Aurors au milieu des Moldus.
Dans tous les cas de figure, il apparaît donc probable que les Moldus servent d’une manière ou d’une autre dans la lutte contre Voldemort, et donc que leur place dans le tome 7 s’en trouve accrue.
o Un lien non négligeable entre Moldus et Sorciers
Les Moldus et les Sorciers semblent appartenir à des mondes complètements opposés. Cependant, il existe entre les deux un lien non négligeable mais qui est trop souvent oublié. Nous voulons parler des sorciers issus de parents Moldus, ainsi que des Moldus épousant des sorciers (comme c’est le cas par exemple avec Andromeda Black et Ted Tonks, ou encore la mère et le père de Seamus Finnigan). Ces parentés sont assez fréquentes.
Intéressons nous d’abord au deuxième lien de parenté (Moldu épousant un Sorcier). Le mariage entre les deux, contrairement à ce qu’une grande partie des sorciers pensent, a une importance non négligeable quant à la continuité du monde sorcier. En effet, sans ces mariages, la communauté sorcière pourrait risquer de s’éteindre (même si l'on tient en compte les sorciers nés dans des familles Moldues ) : « le choix devient vite très limité. Nous ne sommes plus très nombreux » (tT5, ch.6, p.133 , éd Gallimard ).
Dans le tome 6, nous voyons le risque qu’engendre les unions entre «Sangs-Purs » issus de la même famille : une certaine décadence « …les derniers des Gaunt, une très ancienne famille de sorciers connue pour une certaine disposition à l’instabilité et à la violence qui s’était développée au cours des générations en raison d’une fâcheuse habitude de se marier entre cousin ». ( T6, Ch.10, p.236-237, édition Gallimard)
Or, si les tous sorciers souhaitaient n’avoir aucun lien avec des Moldus, ils seraient vite condamnés à se marier entre cousin, entainant dans leur désir de maintenir une race pure une dégénérescence de la lignée des Sorciers. En effet, nous savons que les familles de Sang-pur (qui n’ont donc aucune consanguinité avec les Moldus) sont tous plus ou moins cousins : « Les familles de Sang-Pur sont toutes parentes »(T5, ch.6, p.133, éd Gallimard )
Une petite partie de la communauté Moldue a donc une importance capitale pour la conservation des sorciers, et donc rien que pour cette raison, le rôle et la place des Moldus est certaine.
De plus, la situation actuelle des sorciers peut laisser craindre un certain nombre de nouvelles victimes de Voldemort et de ses adeptes. Ce nombre de victime est déjà élevé au vu de ce que nous avons pu lire dans le tome 6 (les informations étant souvent relayées par Hermione, lectrice assidue de la Gazette du sorcier). Or, suite à la mort de Dumbledore, nous pouvons présager que le nombre de victimes de Voldemort pourra s’accroître maintenant que « le seul qu’il n’ai jamais craint » n’est plus.
Si l’école de Poudlard reste ouverte, l’endroit sera moins sûr qu’avant, sans son puissant directeur. En effet, il assurait à lui-seul
une bonne partie de la protection de Poudlard. De plus, à la fin du tome 6, nous voyons une Mc Gonagall, qui, malgré sa proportion naturelle et incontestable au commandement et à l’autorité, n’arrive pas à convaincre Harry de lui révéler son secret. Elle paraît aussi quelque peu ébranlée par le décès de Dumbledore : « elle paraissait désemparée», "égarée", (T6, ch29, p 676, éd Gallimard). De surcroît, elle hésite quelque peu sur les directives à prendre : «En ce qui me concerne, je ne suis pas convaincue que l'école devrait réouvrir l'année prochaine ». : l'utilisation du conditionnel démontre son hésitation.
Malgré sa force de caractère (qu’elle a démontré à maintes reprises, notamment dans le tome 5 face à Dolorès Ombrage) et son courage, qui va jusqu’à la pousser à vouloir affronter les Aurors du ministère : « il ne sera pas tout seul ! assura d'une voix forte le professeur Mc Gonagall en plongeant la main dans sa robe» (T5, ch.27 , p.696, éd Gallimard), elle ne semble pas avoir, pour le moment, l’envergure de Dumbledore pour diriger et protéger l’école.
Dans le cas où Poudlard ferme ses portes, les étudiants seront encore moins en sécurité que si il resté ouvert, puisqu’ils ne bénéficieront pas des protections qui existent naturellement autour de Poudlard, ni de la protection des professeurs et des Aurors qui sont postés autour de l’école. Ils n’auront donc pour toutes protections que celles que leurs parents seront en mesure de leur apporter : « Je dirais même que Poudlard est plus sûr, il y a davantage de sorciers, ici, pour nous défendre » (T6, ch.30, p.712, éd Gallimard)
Nous voyons donc le risque particulier que ce cas de figure peut entraîner chez les enfants de Moldus qui n’auront à leur disposition aucune protections magiques qui leur permettraient d’être plus à l’abri d’une attaque éventuelle de Voldemort.
Dans tous les cas de figure, les étudiants de Poudlard seront apparemment beaucoup moins en sécurité dans le tome 7 que dans les tomes précédents. Nous pouvons par conséquent redouter que les enfants de Moldus soient des cibles privilégiées lorsque l’on sait quelle haine Voldemort et ses partisans ont pour « Les Sangs de Bourbes ». Si les enfants de Moldus sont des victimes du Mage noir, leur parents ne seront probablement pas sans réactions et souhaiteront se tenir informés de ce qui se passe dans le monde des sorciers, voir d’intervenir dans cette guerre. Ceci est un nouvel élément qui nous fait penser qu’une partie de la communauté Moldue sera plus fortement impliquée dans le tome 7.
Enfin, nous nous sommes intéressé au statut d’une Moldue en particulier. Il s’agit de celui de la tante Pétunia, qui semble avoir une position intéressante dans le livre. Une partie de la conférence de JK.Rowling 15 août 2004 nous a semblé confirmer cela : « Tante Pétunia est-elle une Cracmol ?
Bonne question. Non, ce n'est pas le cas, mais [rires]. Non, ce n'est pas une Cracmol. C'est une Moldue, mais [rires]. Il va falloir que vous lisiez les autres livres. Tante Pétunia a pu vous sembler être un peu plus que ce que l'on voit au premier coup d'oeil et vous allez découvrir de quoi il s'agit. »
Elle laisse entendre une révélation sur la tante Pétunia qui paraît savoir plus de choses sur le monde sorcier qu’elle ne le laissait voir au premier abord. Elle surprend tout d’abord Harry en révélant qu’elle connaît l’existence des Détraqueurs : « - Ce sont les Gardiens d'Azkaban, la prison des sorciers [...] Harry sentit son cerveau vaciller dans sa tête. Mrs Figg, c'était une chose, mais la tante Pétunia? », (T5, ch.2, p.42, éd Gallimard). De plus, Pétunia a appris cette information en écoutant sa sœur en parler à un sorcier : « J'ai entendu cet horrible garçon...il en parlait à...à elle...il y a des années...» (T5, ch.2, p. 42, éd Gallimard). Ce sorcier, Harry pense logiquement que c’est son père. Mais est-ce vraiment lui ? Pétunia ne le mentionne pas, et ne confirme pas à Harry qu’il s’agit bien de lui. Il pourrait donc tout aussi bien s'agir de quelqu’un d’autre. Si Pétunia a retenu si longtemps l’information sur les Détraqueurs, il est tout a fait possible qu’elle ait entendu sa sœur parler d’autres sujets sur le monde de la sorcellerie, et qu’elle détienne une information capitale pour Harry.
De plus, nous pouvons penser que Pétunia a reçu des informations de la part de Dumbledore. Nous savons qu’elle a reçu une Beuglante de ce dernier, mais celui-ci parle d’une correspondance, ce que Harry trouve d’ailleurs étrange : « - Nous nous connaissons par correspondance bien sûr. Harry trouva que c'était une étrange manière de rappeler à la tante Pétunia qu'il lui avait un jour envoyé une beuglante » (T6, ch.56, p56, éd Gallimard)
Peut-être pourrait-elle de cette manière révéler un indice important à Harry. Nous voyons donc par ce dernier élément le rôle essentiel qu’une Moldue en particulier, la tante Pétunia, pourrait jouer dans le tome final de JK.Rowling.
* Conclusion.
Dans cette théorie, nous avons donc vu que le monde Moldu serait probablement impliqué d’une façon ou d’une autre dans le tome 7 (ce qui est déjà fortement visible dans le tome 6, notamment à travers le premier chapitre), que ce soit indirectement (Moldus ou enfants de Moldus victimes de Voldemort), ou bien directement (participation plus ou moins active d’une petite partie de la communauté Moldue dans la lutte contre Voldemort)
Cependant, notre théorie, si elle avait pour but d’essayer de voir la place des Moldus dans le tome 7, ne visait pas à démontrer que la communauté sorcière et Moldue se rencontreront un jour (ce que Rowling a elle-même affirmé dans une de ses conférences en 2005 :
«- Est-ce que le monde magique et moldu se rencontreront un jour ?
-J.K. Rowling : Non, la séparation est définitive »
Les Moldus et sorciers ne cohabiteront jamais à cause de différences et préjugés profondément encrées, mais il n’en demeure pas moins que des liens de parentés existent entre eux et que ces Moldus ayant un lien avec les Sorciers peuvent s’impliquer dans ce monde qui n’est pas le leur. Cette remarque de JK.Rowling (de mars 2006) est pertinente pour corroborer cela :
« L’univers d’Harry Potter se caractérise par la juxtaposition et l’interpénétration de deux mondes, celui des sorciers (qui ouvre vers un fonctionnement et une pensée « magique »), le monde de l’enfance et celui des Moldus, qui sont condamnés, par quelque sortilège d’amnésie, à oublier le monde magique de l’enfance, ce qu’on appelle communément les adultes »
Le monde Moldu, et plus précisément les membres Moldus ayant un lien de parenté avec les sorciers pourraient représenter le monde adulte, et donc la voie de la raison, pour orienter un monde magique peut-être trop « enfantin » vers une part de sagesse qui lui serait nécessaire pour régler ses conflits.
Cette théorie nous a semblé très intéressante car elle est très liée à une situation à la fois contemporaine et ancienne. Cette situation est le clivage qui existe entre deux mondes opposés, par l'ethnocentrisme qui existe dans chacun des deux mondes ( ethnocentrisme qui existe également dans de nombreuses sociétés actuelles ) c'est à dire par l’intolérance, le mépris et la peur de la différence qui existe pour les membres des deux communautés et par la richesse et la complémentarité que chacune des communautés pourrait apporter à l’autre si elles voulaient entériner leurs différents.
Théorie rédigée par les Serdaigle (gagnants de la tâche "Théorie" du tournoi des maisons du 11/06)
LA FORET INTERDITE
préambule : les références font appel
*aux éditions de poche folio junior pour Harry potter à l'école des sorciers (ES), Harry Potter et la chambre des secret (CS), Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban (PA)
*aux éditions Gallimard pour Harry Potter et la coupe de Feu (CP), Harry Potter et l'ordre du Phénix (OP), Harry Potter et le Prince de Sang mêlé (PSM)
Première partie : les données
1. Une forêt interdite
À proximité château de Poudlard se trouve une forêt.
Dans le tome 1 (ES), où nous la voyons apparaître pour la première fois, elle s’oppose nettement aux « jardinets proprets de Privet Drive » (Ch 2 p. 27) auxquels Harry est habitué. Au contraire, la forêt est touffue, dense (Ch 13 p. 221). On apprend au fil des tomes qu’elle contient des essences variées : de grands hêtres (ch 13 p. 221), des chênes (ch 15 p. 251), des pins (OP Ch 30), des érables sycomores (CS ch 15), des ifs (OP ch 21). C’est aussi dans cette forêt que Hagrid va chaque année chercher les sapins qui décorent l’école (ES ch 12 p. 195) et même parfois du houx et du gui (PSM ch 15 p.338). C’est donc une forêt riche et conséquente.
C’est ce que confirme le tome 2 (CS) qui précise qu’il s’agit d’une forêt vaste puisque Ron et Harry marchent pendant au moins une demi heure, après avoir quitté le chemin principal, avant d’atteindre le cœur de la forêt (Ch 15). Mais il y a une sorte de géographie de la forêt puisqu’on peut relever l’existence de ce chemin principal que les héros suivent à plusieurs occasions (ibid), d’où partent des sentiers. Au détour de ces sentiers, se trouvent un ruisseau puis une clairière (ES Ch 15 p. 246 ; p.250). Enfin, le centre de la forêt est le repaire d’Aragog (CS Ch 15). Plus on avance vers ce cœur de la forêt, plus la végétation est dense et graduellement la forêt devient donc sombre : « les arbres devenaient de plus en plus touffus et bientôt, ils [Ron et Harry] ne virent même plus les étoiles au-dessus de leurs têtes. La lune avait disparu, ils ne pouvaient plus compter que sur la lueur de la baguette magique pour s’éclairer » (ibidp. 287 ; voir aussi OP Ch 30 p.771).
On perçoit alors ici une nouvelle caractéristique de cette forêt : elle est essentiellement sombre. Si cela est en grande partie du au fait que les « intrusions » dans la forêt ont souvent lieu la nuit (qu’il s’agisse de la punition dans le tome ou de la rencontre avec Aragog dans le tome 2), il n’en reste pas moins que ce lieu est donc associé à un atmosphère pesante, peu accueillante et même un peu oppressante.
Cette forêt, bien que proche du château, est interdite aux élèves.
Dumbledoreprécise en effet qu'il est "interdit à tous les élèves sans exception de pénétrer dans la forêt qui entoure le collège" (ES Ch 7 p. 129). Le directeur procède à ce rappel tous les ans (OP Ch 11 p. 239).). On sait cependant que les jumeaux Weasley ont tenté à plusieurs reprises d’y pénétrer (ES Ch 8 ), ce qui est à mettre au compte de leur tendance revendiquée à braver l’interdit. Mais en dehors de ces bravades dont les jumeaux sont coutumiers et que Harry tend à répéter lui aussi à plusieurs reprises, il arrive que les élèves soient envoyés dans la forêt. C’est en effet là que se déroulera la retenue de Harry, Hermione, Drago et Neville dans le tome 1.
En toute logique en effet, entrer dans un lieu interdit, sous couvert des professeurs, ne peut se faire que dans le cadre d’un châtiment. C’est bien ainsi que Rusard présente donc cette intrusion lorsqu’il y accompagne les élèves consignés. On connaît son penchant pour les méthodes extrêmement sévères, et il estime celle-ci adaptée puisqu’il leur déclare : "ça m'étonnerait que vous en ressortiez" (ibid, Ch 15 p. 244). De fait, cette punition n’est pas anodine puisqu’elle est l'alternative au renvoi, comme le précise Hagrid lorsque Drago tente de se soustraire à la visite forcée en invoquant l’influence de son père (p. 245).
Pour quelles raisons alors cette forêt est-elle ainsi et si strictement interdite ?
2. Les raisons de l’interdit
Les raisons de cet interdit ne sont jamais réellement données mais au fil des années, en découvrant cette partie de Poudlard, on peut sans problème les trouver. La raison qui semble évidente est la dangerosité de ce lieu.
Cependant si la forêt regorge de créatures menaçantes, l’endroit a aussi une mauvaise réputation persistante et pas toujours fondée. Percy qui aime à montrer qu’il est au courant de tout dit que tout le monde sait qu'elle est "remplie de bêtes féroces" (ESCh 7 p. 129).
* Une des rumeurs colportées par les élèves nous est donnée par Drago Malefoy. " Il y a des tas de bestioles là-dedans, même des loups-garous, d'après ce qu'on m'a dit."(ES Ch. 15 p. 244) En effet la présence des loups garous reste un « on dit » car il n’y aura jamais de preuve. Hagrid ne contredit pas Drago mais ne confirme pas cette rumeur non plus. En revanche Ron l’accrédite dans le tome 2. (CS p. 284) « Mais il parait qu’il y a des … heu … des loups-garous dans la forêt ». Il n’y a qu’un seul loup garou dont on est certain qu’il occupa la forêt, ce fut Lupin. (PA Ch. 20 p. 408) Mais cela ne dura qu’une nuit. Les loups garous ne sont pas des créatures appréciées dans le monde de la sorcellerie donc il semble assez normal que l’on associe ces créatures avec ce lieu assez inhospitalier. Les loups garous représentent le mal, pourquoi ne vivraient ils pas dans un endroit qui est tout sauf accueillant ? Cette rumeur ne fait que renforcer l’interdiction de pénétrer dans la forêt, elle sert à protéger les enfants.
* Une autre rumeur concerne la présence de trolls, on en est informé par des dires de Tom Jedusor lorsqu’il parle des ennuis rencontrés par Hagrid lors de sa scolarité (CS Ch. 17). Mais la petite tendance aux mensonges du futur Voldemort surtout lorsque cela concerne le garde chasse peut nous faire douter de la présence de trolls dans la forêt.
Outre les créatures supposées vivre dans la forêt d’après des rumeurs entretenues par les générations passant à Poudlard il y en a dont on a la preuve de l'existence.
* La créature qui, avant sa mort dans Harry et le Prince au sang mêlé, semble être un peu la reine de la forêt, à elle seule justifie l’interdiction. Il parait assez normal que le directeur ne souhaite pas qu’un de ses élève se retrouve face à une araignée géante. Aragog est une araignée recueillie par Hagrid vivant au centre de la forêt. Sa présence est évoquée dans les tomes 2 et 6 (CS Ch. 15 ; PSM Ch. 19). Mais il n’y a pas qu’une seule araignée géante, elle vit avec sa « famille » qui n’est pas beaucoup plus rassurante ; certains membres de ce clan mangeront sans sourciller un humain.
* Autres créatures, autre danger : les centaures. (ES Ch. 15 p. 248 et suivantes). Il y en aurait une cinquantaine dans la forêt interdite (OP ch. 33). Même s’ils apparaissent comme étant assez calmes, Hagrid leur reconnaît un caractère peu amical dans le tome 1. Ces créatures ne paraissent pas trop dangereuses pour Harry car possédant des caractères différents : si Ban est agressif, Ronan est neutre, quant à Firenze il est même très amical (ES Ch. 15). Mais ils se révèlent brutaux lors de la cinquième année de Harry, lorsque Firenze devient professeur à Poudlard. Hagrid parle de leur brutalité dans le tome 5 : (OP Ch. 30 p. 770) ils "sont dans une fureur noire. Si je ne m'en étais pas mêlé, ils auraient tué Firenze à coups de sabots". Même sans l’interdit peu d’élèves seraient enclins à une promenade en forêt car la colère des centaures pourrait leur faire regretter leur intrusion dans cet endroit.
* Il y aussi des créatures que peu d’élèves peuvent voir mais que Hagrid est fier d’être probablement la seule personne en Grande-Bretagne à avoir domestiqué ; il les attire avec une demi-carcasse de vache. Ce sont les Sombrals. : "Je pense qu'il vaut mieux voir ces créatures dans leur milieu naturel. Ce qu'on va étudier est plutôt rare. Je crois bien que je sui la seule personne au Royaume-Uni à en avoir dressé" (OP CH 21 p. 499). Leur description nous laisse penser que ce n'est pas vraiment un mal que de ne pas les voir (ibidp. 501) : "une tête de dragon, le corps squelettique d'un grand cheval ailé presque entièrement noir", "une longue queue noire" puis le sombral "baissa la tête et commença à arracher de ses crocs pointus des lambeaux de chair à la vache morte". Si l'on voit ces créatures c'est que l'on a assisté à la mort de quelqu'un ; donc elles sont loin d'être très rassurantes, et renforcent l'idée d'une forêt peuplée d'êtres effrayants.
* Il y aura des créatures qui feront un passage éclair dans la forêt mais qui n'en sont pas des moins féroces. Gardien de la trappe qui ouvrait sur le chemin de la pierre philosophale, chien à trois têtes, qu’on peut calmer grâce à un air de musique, Touffu est l’une d'entre elles.
« Enfant : Qu'est-il arrivé à Touffu ?
JKR : J'adore les lecteurs attentifs... Vous verrez qu'à Poudlard, tout ce qui est dangereux finit par se retrouver dans la forêt... Et c'est là que Touffu a été remis en liberté. Il y rôde donc maintenant.» (12 mars 2001 devant le Blue Peter TV Show.) Touffu rappelle beaucoup Cerbère, le chien attaché par des chaînes aux portes d’Achéron, fleuve des enfers. Cerbère était le dernier travail d’Hercule, Touffu le premier d’Harry. JK. Rowling le reconnaît Touffu n’est pas un créature des plus inoffensive, c’est pourquoi il ne resta pas à Poudlard une fois sa tâche accomplie. La forêt servira également de refuge pour les dragons dans Harry et la Coupe de Feu et pour Graup, le frère géant de Hagrid, dans L’Ordre du Phénix. Quand les dragons apparaissent (CP ch 19 p 292 ) on a pas d'eux une description très rassurante « quatre énormes dragons à l’air féroce se dressaient sur leurs pattes de derrière » « le coup tendu, ils rugissaient, mugissaient, soufflant leur gueule ouverte, hérissée de crocs acérés, des torrents de feu qui jaillissaient vers le ciel noir ». Quand à Graup, lui est d'abord décrit par son environnement "la tanière d'une animal"(OP Ch. 30 p. 774). Il apparaît d'abord comme "un monticule de terre" qui s'avère finalement être doué de respiration, ce qui met Hermione au bord des larmes. Hagrid veut "lui apprendre les bonnes manières et montrer à tout le monde qu'il est inoffensif" (ce qui désespère Hermione !). Graup est "une énorme créature" (l'imprécision du terme est notable !). Cependant Graup est un "avorton" aux yeux des géants : il ne mesure que cinq mètres (p. 776). La présence de Graup est si inquiétante qu'elle a fait fuir les autres créatures de cette partie de la forêt (p. 777). Puis suit une description plus précise : "Graupétait étrangement difforme. Ce que Harry avait pris pour un gros rocher recouvert de mousse, à gauche du monticule, était en réalité la tête de Graup. Beaucoup plus grande par rapport à son corps que celle d'un humain, elle était parfaitement ronde et recouverte d'une toison de boucles courtes et serrées d'une couleur de fougère. L'ourlet d'une oreille unique, grande et charnue, était visible au sommet de sa tête qui paraissait attachée directement aux épaules comme s'il n'avait quasiment pas eu de cou (...) Harry voyait la plante de ses énormes pieds, nus et crasseux, semblables à deux luges posées l'une sur l'autre". Même si Hagrid tentera de le "dresser" il restera un géant dangereux qui devra retourner en montagne au grand soulagement des autres habitants du lieu, Graup restera sans doute la créature la plus dangereuse ayant habité dans la forêt.
* Enfin, l'un des cours avec Hagrid comme professeur qui restera dans la mémoire des élèves est leur rencontre avec des hippogriffes (PA Ch 6 p128) « le corps, les pattes arrière et la queue d’un cheval mais leurs pattes avant, leurs ailes et leur tête semblaient provenir d’aigles monstrueux dotés de longs becs d’une couleur gris acier, et de grand yeux orange. Leurs pattes avant étaient pourvues de serres redoutables d’une quinzaine de centimètre de long. » En temps normal les hippogriffes vivent eux aussi dans la forêt, et se sont la encore des créatures peu recommandables ; M. Malefoy se servira d’ailleurs de cet argument pour faire tuer Buck.
En fait la forêt fait peur, mais plus par ce que l’on ne sait pas d’elle que pour ce que l’on en sait. On craint ses habitants, surtout ceux qui peuvent être dangereux parce qu'on ne sait pas s’ils sont là ou pas… Et cette crainte permet à Dumbledore de faire respecter son interdit, il viendrait à l’idée de peu d’élève de s’aventurer dans la forêt interdite. Pourtant pour certains élèves c’est un devoir que de braver l’interdit, alors ils se font une joie d’aller visiter la forêt.
Mais si la priorité de Dumbledore est bien la sécurité de ses élèves pourquoi garde-t-il ce lieu regorgeant de créatures, plus dangereuses les unes que les autres, si près du château ?
3. Pourquoi conserver si près du château une forêt si dangereuse ?
La Forêt Interdite apparaît comme une barrière entre le château de Poudlard, ses environs, qui représentent le ‘positif’, le ‘sécurisé’ (sorciers bienveillants de Pré-au-Lard, élèves, profs de l’école) et le monde extérieur qui est plutôt hostile (les moldus auxquels on dissimule la vue du château, la guerre dès le tome 5). C’est pourquoi le château est protégé par de nombreux charmes et sortilèges.
Mais Poudlard bénéficie également d’une protection de type ‘physique’ (géographique) (cf la carte dessinée par JKR, voir illustration plus bas). Le domaine est entouré d’un long mur d’enceinte (id.). Le château est construit sur une falaise à la manière des châteaux forts moyenâgeux. Enfin, il est bordé d’un vaste lac (CF, Ch. 26) rempli de créatures réputées dangereuses (au sud), de Pré au Lard (au nord-est) et de la Forêt Interdite à l’ouest (id.).
Carte de Poudlard inspirée d'un dessin de JK Rowling (voir l'original ici et les explications de JK Rowling en Français ici)
Le rôle premier de la forêt Interdite est donc un rôle défensif : son épaisseur, ses créatures dangereuses, son emplacement géographique … viennent s’ajouter aux sorts déjà cités dans la protection du château et de ses habitants. Son rôle est de dissuader toute possible intrusion étrangère (moldue ou bien sorcière). Elle est donc nécessaire à l’équilibre interne de Poudlard.
De plus, une forêt (même Interdite) ne saurait être infranchissable. C’est pourquoi l’on peut dire qu’elle est plus qu’une simple barrière à proprement parler. La Forêt Interdite est une ‘zone intermédiaire’, une frontière. Frontière entre l’intérieur (Poudlard) et l’extérieur (le reste du monde), entre le monde des hommes / des sorciers et le monde des créatures magiques (souvent dangereuse). Or, nous avons déjà vu comment il est facile de franchir celle-ci. C’est précisément cette perméabilité qui rend la Forêt Interdite doublement dangereuse : des élèves peuvent y entrer et des ennemis en sortir.
Ce danger n’est pourtant pas négligé par Dumbledore : c’est là qu’intervient Hagrid.
À plusieurs reprises, J. K. Rowling insiste sur le fait que la cabane d’Hagrid se trouve en lisière de la forêt (ES, ch. 8 p. 143 et PA, ch. 6, p. 126) désignant ainsi son propriétaire comme le gardien de cette forêt / frontière.
En effet, dès le premier tome, Hagrid se présente à Harry comme le garde-chasse de la Forêt Interdite. Il l’est devenu après son renvoi de l’école : « J’ai été élève à Poudlard […] on m’a renvoyé. J’étais en troisième année. Ils ont cassé ma baguette magique en deux et tout ça … Mais Dumbledore m’a permis de rester comme garde-chasse » (ES ch. 4, p. 65). À ce titre, il est chargé de la régulation de la vie forestière en général, c'est-à-dire de tâches telles que l’entretien des sentiers, le recensement des créatures qui y vivent …
À force de côtoyer la forêt, Hagrid en connaît tous les secrets. Par exemple, il a une connaissance intuitive sûre de celle-ci et sent les présences qui y vivent puisqu'il détecte que "il y a dans cette forêt quelque chose qui ne devrait pas y être" (ES, ch. 15 p. 248). De même, il sait la ‘maîtriser’. Ainsi, lors de la punition infligée à Harry, Ron, Hermione et Draco dans le tome 1, Hagrid leur dit : "Tant que vous serez avec moi et Crockdur, rien de ce qui vit dans la forêt ne vous fera de mal" (ES, ch 15 p. 246). Cela signifie qu’il joue un rôle de ‘protecteur’ entre les sorciers et les créatures magiques de la forêt.
Mais c’est également en la personne d’Hagrid que J. K. Rowling nous rappelle que la Forêt Interdite et ses créatures ne sont pas exclusivement dangereuses. Pour preuve, le tome 6 nous précise les rapports qu’entretient Hagrid avec la forêt. En effet, Harry et Ron y rappellent la passion de Hagrid pour ses créatures (PSM, Ch 11 p. 257) : Hagrid a donné un ours en peluche à un bébé dragon, il a chanté des berceuses à des scorpions à dard et à ventouses, il a tenté de raisonner son demi-frère, et il parle enfin d'Aragog … Hagrid est donc celui qui prend "soin" des créatures de la forêt, des créatures magiques en général, ainsi que le signale la nature de son poste de professeur.
La forêt n'est pas pour lui un milieu hostile mais une ressource de vie magique, là où elle est pour Slughorn un lieu qui contient des éléments magiques qu'il pourra utiliser pour ses potions. En effet, lors de la soirée de l'enterrement d'Aragog (PSM, Ch 22 p. 530) Slughorn se montre très intéressé par les créatures de la forêt interdite pour tous les ingrédients de potions qu'elles représente. Ainsi, il lorgne sur le crin de Licorne que Hagrid finira par lui donner, écoute ses explications sur l'élevage de Botrucs (p. 536) mais il parle surtout d'Aragog, lorsqu'il se rend compte que sa présence dans la forêt n'était pas une rumeur : en effet, elle est une accromentule dont le venin est très précieux (il en prendra d'ailleurs un peu sans le dire à Hagrid).Si Hagrid est garde-chasse, il l'est donc au sens de la préservation et de soin de la vie, et non au sens de l'exploitation de son "contenu".
Hagridest donc une figure centrale du rapport à la forêt ; il apparait comme le passeur, le frontalier, celui qui protège la forêt autant qu'il l'observe et la garde, ou qu'il en interdisse l'entrée, conservant aussi des rapports amicaux avec les créatures potentiellement dangereuse qu'elle abrite.
Mais on peut se demander si la présence d'Hagrid suffit réellement à rendre une forêt si périlleuse inoffensive.
Deuxième partie : Le problème
1. La forêt apparaît pourtant comme un lieu dangereux échappant régulièrement au contrôle de toute autorité, et malgré toutes les précautions prises par Dumbledore et Hagrid.
Bien qu'il apparaisse comme le lien entre la forêt et Poudlard, Hagrid semble parfois être dépassé par la force inhérente de la forêt. Des tensions apparaissent peu à peu entre Hagrid et les habitants de la forêt, montrant par la même occasion que la forêt interdite peut échapper à tout contrôle.
Ainsi, au fil des aventures, on peut se rendre compte que des tensions commencent à naître. Hagrid précise ainsi que suite à l'épisode de la forêt dans le premier tome, "les centaures sont furieux" contre lui (OP p.769-770.).
Le tome 6 est un véritable tournant dans la relation entre le garde et ses habitants. Alors que jusqu’ici Hagrid semblait être un des seuls humains à pouvoir se mouvoir au sein de la forêt, la mort d’Aragog va bouleverser cet état de fait.
Ainsi, pendant l’agonie de l’araignée géante, Hagrid évoque le fait que les enfants d’Aragog s’agitent, au point que seul Hagrid peut désormais peut les approcher (PSM ch 11 p. 257). Il est donc encore toléré dans le cœur de la forêt interdite, bien que le danger se fasse imminent. Mais lorsque Aragog meurt, Hagrid doit se rendre à l’évidence, il ne peut plus se rendre au cœur de la forêt, les enfants d’Aragog ne le laissant plus s’approcher de leur toile . Il déclare alors résigné que "c'est la première fois qu'il y a un endroit de la forêt interdite où je ne peux plus aller" (p. 532).
On peut dès lors s’interroger sur le rapport réel entre Hagrid et la forêt. Celle-ci semblait le tolérer en raison de l’amitié du garde-forêt pour certaines créatures de la forêt, au point que celles-ci apparaissent presque comme apprivoisées par l’homme. Mais avec la mort d’Aragog, la forêt semble retourner à son état sauvage et dangereux, même pour Hagrid. Elle semble peu à peu s’échapper de tout contrôle, devenant un lieu autonome et libre de toute dépendance avec le monde des sorciers.
La forêt peut même devenir le repaire de l’ennemi juré de Harry Potter, Voldemort lui-même. On pourrait s’étonner de la présence du seigneur des Ténèbres aux portes même de Poudlard, vivant parmi des créatures magiques en contact avec Hagrid.
Certes, Voldemort n’apparaît pas sous une forme réellement humaine ou « sorcière », mais sous une forme de « demi-vie », comme le précise Firenze (Tome 1, p. 253). Il y erre dans le sanctuaire végétal comme un damné, qui semble tolérer cette âme errante.
Les rapports entre la forêt et Voldemort apparaissent alors ambigus. Car la forêt n’est pas seulement un refuge pour Voldemort, celui-ci y trouve surtout les ressources suffisantes pour se maintenir vivant et préparer son retour. Ainsi la forêt lui offre un moyen de subsistance en le laissant se repaître du sang des licornes (Tome 1 p 252). Bien qu’un tel acte soit un des pires outrages qu’on puisse faire à la plus pure des créatures de la forêt, comme le rappelle Firenze (tome 1, p. 254), une grande partie de ses habitants l’acceptent. Comme l’explique le centaure Bane, la présence de Voldemort et ses actes sont nécessaires, ils sont dans l’ordre des choses (« Nous avons fait serment de ne pas nous opposer aux décisions du ciel », « Les centaures se soumettent aux décrets du destin », p.253) Cependant, une autre partie de la forêt se rebelle contre ce fatalisme et choisit de lutter contre cette présence. Elle s’incarne dans le personnage de Firenze, qui choisit d’aider Harry Potter dans son face-à-face avec Voldemort (tome 1, p.252-253).
La forêt semble donc parfois échapper à tout contrôle et peut devenir un lieu éminemment dangereux, mu par une sorte de fatalisme résigné, comme obéissant à un dessein non-révélé aux yeux des sorciers ? La forêt a-t-elle eu raison ou tort de tolérer la présence de Voldemort ? Obéit-elle à une raison supérieure, inaccessible aux sorciers ? Rien n’indique que les centaures comme Bane ont eu raison d’obéir au « Destin » au point de laisser Voldemort errer dans la forêt et y tuer les plus pures des créatures. Car comme le rappelle Firenze, « il arrive qu’on se trompe en lisant le destin dans les planètes » (p.255).
On ignore donc les raisons profondes qui ont poussé la forêt et ses créatures à tolérer l'intolérable, mais ces évènements démontrent parfaitement que la Forêt demeure un lieu échappant parfois à tout contrôle, même celui d'Hagrid.
2. L’autonomie de la forêt
Si la forêt peut ainsi échapper au contrôle de celui qui est censé en être à la fois le gardien et le passeur, c’est qu’elle possède une autonomie bien plus grande qu’on ne pouvait le penser.
En effet, entrer dans la forêt, ce n’est pas simplement passer d’un lieu à un autre. Outre la dimension de danger déjà soulignée, il faut en réalité accepter les règles qui la régissent. Nous avons déjà vu que ces règles pouvaient être personnifiées par certaines créatures qui y habitaient. Mais il semble qu’indépendamment de ces animaux ou de ces êtres hybrides auxquels il est facile de reconnaître une liberté d’action, il faille aussi tenir compte de la dynamique propre de la forêt.
Elle n’est en effet pas un lieu dont on sort indemne ou identique à la manière dont on y est entré. Et Harry en fait l’expérience dès sa première visite : au bout de quelques temps passé au sein de cet environnement, son attention à son environnement n’est plus la même : son ouïe s’affine et il se met à percevoir « chaque sifflement, chaque brindille » (ES Ch 15 p. 250). La forêt agit donc comme un maître qui a quelque chose à apprendre à son élève : elle en appelle à son attention et lui permet de prendre conscience de choses qui passent pour lui inaperçues en temps normal.
Il n’est pas étonnant alors de voir Hagrid lui-même si intuitif lorsqu’il se déplace dans la forêt, et même de manière plus permanente, puisque c’est au quotidien qu’il vit cet étrange apprentissage. Ainsi, dès la première rencontre avec Hagrid, (ES ch 1 p. 24), au moment de laisser Harry à Privet Drive, c’est « un long hurlement de chien blessé » qu’il pousse, comme si son lien avec l’animalité propre à la forêt était déjà devenu si intime qu’il ne puisse, lors d’une émotion forte, le réprimer. La forêt a en somme déteint sur lui qui en est si proche. Et de fait, on verra souvent Hagrid à l’affût, attentif aux détails, presque à la respiration des lieux, en tous cas, en percevant intuitivement l’ordre (ES Ch 15), d’une manière différente de celle que les Centaures possèdent naturellement, comme si lui l’avait réellement développée au contact de la forêt.
L’action indépendante de la forêt est donc réelle, et elle est puissante. Elle agit en effet aussi sur ce qui est a priori inanimé. Il faut en effet souligner le destin particulier de la Ford Anglia de M. Weasley (CS Ch 15 p. 289). Abandonnée dans la forêt après l’escapade de Harry et Ron, alors qu’elle était une simple voiture devenue volante sous l’effet de la magie humaine, elle est devenu un être quasi-vivant. Elle avance en effet vers les deux garçons comme « un gros chien turquoise venu accueillir son maître » et Ron s’étonne : « Regarde, à force de vivre dans la forêt, elle est retournée à l’état sauvage ». La voiture a changé d’apparence, elle est « couverte de boue », ses ailes sont rayées.
Mais ce n’est pas tant cet aspect de la métamorphose qui doit nous étonner. En fait, d’objet inerte, elle est devenu un objet qui possède en propre une vie, qui est véritablement autonome ainsi que nous le dit le texte : « Apparemment, elle s’était habituée à se promener toute seule dans la forêt ». Aucun doute alors : la voiture est vivante, comme si la forêt lui avait insufflé la force vitale qui est la sienne et qui la parcourt.
Mais cette force vitale n’est pas simplement inoffensive. En effet, on peut voir la manière dont Aragog a évolué à partir du moment où elle s’est mise à vivre dans la forêt. On sait en effet que tant qu’Hagrid l’hébergeait au château même, elle n’a blessé ni attaqué personne. Pourtant lorsque Ron et Harry en font la connaissance (CS Ch 15 p. 289 et suivantes), elle est loin de semble si peu dangereuse. Elle a bien conservé toutes ses caractéristiques humaines : elle parle, vit dans ce qui semble être une sorte de palais avec un « dôme en toile d’araignée », elle vit selon le schéma humain du couple avec Mosag et ses enfants.
Pourtant, elle n’hésite pas un instant à sceller de sort de Ron et de Harry en prononçant leur mise à mort ; elle s’avère ainsi cruelle et agressive, chose dont Hagrid lui ne prendra jamais conscience du fait de son lien privilégié avec elle. Tout se passe donc comme si la forêt devenue son habitat avait renouvelé en elle son animalité innée, sa dangerosité même.
L’effet de la forêt est donc bien réel. Il ne s’agit pas simplement d’un environnement qui agirait comme un décor un peu sombre. La forêt interdite est une force à part entière, un quasi-personnage dont on a vu combien même Hagrid pouvait perdre le contrôle, tant elle agit librement et selon des lois qui lui sont propres.
Force est alors de reconnaître qu’il faut accorder à cette forêt un statut particulier et une fonction singulière au sein de l’univers magique qui est celui d’Harry Potter.
Troisième partie : quel statut alors pour cette forêt ?
Dans l’imaginaire occidental, les forêt ont généralement, outre l’aspect simplement nourricier, trois fonctions principales : elles renferment un peuple merveilleux et sont le refuge d’une dimension magique oubliée ; elles incarnent aussi l’imaginaire humain en se peuplant d’animaux plus étranges et souvent terrifiants les uns que les autres ; enfin, elles accueillent bandits et résistants qui y trouvent une cache inaccessible.
Nous avons vu comment la forêt interdite qui borde Poudlard retrouvait certains de ces deux derniers aspects. Hagrid, dans la valeur la plus élémentaire de sa fonction de garde-chasse, incarne d’une certaine manière l’aspect nourricier de la forêt. Mais celle-ci est bien plus riche d’imaginaire. Elle est d’une part le lieu où l’on pense que vivent les créatures de tout genre que le monde magique peut contenir, y compris lorsque tout ceci n’est que l’effet de rumeurs infondées. Mais elle est aussi d’autre part un endroit suffisamment vaste et retiré pour que chacun y trouve refuge, de l’innocent pourchassé (Buck), à ceux qui demandent un asile temporaire (Croupton senior ou Lupin métamorphosé), en passant malheureusement par les hôtes les plus indésirables (Voldemort en personne, sous sa forme larvaire).
Reste alors à savoir si la forêt incarne aussi le merveilleux et la puissance magique qu’elle revêt dans les grandes traditions des mythes et des légendes de nos forêts.
Dès la première visite dans cet endroit, Harry va découvrir cet aspect à travers une créature parfaite : la licorne (ES Ch 15 p. 251). Celle-ci est blessée, mais sa blancheur illumine le lieu pourtant sombre, et d’ailleurs visité de nuit : « Ses longues jambes minces s’étaient repliées dans sa chute et sa crinière étalée formait une tache gris perle sur les feuilles sombres. » La licorne sera décrite à Harry par le Centaure Firenze comme étant « un être pur et sans défense ». On peut alors considérer que ce n’est pas un hasard si c’est là la première créature que Harry rencontre dans la forêt. Elle incarne un aspect essentiel de la forêt, celui qui touche à la fois au merveilleux et à la pureté encore inaltérée.
1. La forêt comme lieu du merveilleux
Outre leur aspect pur, les licornes sont aussi l’emblème de ce que la forêt contient de plus beau et de plus lumineux. C’est ainsi d’ailleurs que Harry le ressent lors de sa première vision de la licorne : « Harry n’avait jamais rien vu d’aussi beau et d’aussi triste » (ES Ch 15 p. 251). La licorne est en effet l’emblème par excellence de la créature féérique. Elle est la créature du bien, la figure inversée du loup et de l’ours dans les contes médiévaux, tant dans son apparence que dans ses vertus. Qu’elle soit alors la première créature que voit Harry dans la forêt interdite nous entraîne aussi dans une toute autre direction que celle précédemment développée : celle du merveilleux.
Le merveilleux est ce domaine dans lequel l’inattendu surgit, et ce sous une forme souvent séduisante, enchanteresse. C’est celui que l’on trouve généralement développé dans les contes, dont l’action se déroule dans la forêt précisément parce qu’elle présente un cadre où la civilisation, et avec elle la raison technicienne, s’arrête. D’autres forces agissent alors, plus imaginaires : les formes végétales prennent vie, les épreuves s’y multiplient et c’est à ses ressources profondes que le héros doit faire appel, au fond de son caractère. On ne triche pas avec le merveilleux, il est l’exigence d’une vérité profonde qu’il faut aller chercher derrière les apparences. « Il était une fois, dans une forêt profonde…. » disent les contes. La forêt interdite est-elle alors aussi ce genre de forêt merveilleuse ?
C’est en tout cas ce que l’on pourrait affirmer au vu de la description qui nous en est proposée dans le tome 3 alors que nos héros approchent de Noël (PA Ch 11 p. 235) : « Au dehors, la forêt interdite paraissait enchantée, avec ses arbres parsemés de neige aux reflets d’argent, et la cabane de Hagrid ressemblait à un gâteau recouvert de sucre glacé ». Cette brève description est explicite : elle amène la forêt du côté des contes, on pense en particulier à Hanselet Gretel évoqués par la cabane de Hagrid. C’est bien sûr le moment où se déroule l’action qui veut cela. Mais c’est aussi le regard des héros qui peut provoquer cela. La période de Noël est l’occasion de regarder différemment les choses, la neige transfigure les paysages. Cette forêt, souvent inhospitalière se révèle tout à coup sous un autre jour, celui de la forêt enchantée. Cela signifierait alors qu’elle contient des solutions inattendues, et l’on sait bien que c’est en grande partie grâce à elle que bien des créatures sont sauvées, à commencer par Buck et Sirius dans le Prisonnier d’Azkaban (PA Ch 21 p. 423 puis 428) La blancheur et l’argent qui sont devenus les couleurs de la forêt en lieu et place des traditionnelles teintes sombres et inquiétantes évoquent la licorne ou les patronus dont on connaît la fonction protectrice. La forêt est donc transfigurée, elle a révélé, au détour d’une nuit de neige, son aspect féerique.
Cet aspect ne nous est pas totalement inconnu. On a déjà vu comment la Ford était revenue à un état sauvage (qu’elle n’avait pourtant jamais pu connaître, ayant toujours fréquenté les routes et le bitume). Nous savons en fait depuis le tome 1 que « la forêt est pleine de secrets » comme l’a déclaré le centaure Ronan (ES Ch 15 p. 248). Ici, ces secrets se révèlent positifs et séduisants. La forêt connaît les secrets des uns et des autres, elle les abrite et les révèle parfois le moment venu. Ainsi en est-il de Croupton senior dans la Coupe de feu (CP Ch 28 p. 494 et suivantes). C’est un être sans défense que révèle alors la forêt aux yeux de Harry, un être blessé, épuisé, au bord de la raison, tout comme il est au bord de cette forêt qui semble pourtant l’entendre. En effet, c’est aux arbres que dans sa folie il parle, comme s’il était entré dans un univers différent. Mais tant qu’il était aux abords de la forêt en compagnie des arbres, il ne lui arrivait encore rien. Il ne survivra pas en revanche à la rencontre des humains qui va suivre.
La forêt révèle donc bien un autre ordre, un ordre merveilleux. Mais derrière la beauté de cet aspect, on sent déjà que se cache une étrange puissance.
2. La forêt comme lieu d’un pouvoir animal ancestral
La forêt est l’endroit qui n’a pas encore subi la transformation des techniques humaines. Elle symbolise en ce sens une nature primitive encore vierge et pure. Cette virginité se retrouve donc à nouveau incarnée par les Licornes qui habitent la forêt. Mais cette pureté n’est pas simplement positive. Si la licorne est en effet sans défense, d’autres créatures, elles aussi non domestiquées par l’homme présentent des possibilités plus violentes. Nous avons d’ailleurs vu que la forêt agissait comme pour ramener ce qui était civilisé à un état plus sauvage (au sens propre du terme, littéralement dérivé de Silva, la forêt).
La forêt est donc le lieu de l’état premier des choses. Cette force primordiale, cet aspect ancestral se retrouve de manière presque explicite dans la communauté des Centaures, dont on apprend dans l’Ordre du Phénix qu’ils « ont beaucoup d’influence » dans la forêt (OP Ch 30 p. 770).
Dans la mythologie gréco-romaine, les centaures sont les représentants de forces premières. Ils se divisent en deux branches : l’une, la lignée de Chiron, est issue des amours de Cronos et de Philyre, l’autre la lignée de Centauros, naîtra d’Ixion et de Nuée. Chiron est un centaure immortel et sage, ami d’Heraklès, qui acceptera de céder son immortalité à Prométhée, lui-même ami des hommes. Il incarne donc une force profitable aux hommes. On peut considérer que Firenze lui ressemble beaucoup. La lignée qui descend de Centauros au contraire est une lignée brutale : ainsi, agissant à l’invite d’Arès et Eris (la discorde) à une noce, ils s’enivrent et tentent de violer la mariée et ses amies. Ils représentent donc la force débridée, la démesure dans toute ce qu’elle peut avoir de maléfique. On reconnaît ici facilement la figure de Bane et plus encore de Margorian.
Les Centaures sont les créatures les plus intelligentes de la forêt (ibid) mais ainsi que le dit Hagrid dès le tome 1 « Ils savent beaucoup de choses. L’ennui c’est qu’ils ne sont pas bavards » (ESCh 15 p. 250). Ce savoir des Centaures, Bane, leur premier chef, le revendique comme étant en quelque sorte leur bien propre, comme si les Centaures étaient détenteurs d’un réel secret qu’ils ne partagent pas. Et l’on découvre au fil du texte en quoi consiste ce savoir : il s’agit en quelque sorte de l’ordre des choses, de la fatalité. Les centaures scrutent le ciel, observent la position des planètes, ils connaissent les décrets du destin ; ce n’est donc pas un hasard si Firenze finira par enseigner la divination dans le tome 5, rappelant d’ailleurs qu’il eût préféré donner ses cours dans la forêt interdite elle-même, comme si c’était là une condition favorisant l’exercice de son art (OP Ch 27 p.673). Connaître ainsi le devenir des choses, c’est connaître leur ordre, la manière naturelle dont elles doivent se passer. Les centaures font ainsi figure de sagesse ancestrale, celle qui sait mais ne dit pas, celle qui reste fermée aux non-initiés et qui pourtant pourrait souvent livrer la clé des situations.
Les Centaures représentent donc bien une force magique à part entière, ainsi que le montre la fontaine de la fraternité magique qui se trouve au ministère (OP Ch 7 p. 147) et qui rassemble les différents membres de la communauté magique : sorcier, sorcière, elfe, gobelin et Centaure.
Mais cette sagesse n’exclut pas la violence. Bane incarne cette force notamment lors de son emportement face à Firenze qui, dans le tome 1, accepte Harry sur son dos. Bane rappelle Firenze à ses « devoirs » et à son « serment », celui de taire ce qu’il sait. Mais il s’indigne aussi de voir Firenze accepter de servir un homme. Bane nous montre donc que la puissance des centaures, qu’elle soit théorique (la connaissance et la divination) ou physique (et l’on sait que les Centaures peuvent être puissants au vu du l’attaque qu’ils mène contre Ombrage dans l’Ordre du Phénix Ch 33 p. 844 et suivantes) ne saurait être domestiquée par les hommes. C’est Margorian qui reprend ici le rôle de Bane et rit de la lecture de l’article de loi que lui fait Ombrage, tout comme plus loin, ils considèreront Harry comme étant « déjà presque un homme » alors qu’il est loin d’avoir atteint la majorité telle qu’elle est définie par le Ministère de la Magie. C’est que les lois des hommes ne s’appliquent pas aux Centaures. La forêt elle-même n’obéit pas ces lois là car elle est, comme le déclare Margorian, la forêt des centaures et non celle des hommes (ibid). Cela ne signifie pas que les forces sylvestres soient chaotiques. Mais cela implique en revanche qu’elles ne sauraient être maîtrisées par l’être humain.
Dans le monde magique, cela a alors des conséquences importantes : les réglementations magiques n’ont pas cours dans la forêt. La magie s’y déploie selon sa propre logique qui peut parfois être alors totalement débridée et dévastatrice. Ainsi, la révolte des mêmes centaures à l’égard d’un des leurs dit assez que de tels pouvoirs se retournent violemment et rapidement, sans qu’on puisse réellement maîtriser ces renversements. On comprend mieux alors pourquoi les êtres peuvent y retrouver un état sauvage et pourquoi les créatures animales y vivent. La forêt nourrit leurs forces primitives, elle ne les bride pas, elle leur laisse libre cours. Rien n’aurait empêché les enfants d’Aragog de dévorer Harry et Ron, rien n’empêche le déchaînement de la fureur des Centaures. Et Hermione manque de provoquer sa propre fin en avouant avoir voulu utiliser les Centaures pour se débarrasser d’Ombrage, et c’est un centaure gris qui le déclare directement : « Tu croyais peut-être que nous étions de mignons petits chevaux doués de paroles ? Nous sommes un peuple très ancien qui n’acceptera jamais les insultes et les invasions de sorciers ! Nous ne reconnaissons pas vos lois, ni votre prétendue supériorité » (OP CH 33 p. 849). Les humains ne doivent alors leur salut qu’à une autre force, tout aussi potentiellement dévastatrice : celle de Graup.
La forêt manifeste ainsi un autre ordre que celui de la magie humaine et policée enseignée à Poudlard. Cet ordre est ancestral et échappe au contrôle humain. En tant que tel, il est potentiellement dangereux. Mais il est aussi riche d’un savoir oublié, plus direct et plus secret, d’une connaissance de l’ordre fondamental des choses. Affronter la forêt et les puissances qu’elle recèle, tenter de la maîtriser comme on manipule un outil adapté à la main humaine, est vain. Cette force-là ne se laisse pas utiliser simplement. Pourtant, l’anéantir, à supposer que cela soit simplement possible, serait faire disparaître une forme fondamentale de la magie. Dumbledore le sait, qui non seulement offre à Firenze l’asile dont il a besoin, mais offre aussi à cette force ancestrale un espace pour exister aux côtés de Poudlard. Ainsi, c’est en somme comme si Dumbledore lui-même reconnaissait la nécessité d’apprendre aux élèves cette magie-là, mais d’une manière différente de celle qui se pratique dans l’éducation traditionnelle puisque cela passe par l’interdit et la conscience du danger. On peut alors voir l’hommage final rendu par les Centaures à la dépouille de Dumbledore (PSM Ch 30 p. 706) comme la reconnaissance de l’intelligence dont fait a fait preuve le directeur. Il est celui qui a compris la nécessité de sauvegarder cette force, qui lui a laissé l’espace d’une vie autonome, qui lui a fait une place aux côtés de son école, et il est aussi celui qui a su trouver en Hagrid la personne assez désintéressée pour être capable de côtoyer sans beaucoup de dommages de telles possibilités.
Enfin, Hagrid lui-même nous prouve que l’ordre de la forêt relève d’un autre genre de magie que celle qui vaut en général dans le monde des sorciers : c’est avec une arbalète et un chien qu’il se déplace en général dans la forêt. Certes Hagrid n’a pas le droit d’utiliser sa baguette qui a été brisée suite à son exclusion de Poudlard, et l’on pourrait voir là l’explication de son usage de l’arbalète. Mais on sait en même temps dès le premier tome qu’Hagrid dissimule très probablement sa baguette dans le parapluie rose dont il se sert pour lancer des sorts (cf. l’ensorcellement de Dudley ES Ch 4 p. 71 ; cf aussi la manière dont il éteint l’incendie qui ravage sa cabane PSM CH 28 p. 665). L’emploi de l’arbalète a donc une probable autre valeur. L’arbalète est une arme ancienne ; si elle décuple la force de celui qui l’utilise, elle reste avant tout mécanique et semble à ce titre naturelle. En allant dans la forêt armé d’une arbalète et d’un chien dont on sait qu’il est plutôt inoffensif (Hagrid dit lui-même que Crockdur est « un trouillard » -ES Ch 15 p. 246), Hagrid reconnaît l’impuissance de la magie habituelle et fait appel à autre chose. De fait, à quoi servirait une baguette magique face aux Centaures ? Face à Aragog ? Tous ceux qui ont été confrontés à ces créatures savent qu’il faut user d’autres moyens pour les affronter.
Conclusion : ce que pourrait la forêt dans le tome 7
La forêt interdite n’est donc pas un simple lieu parmi d’autres aux alentours de Poudlard. Elle ne se réduit ni aux rumeurs qui courent sur elle, ni aux premières impressions d’obscurité et de danger impalpable que l’on pourrait en retenir d’abord. Elle est avant tout la charnière entre Poudlard et le reste du monde au sens où elle est la charnière entre l’univers « normal » et l’imaginaire magique dont les livres sont tout entiers empreints. Tout se passe en effet comme si les contes traditionnels n’avaient fait qu’aborder une certaine forme de magie en mettant en scène des forêts. Passer la forêt, c’est alors entrer totalement dans l’univers de la sorcellerie parce que c’est entrer dans Poudlard. Mais elle est aussi un approfondissement de cette magie, tant par les créatures qu’elle renferme, que par l’autonomie d’action dont elle s’avère capable. Elle incarne donc à elle seule la puissance magique, mais une puissance totale et par définition sauvage.
Face au danger que représente une telle puissance se dresse Hagrid, passeur dans ce lieu de passage. C’est précisément l’humilité de sa condition, son étrange statut de sorcier révoqué, ainsi que sa nature de demi-géant, qui lui donnent les qualités nécessaires pour être le gardien de ce lieu-là. Hagrid est celui dont le nom pourrait bien venir de l’ancien anglais, haegtess, celle qui franchit les haies, marquant ainsi qu’il passe les frontières. La forêt est donc un lieu de la magie, à part entière. Et nous pouvons ici tenter de montrer que c’est même un lieu de la plus haute importance.
La forêt interdite est en effet en quelque sorte l'endroit où tout a re-commencé. C’est là que pour la seconde fois de sa vie, Harry va croiser le regard de Voldemort alors qu’il tente de revenir à la vie, et l’on sait qu’il va y réussir. C’est là que Harry ressent la douleur de sa cicatrice. Si l’affrontement entre Harry et Voldemort a eu lieu à Grodric’s Hollow alors que Harry était bébé, la véritable rencontre a lieu elle dans la forêt interdite, rencontre entre un Harry qui vient juste de découvrir sa condition de sorcier et entrevoit les possibilités du monde magique, et un Voldermort qui s’y accroche au prix du saccage de ce que la forêt abrite de plus symbolique. Si tout a commencé là, pourquoi ne pas penser alors que tout pourrait bien aussi y finir ?
On sait en effet aussi que Hagrid a un contentieux avec Tom Jedusort et qu’au fond, c’est à lui qu’il doit son statut de garde-chasse. Certes Hagrid jeune avait déjà un net goût pour les créatures, mais il n’est en contact permanent avec la forêt (avec tout ce que cela implique) que parce que c’est là que Dumbledore a trouvé pour lui un refuge.
On sait enfin que si la forêt tend à représenter d’autres puissances magiques, le nœud de l’opposition entre Voldemort et Harry réside dans une foi, accordée ou pas, à une magie ancienne. De même aussi, si le combat finit par prendre la forme d’un duel, c’est parce que Voldemort croit en la prophétie prononcée par Trelawney. A cette prophétie, on ne peut alors manquer de faire correspondre la connaissance du destin qui est celle des Centaures, ce qui revient à opposer une nouvelle fois une divination humaine à une prescience plus ancestrale.
Ainsi, c’est bien vers la forêt que convergent les données de l’affrontement entre Harry et Voldemort. Et si ce n’est pas en tant que lieu physique qu’elle sera la clé de toute notre histoire, c’est au moins en tant que lieu symbolique. Reconnaître la valeur, la puissance, l’animalité mais aussi la richesse de la forêt, c’est en somme reconnaître qu’il y a d’autres puissances que celles que donne la maîtrise technique de la magie. Or Voldemort ne jure que par cette maîtrise technique, il a éteint en lui tout ce qui pouvait s’apparenter au règne de la nature, à ses lois et à ses exigences. Il se veut maître par excellence, Seigneur des ténèbres qui sont autres que celles qui règnent dans la forêt et qui sont aussi autrement plus inquiétantes. Harry est ici tout l’inverse, autant dans son rapport à la forêt que dans la reconnaissance qui est la sienne d’une certaine forme d’humilité dont l’humain doit faire preuve, comme il le montre en étant capable d’approcher Buck. Ainsi la Forêt Interdite nous questionne : à quoi reconnaît-on l’humanité ? Est-ce à la maîtrise technique dont son intelligence la rend capable ? Ou est-ce au fait qu'elle comprenne et respecte, grâce à cette même intelligence, la complexité de la vie, et donc ici de la magie ?
Théorie rédigée par les Serpentard (deuxièmes à la tâche "Théorie" du tournoi des maisons n°1)